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Françoise Cousteau (Traducteur)
EAN : 9782070424092
347 pages
Gallimard (30/06/2002)
3.98/5   141 notes
Résumé :
Jadis, les hommes exploraient les galaxies, mais ils en ont été chassés par des ennemis dont le souvenir s'est effacé.
Aujourd'hui, à Diaspar, admirable cité close sur elle-même et sagement gérée par un ordinateur, ils sont dix millions, qui naissent artificiellement et ne meurent jamais tout à fait.
Mais voici qu’apparaît un être unique, Alvin, qui refuse cette existence trop bien réglée, et part à l'aventure. Il découvre une autre cité... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
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C'est un des romans de l'auteur qui traverse le mieux les ravages du temps , et à mon humble avis , c'est un classique de la SF car il est intemporel , un peu comme , Les monades urbaines , de Silverberg .
La terre est une planète très usée qui héberge une cité survivante . La ville est un univers utopique qui est gérée par une machine .
Un personnage principal qui va réfléchir et contribuer à commencer de changer son univers avenant . Malgré tout la population affiche un très fort consensus social.
Le personnage d'Alvin est singulièrement singulier et il y a des raisons à cela . Sa naissance a été prévu par le système , avec des finalités bien précises que les habitants ne saisissent pas .

C'est un texte solide bien écrit et très agréable à lire . L'intrigue se déroule tranquillement mais surement . Elle est d'ailleurs bien pensée et c'est une véritable exploration de la ville et une vision sur son environnement , avec des touches liées à son passé , son futur . La quête du personnage principal pose des questions intéressantes qui nous concernent aussi :
Le paradis est-il un paradis ?
Le mouvement ... la curiosité ... La mobilité , l'isolement peuvent-ils contrebalancer le poids des habitudes et des visions sociales normatives ou simplement des idées convenues ? La marginalité est-elle un facteur positif et une nécessité sociale avant d'être une fatalité et un éventuels problème ? Ce sont de bonnes questions joliment posées ... Ce texte a une patine un peu retro sans pouvoir être classé vieillot pour autant .
Disons pour conclure que nul n'est prophète en son pays .N'est-ce-pas ? …. : Mais bon : la graine « trouve toujours son chemin « ( Petit clin d'oeil à Spielberg ) , sourires.
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Ah ça faisait longtemps que je n'avais pas lu un Clarke. Faudra que j'augmente un peu la fréquence.

C'est marrant, le 4e de couverture m'avait convaincu que j'avais affaire à une dystopie décrivant la fin de l'homme dans un milliard d'années, enfermé à double tour dans la dernière cité de l'humanité sans possibilité même de voir le ciel ou le désert qui a envahi la planète. Mais j'avais oublié que je lisais un Arthur C. Clarke, auteur optimiste qui pensait que le destin de l'homme était dans les étoiles, que l'on ne faisait que nos premiers pas dans cette direction.

Dans La cité et les astres, cette destinée s'est accomplie dans un lointain passé et le rêve s'est écroulé quand les Envahisseurs ont chassé les humains de la galaxie, les laissant se terrer sur leur planète natale. Diaspar est leur dernière cité. Oh ils n'ont pas l'air malheureux. Ils sont éternels, alternant des périodes séculaires incarnés dans un corps et des périodes de repos dans des banques de données. Toute la ville est automatisée, dirigée par un ordinateur débonnaire. Ils se consacrent aux arts et aiment jouer dans des sagas, aventures virtuelles et excitantes (une des premières visions de réalité virtuelle, en 1956, chapeau M. Clarke !). Mais ils sont profondément effrayés par l'idée de l'extérieur, et par le souvenir des Envahisseurs.
C'est cette vie routinière qui est ici le point de départ « dystopique ». Un homme né récemment, Alvin, a du mal à s'intégrer au système. Il est curieux de ce qui existe en dehors des murs de Diaspar. Sa naissance a quelque chose de particulier (je n'en dirai rien) qui fait que son tuteur et, de plus loin, le Conseil, le surveillent et s'intéressent à son évolution. Il ne faudrait pas que sa vision des choses perturbe la routine.

