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EAN : 9791030701869
704 pages
Au Diable Vauvert (06/09/2018)
3.42/5   12 notes
Résumé :
Lors d’une conférence sur la finance en Amérique du Sud, cinq économistes développent un concept de monnaie vivante, capable de se reproduire. Bientôt l’argent animal croît et se multiplie, envahissant le monde.
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Un livre atypique qui nous plonge dans une fiction politique, économique et philosophique.

Tout se passe lors d'un colloque qui réunit des économistes venus du monde entier dans un pays imaginaire d'Amérique du Sud.

Une poignée d'entre eux expriment alors un nouveau concept : celui d'argent animal.

Cette révélation va les enfermer dans ce pays dictature, les mettre au ban de leur discipline et leur imposer de lutter pour leur survie.

Une grande partie de ce récit est consacrée à tenter de définir le concept lui-même tout en taclant en filigrane la plupart des organisations sociétales.

C'est une histoire complexe en raison même de son objet mais aussi par la multiplicité des personnages et l'intrication entre rêve et réalité.

En dépit de cette exigence, que soulève en partie l'auteur lui-même, dans sa postface intitulée "Pages de non-narration", les propos sont novateurs et souvent captivants.

Un roman pour adulte qui évoque pour moi un mélange de Kafka et de Garcia Marquez. Car les situations sont souvent absurdes et burlesques et le monde proposé plein de fantaisie. Il est aussi cruel et déroutant.

A découvrir !


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Michael Cisco vient, désormais, de déplacer tous mes curseurs. Enfin, ce que je pensais être de bons curseurs, entendez par là de "bons curseurs" pour moi. Mon top 10 de tous les temps vient d'être chamboulé. Définitivement. P...n de claque.

Critique à venir.

Quand j'arriverai à m'en remettre.
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Quelle excellente lecture, troublante et surréaliste. J'ai lu cet ouvrage deux fois.

Le livre déroule son intrigue autour de cinq économistes qui participent à une conférence et proposent le concept de monnaie animale, dans un nouveau système économique bizarre et fascinant … sauf que ce n'est pas si simple à mettre en place. Dans cette réalité future fictive crée par Cisco, les économistes (à l'instar d'autres universitaires) sont une puissante organisation presque une secte. L'idée de l'argent animal qui prend racine dans leur imagination dérange beaucoup de monde et une série d'événements étranges commence à se produire.

Le complot, avec toutes sortes de forces et puissances en place essayant de supprimer l'idée de la monnaie animale et d'arrêter ses créateurs se met en place rapidement et nous submerge de pistes, de situations et d'épisodes variés. Au fil des pages tout devient de plus bizarre autant q'étrange. Nous découvrons des extraterrestres, des voyages dans l'espace, un narrateur fantôme mort, un journaliste qui boit beaucoup, une araignée géante qui gère une île qui apparaît de nulle part et qui communique avec des personnes buvant son venin (ou quelque chose du genre), un scientifique qui peut être ou non une création fictive et bien oui nous découvrons tout ça et plus encore dans ce récit peu commun et peuc commun.

Je vous laisse naturellement découvrir le rôle et l'évolution de chaque personage. L'un de mes préférés est sans doute, SuperÉsope.

Nous sommes en présence d'une histoire incroyablement imaginative. Cisco nous plonge dans son univers fantasmagorique et pourtant cohérent si on se laisse transporter par la cascade de mots de l'auteur. Ce roman est fantastique et possède un merveilleux élan narratif. C'est l'une des oeuvres les plus intenses et en même temps amusantes et oniriques que j'ai eues à lire depuis des années. Philosophie, critique du système capitaliste ce livre est une aventure littéraire avec un style unique.

Je suis vraiment impatiente de lire plus de livres de Michael Cisco.

