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Renaud Morin (Traducteur)
EAN : 9782226193957
448 pages
Albin Michel (19/08/2009)
2.93/5   61 notes
Résumé :

Moi, Sam Pulsifer, je suis l'homme qui a accidentellement réduit en cendres la maison d'Emily Dickinson à Amherst, et qui, ce faisant, a tué deux personnes, crime pour lequel j'ai passé dix ans en prison

. Il suffira sans doute de dire qu'au panthéon des grandes et sinistres tragédies qui ont frappé le Massachusetts il y a les Kennedy, les sorcières de Salem, et puis il y a moi. B. C. Brock Clarke réussit, avec un sens de l'humour déroutan... >Voir plus
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À 18 ans, Sam Pulsifer a malencontreusement mis le feu à la maison d'Emily Dickinson, détruisant la bâtisse et tuant deux personnes. Après dix ans passés en prison, il retrouve ses parents qui ne veulent plus de lui. Il reprend alors ses études et rencontre Anne Marie. Leur mariage est sans nuages pendant huit ans. Jusqu'au jour où le fils des deux personnes mortes dans l'incendie se présente à la porte. Alors que Sam que a tout dissimulé de son passé d'incendiaire, de meurtrier et de prisonnier à sa femme et à ses proches, il est confronté avec violence à la vérité. Et voilà qu'un peu partout en Nouvelle-Angleterre, on s'amuse à mettre le feu à d'autres maisons d'écrivains. Cela a-t-il un lien avec toutes ces lettres que Sam a reçues et qui lui demandaient de réduire en cendres des maisons d'auteurs ? Et Sam est bien embêté quand d'anciens camarades de prison lui demandent son aide pour écrire un guide de l'incendiaire des maisons d'écrivains en Nouvelle-Angleterre.
Sam renoue avec ses parents et découvre certains secrets de famille très douloureux. Dans sa tête résonne sans cesse une voix qui lui demande « Quoi d'autre ? » Sam cherche un sens à son existence et une justification à ce qu'il fait. Alors que l'incendie de sa jeunesse n'était qu'un tragique accident, il le traîne comme un crime impardonnable et tout le monde semble lui en tenir rigueur. Personne ne semble disposé à lui pardonner. de plus, Sam se laisse vivre et ne se défend pas vraiment. Il est incapable de s'imposer et de laisser son passé derrière lui. En tentant de donner réparation à ceux qu'il a blessés, il ne fait qu'aggraver sa situation. « Comment sommes-nous censés reconnaître nos erreurs avant qu'elles ne deviennent des erreurs ? Où est le livre capable de nous enseigner cela ? » (p. 152)
Le titre de ce roman était alléchant, mais j'ai été déçue par le contenu. Même si les noms d'Emily Dickinson, de Mark Twain ou d'Edith Wharton sont aguicheurs, ce roman ne tient pas ses promesses. Je suis profondément ennuyée à lire les errements de Sam Pulsifer, pathétique trentenaire qui s'embourbe dans ses erreurs. « Vous pouvez toujours compter sur un cafouilleur pour se croire unique en son genre, pour croire que son cafouillage est pareil à une empreinte digitale, qu'il n'appartient qu'à lui. La vérité, c'est que le monde est peuplé de cafouilleurs qui vous ressemblent en tous points, et se croire spécial n'est qu'un cafouillage de plus. » (p. 195) Voilà ce que je reproche à ce roman : mettre en scène un type minable qui accumule les bourdes. D'ordinaire, les antihéros me sont sympathiques pour ce qu'ils ont de désespéré. Sam Pulsifer n'est qu'un naze sans envergure parfaitement horripilant.
Je reproche à ce roman des longueurs et des prétéritions trop fréquentes et artificielles. le tout manque de souplesse et de fluidité. Je n'ai pas vraiment apprécié le portrait de la famille américaine de classe moyenne : il ressemble à beaucoup d'autres et ne fait qu'accentuer le côté triste et déprimant de cette portion de la société. Voilà donc un texte qui ne me marquera pas longtemps et qui, je le regrette, m'a fait perdre mon temps.
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“Moi, Sam Pulsifer, je suis l'homme qui a accidentellement réduit en cendres la maison d'Emily Dickinson à Amherst, et qui, ce faisant, a tué deux personnes, crime pour lequel j'ai passé dix ans en prison. Il suffira sans doute de dire qu'au Panthéon des grandes et sinistres tragédies qui ont frappé le Massachusetts il y a les Kennedy, les sorcières de Salem et puis il y a moi.”