On pouvait envisager la suite de deux manières, pessimiste et déprimante ou optimiste et conquérante. C'est évidemment vers la deuxième solution que se tourne Arthur C. Clarke. Même quand il accepte la possibilité d'une chute de l'humanité, il s'intéresse à son redémarrage. Après un début plutôt morne et lisse – à la mesure de l'absence d'aspérité et de variété de Diaspar et de ses habitants – c'est donc à un chouette voyage initiatique qu'Alvin nous convie. Un voyage qui nous emmène très loin dans l'espace et dans le temps.
En plus de cette vision de l'humanité destinée aux étoiles, on retrouve un second thème apprécié de l'auteur : l'idée que la position de l'homme dans l'échelle des intelligences n'est qu'intermédiaire, qu'aussi loin qu'il puisse aller il existera toujours des consciences supérieures qui lui resteront à jamais incompréhensibles. Clarke apprécie de mettre en scène des entités qui nous dépassent et que l'on peut à peine esquisser. C'est une idée qui a toujours sonné juste chez moi, et qui participe au fait que j'aime bien cet auteur.

Un bouquin pas déprimant du tout, finalement. Optimiste et aux visions grandioses. Une bonne pioche.
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Plus je lis de SF, plus ce genre m'apparait comme idéal pour produire des récits qui parviennent à allier de façon équilibrée divertissement et profondeur de propos. Cette impression se vérifie totalement avec "la cité et les astres" d'Arthur C. Clarke.

"La cité et les astres" séduit par son originalité. Roman hybride, il tient à la fois du récit initiatique, du space opera, de la dystopie et quelques éléments ont des aspects fantasy (les passages dans Lys).
"La cité et les astres" séduit également par son propos très riche. A travers l'histoire d'Alvin qui part à la découverte du monde et, ce faisant, à la découverte de lui-même, l'auteur aborde de nombreux thèmes, le libre arbitre, la différence, la peur de la liberté, pose de nombreuses questions. Que penser d'un monde d'où le malheur est exclu mais qui ne laisse rien au hasard et empêche toute initiative personnelle ? Les thèmes sont vastes t pourtant je n'ai jamais eu l'impression que Clarke était dépassé par l'ampleur de son propos. J'ai eu le sentiment que Clarke maîtrisait parfaitement son sujet, qu'il était totalement à la hauteur de ses ambitions.

L'aspect philosophique est loin d'être la seule qualité du roman. Clarke a un grand talent de conteur. Grâce à une écriture fluide et à un vrai talent de narration, il donne vie à un univers complexe sans assommer le lecteur par de lourdes descriptions. Des passages poétiques viennent encore embellir le récit.

"La cité et les astres" est un roman beau et intelligent, de ceux qui d'une certaine façon nous rendent meilleurs.

Challenge Multi-Défis 2016 - 34 (un livre dont le titre comprend une conjonction de coordination)
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Et voilà, je viens tout juste d'achever mon premier Arthur C. Clarke. J'avais hésité avec le fameux 2001 : L'Odyssée de l'espace, mais je dois avouer que le résumé de la cité et les astres me vendait davantage de rêve. Il faut dire aussi, qu'ayant vu l'adaptation de Kubrick, je redoute une lecture assez longue et pompeuse.

Bref, nous sommes donc ici en présence d'un personnage principal, Alvin, vivant dans une cité futuriste complètement close et hermétique. Ce jeune homme semble être le seul parmi ses semblables à être doté de cette soif de découverte, ainsi que cette insatiable curiosité, qui le pousseront à tenter de s'échapper de cette « prison » urbaine.
Je n'en dirai pas davantage sur l'intrigue pour ne pas gâcher le plaisir des futurs lecteurs.
Sur l'histoire en elle-même, je dois dire que mon avis est partagé. En effet, les deux premiers tiers (grosso-modo) sont vraiment prenants. Nous allons de découvertes en découvertes, de surprises en surprises. Mais tout cela demeure limite trop facile, et cela en devient même frustrant. Il n'y pas vraiment d'adversité, pas vraiment d'obstacles finalement au bon déroulement de l'aventure. du coup, il est difficile d'entrer dans la peau du personnage, de ressentir des émotions, de partager ses émotions. Au bout du compte, on pressent de plus en plus que l'on se dirige inexorablement vers un dénouement qui sera quelque peu décevant. Et, pour ma part, c'est comme ça que je l'ai vécu. Parfois, le personnage de Alvin me faisait penser à tous ces héros de l'oeuvre de van Vogt, qui sont doués d'une telle intelligence et d'un sens tellement parfait de la logique, qu'ils savent précisément à l'avance ce qui doit être entrepris en sachant tout aussi précisément à l'avance quelles en seront les conséquences.
Sur le plan donc de l'intrigue, j'ai été déçu par les derniers chapitres.

