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sur 311 notes
Imaginez déambuler dans un palais où les salles se succèdent, où le silence rencontre l'oeil impassible des statues et où les marées affluent avant de se retirer, discrètement, en vous laissant de quoi vous sustenter. Personne d'autre que vous et un mystérieux Autre que vous ne rencontrez que deux fois par semaine à heure fixe, pendant une heure, pour lui faire votre rapport sur la cartographie des lieux, la carte du ciel et les marées.
Jusqu'au jour où l'ombre d'une troisième personne se dessine dans votre environnement. L'Autre dit qu'il s'agit d'une menace. le croiriez-vous sur simple parole ?

Un texte magnifique porté par une plume exquise.
J'ai adoré suivre Pyranèse dans ses déambulations à travers le palais, seul, face à ses doutes, à ses peurs et à sa mémoire défaillante. Je l'ai trouvé désarmant de naïveté. J'ai eu plus d'une fois le sentiment d'avoir à faire à un enfant plus qu'à un adulte. Sans doute parce que rien ne vient jamais troubler la sérénité des lieux et de son état d'esprit, à l'exception d'une marée plus violente que les autres.
Pas facile de fasciner son auditoire avec pour unique comptine, les pensées d'un jeune homme égaré. C'est là un beau tour de force de l'auteur. J'ai aimé suivre Pyranèse dans ses longs monologues intérieurs, dans son constant étonnement face à cet endroit qu'il sait qu'il ne connaîtra jamais entièrement. le dédale des salles l'intéresse, l'immensité du lieu l'impressionne, la présence soudaine d'un albatros le ravit et le pousse à l'exaltation.
Son unique confident est un cahier dans lequel il note tout ce qui lui semble utile : de la disposition des salles au cycle des marées en passant par les statues qu'il estime complices de sa présence.
Aucun souvenir de sa vie d'avant ne vient jamais le perturber même si peu à peu, il découvre d'étranges notes dans ce cahier qui l'amènent à penser qu'il pourrait ne pas être si seul que cela dans cet univers hors du temps.
Le récit offre diverses interprétations.

C'est un texte qui ne conviendra pas à tout le monde tant l'onirisme et l'introspection occupent la première place. Il n'y a pas d'action (pas avant la toute fin en tous les cas) et le huit-clos peut lasser les lecteurs qui préfèrent des péripéties plus aventureuses.
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Un monde de marbre et d'eau, une Maison pleine de statues et sujette aux Marées, un labyrinthe aux couloirs infinis et aux salles innombrables... C'est dans ce lieu énigmatique que vit Piranesi, personnage naïf pour ne pas dire enfantin auquel je me suis attachée assez vite. Mais voilà : malaise il y a.

Les quatre-vingt premières pages environ comptent parmi les plus intrigantes que j'ai pu lire. J'ai tout de suite été happée par l'atmosphère onirique et contemplative des lieux. J'ai tant aimé le début qu'une petite pointe d'inquiétude venait parfois me titiller "Et si ensuite c'est moins bien ?". Il ne faut pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué comme dit l'adage. Finalement, mon appréhension s'est révélée infondée. Les évènements évoluent naturellement, tout est pensé, jusqu'à la personnalité du personnage qui n'est pas anodine. La narration a un aspect antienne, légèrement hypnotique. La fin est bien amenée, toute en nuance et j'ai adoré. Apaisante ou oppressante, je pense que le ressenti du lecteur vis-à-vis de la Maison sera aussi fonction de sa personnalité. Parce que oui, la Maison est aussi un des personnages principaux.

Je suis ressortie envoûtée par ma lecture. Un envoûtement qui s'est fait au fil des pages. Une très belle découverte pour moi.

“The Beauty of the House is immeasurable ; its Kindness infinite”
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Voilà un titre qu'on m'avait recommandé après ma lecture de la mer sans étoiles d'Erin Morgenstern. Je l'avais donc mis sur ma pile d'incontournables à lire cette année, et c'est chose faite. Piranèse est un petit roman (200/250 pages), qui m'a laissée perplexe d'abord, puis beaucoup plu ensuite. Effectivement, quelques ressemblances avec La mer sans étoiles.

Piranèse commence par une lente et longue description du Palais. le roman, découpé en sept parties, prend son temps pour poser le décor. Et c'est vraiment ça : un décor. Un Palais immense, contenant plus d'un millier de salles, occupées de milliers de statues. On est dans un décor à la grecque, peuplé par deux individus dont on ne sait rien et quelques oiseaux. C'est original cette façon de voir le monde comme une maison.
En revanche, c'était. Très. Lent. Ce premier tiers est terriblement plan-plan, aucunement rythmé par un quelconque enjeu, et les deux personnages ne sont pas les plus passionnants du monde. le récit est rapporté comme un journal d'observations datées, avec un but scientifique selon Piranèse. C'est donc très factuel, simpliste dans la forme. Fluide, mais soporifique.

