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Jorge Miranda Alfama (Autre)Michel Laban (Traducteur)
EAN : 9782367322155
183 pages
Editions Chandeigne (25/03/2021)

Note moyenne : /5 (sur 0 notes)
Résumé :
Grâce à Récits & nouvelles du Cap-Vert nous découvrons la réalité du pays sous le joug de l’empire colonial portugais. Les auteurs, précurseurs du premier mouvement littéraire indépendantiste explorent l’identité de leur peuple résistant à tous les égards. Loin de l’image d’épinal d’un Cap-Vert paradisiaque, on lit l’archipel tel qu’il est, beau mais terriblement dur avec ses habitants. Îles désertes au large du Sénégal, balayées par les vents du Sahara où rien ne p... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Si certains titres de livres laissent planer le suspens quand à leur contenu, rien de tout cela ici. On est bien en présence de nouvelles , écrites par des auteurs Capverdiens .
Ces nouvelles ont été publiées dans une revue , Claridade, fondée en 1936 et destinée à affirmer l'émergence et l'indépendance de la littérature capverdienne.

Si la mer sans surprise tient une place non négligeable , ainsi que la ruralité, si les coutumes et us locales comme les morna sont omniprésentes , ces nouvelles font la part belle aux êtres humains et ici comme ailleurs , on retrouve des existences confrontées aux questionnements, à la faim, à la jalousie.
"Vouloir rester et devoir partir " ou " devoir rester et vouloir partir". Écartelés entre le Brésil et l'Afrique , attachés au Portugal, les habitants errent à la recherche de leur destinée, entre débrouilles , contrebandes et pauvreté.
les textes m'ont semblé très poétiques , fort bien écrits.Et si les histoires ne sont pas d'un suspense haletant, on se laisse porter par une langue raffinée et lécher par des vents tropicaux et émerveiller par des couleurs qui nous font tant défaut l'hiver!
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Par les temps qui courent, prendre l'avion apparaît comme un acte irresponsable, n'est-ce pas ?
Heureusement, la littérature nous permet de voyager sans émettre trop de carbone.
Et c'est ainsi que je suis partie aux îles du Cap-Vert.
Ce recueil contient sept nouvelles du collectif Claridade, écrites dans les années 30, telles une "proclamation d'indépendance" littéraire d'après la postface.
Postface qui parle aussi d'un collectif "intransigeant face aux valeurs fausses, aux représentations dénuées d'authenticité et aux gloires faciles".
Alors c'est pas faux, comme dirait l'autre : oui on sent l'authenticité dans ces récits, le désir d'exposer la personnalité de ces îles, leurs difficultés aussi, au travers de leurs habitants hauts en couleurs.
Et selon Paul, notre babeliote cap-verdien (bobfutur), "Le coq a chanté dans la baie" (la première et la plus longue des sept nouvelles) est un condensé de l'âme du pays.
Alors curieusement, j'ai trouvé pourtant une ressemblance troublante avec L'île d'Eugène Dabit, lu récemment et qui se déroule à Minorque: l'insularité sans doute, la précarité ; la nostalgie d'un temps meilleur ; et des histoires très masculines.
On n'y rigole pas beaucoup, on n'y a pas non plus la larme facile, excepté dans "L'enterrement de nhâ Candinha Sena" (ma préférée).
Toutefois j'ai trouvé l'ensemble un peu inégal, et la plupart de ces nouvelles n'ont pas su me toucher autant que les mornas…

Traduction de Michel Laban.

Challenge Globe-trotter
Challenge Plumes africaines
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J'aime bien ces livres qui permettent d'aller ailleurs, des lectures géographiques…

Le Cap-Vert est un petit pays, un peu plus d'un demi-million d'habitants, une ancienne colonie portugaise, petit archipel au large du Sénégal. Un recueil de nouvelles qui date des années 1930, amenant un dépaysement historique aussi.

Comme il s'agit de nouvelles, on n'y trouve pas de longues descriptions des paysages ou de la société. Presque des instantanés…

Par exemple, ce douanier-poète qui compose des « mornas », mais qui traque les contrebandiers sans états d'âme, parce que c'est son métier.

Ou ce garçon qui subit du harcèlement à l'école (malgré la distance dans l'espace et dans le temps, un sujet encore d'actualité).

Ou encore, l'extrême misère lorsque la sécheresse tue les récoltes.

