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Mireille Clapot (Autre)
EAN : 9782849215357
270 pages
Editions Thot (17/07/2020)
3.5/5   8 notes
Résumé :
Mali, Bamako.
Marie, une élue française venue en Afrique pour un congrès, croise le chemin de Maria, une médecin d'origine roumaine. Cette dernière se rend en pays Dogon, à Bandiagara, pour pratiquer illégalement des avortements. C'est dans ce contexte qu'elle rencontre Mariam, l'une de ses patientes, à qui elle va s'attacher. Marina, elle, est ici pour affaires. Par hasard, elle découvre qu'une menace pèse sur Maria, prise en grippe par un jeune islamiste un... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Avant tout merci à Babelio et aux éditions ThoT pour ce livre reçu dans le cadre de la Masse critique littérature.
J'avais envie de le lire, suite à une lecture en diagonale de l'enthousiaste critique d'Actualitté. Aussi l'ai-je coché sans hésitations dans la liste proposée pour cette masse critique.
Bon, vous voyez ma note, alors allons-y.

Le roman se lit rapidement, seulement ralenti par instant par la proximité des noms des héroïnes (Marie, Maria, Marina, Mariam). Ce n'est pas un point négatif, juste un constat personnel. Je trouve même cette idée onomastique intéressante (sans être révolutionnaire).
C'est un roman à message(s) qui se veut une plongée française au Mali (vu la nationalité de la majorité des protagonistes).
Mireille Clapot expose la difficile condition des femmes, tant au Mali, qu'en France et même en Roumanie.
La sororité revendiquée et mise en avant au fil des pages constitue un important pilier de ce roman.

Ceci étant dit, j'ai envie de rappeler cet adage bien connu : l'enfer est pavé de bonnes intentions.

Il y a dans les premières pages des formulations pour le moins offensives à l'encontre des Malien.ne.s. On se dit que c'est en rapport avec l'état d'esprit de l'héroïne de la scène, en proie à une grande colère. Certes les invectives ne survivent pas, mais une curieuse saveur traverse tout le livre.
Citons un étonnant vocabulaire pour parler de l'IVG : broyage, destruction. Surtout dans un livre revendiqué comme féministe et posé dans la bouche ou la tête d'une gynécologue militante, cela interroge.
Autre chose : l'homme noir ce prédateur insatiable. Si à la fin de la lecture, l'on a pas compris que le Malien est obsédé par le sexe, c'est qu'on a sûrement pas bien lu.
Les Africains ces lents, ces nonchalants. Là c'est une constante. Quelle indolence chez ces gens pardi ! Je n'ai pas fait les comptes, mais je serai prêt à parier qu'à chacun des dix premiers chapitres (sur douze) cette idée revient. D'ici à ressortir la fumeuse "théorie des climats" de Montesquieu, il n'y a qu'un pas.
Autre problème, il faut attendre le dernier tiers du livre pour que le bambara accède au statut de langue. Avant cela, c'est un parler, puis un dialecte. On pensera à la formule du sociolinguiste Philippe Blanchet, résumant une facette des discriminations liées aux langues : "les paysans parlent du patois, les Africains du dialecte". Par chance, à la troisième tentative de Mireille Clapot, la "langue" apparaît.
Il y aurait sûrement d'autres points à soulever (comme cette mention du manque d'éducation artistique des témoins d'une scène).

La narration n'est pas très prenante et les dialogues sont souvent gênants d'irrealisme (particulièrement dans les deux premiers chapitres, mais c'est un fil rouge qui ne se dément pas jusqu'à la fin).
Que l'autrice veuille faire passer un message (ou plusieurs) ne me dérange pas en soit, mais pas au prix d'un sacrifice de littérature. Comme ce mail sortit de nulle part au début du chapitre 10, qui a pour but de faire passer une idée, certes, mais l'on ne sait pas d'où il sort, à qui il a été écrit, etc. Cest juste le support d'un commentaire, lâché comme ça en fin de paragraphe.
C'est ce qui pose problème aussi avec les dialogues où des tirades sont là pour expliquer au lecteur ou à la lectrice telle ou telle chose, mais qui sonnent faux, tant dans les bouches qui les prononcent que dans les oreilles (et plus encore dans ces oreilles) qui les reçoivent. Faire transmettre ces détails ou informations par la narration auraient permis d'atténuer l'aspect en "toc" de certains échanges.

