Un roman haletant, palpitant, qui vous donne envie des les premières lignes de vous installer dans votre endroit préféré avec tout ce qu'il faut ( tisane, café, tablette de chocolat, c'est selon!), parce qu'assurément, on n'est pas prêt d'en bouger. On peut prévoir un ou 2 anxiolytiques même pour certains passages tellement l'écriture transpire l'ambiance. Vivement les prochains!
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Il ne s'agissait pas d'un hasard : le mot que lui avait fait lire Allan Hinberg faisait écho à celui qu'elle avait mis de côté la veille. Un de ses lieutenants lui avait fait part de ces quelques lignes avant de le classer au rang des lettres anonymes de plaisantins, qu'on garde au cas où. En attendant qu'on le lui rapporte, elle se rassit pour relire une fois encore les résultats d'expertise de la macabre tête de cire. Le rapport confirmait l'identification des dents : elles appartenaient bien à Maître Von Becker. Vu leur état, il était fort probable qu'elles aient été extraites depuis seulement quelques jours. Aucune dent n'était abîmée. L'avulsion avait été réalisée avec une précision étonnante et une minutie extrême.
S'il n'était pas chirurgien-dentiste, le ravisseur n'en avait pas moins de très bonnes connaissances médicales.
Le rapport d'expert indiquait aussi que l'une des dents était un implant, à savoir la molaire numéro dix-sept, autrement dit une des molaires de la mâchoire supérieure droite. Gabrielle savait que la plupart des tueurs psychopathes étaient issus de milieux sociaux défavorisés ou de classes sociales moyennes.
Dans le cas présent, il s’agissait d’une personne très intelligente qui allait probablement mener la danse. Il n'y avait pas encore de corps, mais ce type était sans aucun doute un meurtrier
Le quartier des Batignolles était en effervescence. La proximité entre le Tribunal Judiciaire et les nouveaux bureaux de la PJ favorisait une concentration de curieux, de journalistes, de badauds, et autres imposteurs plus importante que d'habitude, et posait question. Ce kidnappeur avait-il la volonté de narguer les flics ? Quel était son but, que cherchait-il à leur dire ? C'est ce que se demandait Gabrielle Martin en contemplant la large vue qu'offrait la baie vitrée de son bureau, à l'image du reste du bâtiment : résolument moderne, froid, sans l'ombre d'un élément personnel.