AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782905012111
124 pages
Théâtre du Soleil (22/12/1999)
3.9/5   5 notes
Résumé :
L'Empire du milieu : intrigues de cour sur fond de tempête. La ville du seigneur Khang menace d'être engloutie sous les eaux des crues. Faut-il ouvrir les digues et rayer les citadins de la carte ? Ou sacrifier les riches campagnes et leurs habitants en détournant les flots tumultueux ? Chaque courtisan joue de son influence pour trancher le problème. Mais que décider lorsque chacun a un frère aux champs, une mère à la ville ? De l'humble marchande de riz au Grand C... >Voir plus
Que lire après Tambours sur la digueVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Nous regardons ces " êtres intermédiaires " que sont la marionnette ou l'acteur et nous nous réfléchissons dans le miroir de leur " liberté contrôlée ".Georges BANU
" Nous, les marionnettes... le bunraku fantasmé du Théâtre du Soleil ", extrait.
Selon Ariane Mnouchkine au théâtre sont représentées les passions.
"Attaquer les passions à la racine, c'est attaquer la vie à la racine" disait Nietzsche.
Alors faire vivre et revivre nos passions c'est être entraîné à vivre et revivre ce qui nous saisit et nous traverse de l'intérieur .
Il nous faut peut-être certains miroirs pour survivre à toutes nos passions.
Tenter de les comprendre, si cela est possible, un peu. Déjà bien les entendre.
« Le Visage de la marionnette est immobile. Sur ce miroir passent les innombrables expressions de nos passions. le Visage immobile, l'espace n'en est que plus grand.
C'est à l'extase qui saisit le Visage qu'on aperçoit l'immensité des Dieux. »
Se porter à la rencontre, à l'entre-deux, et faire demeurer en nous, l'esprit de celles et de ceux qui nous « étrangent ».
Regarder notre étrange communauté. En jouer. La voir rejouer.
« La marionnette, l'esprit, le génie, le genre ambigu de la marionnette gagne, se répand dans le cours du fleuve comme dans le langage courant.
L'esprit d'indécision. le balancement. Pourquoi avons-nous deux jambes sinon pour penser d'un pied sur l'autre. Une pièce peuplée de marionnettes joue la vérité que dans la société nous voudrions dénier : à quel point nous reculons en avançant, et en menaçant nous fuyons et en fuyant nous menaçons, le dos est notre autre face, et d'un instant à l'autre nous pouvons changer de destin, de choix, de foi, de fidélité, de genre, de direction, de parti et même de sexe !
Ce qui demeure inchangeable c'est la douleur. »
Le théâtre est ce lieu.
Tambours sur la digue est une pièce , écrite sous forme de pièce ancienne pour marionnettes. Plus précisément pour des marionnettes du bunraku, théâtre classique japonais datant du XVIIe siècle.
Le sujet de la pièce : l'approche de la fin d'un monde, un déluge annoncé, une inondation, la colère d'un fleuve à qui on voudrait donner le visage d'un dieu. Une apocalypse, un déferlement d'humains dans un déchaînement de passions.
Pouvoir, argent, mensonge, amour, meurtre, rêve, espoir, trahison, tout se déchaîne.
Les eaux montent, les digues céderont, la crue de toutes les passions humaines anéantit un monde avant même que la colère du fleuve ne l'emporte.
C'est un monde tel que nous le connaissons.
« Ah les temps sont terribles ! Nous voilà recrutés par le malheur »
Voilà l'armée fébrile de nos ombres.

« Il faut sortir du palais de temps à autre et s'en aller dans le « Rien de spécial » comme disait ma grand-mère. Ne jamais oublier le début, c'est le secret. »...

Le début,... comment, où et pourquoi tout cela a-t-il commencé…

« Hier le boisseau de riz a quadruplé de prix. Et pourtant les gens de la ville s'enfoncent dans l'oubli .On n'entend pas un chien. le sang ralentit dans les veines.Des grands barreaux de lune tremblent sur l'eau noir du fleuve. Des bateaux fraîchement badigeonnés de pourpre et d'or dorment comme de grands chats luisants au ras des quais. On croit qu'il n'y aura pas d'inondation, on veut croire qu'il n'y a jamais eu de déluge dans l'univers. Maisons, palais, temples, veilleurs de nuit et de jour, guetteurs aux jambes fatiguées, écoliers, gens âgés, choses animées et inanimées.
Tout dort, vous dormez.
Le monde ne pense qu'à ne pas penser, mais la mort pense à tout le monde. »- le fleuve.

Écoutez « les tambours sur la digue »…. Ce choeur étrange qui bat au rythme de nos fleuves.
Astrid Shriqui Garain
Commenter  J’apprécie          110
Un livre merveilleux. Avant d'en lire le contenu, on peut découvrir un très bel objet : une belle couverture cartonnée, un beau papier très blanc (qui n'a pas bougé dans le temps depuis maintenant des années que ce livre est en ma possession) et cette astucieuse reliure faite de quatre petits cahiers noués entre eux par une ficelle apparente. Ce livre a quelque chose d'artisanal.

