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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Les multiples ramifications de cette fable écologique de SF chinoise m'auront permis pendant des heures et des heures de cheminer. Ce livre est une forêt touffue et luxuriante. Certaines feuilles m'auront caressée, quelques branches m'auront griffée en me sortant de ma zone de confort. Je ne m'y suis jamais perdue malgré sa densité, la complexité de ses méandres. Certaines clairières auront su apporter des moments de respiration bienvenus car parfois le chemin s'est avéré être long.
La panoplie des couleurs rencontrées fut vaste : le timide vert tendre de l'espoir, le kaki foncé du militaire, le vert généreux du message écologique, le brun de la terre convoitée, le rouge flamboyant des soleils couchants, le bleu profond permanent d'un ciel virtuel stratosphérique, le noir mystérieux du ciel la nuit, ouverture sur cet espace si menaçant, le blanc scintillant des étoiles et des vaisseaux…mais aussi le rose pur de l'amour et de la beauté, sans doute la couleur la plus claire du roman par pétales oniriques et idéalistes posés ça et là sur les sentiers. Car oui globalement le roman est plutôt sombre.

Après « le problème des trois corps », je n'ai pu m'empêcher d'enchainer aussitôt avec ce tome 2 de la trilogie du chinois Cixin Liu, « La forêt sombre ». La structure narrative est assez différente du tome 1 et peut déstabiliser au début du livre car l'alternance des voix par chapitre du 1er tome, qui a le don de bien rythmer la lecture, laisse place cette fois à de longs chapitres dans lesquels s'entremêlent les vécus et pensées des différents protagonistes. J'ai compris peu à peu cependant que le déroulé des chapitres constituait un compte à rebours. A chaque chapitre nous avançons un peu plus dans le futur vers le RDV ultime. Une fois ce processus compris, la lecture en devient vraiment passionnante. Et quelle profondeur, quelle intelligence ce scénario !! Les questionnements associés sont épatants et ne manque pas d'imagination, d'originalité et de crédibilité. de poésie parfois aussi tant dans la description des paysages que dans les réflexions humanistes de l'auteur.
De poésie spatiale notamment : « Les deux tiers du Soleil avaient maintenant déjà sombré derrière l'horizon, le tiers restant ne semblait plus être qu'un objet lumineux incrusté sur la Terre. Sous les rayons du crépuscule, les océans ressemblaient à des miroirs lisses, à moitié bleu foncé et à moitié orangés, tandis que les nuages, gorgés de soleil, avaient l'aspect de plumes roses ».

Restons avec l'image apaisante de cette forêt et imaginez à l'intérieur une communauté, mélange d'espèces, certaines plus puissantes que d'autres. Un ennemi extérieur vient à la menacer dans un futur assez lointain. Cet ennemi, très différent de la communauté, possède des pensées complètement transparentes, lui ne connait pas la ruse, la machination ou le mensonge. Cette société ennemie, plus évoluée technologiquement, peut comprendre le langage de l'espèce sylvestre, lire à une vitesse ultra-rapide des textes imprimés et toutes sortes d'informations contenues dans des supports de stockage. Ses yeux sont en effet partout, invisibles mais bien présents entre tous les interstices. Elle n'est en revanche pas capable de déchiffrer les pensées de la communauté, pas en mesure de comprendre la ruse, le détournement, ne connaissant pas la différence entre penser et dire : le contenu de leur communication exprime leur pensée véritable. Chaque être reste ainsi un mystère. Pour tenter d'élaborer un plan de défense, la communauté a alors l'idée de tenter de s'appuyer sur son trait caractéristique dans laquelle elle excelle depuis toujours : les non-dits, les secrets, la ruse, le mensonge. Quatre « Colmateurs » sont ainsi désignés. Ils seront « à l'image de ces ermites orientaux des temps anciens qui méditaient silencieusement devant des murs ». Durant les processus de mise en oeuvre de leurs plans, les pensées et les comportements des Colmateurs devront induire en erreur ce monde extérieur, ils devront soigneusement faire usage de déguisements, de mensonges, de fausses pistes, et ce quoi qu'il en coute et sans justification. Ces stratégies devront non seulement tromper l'ennemi, mais le monde entier avec lui.