J'espère que ses oeuvres récentes, déjà publiées aux Etats-Unis, le seront aussi en France, je pense par exemple à The Wretch of the Sun.
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Connaissez-vous le “new weird”, ce courant littéraire né à la fin des années 90 en réaction à certains carcans dans la littérature fantastique et la science fiction ? Non ? Eh bien jusqu'ici, moi non plus. Pour être honnête, c'est la couverture qui m'a d'abord intriguée puis la quatrième de couverture – qui laissait présager une critique du capitalisme – a achevé de m'ensorceler. Malheureusement, l'enchantement a été de courte durée.

Impossible de résumer ce beau bébé de 700 pages en lui rendant justice tant il regorge de spécificités propres à sa narration et sa tonalité mais son postulat en substance est plutôt simple : 5 économistes développent une devise capable de se reproduire et bouleversent la société. Il s’agit donc d’un roman fondamentalement politique mais aussi, à sa façon je trouve, philosophique. Michael Cisco nous fait réfléchir sur ce qui régit nos vies : l’argent, les médias, le savoir.

Malheureusement j’ai trouvé cette lecture éreintante, non pas pour ses sujets qui me passionnent en temps normal mais pour la manière dont ils sont abordés. Il s’agit en effet d’un roman à tiroirs. Cisco s’en donne à coeur joie pour multiplier les intrigues voire sous-intrigues parallèles (à quoi bon quand elles sont aussi stériles que celle entre Assiyeh et Thafeefa ?) et également les points de vue ce qui rend l’ensemble difficile à suivre, sans compter qu’il s’appuie sur une narration non linéaire.

Par ailleurs, le concept d’argent animal n’est clairement défini qu’à la moitié du livre et intervient à mon sens beaucoup trop tard. Jusqu’à cet instant, le lecteur évolue aveuglément dans une intrigue opaque et une écriture que j’ai trouvée certes très originale mais là encore éreintante. J’ai ainsi buté à plusieurs reprises sur les noms à rallonge et volontairement imprononçables des régions, des villes, des langues ou plats nationaux inventés par Cisco pour l'occasion.

Pour autant, je dois aussi souligner qu'il y a de belles fulgurances dans ce livre, à l'image de cet extrait : "Comment pouvais-je avoir des désirs aussi vagues ? Ce n'était pas leur irréalité qui me déprimait, ou que je fuyais, c'était leur réalité qui me rejetait. Je n'étais pas assez réel pour eux, ou, même si je parvenais, ce que je ne peux expliquer, à exister, j'existais de la mauvaise façon, pas à leur façon, pas comme eux."

Pas un mauvais livre en soi donc mais un livre simplement pas fait pour moi.

•°•°•°• A lire tout particulièrement si :
- vous êtes un(e) adepte de Jeff VanderMeer et plus largement du new weird ;
- vous vous intéressez au rôle que tient l'argent dans nos sociétés modernes ;
- vous aimez les romans à tiroirs avec une plume très imaginative ;


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En Résumé : J'ai passé un bon, voir un très bon moment de lecture avec ce roman qui nous offre un récit dans le genre Weird, où l'on découvre cinq économistes qui inventent l'argent animal. Pour autant, même si j'ai apprécié ma lecture, il va m'être compliqué de vous « vendre » ce roman tant l'ensemble est justement étrange, barré, confus poussant à son paroxysme la notion de weird ce qui en bloquera plus d'un. Vous n'avez pas du tout accroché à Jeff VanderMeer alors je ne vois pas comment vous pourriez accrocher à Michael Cisco. Pour ma part, même si soyons clair je ne suis pas sûr d'avoir compris 100% du récit, j'ai trouvé très intéressante la construction du roman. Ainsi que ce soit par son atmosphère dérangeante, sa narration non-linéaire, ses images marquante et la sorte d'étrangeté d'obscurantisme qui s'en dégage et qui soutient les thématiques, je trouve qu'en creusant il se dégage quelque-chose de prenant et captivant. Mais finalement là où le récit gagne aussi en intérêt c'est dans les questionnements et les réflexions qu'il soulève, que ce soit concernant l'argent, le capitalisme, notre société, notre vision des médias, de l'influence de l'éducation ou encore notre capacité d'acceptation. Finalement « l'argent » en devient ainsi un élément « mystique », voir philosophique qui fait réfléchir. Alors après, comme je l'ai dit, je me suis senti légèrement perdu avec le côté weird et j'ai aussi noté quelques longueurs, même si cela ne m'a jamais bloqué dans ma lecture tant l'ensemble est porté par une plume fluide, soignée et efficace. Maintenant, comme je l'ai dit, il m'est impossible de vous conseiller ou non ce roman, je laisse à chacun le soin de décider.


