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Critique de davidomi


J'avais trouvé le tome 1 au delà de la nullité (voir mon autre critique) et lors quelques personnes avaient commenté, peut être n'avais-je pas sus comprendre l'intérêt chez cet auteur...
Qu'à cela ne tienne : le hasard des "boîtes à lire" de ma commune faisant bien les choses, je me suis dis : voilà l'occasion quelques mois plus tard de réviser mon point de vue...
Donc le tome 2...

Bon, déjà pas de surprise : ce type de produit est bien le pendant pour les hommes de la collection Arlequin pour les femmes, un monde fait seulement de simplicité, de régressif enfantin.
Dans le "processus Arlequin", la consommatrice fantasme à travers l'identification à l'héroïne qui à la fin, après bien des malheurs et des obstacles, séduit forcément le mâle inaccessible. Et plus la vie de la consommatrice est vide, misérable sur le plan affectif, bizarrement, plus l'identification est forte (plus la lectrice est éloignée de l'héroïne...)
Ici c'est le même processus : on remplace juste l'identification à la femme séductrice, malgré elle, à l'identification au surhomme qui n'a peur de rien. Là aussi, plus le consommateur à la sensation que sa vie (et plus particulièrement son degré "mâle dominateur") est toute pourrie, moins il maîtrise son environnement, plus l'identification est grande.
Tout comme le petit garçon qui une fois son masque de Spiderman (psiderman) sur la tête se rêve invincible. Mais si ce petit garçon fragile qui se rêve fort n'a rien de ridicule...
Il semble que ce genre de production a inventé un adage : quitte à y aller côté grotesque, autant y aller à fond : le héros américain devient suite à un accident président des Etats Unis, à lui tout seul il vient de vaincre l' URSS, le Japon (dans une guerre éclaire) les Sud Américains communistes et les Arabes. Il a empêché un ex président américain d'envoyer une bombe atomique sur la gueule des méchants, il a volé, toujours tout seul, un sous marin top secret aux russes... et maintenant se préparent 4 attentats en parallèle !!! du ébola sur le sol US, de l'attentat à la bombe contre la maison blanche de la part des suprémacistes blancs racistes, un attentat encore pour le président US cette fois de l'intérieur par un garde du corps, et enfin un enlèvement des enfants du président par les très très méchants iraniens (mais je dois en oublier parce que les chinois sont aussi dans le coup, et les indiens et...)
Souvent au cinéma, face à de tels scénarii totalement couillons, pour montrer qu'on est pas dupe du caractère régressif et totalement hors raison, enfantin du propos, le héros est doté d'un pouvoir de second degré en toute épreuve (façon Die hard) Clin d'oeil alors au spectateur ("bon d'accord l'histoire est complètement conne mais on en a conscience" : régression assumé)
Ici, pas même cela pour sauver ce héros sans aucun humour : on est définitivement dans le premier degré (et paradoxalement au delà du grotesque)
C'est tellement enfantin, manichéen, inepte, que l'on a l'impression d'être dans un scénario de dessin animé où un chat essaie en vain d'attraper une souris.
Ce qui peut étonner, c'est que l'on veuille à ce point ne pas vouloir de complexité, de n'avoir (même s'agissant de fantasmes masculins) pas la moindre envie de sens, de profondeur, de surprise.
C'est le fantasme d'un retour à une enfance fantasmée où tout semblait simple : il y avait les méchants et les gentils. Point. Et à la fin le gentil gagne.
Si l'on devait retenir quelque chose de ce roman encore plus mauvais que le 1 c'est peut être en creux un portrait prémonitoire de ces hommes sans scrupules qui finissent par avoir le pouvoir, le couillon en chef du roman pouvant annoncer un président récent des US des plus couillons... Cette capacité à réduire tout à une simplicité déconcertante, qui annihile toute possibilité de dialogue.
Alors certes je n'ai pas été jusqu'à la fin de ce Walt Disney des armées (au delà de mes forces) mais l'on sait forcément comment cela finie : les gentils gagnent, les méchants sont punis (et je mettrai une petite pièce sur la femme du héros (forcément elle aussi héroïque) qui en simple spécialiste des yeux va bien entendu nous arrêter en deux pots de cuillères à soupe cette épidémie d'Ebola sur le sol riquain.
mais alors ? Quel intérêt d'aller au bout d'une telle nullité ? D'une histoire sans surprise dont on sait la fin ?
Bin, c'est encore explicable par ce retour à l'enfance : comme quand on demandait à maman toujours la même histoire, dont on savait bien sûr la fin, parce que justement on savait la fin : quoi de plus rassurant pour un enfant ?
D'ailleurs, parce qu'il est bien connu que les enfants ont une capacité d'attention courte, le livre est découpé en scènes très courtes, parfois de quelques lignes, une multitude d'histoires se croisent pour retenir l'attention du lecteur...
Alors pour les autres ? Alons juste voir ailleurs.
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