Voilà une partie de l'intrigue qui génère, vous le devinez, des situations cocasses, depuis les rivalités entre Colmateurs, l'impossibilité de communication (chaque parole prononcée par un Colmateur est-elle destinée à cacher quelque chose ?) ou encore les dépenses fastueuses et superflues, tout étant bon sous prétexte que cela fasse partie « du plan des Colmateurs ». Ils feront l'objet peu à peu d'un culte de la part de la communauté qui voit en eux des sauveurs…mais c'est sans compter l'arrivée de Fissureurs…

Je ne dévoile que cette brique, parmi tant et tant d'autres, de ce space opera, et vous aurez compris bien entendu que la communauté évoquée est celle de l'espèce humaine. J'ai apprécié cette idée des Colmateurs, elle est surprenante : se baser sur ce défaut si présent, la ruse et les secrets, le mensonge, sources de tant de conflits et d'incompréhensions, pour en faire une force face à un ennemi commun. Quant à la forêt ce n'est pas celle que nous connaissons, vous aurez la chance de découvrir, au deux tiers du livre, une forêt aux allures futuristes (qui n'est pas sans rappeler d'ailleurs de prime abord un blockbuster écologique aux beaux êtres bleus…), voire une forêt cosmique dans "laquelle chaque civilisation est un chasseur armé d'un fusil" et une menace pour les autres.

J'ai particulièrement aimé toutes les questions qui émergent d'un tel scénario de menace, questions sociétales et écologiques d'une part : est-il opportun de continuer d'avoir des enfants si nous disparaissons dans quatre siècles, sachant que nous ne savons pas, dans notre société actuelle, ce que nous serons dans quelques centaines d'années…cette menace en est-elle vraiment une à l'aune du réchauffement climatique et de ses conséquences à moyen terme ? Doit-on s'inquiéter pour sa descendance ou devons-nous, comme nous le vivons actuellement, le vivre comme une menace lointaine donc incertaine et se réjouir simplement de pouvoir se prolonger sur une dizaine de générations ? Dans ce contexte de menace, doit-on protéger l'environnement ? Si la Terre devient un jardin, est-ce que ça ne revient pas à la préserver pour les envahisseurs futurs ?

Mais aussi, et surtout, les questions et tensions géopolitiques qui ne manquent pas d'ores et déjà de se poser : Doit-on « s'évader », si oui comment ? Qui en priorité ? Devons-nous mettre en commun les technologies afin que pays riches et pays pauvres soient sur un même pied d'égalité dans ce plan d'évasion? « L'inégalité devant la survie est la plus grande des inégalités. Les individus ou les nations qu'on obligerait à rester ne pourront pas attendre patiemment la mort en voyant leurs congénères emprunter le chemin de la survie. Deux camps s'affronteraient de plus en plus violemment et plongeraient le monde dans le chaos, et personne ne pourrait plus sortir ».

Les réflexions sur la stratégie militaire sont riches et passionnantes : est-ce le niveau de développement technologique qui importe avant tout et qui détermine la victoire, ou alors la foi et l'honneur des soldats sont-ils les ingrédients prépondérants à tout combat à venir, en plus face à un ennemi a priori plus fort ? le plan de bataille doit-il se construire sur la base du seul progrès technologique et des ordres ou mérite-t-il une réflexion plus subtile et poussée fondée sur l'humain, l'esprit et l'initiative individuelle dans un conflit ? Dans quelles conditions spirituelles et mentales sont et seront les forces de l'armée spatiale ?

