Origami blues

J'ai entamé ce roman avec une légère méfiance car j'ai lu Les Petites Lettres d'Elise l'année dernière et je n'avais pas été vraiment séduite par cette première rencontre avec Sarah Clain.

J'ai cependant été agréablement surprise par le début de l'histoire avec cette jeune femme un peu étrange qui semble souffrir d'une phobie des enfants et qui exerce un métier peu ordinaire (l'autrice nous parle d'ailleurs avec talent de l'origami). On sent que le passé de l'héroïne la hante, qu'il y a des secrets...
Et puis tout s'accélère, les événements sont traités trop vite et en plus il y a tellement d'heureuses coïncidences que cela en devient presque ridicule.
L'enfant abandonné dans un hôpital breton recherche sa mère dans une boutique parisienne ; la mère de son tout nouveau petit ami est le médecin qui l'a accouchée presque 20 ans plus tôt et qui se souvient sans hésiter d'elle aussi bien que du prénom du bébé ; et ainsi de suite.

Le plume de l'autrice m'a aussi agacée. Elle cherche à apporter une touche d'originalité en reformulant des expressions usuelles et utilisant ses propres tournures. Cela n'apporte pas grand chose, si ce n'est que le style manque de naturel et que le texte perd en fluidité.

Cette fois encore, la rencontre ne s'est pas faite plus ou moins pour les mêmes raisons que la première fois : je pense que je vais m'en tenir là.

C'est difficile de passer à côté d'un livre tellement plébiscité par la communauté Babélio qu'il y a son logo sur la quatrième de couverture. C'est même une newsletter qui m'a donné envie de lire ce livre.
Je précise que je me considère comme romantique, que j'aime les histoires d'amour, la romance et pleurer en lisant un bon roman...
Mais là, non franchement, le compte n'y est pas... Tout me semble cliché. Les regards sont mutins, les draps forcément de satin. L'héroïne a une vision du monde qui m'a été désagréable dès les premières pages, pleine de cliché et de jugements à l'emporte-pièce. Alors certes son petit coeur va s'ouvrir mais sans la présence originale des origamis, c'est tout à fait comme dans les Arlequins que je piquais l'été à ma grand-mère pour tenter de comprendre le monde des adultes et leurs histoires d'amour. Plan-plan et cucul. Avec une intrigue minuscule qui ose toutes les coïncidences. J'ai envie de dire "tout ce qu'il ne faut pas faire" ! En tout cas rien n'est fait pour me plaire. Chacun ses goûts, nombre de lecteurs (trices) y ont visiblement trouvé leur compte.