J'adore l'auteur, son pessimisme me fait sourire mais il me fait surtout réfléchir. Dans ce
précis de décomposition, la foi y tient une grande place, publié en 1949 époque où la religion était encore bien ancrée dans les moeurs, je ne suis pas croyant et j'avoue être assez d'accord avec ses prises de positions, même si de nos jours c'est plus courant.
Cioran y traite aussi beaucoup de la mort, et de la vie, à lire seulement si vous avez un bon moral sinon vous allez vous retrouver comme moi avec l'humeur dans les chaussettes. La mélancolie m'a plus touché que le thème de l'exil car je suis en plein dedans pour commencer mais aussi car c'est quelque chose de vécu, contrairement à l'expatriation. J'adorerais lire une analyse complète de ce bouquin en particulier, car même si c'est compréhensible, j'ai bien conscience de louper des pans importants vu que je n'ai jamais eu de cours de philosophie. J'aimerais par exemple savoir comment il en est venu à ces pensées nihilistes, il manque peut-être une petite biographie dans mon édition même si
Jean-Paul Enthoven y exprime déjà beaucoup de sujets propres à l'auteur.
Pour finir, c'est un essai accessible même sans aucune base, j'ai apprécié lire quelques pages qui constituent chaque petit chapitre pour ensuite penser, tout simplement.
Cioran n'impose rien, il a beau être un bon philosophe, un classique, il laisse quand même de la place aux réflexions du lecteur. Mention spéciale pour l'auteur qui écrit dans un français soutenu alors que ce n'est pas sa langue natale.