Un roman somptueux mais exigeant, ardu si on le lit négligemment. Vous risqueriez alors de tomber dans un nid de ronces et de racines vous empêchant d'avancer. Cette fable sociétale et écologique nécessite de s'aventurer vraiment dedans, machette à la main, de prendre le temps. Alors seulement l'épopée au sein de cette forêt vous permettra d'en capter toutes les odeurs et les bruits, de percevoir tous les détails, de la voir dans son ensemble dans toute sa majesté, et d'en mesurer les différentes profondeurs. Notons quelques longueurs, longueurs nécessaires cependant, concernant la science (neuroscience, astronomie, physique), véritable âme du livre, amenée avec beaucoup de pédagogie et de réalisme.

Le futur de l'humanité proposé par Cixin Liu m'a laissée songeuse, rêveuse, glacée par moment. C'est à la fois troublant de réalisme et complètement original. Je ressors de cette aventure hors norme, ébouriffée, l'âme poinçonnée à la beauté et aux prédictions de la SF, réellement épatée par le talent de l'auteur, avec des traces qui à mon avis ne sont pas prêtes de s'effacer, notamment une maxime : « Donner de la vie au temps lorsqu'on ne peut plus donner de temps à la vie, donner de la civilisation aux jours lorsqu'on ne peut plus donner de jours à la civilisation ».
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Si vous avez lu le Problème à Trois Corps, vous brûlez sans doute de savoir comment l'humanité va se débrouiller face aux menaces qui se profilent à l'horizon ! Les quelques siècles de sursis qui restent suffiront-ils pour prévenir la catastrophe ? Une longue partie d'échecs s'annonce, avec pour enjeu le destin de l'humanité…

« le plus grand obstacle à la survie de l'humanité, c'est l'humanité elle-même. »

Ce deuxième tome développe une vertigineuse expérience de pensée. Que ferions-nous face à la menace existentielle d'une invasion de la Terre ? Liu Cixin explore de manière fascinante les dilemmes d'action collective déclenchés par cette perspective. Je n'en dis pas plus sur leur nature ni sur la métaphore de la forêt sombre pour ne pas divulgâcher. Mais sachez que l'auteur jongle magistralement entre sciences physiques, réflexion philosophique et questionnements moraux et sociaux pour imaginer les réponses humaines. Et cela fournit un terreau romanesque sidérant. Ce n'est pas spécialement réjouissant, mais intellectuellement très stimulant et vraiment crédible (l'implacabilité des prophéties autoréalisatrices, l'arrogance et la naïveté des humains, les difficultés de coordonner leur réponse…).

Si les débuts du roman m'ont semblé un peu laborieux – la panique déclenchée par la crise imminente n'aide pas à trouver ses repères parmi la foule de personnages et de lieux – le roman devient véritablement captivant à partir de la mise en place du programme « Colmateurs ». Ce dernier donne une dimension personnelle à cette fresque développée à très grande échelle. On essaie de percer à jour le point de vue et le plan de chacun des Colmateurs, on suit anxieusement leur trajectoire et le déroulement des choses et c'est très, très prenant.

Les descriptions sont toujours grandioses, l'univers toujours aussi original, les personnages fascinants.

Une fable science-fictionnelle dont on ne se défait pas facilement, bientôt adaptée en série par Netflix !
Lien : https://ileauxtresors.blog/2..
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La plus grande partie de poker de l'humanité.

