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La question à l'origine de ce livre est toute simple : comment en 1914, un conflit régional a-t-il pu devenir en l'espace de quelques semaines une guerre mondiale ?

Le déclencheur est bien connu, un attentat à Sarajevo contre l'héritier des Habsbourg par un groupe anarchiste serbe. Sauf que cette bande semble avoir été soutenue par les autorités serbes et que cela crée une sérieuse crise diplomatique entre la Serbie (qui rêve déjà de Grande Serbie) et l'empire austro-hongrois (empire fatigué que beaucoup aimeraient dépecer). L'Allemagne soutenant les Habsbourg, la Russie l'état serbe (déjà). Celle-ci liée par des ententes avec la France et le Royaume-Uni.

Cela serait encore simple s'il n'y avait pas de part et d'autre une méconnaissance et une méfiance envers le camp d'en face, mais aussi envers les pays alliés. Chacun surestimant (souvent) la force des autres et étant persuadé que les alliés d'aujourd'hui risquent d'être les opposants de demain. À quoi s'ajoutent des crises et des conflits du passé qui n'ont pas vraiment été réglés. Et des dirigeants qui, même s'ils ne souhaitent pas forcément la guerre, refusent de faire la moindre concession, préférant montrer les muscles pour effrayer le voisin.

Ce livre de Christopher Clark, je devrais dire cette somme, éclaire d'un jour nouveau non seulement le déclenchement de la Première guerre mondiale, mais aussi les relations complexes et intéressées des différents états, avec une vue uniquement à court terme et en l'absence d'institutions internationales pour réguler celles-ci.

Écrit il y a dix ans, il est aujourd'hui plus encore d'actualité, avec le risque d'une extension de la guerre entre la Russie et l'Ukraine. L'auteur décrit avec précision l'ensemble des protagonistes qui par volonté, inconscience ou aveuglement ont amené à un conflit qui fit 20 millions de morts (manque juste un organigramme permettant de situer chacun des intervenants au fur et à mesure des 800 pages denses de l'ouvrage, je ne peux que vous conseiller d'en établir un au fil du livre pour éviter les multiples retours en arrière).