Heureusement, peu à peu, le rideau se lève et enfin, je commence à déceler des choses intéressantes. le roman se présente alors comme un cheminement dans l'esprit labyrinthique des personnages. J'ai beaucoup aimé la manière dont le Palais se dévoile dans toute sa nature. Très bien vu, et inattendu : une très bonne surprise donc. Car après un premier tiers tranquille et en apparence inoffensif, le roman traite de thématiques difficiles, habilement traitées. Je n'en dis pas plus pour ne rien dévoiler.

D'autre part, le roman élabore un parallèle particulièrement pertinent avec le travail du graveur Piranesi, et là aussi, c'est fort bien vu, donnant au roman une dimension supérieure et une profondeur du propos passionnante. Car tout, personnages, Palais, récit... se donnent à voir différemment. le roman se situe alors à la croisée de la littérature, de l'art et de la philosophie, pour interroger la portée de la réalité.

Ce roman m'a donc surprise de bout en bout. Ca n'a pas commencé sous les meilleurs auspices, mais peu à peu, le voile s'est levé, et j'ai Vu. Un petit roman qui semble fastoche et simplet au départ, pour renfermer une profondeur complètement inattendue, et un propos d'une force qu'on n'espérait pas non plus. Une superbe illusion !


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Amatrice de récits mythologiques greco-romains adultes, je reste souvent sur ma faim face à l'emballement des parutions de ce genre mais plutôt à destination le lecteurs plus jeunes ou moins exigeants. La recommandation de Piranèse par Madeline Miller, ma référence en la matière, a donc éveillé mon intérêt et à raison, car comme elle le souligne, nous sommes ici face à une très belle « prouesse littéraire, à la fois mystère captivant, aventure à travers un monde fantastique exceptionnel et méditation sur la condition humaine. » Rien que ça !

Pour aller à la rencontre d'un tel texte, il me fallait le bon compagnon, Steven (Maven Litterae), le fut, partant à la découverte de ce texte singulier avant moi et m'ouvrant ainsi la voie. Je le remercie chaleureusement pour cette lecture commune où la plume et surtout l'univers onirique fabuleux de l'autrice ont su me transporter tandis que lui malheureusement passait un peu plus à côté de cette expérience unique.

Je comprends cependant son sentiment, car cette lecture fut cependant des plus étranges. Me faisant beaucoup penser à la novella Méduse pour laquelle j'ai eu un rude coup de foudre, il y a quelques mois. J'ai retrouvé le même sentiment de marcher dans les airs, de ne pas trop savoir où j'allais, mais d'être totalement chamboulée par la plume de l'autrice. Ici aussi, nous avons une artiste du fantastique aux manettes qui pioche aussi bien dans du Théophile Gautier que du Virginia Wolf pour imaginer et conter cette histoire.

Il faut donc accepter d'être dans du pur fantastique et non de la mythologie revisitée simplement et basiquement comme je le croyais. le héros, qui se fait appeler Piranèse, nous conduit dans un étrange monde qui a tout d'un musée abandonné dans lequel il semble errer et errer depuis fort longtemps, tellement qu'il en a perdu le souvenir et le compte. C'est un monde bien silencieux où les statues et autres défunts sont longtemps ses seuls compagnons, avant qu'on ne découvre un « Autre » qui semble le guider et un « 16 » qui semble le défier. Mais quelle est la finalité de cet étrange cheminement ?

Toute la force du récit tient dans cette drôle d'ambiance qui ne tient qu'à un fil, qui nous froisse, nous titille, nous interroge. Tout n'est que mystère : le lieu, le héros, ceux qu'il croise. L'ambiance est froide, calme et presque solennelle, comme dans un mausolée. C'est vraiment étrange d'y pénétrer et vivre avec lui au rythme de ses entrées dans son journal qui ne suit pas une datation classique et de ses pérégrinations qui nous perdent dans les centaines de salles évoquées. Pourtant, la vie et la nature pénètre peu à peu et viennent titiller notre imagination. Pourquoi est-il là ? Que fait-il ? Qui est-il ? Qui sont l'Autre et 16 ? L'autrice mène merveilleusement tous ces mystères.

L'oeuvre referme de nombreuses surprises qui font faire prendre vie au récit, à son décor unique mais aussi au héros singulier qu'on suit. C'est très psychologique, très intérieur et très poétique pour le coup. On fait mille hypothèses certaines confirmées, infirmées, d'autres même pas confrontées. Les culs de sac sont nombreux tant l'étrangeté est partout et nos interprétations nombreuses. C'est le plaisir de cette lecture labyrinthique portée par une autrice qui a de la bouteille dans les récits étranges qui aiment prendre le lecteur à contre-courant. J'ai aimé les pistes évoquées sur la santé mentale, la séquestration, le syndrome de Stockholm et bien d'autres sujets. C'est puissant.