La flotte trisolarienne est en route pour prendre possession de la Terre. L'humanité a 400 ans devant elle avant de voir arriver ces envahisseurs. Bloquée par les Intellectrons qui empêchent l'humanité de réaliser des progrès en physique et espionnent la Terre pour s'assurer de l'inefficacité de la défense terrienne, l'avenir de l'humanité apparaît sombre.
Pour tenter de contrer l'invasion trisolarienne, les autorités nomment quatre Colmateurs parmi les êtres humains les plus aptes à utiliser la seule arme de l'humanité contre cette civilisation : la ruse, le mensonge et les non-dits.
L'un d'entre eux, Luo Ji, astronome et sociologue chinois, guidé par une ancienne protagoniste du problème à trois corps, s'oriente vers la cosmosociologie, nouvelle science qui vise à étudier les caractéristiques d'une hypersociété formée par l'ensemble des civilisations du cosmos, selon deux fondements : « Premièrement : la survie est la nécessité première de toute civilisation ; deuxièmement : une civilisation ne cesse de croître et de s'étendre, tandis que la quantité totale de matière dans l'univers reste constante. »
Soit une course pour la survie parmi les civilisations.
Persuadé de l'inefficacité de toute action, Luo Ji, personnage pessimiste et indolent, se retranche dans une maison isolée, au coeur de la nature et décide de vivre la fin des temps le plus confortablement possible. Rattrapé par la réalité, il va devenir le dernier espoir de l'humanité.

L'intrigue est donc principalement centrée sur la préparation de l'invasion extraterrestre.
Au delà de l'aspect course contre la montre pour la survie et un foisonnement d'idées technologiques et de stratégies de guerre, j'ai aimé le récit dans sa dimension philosophique.
Liu Cixin invente un avenir à l'homme dans lequel tous les possibles prennent forme. L'effondrement de notre civilisation à l'annonce de la destruction prochaine, les tentatives de maintien de l'ordre par les gouvernements, la survie de l'humanité en jeu et les capacités de l'homme à s'adapter aux situations même les plus dramatiques sont les thèmes majeurs de ce roman.

Liu Cixin nous décrit notre civilisation 200 ans après notre ère.
On retrouve tous les clichés de la SF au niveau technologies du futur, c'est sans grande originalité de ce côté là, hormis l'idée du retour aux cavernes nourries à la technologie la plus high-tech.
Le mental et les stratégies fomentées par les Colmateurs révèlent un incroyable instinct de survie et des capacités à utiliser les sciences pour l'alimenter. L'auteur explore entre autres les neurosciences, l'astronomie, la physique.
L'auteur pose aussi la question des limites de la démocratie : en temps de crise est-ce que la démocratie est le meilleur régime politique ? le lecteur averti n'oubliera pas que le récit est raconté du point de vue d'un auteur soumis à un régime politique assez éloigné de nos principes démocratiques.
Il n'en demeure pas moins que le récit s'attache beaucoup à décortiquer et à analyser nos sociétés.

Le face-à-face entre les Trisolariens et les Humains s'annonce dès lors des plus intéressants.
Quelle civilisation va l'emporter face à l'autre ? Et si tout se jouait sur un coup de poker extraordinaire ?
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J'étais ressortie très enthousiaste du premier tome de cette trilogie de science-fiction chinoise, du fait d'une excellente intrigue et d'une écriture de qualité, et j'avais hâte de lire le second volume.
J'ai été époustouflée par ce second tome que j'ai trouvé encore plus addictif que le premier.
Dans le premier volume, nous faisions connaissance avec une brochette de personnages, lesquels allaient être confrontés à un contact avec une civilisation extra-terrestre.
Dans ce second volume, il ne s'agit plus d'un simple échange, mais d'une rencontre programmée, on sait que les Trisolariens arriveront sur terre dans 400 ans.
Mais ce qu'on ne connaît pas, ce sont leurs intentions, bonnes ou mauvaises ?
Viendront-ils dans le but de rencontrer les humains afin de s'apporter mutuellement des bienfaits ou arriveront-ils tels des conquérants afin de détrousser la terre de ses ressources ?
Là est toute la question, et les protagonistes vont avoir quatre siècles pour parer à toutes les éventualités.
Quatre « Colmateurs » vont être désignés à travers le monde afin de trouver une solution au cas où les Trisolariens seraient de vulgaires envahisseurs.
Vous ne connaissez pas grand-chose au monde de la science, de l'astronomie ou de la physique quantique ?
Aucune importance, la plupart des théories mentionnées sont expliquées très simplement, et ce qui est plus complexe et reste un peu flou pour tous ceux qui n'ont pas suivi d'études scientifiques (dont je fais partie) ne gêne en rien la compréhension globale de l'histoire.
J'ai adoré le mélange de science-fiction, de théories scientifiques, de questionnements philosophiques sur le sens de notre vie.
Je vais de ce pas me jeter sur le troisième et dernier tome de cette excellente trilogie.
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Je ne m'étais pas pris une telle claque depuis Hypérion. Cela remonte à des lustres. C'est en partie de ma faute, j'ai beaucoup moins lu sur une longue période chargée pour moi sur le plan familial.