Un recueil intéressant, un tout petit pays insulaire à ajouter dans ma carte mentale.
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Recueil de nouvelles qui existe grâce à un groupe d'auteurs qui souhaitaient affirmer une création libre pour un pays indépendant, indépendance qui n'est venue que bien plus tard.

Il est bon de jeter un coup d'oeil sur une carte pour comprendre l'organisation géographique de ce "petit pays" en îles et îlots et sur son histoire qui est marquée par l'esclavage. de l'ensemble des nouvelles suinte une mélancolie douce faite de tristesse et de pauvreté. C'est un pays d'exil, on s'en va pour revenir ...pas plus riche. On profite des bonnes aubaines , un bateau qui coule, un trafic de rhum, on se débrouille il faut bien vivre. Même les sentiments semblent contenus comme si les Capverdiens n'avaient pas les moyens de grandes effusions.L'ensemble des nouvelles forme un paysage en mosaïque qui donne envie d'en découvrir plus.

En arrière fond c'est la voix belle et triste de Césaria Evora qui a accompagné cette lecture.
Lien : http://theetlivres.eklablog...
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J'étais très heureuse d'avoir trouvé ce recueil de récits et nouvelles du Cap-Vert, qui est en tant que tel un joli petit livre à la couverture colorée et aux pages qui glissent sous les doigts (comme quoi, la lecture débute parfois par le sens du toucher !).

Malheureusement, son contenu ne m'a absolument pas convaincue ni emportée : j'ai apprécié le premier récit et ses personnages mélancoliques qui s'attablent autour d'un rhum pour écouter les dernières morna du poète douanier, qui révèle l'équilibre précaire entre un monde où les habitants n'ont parfois que la contrebande pour survivre, et un idéal qui voudrait qu'un fonctionnaire fasse correctement son travail. Entre mers et plages, flots et galets, j'ai souri face à ces personnages lunatiques et comme prisonniers d'une temporalité hors du monde.

En ce qui concerne les autres récits et nouvelles, je n'ai absolument pas accroché et je me suis ennuyée à mourir...On capte bien sûr la pauvreté du Cap-Vert, les violences qui en découlent, l'envie irrépressible de quitter ces îles au beau milieu de l'Atlantique, la contrebande entre les îles, l'attraction des lointains Portugal et Brésil...Mais tout cela demeure comme suspendu, et je ne suis pas du tout parvenue à m'attacher aux personnages ou à m'émouvoir des descriptions des auteurs.

Une grosse déception, qui m'aura tout de même fait découvrir le collectif Claridade dont le manifeste pour la littérature cap-verdienne est intéressant du point de vue de l'histoire littéraire du Cap-Vert.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Le bourg se remplissait de gens qui abandonnaient les champs à la sécheresse. Ils étaient couverts de loques, maigres, avaient d’énormes plaies puant la pourriture. Les mères portaient leurs enfants sur la tête, dans de grands paniers. Elles s’arrêtaient aux portes des maisons et montraient leur corbeille en rotin d’où émergeaient des yeux gloutons sur de petits visages flétris par la faim. Tous déambulaient dans les rues en un cortège de tristesse et de désespoir.

(Chandeigne, p.169)
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La porte donnait sur une petite véranda garnie de plantes grimpantes et de tulipes poussant dans des caisses, laquelle véranda communiquait avec un petit salon s'ouvrant, lui, sur une courette où le soleil arrivait ponctuellement, comme ces visiteurs intimes qui chaque jour arrivent, s'installent et papotent ou écoutent sans jamais faire mine de se retirer.
L'enterrement de Nha Candinha Sena.
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— Cet homme est un véritable fauve, Monsieur le Juge. Il aurait tué ma fille si les voisins ne s’étaient pas interposés. Un fauve, Monsieur le Juge, vous pouvez me croire…

— Voyons, ne vous emballez pas, calmez-vous. Ne serait-ce pas qu’il battait sa fille parce qu’il l’aimait? Pour la corriger? L’éduquer?

(Chandeigne, p.72)
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Une brise entrait par les vitres baissées, traversait la voiture, délicieuse, inespérée, comme si, après avoir parcouru des couches d'air chaud, elle avait conservé l’ineffable fraîcheur des altitudes.
L'enterrement de Nhâ Candinha Sena.
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On ne condamne pas le couteau qui tranche dans la chair vive. Criminelle est la main qui tient le couteau.
Telle était la philosophie du sorcier Bachenche
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