Par contre, ce livre est extrêmement riche en pistes de réflexion et en nombre de thèmes abordés. Je ne suis malheureusement pas assez littéraire et philosophe pour les avoir tous identifié, ni pour les interpréter comme il se devrait.
Parmi les thèmes les plus marquants, il y a le questionnement sur ce qui fait de nous des êtres humains, des personnes à part entière. Il y a cette opposition avec, d'un côté, le commun des « mortels » de la cité qui sont dès la « naissance » inscrits dans des cases, devant suivre sans se poser de questions des règles de société très précises et indispensables au bon équilibre général, et, de l'autre côté, l'être différent, « l'unique », insatisfait de sa situation, se demandant sans cesse « pourquoi ». C'est le grain de sable dans ce magnifique rouage. C'est le déséquilibre qui va, soit sauver cette société ainsi faite, soit la faire courir à sa perte. le libre arbitre joue donc un rôle primordial. Mais est-ce vraiment du libre arbitre… de l'instinct… des simples réflexes….
Il y a également une réflexion sur l'ambiguïté des sentiments d'amour, que ce soit au sein de la cellule familiale comme au sein d'un couple.
Se présente aussi une manière de gouverner, entre un Conseil de dirigeants dans une société où tout parait décidé et écrit d'avance, et un grand ordinateur omniprésent et tout puissant. D'ailleurs cette ambivalence homme / ordinateur a l'air de fasciner l'auteur (je ne peux me baser que sur la seule autre oeuvre, que je n'ai pas lu, mais vu).
Et enfin dernier thème que je citerai (il y en a beaucoup d'autre, mais j'ai fait une filière S et non L, donc certaines évidences ont tendance à m'échapper à mon grand désarroi), certes furtif, mais qui m'a interpelé, c'est la place du beau et de l'art dans cette cité trop ordonnée, trop carrée où rien n'est laissé au hasard. En effet, qu'il y ait des expositions d'oeuvres d'art dans les rues de la ville est assez surprenant pour ne pas être dû à une simple touche de fantaisie de l'écrivain. Quelle est la place et la véritable marge de créativité dans un monde comme celui-ci ?

Au final, je ne peux que conseiller ce livre, sans pour autant lui autoriser l'entrée dans le panthéon de ma bibliothèque…


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Arthur C. Clarke, auteur des cycles de L'odyssée de l'espace et de Rama, a également écrit des romans indépendants qui contribuent tout autant à son oeuvre (Les fontaines du paradis, Les enfants d'Icare), caractéristique des grands écrivains de science-fiction du XXè siècle tels qu'Herbert, Asimov ou Heinlein. La cité et les astres offre une rare poésie au sein de la littérature de science-fiction.

Dans un futur vraiment lointain, l'homme est confiné à Diaspar, ville éternelle où les individus renaissent perpétuellement. À sa majorité Alvin découvre pourtant qu'il n'est né qu'une seul fois. Ce qui le rend unique, ce sera surtout sa volonté de se lancer dans une aventure, visant à ouvrir Diaspar au monde, et à reconstituer les morceaux manquants de son histoire.

Le premier tiers du livre est un chef d'oeuvre utopique. Arthur C. Clarke décrit ici une des seules utopies valable que la littérature ait imaginé. La plongée dans la découverte de Diaspar est d'une grande douceur, pleine de poésie; rassurant, berçant le lecteur de la chaleur de son soleil éternel. Il semble qu'une lumière s'éteigne lorsqu'on ferme le livre durant cette partie.