Ce livre est génialissime, le chef d'oeuvre qui mérite 6 étoiles sur 5, dans le cercle très fermé des livres qui dépassent - et de très loin - les plafonds fixés dans les notations (certes subjectives). Ce sont des livres qui m'émerveillent page après page, à la lecture et la compréhension fluides, sans oublier matière à réflexion et quelques notes poétiques. Au-delà de la simple littérature : des livres qui semblent se connecter à mon cerveau pour répondre, un peu comme l'ADN délivre son message à un brin d'ARN messager.

Il faut évidemment lire ces 700 pages après le premier tome, qui ne faisait que dans les 500 pages. A lire de préférence dans la foulée les uns des autres et par paquets mini de 40-50 pages par jour pour rester immergé.
C'est de la hard SF mais les explications sont parfaites et limpides. On comprend quasiment tout aisément. Certaines propositions ne sont pas forcément réalistes à notre niveau de connaissances (utilisation du Soleil comme amplificateur, intrication quantique permettant de transmettre des informations). Mais c'est le postulat de la science-fiction.

Ce livre présente un scénario exceptionnel. Des situations étonnantes génèrent des mystères qui se dénouent avec habileté à différents moments. C'est magnifique. Sans divulguer trop, la vision du futur 200 ans en avant est tout à fait réaliste - heureusement aidée par un opportun blocage de l'avancée de certaines technologies, qui évite d'avoir à trop extrapoler dans tous les domaines. Les passages qui se déroulent dans l'espace sont des monuments du genre.

Mais l'intérêt de ce livre est l'analyse humaine des événements, le fameux "et que se passerait-il si ?" ; il y a une véritable étude sociologique qui tient la route et je crois que c'est ce qui nous conduit à rester accrochés à ce livre-humanité.

Une lecture bonheur. Je dois vous laisser pour attaquer la suite et fin, plus de 900 pages.

Ah oui, une dernière chose. Je me suis demandé ce que pouvait être cette "forêt sombre" et la science qui nous est exposée à ce sujet est, là aussi, magistrale. Si l'auteur a raison, cela fait froid dans le dos.

Lien : https://www.patricedefreminv..
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Je viens de refermer "La Forêt sombre" de Liu Cixin... et ma première question c'est de me demander ce que va apporter un tome 3 ? Franchement, "La Forêt sombre" apporte toutes les réponses au Problème à trois corps... alors comment ce diable d'auteur parviendra-t-il à maintenir l'intérêt sur "La Mort immortelle" ? C'est vrai que le titre à lui seul est déjà intriguant mais est-ce que ce sera suffisant ?

Je ne dirai rien sur l'intrigue de "La Forêt sombre" ! le 4ème de couverture est suffisamment bavard et il n'y a aucun intérêt à en révéler d'avantage. Tout ce que je veux bien en dire, c'est que Liu Cixin endort notre méfiance de lecteur.rice et qu'il va nous réveiller en même temps que l'humanité face à la menace trisolarienne avec un grand coup de pied au c... !

Bref ! J'avais adoré "Le problème à trois corps" mais là c'est un immense coup de coeur pour "La Forêt sombre" !