Un travail historique remarquable que résume bien cette phrase sur la responsabilité des uns et des autres : “Ici à nouveau nous retrouvons la conviction partagée par tant d'acteurs de cette crise qui considèrent agir sous la pression d'irrésistibles contraintes extérieures tout en faisant reposer la responsabilité de choisir entre la guerre et la paix sur les épaules de leurs adversaires”.
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Je ne vais pas résumer ce livre ni rajouter une énième critiques à celles très pertinentes qui m'ont précédée , j'y adhère complètement !
Je voudrais seulement partager mon ressenti à la lecture de ce livre, qui alerte sur la fragilité de la paix ,qui explique comment des concours de circonstances ,la méconnaissance du terrain , des intérêts cachés ,des dirigeants mal informés ou à l'égo parfois surdimensionné , ont pu aboutir à la première guerre mondiale .
Au vu de la situation politique actuelle on ne peut que s'inquiéter, oser espérer , que nos dirigeants sauraient prendre leurs décisions avec calme et lucidité face aux différents problèmes , qu'ils soient idéologiques ,politiques ou religieux , auxquels ils pourraient être amenés à faire face.
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Quel livre étonnant et, une fois n'est pas coutume, il est bien agréable de faire tomber les idées reçues. Nous sommes loin, à la lecture de ce livre, des préjugés qui entoure l'origine de la Grande Guerre. Loin d'épuiser le sujet, ce livre montre comment de nombreux pays ont joué un rôle important dans le déclenchement de ce conflit justement qualifié de mondial. L'auteur décortique (et ce, sans jamais être rébarbatif ou confus- une gageure!) les relations ambiguës qu'entretiennent les nations d'Europe centrale et surtout les empires en fin de règne.
Je ne peux que conseiller la lecture de cet ouvrage pour se donner une idée plus complexe (ce qui est très différent de "compliquée" qui est un défaut) des enjeux de la première mondialisation et de son délire économique; d'ailleurs, cela ne vous rappelle rien...
Comme quoi L Histoire éclaire souvent notre présent; elle bégaie...
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Ce livre de l'historien britannique Christopher Clark apport un éclairage neuf sur un événement peu connue ou peu compris qui a pourtant déclenché la première des confrontations mondiales et à entraîner l'Europe à son "suicide". Comment l'assassinat de l'archiduc François-Ferdinand à Sarajevo par un activiste serbe a pu conduire l'Europe dans sa première hécatombe ? Cet ouvrage a le mérite de s'appuyer sur des sources nouvelles de divers pays toute en rappelant que certaines sources cruciales ont été perdues ou détruites. Et on se rend compte très rapidement des imbroglios diplomatiques, des intérêts cachés de certains pays et des haines inter-nations datant du XIXe siècle (indépendance, guerres perdues, empires coloniaux) ont été le mélange détonant aboutissant à la Première Guerre mondiale. Ce livre a le mérite de nous donner les clés pour comprendre l'implosion européenne et en même temps de nous faire suivre pas à pas, heure par heure, le cheminement inéluctable des événements. Un livre passionnant mais pour public féru d'histoire.
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le livre porte en sous titre : comment l'Europe a marché vers la guerre. Ch. Clark annonce ainsi l'angle sous lequel il étudie celle que l'on a appelé La grande guerre. Ce n'est pas le conflit en lui même qui l'intéresse : ici point de batailles et de stratégies. Mais, l'auteur va tenter d'expliquer comment la guerre a pu être déclenchée.
Ch. Clark laisse de côté les causes traditionnelles du conflit : les rivalités militaires et économiques, les conflits coloniaux ou la revanche de la défaite française en 1870. La grande nouveauté est de mettre au premier plan l'importance des dirigeants, les empereurs comme Guillaume II, le tsar Nicolas II et François Joseph ou les hommes politiques français comme Poincaré, Clémenceau ou le tout puissant ministre anglais Sir Edward Grey. Ces décideurs peuvent être les ministres des Affaires étrangères mais aussi les ambassadeurs qui ont un rôle très important à l'époque. Ces hommes doivent faire face à des groupes de pression : presse, opinion publique. Or, les cloisonnements sont si rigides que Ch .Clark pose la question : qui peut vraiment prendre une décision, à qui appartient le pouvoir ? Question cruciale en cet été 1914.
Les alliances se révèlent fragiles, floues dans un monde qui change très vite, qui est très instable en particulier dans les Balkans. « Une atmosphère de méfiance y compris entre les partenaires d'une même alliance »
Les puissances occidentales ont commis une erreur d'appréciation sur l'Autriche – Hongrie. Une puissance faible, condamnée, un déclin inévitable. Il vaut donc mieux soutenir la Serbie plus moderne.
Ch. Clark nuance la position belliciste de l'Allemagne. L'Allemagne est belliciste mais il faut tenir compte du contexte politique et culturel. Les allemands ne sont pas les seuls. La montée des nationalismes dans les Balkans est un élément fondamental.
Ce sont quelques unes des idées originales de ce volumineux ouvrage. Des idées intéressantes qui remettent en cause la vision traditionnelle de la Grande Guerre. »Les protagonistes de 1914 étaient des somnambules qui regardaient sans voir, hantés par leur songe mais aveugles à la réalité des horreurs qu'ils étaient sur le point de faire naître dans le monde « . Un livre important.
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Il n'est pas surprenant que l'oeuvre de C.Clark soit devenue une référence de l'historiographie de la 1ère guerre mondiale.
On a affaire à une étude universitaire décrivant très en profondeur des mécanismes du déclenchement de la Grande Guerre, certes c'est difficile pour le lecteur ordinaire parfois noyé dans les détails et les intervenants mais c'est vraiment instructif.
Il apparait que l'on retrouve tous les ressorts de la tragédie : un enchainement implacable de faits et de décisions, qui partant d'une situation finalement anodine, amène à une des plus grandes boucheries de l'histoire sans que les acteurs aient vraiment conscience des conséquences de leurs décisions.
Ce qui frappe aussi c'est le poids des individus, n'en déplaise aux partisans de la Nouvelle Histoire, on voit bien que si des intervenants avec des visions différentes avaient été aux postes clés la guerre aurait été évitée.