Je n'ai pas du tout aimé la fin, la dimension mystique me laissant pour le moins sceptique. Les explications du chapitre 11 sont un peu lourdes.
Si la rencontre de ces 4 profils de femmes aurait pu accoucher d'une histoire intéressante, je n'adhère pas du tout au choix de Mireille Clapot d'en faire le fruit d'un projet les dépassant. Nulle doute que d'autres s'en satisferont, mais c'est ici ma critique.
Dernier point, le retournement de situation que je ne dévoilerai pas. Franchement, il y a des gens qui ne le comprennent qu'au moment où il est verbalisé ? Sa vraisemblance demande par ailleurs une suspension de crédulité beaucoup trop importante pour moi. La ficelle est trop grosse et pas crédible à mes yeux.

J'ai plus l'impression d'un roman pour ados, tant certaines situations me semblent caricaturales. Mais pas un roman que je recommanderai à un.e ado.

Si je n'ai pas vraiment de doute sur la bonne volonté de l'autrice de dénoncer la condition des femmes au Mali (et au-delà), je trouve l'exercice raté.
Mireille Clapot s'excuse, là encore sans que l'on puisse douter de sa bonne foi, à la fin de ses remerciements si la lecture heurte. Prophétique ?
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Je remercie les éditions Thot et Babelio de m'avoir permis de lire cet ouvrage.

Rédiger mon avis pour cette lecture n'a pas été chose facile. Plusieurs jours après avoir terminé Quatre dames, je ne suis toujours pas sûre de savoir si j'ai vraiment apprécié cette histoire ou si c'est un livre qui sera vite oublié. Je vais donc aborder les points positifs et les points négatifs de cette lecture sans proposer de note, car je n'arrive pas à me décider fermement.

Tout d'abord, le lieu de toute l'intrigue, le Mali, en dehors d'être d'actualité ces derniers temps, est aussi un pays que je connais assez peu à part ce que j'en sais sur sa façon de considérer les femmes et que je trouve plutôt intéressant. Il y a quelques gros clichés, certains étant un peu irritants, mais après tout nous avons ici la vision du pays à travers un oeil d'européen en majorité, donc c'est un parti pris de l'auteur qui peut se défendre, on voit ce qu'on veut voir quand on voyage.

J'aime qu'on mette en avant la situation difficile des filles et femmes du Mali qui continue d'user de pratiques qui sont considérées comme contraires à un certain nombre de conventions internationales bien que n'étant pas condamnées directement par le pays. Maryam est un personnage que j'ai trouvé très intéressant. le problème étant qu'elle n'est pas assez mise en avant par rapport aux trois autres. C'est sûrement celle qui a l'histoire la plus passionnante des quatre, or c'est celle qui fait le plus de figuration dans le quatuor.

J'ai apprécié que des femmes fortes, n'ayant pas peur d'exprimer leurs désirs et leur envie de réussir soient mises en valeur dans ce roman. Ce sont des femmes d'aujourd'hui, fortes, différentes mais confiantes en la nécessité de défendre les femmes et de réussir en ayant tout ce qu'elles veulent obtenir. de façon générale, les personnages sont plutôt réalistes, avec des côtés énervants, voire un peu caricaturaux, tout en ayant d'autres côtés attachants. Maria et Maryam sont celles qui m'ont le plus intéressées, malgré un côté un peu trop encyclopédique de Maria. J'ai eu plus de mal avec Marie qui m'a semblé assez superficielle et fermée à première vue.

Toutefois, le rythme de lecture est un peu déséquilibré. Les deux premiers tiers du roman s'attachent à nous présenter les quatre dames, l'intrigue est longue à se mettre en place, elle ne s'accélère un peu trop vite sur les cent dernières pages, moins si l'on compte l'épilogue. J'aurai préféré que le roman soit plus long ou plus court et mieux réparti et plus fouillé concernant la fuite qui m'a semblé somme toute un peu rapide et « facile » compte tenu de la situation politique du pays. C'était pour moi, le point fort de ce roman, or la promesse n'est pas vraiment tenue sur ce point.