Du coup, je suis super impatiente de découvrir ce que cache "La Mort immortelle"... En même temps quand on meurt c'est pour toujours, non ? Ou pas ? Je crois que je déteste Liu Cixin autant que je l'aime ! MDR
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[Attention spoil]

Après avoir tourné la dernière page de ce roman, une phrase résume parfaitement cette intrigue complexe : « Aucune civilisation ne doit annoncer sa présence au cosmos sous peine d'être détruite par une civilisation plus avancée aux aguets par prévention d'une compétition à l'expansion ».
C'est bien là tout l'enjeu de cette trilogie, enjeu qui vient conclure magistralement ce deuxième tome.
Dans La forêt sombre, nous suivons plusieurs parcours et notamment celui de Luo Ji, rencontré à la fin du Problème à trois corps. Cet astronome sans envergure fera partie, à son corps défendant, d'un projet destiné à contrecarrer les plans d'anéantissement de l'espèce humaine de Trisolaris.
Si le premier tome était ancré dans la réalité avec pour toile de fond, la révolution communiste chinoise, ce deuxième opus est beaucoup plus abstrait et conceptuel. Vaisseaux spatiaux démesurés, ascenseur spatial, rayons à particules, manipulation de la matière… tous les ingrédients de la Hard-SF sont réunis, et ça marche.
Ajoutez à cela la plume toujours poétique de Liu Cixin, et un sens du suspense incroyable, et vous obtenez un chef-d'oeuvre brillant et intelligent.
Grandiose !
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Après le Problème à trois corps paru en 2016 , toujours aux Editions Actes Sud, voilà qu'est arrivé sur son 31, La forêt sombre, le deuxième opus de cette trilogie extrêmement ambitieuse écrite par Liu Cixin, étoile montante de la Science Fiction au Céleste Empire du Milieu.
Quand le premier tome est paru en France en 2016 je ne m'étais pas encore lancé dans ces retours de lectures. J'ai bien entendu lu le premier tome, que j'avais beaucoup apprécié, mais n'ayant pas pris soin d'en faire la recension, je me dois d'en parler un petit peu sans divulguer les nombreuses intrigues qui se trament dans ce premier volet.
"En pleine Révolution Culturelle, le pouvoir chinois construit une base militaire secrète destinée à abriter un programme de recherche de potentielles civilisations extraterrestres"
Par où commencer donc? Et oui ! le moins que l'on puisse dire c'est que ce n'est pas facile de parler de ce bouquin.
Pour la bonne et simple raison que les thèmes et pistes de reflexions évoqués sont multiples, et que je n'ai pas envie d'en révéler la teneur.
Ce que je peux dire par contre, c'est que c'est brillamment écrit, je suis très loin d'être un grand spécialiste de SF, et la lecture de ce deuxième opus ne m'a posé aucun problème majeur. Après avoir digéré l'important nombre de noms à consonance chinoise, le reste de la lecture est un véritable plaisir.
Jonglant avec brio avec les concepts de la physique et ses lois fondamentales, Liu Cixin livre ici une vraie performance d'écriture. Imaginez un peu. Une civilisation extraterrestre va venir nous faire un petit coucou dans 400 ans, le temps de se ramener d'une autre galaxie. L'Humanité le sait, et elle n'a d'autre choix que de s'y préparer coûte que coûte. Car le petit coucou en question c'est plutôt un gros coup de pied aux fesses, voir même l'anéantissement total.
L'histoire de ce livre c'est donc la capacité d'adaptation et d'évolution technologique et militaire que l'Humanité se doit de réaliser si elle veut avoir une chance d'avoir une carte à jouer dans ce qu'on appelle désormais l'Ultime Bataille.
Grâce à une narration ciselée, Liu Cixin nous plonge dans les coulisses de Hautes Instances Terrestres qui vont donc créer un programme bien particulier pour tenter de contrer cette invasion inéluctable.
Il y a dans ce livre énormément d'aspects à évoquer comme les bonds technologiques, nous sommes littéralement guidés sur une période de plus de 200 ans grâce à des sauts narratifs temporels.
Cela permet de découvrir les potentialités des sociétés Humaines du futur, les nombreuses éventualités de comment s'articuleront la géopolitique et l'économie, mais aussi la société et sa croyance ou non dans la victoire. Mention spéciale aux stratégies militaires, qui démontrent bien que peu importe le niveau de développement technologique, un plan de bataille doit avant tout se construire sur une réflexion des plus poussée.
Liu CIxin se base toujours sur des concepts scientifiques établis pour en développer de nouveaux ce qui démontre une imagination et une intelligence remarquable.
Je ne peux pas en dire plus, à part que ce tome 2 est encore meilleur que le premier selon moi, malgré quelques toutes petites longueur, on en ressort avec l'impatience de devoir attendre encore une année avant l'arrivée du tome 3 !
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Attention il s'agit d'un tome 2!