Alors à qui la faute ? En fait à tous, car pris dans des jeux d'intérêts nationaux, d'alliances formelles ou culturelles, de postures morales et de visions paranoïaques, les décideurs se sont enfermés dans une logique de guerre jusqu'à l'absurde. Cela fait évidemment réfléchir au Monde actuel qui ne parait pas à l'abri d'engrenages mortels de ce type (Guerre d'Irak par ex) même si aujourd'hui on peut compter sur des instances internationales qui n'existaient pas en 1914.
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Avant d'avoir lu ce livre si on m'avait posé la question de savoir qui était responsable de la déclaration de la première guerre mondiale j'aurai répondu sans la moindre hésitation : l'Allemagne. C'était elle le pays belliqueux et les autres n'étaient que les pays innocents victimes de son esprit belliciste. C'est pour combattre cette vision simpliste (voire simplette) que Christopher Clark a écrit ce livre. Pour cela il remonte au racine du mal en faisant une radiographie de cette Europe d'avant guerre, celle où le jeu des alliances pouvait faire basculer tout un continent dans une guerre mondiale. Il démonte un a un tous les rouages des relations entre les différents pays et de la diplomatie internationale pour nous en expliquer toute la complexité. Il le fait d'une manière très claire et ses explications nous permettent de démêler l'écheveau des jeux d'alliances fluctuants entre les différents pays européens.

Un livre d'une grande richesse qui nous permet d'avoir une vue d'ensemble des nombreuses raisons qui ont plongé le continent européens dans un conflit meurtrier. Un livre a recommandé chaudement pour ceux qui sont intéressé par L Histoire et par ce conflit. Un livre très bien documenté écrit de manière claire et précise dans un vocabulaire assez simple. Il est important de préciser que ce n'est pas un livre d'Histoire romancé comme l'excellent "Dans le jardin de la bête" d'Erik Larson" et il peut donc semblé rébarbatif pour ceux qui ne sont pas habitué a lire des essais. Ma note 9/10.

Ce livre a été lu dans le cadre de la masse critique de babélio. Un grand merci a Babélio et aux éditions Flammarion pour cette bonne lecture.
Lien : http://desgoutsetdeslivres.o..
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L'auteur historien australien nous retrace d'un point de vue essentiellement diplomatique comment les premières années du 20 ème siècle on conduit à la première guerre mondiale. Il nous détaille par le menu les stratégies d'alliance de la France, GB, Allemagne, Russie, Autriche-Hongrie, Serbie et plus sporadiquement de l'empire ottoman et de l'Italie, les diverses crises ayant influencé celles-ci (guerres balkaniques, compétition coloniale), le processus décisionnel de chaque pays, le contexte ayant abouti à l'attentat de Sarajevo enfin l'enchainement des évènements de juin à août 14 (sans que la chronologie des derniers jours soit très claire). L'ouvrage ne s'intéresse pas aux aspects idéologiques et économiques. Même si l'auteur fait tout pour éviter le débat sur les responsabilités on ne peut l'éviter soi même. L'impression qui en résulte est donc :
La Serbie pratique un irrédentisme dangereux et soutient au moins passivement l'agitation hors de ses frontières y compris Princip et sa bande ; semble être prête à transiger après l'ultimatum autrichien.
L'Autriche-Hongrie pas au mieux de sa forme gère la situation de manière débonnaire jusqu'à l'ultimatum précité où elle fait preuve de rigueur intransigeante.
La Russie, apparait aux yeux de l'Europe comme une puissance émergente (on verra ce qu'il en adviendra) où les politiques germanophobes vont s'imposer tout comme en GB.
L'Allemagne ne semble pas particulièrement belliqueuse (d'où les critiques contre le livre).
La France est décrite comme attendant avec impatience l'occasion d'entrer en guerre pour récupérer l'Alsace Lorraine (Poincaré est décrit comme un « casque à pointe « si j'ose dire.Il intéressant de noter que l'assassinat de Jaures n'est pas cité et que les ouvrages d'historiens français auxquels s'est référé l'auteur se comptent sur les doigts d'une main…
Bref et l'auteur l'indique aussi, avec notre vision du 21 ème siècle ce conflit aurait du être maitrisé ou localisé au lieu de déclencher ce que l'on sait.
S'il faut apporter quelques critiques je reprocherais l'absence de concision, la préciosité du style (soulignée dans les sites amazon UK et COM, l'absence de bibliographie (mais 100 pages de notes qui renvoient aux sources), et de chronologie.
5 * évidemment
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Ce livre est surévalué. Il est certes agréable à lire mais ne m'a pas convaincu du tout. On prétend que l'auteur met de nouveaux faits en lumière. Or ces soi-disant nouveaux faits ont selon moi un caractère anecdotique ou périphérique et s'éloignent de l'essentiel. Bref, l'auteur rassemble ces faits périphériques ou secondaires et en fait un récit plutôt subjectif et tendancieux. Les ouvrages classiques sur l'origine de la première guerre mondiale me semblent beaucoup plus crédibles et convaincants.
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Une excellente étude, profonde, vive, fouillée et dérangeante...
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