J'ai eu un peu de mal tout comme un autre lecteur a me projeter dans certains dialogues qui m'ont semblé un peu « irréalistes » par certains moments, tant dans le vocabulaire que le contenu. Les conversations ne m'ont pas toujours semblé sonner justes et certains retournements de situation sont très prévisibles. Je rajouterai que j'ai été déçue du tournant et de la raison derrière la rencontre des quatre dames. Pour moi, ce détail détourne l'attention de ce qui compte dans cette lecture, c'est à dire que les femmes peuvent s'unir et se serrer les coudes pour triompher juste parce qu'elles le souhaitent.
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Mireille Clapot nous surprend, nous stimule et nous captive dans son second roman Quatre Dames. Les confins glacés des Iles Diomède du détroit de Behring ont fait place au savanes du Sahel. Plus d'angoisses existentielles autour des ponts mais le tissage serré des aventures de quatre héroïnes, et d'une cohorte de personnages les plus souvent attachants et toujours si justement croqués.

L'auteure nous surprend car elle a su passer d'un thriller à une fresque dense et riche, qui couvre une incroyable palettes d‘émotions et de situations, qui rassemble des personnalités et l'histoire de leur vies dans un bouillonnement délicieux, qui brouille les frontières du roman et de la vraie vie tant les caractères sont sincères. Je suis convaincu d'avoir déjà rencontré la moitié des personnages !

Mireille Clapot nous stimule gentiment mais fermement, violences faites aux femmes, préjugés sexuels, déni de liberté, oppressions ancrées dans les sociétés qui se considèrent pourtant libérées, réalités économiques quotidiennes qui ramènent les grands principe dans les assiettes. Elle trouve toujours le juste ton, sans agresser le lecteur mais sans l'épargner non plus.

Et pour finir l'auteure nous captive par son fin dosage d'exotismes de plusieurs horizons, de péripéties aventureuses, de coïncidences improbables. Nous avons là le scénario solide et prometteur d'une série « à la française » qui mériterait d'arriver sur nos écrans.
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Une belle histoire qui donne envie d'aller au Mali, qui brosse le portrait de femmes plus vraies que nature : Marie, élue française tournée vers ses désirs. Maria, gynécologue roumaine animée par le devoir d'aider les filles et les femmes à accéder aux soins de leur corps. Mariam, jeune fille dogon en devenir, menacée par une grossesse non désirée. Marina, businesswoman extravertie. Autour des quatre dames, les hommes jouent un rôle important aussi : Mehdi, ambigu, oscille entre câlins contre rémunération et protection contre les islamistes menaçants. Willy est obsédé par son désir de sauver une petite fille malade sans état-civil. A travers leurs aventures corsées d'un peu de magie, c'est un Mali contrasté qui se dessine. Un 2ème roman beaucoup plus fluide et optimiste que le premier (De l'île Diomède, j'édifierai ce pont). On remonte ici à l'origine de la vie : le corps de la femme alors que "Diomède" s'intéressait à la création littéraire. Il fait plus chaud à Bamako et Mopti que dans le détroit de Behring ! Bref, à lire sous toutes les latitudes...
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Ce livre nous permet d'en apprendre beaucoup sur le Mali et sur l'Afrique de manière générale. J'aime bien suivre l'actualité internationale et ce roman nous permet d'en comprendre un peu plus sur les enjeux dans cette région.

Il y a également le côté féministe du livre qui m'a permis d'apprendre des choses. Un sujet sur lequel je suis un peu moins sensible, sans doute à tort, mais qui s'est vite intégré à mon intérêt pour la géopolitique.

Concernant le récit, je trouve qu'il doit se mettre en route au début mais on dévore ensuite la deuxième partie du livre. le suspense (pendant la course poursuite ou la scène finale par exemple) est vraiment prenant, si on est rentré dans l'histoire comme moi.

Je vous recommande donc de le lire!
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critiques presse (1)
Actualitte
20 août 2020
Le second roman de Mireille Clapot est un livre exceptionnel. A la fois roman choral, engagé, aux innombrables vertus pédagogiques, fable féministe qui milite on ne peut plus clairement en faveur des Droits des femmes, roman d’apprentissage et d’aventures, il est aussi un livre d’une grande richesse, d’une grande densité et son scénario est ajusté, taillé au biseau, parfaitement huilé et maîtrisé.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Un boursouffle d'air africain chauffé à blanc comme sur les braises d'un réchaud, farci d'odeurs épicées des mille senteurs de TOmbouctou, caressant comme une paume juvénile- noire dessus, rose dedans- l'enveloppa et lui tourna les sens alors qu'elle quittait l'avion et mettait le pied sur la passerelle. "Bamako-Modibo Keïta, me voici !"
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