Syllogismes de l'amertume

Je viens de relire ce recueil. C'est toujours un plaisir de lire Cioran même si ce n'est pas le livre que je préfère. Je trouve ce recueil d'aphorismes moins abouti que « Les cimes du désespoir » ou « Précis de décomposition ». Les aphorismes me laissent toujours un goût d'inachevé. Cependant on y retrouve toujours le cynisme et la dérision propre à l'auteur. Cioran nourrit mon éternelle quête existentielle et m'expose impitoyablement à ma propre vacuité. C'est toujours après coup que je perçois la dérision et l'humour dans son oeuvre. Il reste pour moi un maître à penser.

Comme il est indiqué en quatrième de couverture, il s'agit d'un recueil de pensées, tour à tour graves ou cocasses. En dix chapitres, l'auteur nous confie ses réflexions :
- Atrophie du verbe,
- L'escroc du Gouffre,
- Temps et anémie,
- Occident,
- le cirque de la solitude,
- Religion,
- Vitalité de l'amour,
- Sur la musique,
- Vertige de l'histoire,
- Aux sources du vide.
Certains titres sont énigmatiques voire obscurs. le recueil pourrait être aussi plus volumineux car on peut toujours beaucoup réfléchir sur des sujets tels que la Religion, l'Amour, L Histoire... Souvent, comme à son habitude, Emil Cioran se montre pessimiste, mais son ton peut aussi surprendre et amener le lecteur à se demander quel était l'homme qui se cachait derrière l'auteur, et qui écrivait des sentences aussi cocasses, frisant la farce ou déroutant totalement, au point qu'on peut se questionner sur la bonne santé mentale de l'essayiste.
En cette période totalement anxiogène, j'ai pu relever certaines citations, qui malgré leur ancienneté, peuvent parler aux lecteurs contemporains que nous sommes.
Un petit livre qui peut ouvrir des débats.

Découvert grâce aux amis de Babélio. attrait irrésistible pour des pensées aussi décousues que mon esprit. Force à penser autrement, mais à lire à toutes petites doses pour ma part..

Des petites pensées sympathiques, pleines d'intelligence et de cynisme...j'adore ! A lire au compte-gouttes, un peu tous les jours, à relire régulièrement, au hasard des pages, mais point trop n'en faut :)

L'apophtegme revisité, à son apogée. Cioran est un maître en la matière, oui, mais il est toujours aussi peu drôle.

Bouark, voici ce que je ressens, en substance, tout au long de cette lecture, saccadée, au rythme des préceptes.

Saccadé et non pas sac à idées, cet ouvrage pèse. Il pèse sur la vie, sur ma vie, m'interroge alors que je préfèrerais ne pas le faire. La vie est un fardeau oserais-je déduire de cette lecture… la vie est une chance me suis-je toujours dit, en suis-je réellement convaincu… ?

Et bien merci M'sieur Cioran, je me remets en question tiens. Ma vision est altérée, erronée, incomplète. Je me sens patraque, perplexe. Maussade. Un sentiment que je n'ai pas pour habitude d'avoir.

Le ressenti demeure intéressant… la prise de tête interne débute…. OH ET PUIS FUCK Emil, tu me les brises sérieusement à force ! Je veux ne pas penser à un soi disant, prétendu et surtout impossible à prouver, poids de la vie !

Sentiment de révolte, de rage. Je dis NON. Je dis non à ce foutu et surtout perfide sentiment qui se propage, veut me ronger, m'user. Ma vie est belle. Oui.

Merci Emil, pour cette piqûre de rappel.

Finem Spicere,

Monsieur Touki.
Lien : http://finemspicere.wordpres..

Promenade au bord de l'amer. Les embruns sont sarcastiques mais le vent du large stimule la réflexion. Mais attention, ce n'est pas une balade digestive !