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Citations sur La distance qui nous sépare (17)

Accrochée à l’un des murs, on peut voir une représentation de Hunab Ku, le dieu créateur des Mayas. Ma sœur croit en ce dieu, elle est capable de lire le calendrier Maya et de repérer presque à coup sûr les énergies qui régissent notre univers. Elle a appris à lire ce calendrier à mon petit frère Facundo. Grâce à eux, j’ai su que mon signe solaire est l’Orage, ce qui signifie que je suis un individu inquiet de nature, libre, amical et énergique, même si cela ressemble plutôt à la description du caractère d’un lapin.
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Ce qui désormais vous désespère est de ne pas savoir. De ne pas être sûr, de ne faire que suspecter. L’ignorance est une détresse et la détresse une intempérie : voilà pourquoi elle vous irrite, vous étourdit et vous donne froid. Voilà pourquoi vous continuez à creuser. Pour savoir si vous avez bien connu votre père ou si vous n’avez fait que le voir passer. Pour savoir à quel point les souvenirs éparpillés dans les réunions familiales d’après-repas sont exacts ou déformés. Pour savoir ce que cachent les éternelles anecdotes qui, répétées comme des paraboles, dessinent parfaitement la surface de toute une vie, mais ne révèlent jamais son intimité : quelle vie détachée se dissimule derrière les fables domestiques dont la seule finalité est de sculpter une mythologie que vous ne supportez plus, dont vous n’avez plus besoin car, en plus, elle ne vous sert à rien pour répondre aux silencieuses, monumentales et gênantes questions qui compriment à présent votre cerveau.
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* « Mon cher fils Federico, veille bien sur tes perspectives, car elles dépendent de tes aptitudes à t’imposer à la vie et à aimer les tiens !....
«  Tes aptitudes à t’imposer à la vie » ......En quoi consiste le défi de s’imposer à la vie ? Cela ne signifierait-il pas par hasard modifier le cours naturel de la vie, se rebeller contre son ordonnancement, se mutiner contre ses caprices ? S’imposer à la vie, c’est empêcher que la vie dicte les règles du jeu et définisse le périmètre de nos mouvements. S’imposer à la vie, c’est l’acculer, la soumettre, éluder ses pièges, se méfier de son charme, jouir de ses récompenses sur la pointe des pieds. C’est se méfier nécessairement de son apparente harmonie, douter de ses définitions et de ses stéréotypes. Si l’on permettait à la vie de nous entourer et de nous étouffer, comme une mer séductrice qui, calme dans un premier temps, se creuserait soudain pour tout emporter sur son passage, alors on perdrait toute perspective, toute distance, tout horizon. Si l’on n’est pas plus malin que la vie, si l’on ne voit pas plus loin que le bout de son nez, on ne peut pas appréhender l’avenir, on demeure immobile et l’on est incapable d’aimer.....
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Cette même année 1976 –quelques jours après être passé à Lima où mon père le reçut du mieux qu’il put, l’emmenant déjeuner au Suizo de La Herradura, puis prendre quelques verres de pisco sour au bar du Salto del Fraile –Kissinger se rendit précisément au Chili pour rencontrer Augusto Pinochet au Palais de La Moneda où il lui déclara : « Aux États-Unis, nous avons beaucoup de sympathie pour ce que vous tentez de faire ici. Le gouvernement précédent (celui de Salvador Allende) avait pris le chemin du communisme, et je pense que nous ne pouvons pas tolérer qu’un pays devienne communiste à cause de l’irresponsabilité de son peuple. Nous souhaitons bonne chance à votre gouvernement et nous espérons qu’il réussira. En tout cas, nous sommes tout à fait disposés à vous aider. »
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Je possède de petites cartes postales où mon père écrit des messages d’une rhétorique débridée à Lucila.
« Nombreux soient les 30 du mois que nous fêterons ensemble, mon amour. Ton Lucho. 30 juillet 1948. »
« Plaise à Dieu que je parvienne à réussir dans la vie pour t’offrir cela en gage d’adoration et d’idolâtrie. Ton Lucho. Septembre 1948. »
« Mon amour, je te demande juste de ne jamais me retirer la chance de t’adorer toute la vie. Ton Lucho. Octobre 1948. »
« Pour ma Lucila adorée, mon amour, ma vie, mon espérance, ma réalité, mon obsession. Tu es tout pour moi, mais avant tout, tu es à moi. Février 1949. »
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Je voulais tout simplement saigner en même temps que ma grande soeur, celle qui a fui en France pour y reconstruire un monde qui lui fasse oublier l'abandon et la rupture, le désespoir et l'impuissance.
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Certains individus ne savent exprimer leurs sentiments que par écrit. Mon père faisait partie de ceux-là. Pour lui les mots étaient le lieu de l'affect, l'endroit où les sentiments érodés du quotidien réapparaissaient et reprenaient forme.
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Pas un roman biographique. Pas historique. pas documentaire. Un roman conscient du fait que la réalité ne passe qu'une fois et que toute reproduction qu'on tente d'en faire est condamnée à la falsification, à la distorsion, au simulacre.
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Mon père ne m'a jamais encouragé à devenir quelque chose ou quelqu'un.
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Nous accusons souvent nos parents de défauts qui leur seraient très personnels, sans penser que ce pourrait être des failles géologiques, des failles originelles : des ulcères présents depuis des siècles et des générations sans qu'on n'ait rien fait pour les soigner; des étoiles de mer pourries collées depuis plusieurs centaines d'années au même rocher, qu'on ne parvient plus à voir, mais qui sont toujours là, dans les profondeurs, en train de réclamer notre contact.
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