Avec un premier tome qui m'avait conquise autant dans son style que dans son histoire, et même s'il se suffisait à lui-même, j'avais hâte de savoir où l'auteur voulait nous mener.

Un début un peu lent mais qui met en place le nouveau contexte auquel l'Humanité doit désormais s'habituer, et surtout un nouveau système original et ingénieux pensé dans le but de se défendre contre l'arrivée future des trisolariens. Dans 400 ans ils seront là, à cause des intellectrons les avancées technologiques et scientifiques ralentissent pour bientôt s'arrêter complètement.
Quelles armes et quels nouveaux outils peuvent être développés pour nous protéger? Doit-on utiliser les ressources pour se défendre ou pour fuir? Comment l'intelligence peut contourner ces nouveaux obstacles et surtout comment adopter une stratégie lorsqu'on se sait observés et écoutés par l'ennemi télépathe et omniscient?

L'auteur ne manque pas d'imagination mais surtout de crédibilité dans chaque idée qu'il développe et les nombreuses conséquences qui en découlent à différente échelle. Tout est changé par cette attente, individuellement et collectivement. Chaque page provoque un milliard de questions, j'avais du mal à lire sans réfléchir en même temps à 100 à l'heure; d'ailleurs un conseil qui était aussi valable pour le premier tome: à éviter de lire si on est fatigué, en plus celui-là est lourd et quand ça tombe sur la tête ça fait mal. D'un certain côté on se sent un peu comme les trisolariens, on entend et on voit tout mais on ne sait pas ce qui se passe dans la tête des personnages, ce qu'ils pensent et ce qu'ils planifient.
Certains passages dont des descriptions de l'espace sont magnifiques et m'ont laissée rêveuse, les personnalités sont complexes et j'ai particulièrement apprécié de suivre Shi Qiang et Zhang Beihai, et puis bien sûr l'hypothèse de la forêt sombre si tristement logique.

Bref je n'en dirai pas plus, il faut un peu de concentration mais quel régal, tout y est stimulant et rien n'est laissé de côté, qu'il s'agisse de géopolitique ou de stratégie militaire, de développements scientifiques ou de gestion de la cellule familiale en temps de crise. Une sacrée découverte que cette trilogie. Avec une pal longue comme le bras il m'a fallu presqu'un an pour me mettre à ce deuxième tome, mais je ne pense pas que l'écart sera aussi long pour le troisième.
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Avec une lenteur calculée pour plonger le lecteur dans  la préparation de la guerre contre les trisolariens, annoncée dans 450 ans, Liu Cixin nous entraîne dans les déambulations des héros, complètement dépassés par leur responsabilité : sauver l'humanité !
Beaucoup de réflexion en profondeur sur notre propre civilisation, sur nos valeurs, nos engagements. On y retrouve également beaucoup d'éléments de la philosophie chinoise, l'éloge de la patience, de l'intuition et bien sûr des références à l'histoire millénaire de la Chine.
De très belles pages oniriques entrecoupées de quelques rares scènes d'action, et une fin en apothéose.
Ce tome, qui se déroule sur les prochaines 200 ans, nous aide également à faire le lien avec les intrigues du premier, et en éclaircit la plupart des zones d'ombre.
Un roman magistral et particulièrement addictif.
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