Ce sont les premières phrases de cet étrange roman, qui prend un peu parfois la forme d'un conte, à la fois satirique et moralisateur.

Le personnage principal met donc le feu, par accident (de ces hasards qui régissent toute vie humaine) à une maison d'écrivain alors que le guide et son époux y vivent une nuit torride. Dix ans plus tard, Sam sort de prison, se marie, a des enfants et essaye d'oublier ce passé. Mais ce dernier va vite le rattraper, sous la forme du fils du couple tué lors de l'incendie. Et la vie de Sam bascule une seconde fois.

Le mensonge est un des personnages principaux dans ce texte : Sam ment à sa famille, ses parents lui ont menti pendant des années, c'est un cercle vicieux dans lequel les personnages se perdent. Petit à petit, les faux-semblants de chacun sont dévoilés, mais le prix à payer est cher. “Les mensonges que vous racontez sont moins effrayants que la solitude qui vous attend si vous cessez de mentir.”

La solitude occupe une place très importante également, et le rôle des livres dans la construction de l'homme : “Avec un livre à la main, ma mère aurait paru moins solitaire. Et c'était peut-être pour ça que les gens lisaient : non pour se sentir moins seuls, mais pour paraître moins seuls aux yeux des autres gens, et ainsi éviter d'être pris en pitié et avoir la paix.”

Car toute cette histoire tourne autour des livres : c'est parce que la mère de Sam lui a raconté des histoires que ce dernier se trouve dans la maison d'écrivain le soir de l'incendie; ce sont les histoires qui sont responsables des meurtres; ce sont les histoires qui rendent les gens malheureux : pour preuve, pendant que Sam est en prison, il reçoit des dizaines de lettres lui demandant de brûler telle ou telle maison d'écrivain pour des raisons personnelles (parce qu'il déteste l'écrivain, parce que celui-ci l'a séparé de sa femme, etc.). le roman est donc parcouru de réflexions sur la force de la littérature, de la fiction, qui peut mener au pire. Car les livres sont loin de tout nous apprendre :

“Comment sommes-nous censés reconnaître nos erreurs avant qu'elles ne deviennent des erreurs ? Où est le livre capable de nous enseigner cela ?”

C'est ce que reprochent les gens aux écrivains : ne pas leur montrer la réalité, ou alors une fausse réalité, celle de la fiction (opinion à laquelle je n'adhère pas d'ailleurs ..)

Contrairement à d'autres chroniques, je n'ai pas trouvé qu'il y avait des longueurs dans ce livre. Mais il est vrai qu'il lui manque quelque chose. Pourtant il y a de bons éléments : un titre prometteur, une histoire qui accroche. Et puis l'auteur se perd un peu, un peu cafouilleur, dans la vie de ce Sam, antihéros pathétique à qui l'on mettrait volontiers des claques toutes les 3 pages. Mais en même temps c'est Sam lui-même qui galère, qui s'embourbe dans son propre récit, dans sa propre histoire, et j'avoue qu'il m'a fait pitié, car c'est un homme moyen, qui n'a juste pas de chance, qui aspire au bonheur alors qu'il se retrouve ligoté dans ses propres mensonges.

Peut-être ai-je été aussi particulièrement touché par cette voix dans sa tête qui lui demande : “quoi d'autre ?” et qui fait écho à certaines de mes propres réflexions.

Au final c'est un récit complètement absurde, avec quelques situations savoureuses, d'autres très drôles, où prédomine un ton grinçant, et qui finalement ne finit bien pour personne. Difficile de dire s'il m'a réellement plu mais il est vrai que certaines réflexions ont eu une résonance chez moi, même si ce n'est pas le roman du siècle.