Du point de vue technique, Arthur C. Clarke trouve un moyen ingénieux pour que l'homme puisse être immortel sans en ressentir l'ennui et les effets de la folie. La cité de Diaspar est conçue comme une technologie parfaite et immuable, infaillible (elle l'est réellement), introduisant un chaos organisé grâce à des bouffons, et non contrôlé par l'intermédiaire d'Alvin par exemple. L'homme s'adonne aux plaisirs de l'art et de la science, sans réelle motivation. C'est là que s'arrête l'utopie, car Diaspar est bien le dernier degré d'évolution que peut atteindre l'homme, il n'y a rien au-dessus, donc plus de progrès.

C'est donc par l'aventure et la compréhension de son passé que l'homme peut de nouveau aller de l'avant, initié par l'étincelle d'Alvin. Lorsqu'il sort de Diaspar, il subit avec le lecteur un retour brutal à une Terre prosaïque en totale opposition avec le cadre onirique de Diaspar. Les deux autres tiers du roman sont réservés à des thèmes dépassant l'analyse des relations humaines d'une société parfaite qui occupait le premier tiers, pour se tourner vers une introspection du genre humain, sa place dans l'univers, sa cohabitation avec d'autres espèces intelligentes, ses ambitions et ce qui le dépasse.

La cité et les astres montre comment le roman est parfois plus adroit dans sa réflexion, plus captivant, plus intime avec le lecteur que l'est l'essai philosophique (sans généralisation excessive). Arthur C. Clarke atteint ici une maîtrise littéraire qui légitime la science-fiction dans sa noblesse.
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Citations et extraits (37) Voir plus Ajouter une citation
Il restait très peu de ces anciennes archives ; on admettait généralement, sans que nul ne sût pourquoi, qu'à un moment donné entre la venue des Envahisseurs et la fondation de Diaspar, le souvenir des temps primitifs s'était perdu. Si totalement qu'on s'interrogeait sur le caractère accidentel de cette perte. L'humanité avait perdu son passé, à l'exception de quelques chroniques peut-être purement imaginaires. Avant Diaspar, il n'y avait que les Âges de l'Aube. Et dans ces limbes se confondaient inextricablement les premiers hommes vainqueurs du feu et les premiers à libérer l'énergie atomique, les premiers à construire une pirogue de rondins et les premiers à atteindre les étoiles. Vus de l'autre extrémité de ce désert temporel, ils paraissaient tous voisins.
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Restaient, partagés par tous, les mondes associés de l'amour et de l'art. Associés parce que l'amour sans l'art n'est que l'assouvissement du désir, et qu'on ne peut jouir de l'art sans l'aborder avec amour.
Les hommes avaient cherché la beauté sous bien des formes - suites de sons, liges sur le papier, surfaces de pierre, mouvement du corps humain, couleurs dans l'espace. Tous ces moyens existaient encore à Diaspar, et on en avait ajouté d'autres au fil des siècles. Nul n'était pourtant certain que l'on eût découvert toutes les possibilités de l'art, ou qu'il eût un sens hors de l'esprit humain. Ce qui était également vrai de l'amour.
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Tel un joyaux resplendissant , La cité reposait au sein du désert . Elle avait autrefois connu le changement et la transformation , mais le temps l’ignorait désormais :tandis que les jours et les nuits voltigeaient sur la face du désert , un éternel après-midi régnait dans les rue de Diaspar où jamais l’obscurité ne tombait .
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Nous savons peu de choses sur nos premiers ancêtres, sinon qu'ils vivaient très peu de temps et que, si étrange que cela paraisse, ils pouvaient se reproduire sans le secours d'unités mémorielles ou d'organisateurs de matière. Par un processus complexe et apparemment incontrôlable, les principales caractéristiques d'un individu étaient préservées dans des structures cellulaires microscopiques créées à l'intérieur de l'organisme lui-même.
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La procréation, bien trop importante pour qu'on l'abandonne au hasard des chromosomes,n'était plus l'affaire du corps.
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Vidéo de Arthur C. Clarke
L'écrivain Colson Whitehead, récompensé du National Book Award, du prix Pulitzer et du prix Arthur C. Clark pour son roman "Underground Railroad", publie "Harlem Shuffle". New York, fin des années 1950. Père de famille sans histoires, Ray Carney se retrouve aux prises avec la pègre. Une fresque tragi-comique sur un quartier livré aux passions tristes.
Colson Whitehead est l'invité d'Olivia Gesbert.
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