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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
The consultation with the gods was carried out at ten to five PM in a cramped carel in the University Library, set aside for this purpose. Actually, it was set aside principally for additional storage, but the necessary materials for the consultation were among the things stored there. In silence we invoked the Dii Lucri and other economic divinities. Mercury is the patron of the international order, but we economists call him Turms, his Etruscan name. The black stones outnumbered the red. We would take up the suggestion of the nurse.
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Although unavailable for analysis the moment it happens, being struck a violent blow on the head is a very interesting experience. When, as was true in this case, the blunt object makes its intervention without warning, instantaneously reducing the victim – me – to a state of unconsciousness, a fascinating blank spot in the continuity of events is introduced. It might be the briefest variety of episode possible. Whatever fear or pain one experiences in association with it is displaced to a later moment, and then retroactively loaned in hindsight to where there had not been the time. As for the sensation, I liken it to being transformed by a spell into a rattling chest of drawers suddenly. A crash of silverware that dance like a shoal of fish, contents tossed aside and tumbling onto the floorboards. Loose floorboards. Dusty ones. Revoltingly dusty, loose floorboards, with clots and footscrapes in the dust. There really was a white flash. I seem to recall also a yawing of my perception in two directions at once, as if my field of vision – I do not say my eyes – were focussed in two opposed directions, half slipped upwards, the other downwards, along a glassy barrier dividing them. A glassy, slick barrier. The bruises and hurts incurred in falling to the pavement had to be discovered one by one later on.
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I was the only one among us struck down by violence. The tall, stylish but, I can not refrain from adding, unpractically asymmetrical, drinking glass that is standard in all our rooms had shattered somehow on the nightstand in the night while Professor Long (Shanghai) was sleeping, and some of the fragments fell onto her pillow. Although not an especially deep sleeper, according to herself, she heard nothing and did not wake up until she rolled over onto the glass fragments, badly lacerating her right ear. A wad of bandage now protrudes like a jug handle from the side of her head, held in place by a broad white sash wrapped around her brow at an angle which gathers up her hair in an awkward-looking sheaf and interferes with her vision. The bandages partially camouflage her economist-mark, which is in her case a white oval that emerges from her bandages and then splits to form a parenthesis around her right eye. She is expected to make a complete recovery.
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Qu’est-ce que l’argent animal ? C’est notre projet, comme je l’explique. Vous en voulez plus ? Eh bien, ce monde, j’explique, est en train d’être détruit. Il n’est pas en train d’être détruit, il est en train d’être remplacé, par là je veux dire qu’il y aura toujours un monde dans le futur, mais ce sera un monde qui existera littéralement au détriment de celui-ci. Ce qui détruira notre monde ne sera pas, probablement, les boums des guerres nucléaires ou la bave des eaux qui montent. Ces choses pourraient détruire le monde, mais ne le feront pas. Très probablement, non. Ce monde sera détruit par son économie. L’économie mondiale est devenue incontrôlable. Mais la solution ne consiste pas à la contrôler, non, je ne pense pas.
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"Comment pouvais-je avoir des désirs aussi vagues ? Ce n’était pas leur irréalité qui me déprimait, ou que je fuyais, c’était leur réalité qui me rejetait. Je n’étais pas assez réel pour eux, ou, même si je parvenais, ce que je ne peux expliquer, à exister, j’existais de la mauvaise façon, pas à leur façon, pas comme eux."
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