En réalité je crois que les déceptions, presque unanimes des autres chroniqueurs, vient de ce qu'on s'attend à autre chose : à un roman sur la littérature, alors qu'en réalité c'est un roman sur le parcours d'un homme marqué par les mensonges de son enfance.
Lien : http://missbouquinaix.wordpr..
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A 18 ans, Sam Pulsifer met le feu par accident à la maison de la célèbre écrivaine Emily Dickinson, et par la même occasion tue deux personnes qu'il ignorait être à l'intérieur. Il en prend pour dix ans, sort de prison et refait sa vie en omettant soigneusement de parler de son passé à sa nouvelle épouse Anne-Marie. Tout va alors à merveille dans le meilleur des mondes. Sauf que le rêve bascule quand Thomas Colemann, le fils du couple décédé dans l'incendie, refait surface et cherche à obtenir de Sam des excuses, sans pourtant jamais s'en satisfaire. Sa vengeance ne se fait pas attendre : il va ruiner la vie de Sam, lequel se retrouve confronté à ses propres mensonges et à ceux des autres...

Lecture qui sort de l'ordinaire sur plusieurs points. Il faut déjà noter l'écriture de Brock Clarke, extrêmement claire et stylée sans fioritures et surtout judicieusement traduite par Renaud Morin (je critique quand la besogne est mal faite mais je sais aussi le reconnaître lorsqu'enfin de vrais pros ont bien travaillé !). Bon... deux-trois petites fautes par-ci par-là, mais on sent que celles-là ne sont pour une fois pas endémiques.
A bien des égards, j'ai aimé lire ce livre : pour l'écriture encore une fois, pour son histoire singulière et originale, son intrigue intéressante, ses références multiples aux chefs-d'oeuvre de la littérature américaine... Je me suis toutefois retrouvée au milieu de certaines longueurs, lesquelles détournent parfois trop le récit de son but ultime. La première et excellente partie passée, on entre dans un univers beaucoup plus sombre basé sur l'absence de vérité constante, laquelle enfonce les personnages dans le jeu peu séduisant du mensonge, celui qui détruit tout, celui qui pousse encore plus à mentir, car finalement et c'est bien connu, certains mensonges valent mieux que certaines vérités. Cet enlisement de toute la famille Pulsifer dans ces pernicieuses cachoteries mène à une sinistre conclusion qui ferme le récit sur un ton beaucoup moins sympathique qu'à son début, lui donnant alors une couleur appréciative mi-figue mi-raisin. Parce les récits basés sur le mensonge, ce n'est pas ma tasse de thé. Mais parce que cette histoire est tout de même fichtrement captivante, grandement aidée par cette écriture à la fois si belle et si simple qui vous berce jusqu'à la dernière page.
Lien : http://livriotheque.free.fr/..
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Le Mange-Livres reprend ses activités après un gros pic d'activité dans le domaine professionnel qui m'a amené à empiler les livres déjà lus et à lire, et qui m'a obligé à me coucher plusieurs soirs d'affilée sans lire la moindre ligne (ce qui arrive aussi fréquemment qu'une éclipse totale de soleil visible depuis le pôle Sud ou à peu près).



Sam Pulsifer a tout d'un raté de compétition. Il a incendié (et encore, accidentellement) la maison d'Emily Dickinson à Amherst, une charmante bourgade du Massachussets dans laquelle il vivait avant de devoir passer quelques années à l'ombre suite à son crime odieux. Je ne dévoile rien : tout ça, c'est Sam en personne qui nous le balance dès le départ.

Mais c'est loin d'en être terminé. Car, bien que Sam croit avoir payé sa dette à la société et pense pouvoir reconstruire sa vie (en taisant bien sûr son casier judiciaire), que le passé ressurgit sous la forme du fils des victimes de l'incendie, qui vient lui demander des comptes. A la dérive face à ces révélations, Sam trouve refuge chez ses parents, où il découvre que, pendant toutes ces années, toutes sortes de gens plus bizarres les uns que les autres lui ont écrit des lettres pour lui demander d'incendier d'autres maisons d'écrivains. Ces maisons d'écrivains, qui, justement, brûlent ces derniers temps ... et bien que Sam n'y soit pour rien, il a malheureusement pour lui la dégaine du coupable idéal.