Ensuite on commence la lecture et la langue est si belle, si poétique, on dirait un livre écrit il y a longtemps dans la Chine ancienne, un livre sacré peut-être, ou un récit apocalyptique, une révélation...

L'histoire se déroule dans des temps reculés, dans l'empire chinois, où une crue menace. Face au danger, les hommes et les femmes révèlent leur vrai visage. C'est une réflexion sur la nature humaine, qui se dessine dans cette pièce de théâtre conçue, si l'on en croit le sous-titre, comme une «pièce ancienne pour marionnettes jouée par des acteurs».

Les hommes ne sont-ils pas, comme des marionnettes, les jouets d'une puissance qui les domine ? C'est ce que l'on se demande en assistant à l'agitation des personnages dans la tourmente.
Commenter  J’apprécie          180

Citations et extraits (2) Ajouter une citation
MADAME LI — Cette ville devient folle. Apeurés, les gens se changent en chacals, les autres en lapins. Au marché, pour un grain de riz, c'est la lutte au poignard. L'imminence de la fin du monde trouble le fond du ciel. L'homme dérape. Des braves pêcheurs pleins d'honneur deviennent des bandits près de la Digue du Nord, et, sans aucun regret, dépouillent la marchande et tout de suite après, s'enrôlent comme assassins à la solde des pires comploteurs. Il n'y a plus de bateau. Il n'y a plus d'amis. Madame Li n'a plus rien sinon ses bleus et ses blessures. Et la Kisa bien sûr.
Vous entendez ? Le cri d'une grenouille avalée par un serpent... Si j'avais pu je ne serais pas née. Viens Kisa.

KISA — Où allons-nous maintenant Madame Li ?

MADAME LI — Nous gagnons les hauteurs. Là-bas, grâce aux tambours nous serons à l'abri.
Commenter  J’apprécie          90
LE CHANCELIER — Nous sommes perdus, Wang Po. Les chemins de l'enfance ont tellement changé. Tout m'est devenu étranger. En rêvant à ma mère, je me suis égaré. Reposons-nous un peu.
Commenter  J’apprécie          40

Videos de Hélène Cixous (23) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Hélène Cixous
« On écrit toujours avec une main coupée »
Selon Hélène Cixous, l'écriture ne renvoie pas à un statut ni à une profession, mais à un acte : aussi écrit-elle en collaboration avec les voix qui l'habitent et la traversent. Dans cette perspective on peut à bon droit reprendre la formule par laquelle elle titre une séance de son séminaire : « On écrit toujours avec une main coupée». Ces ouvrages nous confrontent en effet au mouvement même de la vie et de la mort, à la joute entre Eros et Thanatos, au commerce des vivants et des morts. Ils équivalent à bien des égards à « sentir, penser, écrire avec les fantômes ». D'autant qu'à travers eux se déploie un continuel et profond questionnement : qui parle, qui écrit quand « j »'écrit ? On comprend dès lors que, dans ces conditions, Hélène Cixous soutienne : « Transformer sa pensée en poème, parce que c'est cela écrire ».
Première table ronde : - M. Marc Goldschmit, Directeur de programme au Collège international de philosophie : « Derrida, l'écriture, la littérature » ;
- Mme Marie-Claude Bergouignan, PR émérite, ancienne VP de l'université de Bordeaux IV: "Hélène Cixous et la cause des femmes" ;
- Mme Céline Largier-Vié, MCF Paris 3 : « 'Une présence incalculable' : l'Allemagne d'Hélène Cixous ».
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2654738/helene-cixous-mdeilmm-parole-de-taupe
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
Visitez le site : http://www.mollat.com/ Suivez la librairie mollat sur les réseaux sociaux : Instagram : https://instagram.com/librairie_mollat/ Facebook : https://www.facebook.com/Librairie.mollat?ref=ts Twitter : https://twitter.com/LibrairieMollat Linkedin : https://www.linkedin.com/in/votre-libraire-mollat/ Soundcloud: https://soundcloud.com/librairie-mollat Pinterest : https://www.pinterest.com/librairiemollat/ Vimeo : https://vimeo.com/mollat
+ Lire la suite
Dans la catégorie : Littérature dramatiqueVoir plus
>Littérature (Belles-lettres)>Littérature des langues romanes. Littéraure française>Littérature dramatique (842)
autres livres classés : théâtreVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (15) Voir plus



Quiz Voir plus

Titres d'oeuvres célèbres à compléter

Ce conte philosophique de Voltaire, paru à Genève en 1759, s'intitule : "Candide ou --------"

L'Ardeur
L'Optimisme

10 questions
1276 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature française , roman , culture générale , théâtre , littérature , livresCréer un quiz sur ce livre

{* *}