Sympathique conte moral, enlevé et assez drôle. Il faut dire que j'ai un faible pour les anti-héros pathétiques, surtout quand ils ont le don de se fourrer dans des situations compliquées - voir par exemple Argent facile. Qui plus est lorsque leur histoire personnelle est totalement dictée, dominée (voire ici détruite) par les livres et la littérature. Difficile d'en dire plus, au risque de dénaturer ce charmant et loufoque moment de lecture.
Lien : http://le-mange-livres.blogs..
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mouais, j'en ressors peu convaincu. Certes, il y avait des choses vraiment bien, comme le parallèle entre les livres et les vraies personnes, qu'on retrouve tout au long de l'histoire et qui se développe d'une manière assez philosophique en un sens, ou bien, certains passages assez intéressants ou même l'idée originale bien que rattrapé par une histoire banal. L'histoire en elle même est assez tragique, avec aucun moment de paix sauf au début. Sam le narrateur n'a pas de chance tout le long du livre, que ce soit avec n'importe quel personnage. Il perd tout et quand il croit pouvoir se reposer, il s'enfonce un peu plus dans l'enfer, et tout ça juste à cause de sa simple présence, et des erreurs des autres. Il y a aussi une histoire d'adultère qui m'a fort déplu et m'a laissé stoïque. Les personnages sont quasiment tous détestables, le seul que j'aie pu supporter étant le narrateur et à la rigueur sa mère. Les autres m'ont tous paru méchants, stupides, et j'avais plus envie de leur faire du mal que de les aimer. L'avancement est assez lent, on nous plombe avec des passages quelque peu longuets, des moments stressants, un dénouement étrange, etc. Un passage m'a fait pensé à Ionesco, et donc m'a plu un peu mais c'est tout. Bref, ce livre est sympa, mais sans plus, et ne sera certainement pas mon coup de coeur de l'année. J'en ressors peu convaincu et même si la fin était un petit peu plus intéressante, ce n'est pas un livre que je relirais avec plaisir s'il le fallait. Par contre, j'aime beaucoup la couverture que je trouve bien pensée.
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Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
[...] je cataloguai immédiatement Wesley Mincher pour ce qu'il était : c'était un personnage, lui aussi, le genre de personnage du Sud convaincu d'être un personnage du Sud, c'était manier le double langage, avoir perdu la guerre de Sécession et refuser que d'autres en parlent mais être incapable de s'arrêter d'en parler, et avoir de vieux parents sages et lugubres et des vérandas où ils peuvent s'asseoir, et des Noirs, toujours des Noirs, dont vous savez tout mais dont les autres ne savent que dalle, et l'idée que l'autocritique est un art mais que la critique extérieure est de l'hypocrisie, et des shérifs sages et rustauds et Dieu et des animaux de ferme et de la bonne cuisine qui ne serait pas bonne si vous la mangiez dans un restaurant et non dans la cuisine de maman, et un jeu de pneus à flancs posés contre la grange qui feraient bien sur la Buick de 1957 à propos de laquelle vous avez une savoureuse anecdote à raconter.
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« Vous pouvez toujours compter sur un cafouilleur pour se croire unique en son genre, pour croire que son cafouillage est pareil à une empreinte digitale, qu’il n’appartient qu’à lui. La vérité, c’est que le monde est peuplé de cafouilleurs qui vous ressemblent en tous points, et se croire spécial n’est qu’un cafouillage de plus. » (p. 195)
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J'avais envie de pousser un cri de triomphe en chemin, quelque chose comme, Ouais ! ou bien Putain, ouais ! exactement comme l'auraient fait Marlowe, Poirot, voire Holmes, même si c'était peut-être pour cela qu'il gardait Watson à ses côtés : pour lui dire de calmer sa joie et ne pas trop s'emballer.
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« Comment sommes-nous censés reconnaître nos erreurs avant qu’elles ne deviennent des erreurs ? Où est le livre capable de nous enseigner cela ? » (p. 152)
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Et c’était peut-être pour ça aussi que les gens lisaient : non pour se sentir moins seuls, mais pour paraître moins seuls aux yeux des autres gens, et ainsi éviter d’être pris en pitié et avoir la paix. (p.235)
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