C'est une véritable exploration aux confins de la folie qu'elle nous propose, dans les limites floues entre le réel et l'imaginaire, dont on n'aura jamais clairement les réponses : les racines du fantastique donc ! J'ai trouvé Susanna Clarke très forte pour peu à peu nous faire pénétrer cet univers résistant qui ne veut pas l'être et ce héros terriblement fade et effacé qui va peu à peu prendre vie et corps sous nos yeux. C'est une fantastique épopée intérieure où la poésie se mêle à l'étrange et au douloureux. Ce n'est certainement pas facile, très difficilement résumable et racontable aussi, mais c'est une expérience qui marque assurément et dont il vaut mieux en savoir le moins possible. Comme Méduse, ce texte m'a émerveillée. Merci Steven de m'avoir accompagnée au cours de ce moment unique.
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Alors ça là, ça c'était vraiment magnifique…

Je m'attendais à beaucoup de choses, mais certainement pas à cette histoire.

Piranèse figure parmi ce genre de littérature dans laquelle on flotte pendant environ 200 pages, acceptant souvent avec difficulté ce qu'on est en train de lire ; il nous malmène, nous donnant peu d'indices sur l'univers dans lequel il s'y déroule.

Piranèse archive ses journées et évolue dans ce qui semble être un énorme labyrinthe aux multiples salles, habitées par des statues, des oiseaux, visitées par des marées.

Deux jours par semaine il aide l'Autre dans sa recherche du Grand Savoir afin de comprendre le Palais. Tout tient à peu près en équilibre, même lorsque Piranèse décrypte ce que les statues et les oiseaux semblent lui raconter.

Jusqu'à ce que l'Autre le prévienne de l'arrivée imminente d'une tierce personne, un ennemi.

Piranèse, c'est de la fantasy contemporaine dissimulant une intrigue quasiment policière dans laquelle l'enquête n'est autre que la recherche de soi-même, Piranèse est un combat contre la mémoire qui se perd, la dépression nerveuse et la malveillance régnante chez les manipulateurs intellectuels.

J'ai passé 300 pages dans un état cotonneux, complètement anesthésié par le génie implacable de Susanna Clarke.

Ce roman est un must-read pour qui serait intéressé.e ; allez-y franchement, c'est pour moi une très bonne initiation avant d'attaquer La Maison des feuilles si vous ne l'avez pas encore lu.


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Le titre de ce petit roman fantastique, qui est également le nom de son protagoniste, n'est pas anodin. Piranèse tient son nom d'un architecte italien du 18e siècle, auteur d'une série de gravures labyrinthiques intitulées "Les prisons imaginaires" – un titre qui pourrait tout aussi bien convenir au livre dont il est question ici...

Même s'il évolue dans un univers onirique et poétique, Piranèse décrit et analyse ce qu'il voit de façon méthodique et scientifique. le roman prend donc la forme d'un journal dans lequel il note ses observations. Cependant, malgré ses efforts et sa bonne volonté, Piranèse n'est pas un narrateur fiable. Son esprit et le labyrinthe dans lequel il vit lui jouent des tours!

Les nombreuses entrées, aux sous-titres nébuleux et aux dates énigmatiques, ainsi que les énumérations de salles et de statues m'ont d'abord paru intimidantes, mais j'ai eu vite fait d'apprivoiser la forme. Même si l'intrigue se déploie lentement et que tout se joue dans les descriptions et les réflexions du jeune homme, le mystère entourant ce monde plein de symboles demeure captivant.

J'avoue que j'attendais beaucoup de cette lecture. J'avais beaucoup aimé "Jonathan Strange & Mr Norrell", et une histoire qui implique un labyrinthe métaphorique et des références à la mythologie ne pouvait que me plaire! Comme c'est souvent le cas quand on se crée trop d'attentes, j'ai été un peu moins emballée que prévu, mais ça demeure un très bon roman fantastique, singulier et plein de magie.
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Une petite lecture de plus autour de la mythologie, pourquoi pas mes lectures se suivent et se ressemblent au niveau des thèmes mais pas au niveau du style ou du récit.

Ici j'avais lu pas mal d'avis narrant le côté déconcertant mais cependant intéressant de ce récit ou Piranèse vit enfermé dans un palais, il explore donc celui-ci ou vit également un autre personnage justement nommé l'Autre.

De nombreuses descriptions jalonnent le récit car les journées de Piranèse ne sont pas vraiment passionnante, j'ai un peu eu l'impression de lire le récit d'un poisson rouge dans un bocal.

Oui un Autre existe mais les conversations avec celui-ci sont limités et le journal intime de Piranèse n'est pas passionnant à lire.

Jusqu'au jour ou une troisième personne pourrai faire partie du Palais ou vivent Piranèse et l'Autre mais même avec cela, j'ai trouvé le récit tout autant ennuyé.

J'ai lu un avis évoquant ce livre comme un polar, alors amateur de polar si c'est ce que vous rechercher avec ce récit passez clairement votre chemin, vous n'y trouverez rien d'un polar haletant.

Heureusement que cette lecture fut courte car je n'aurai pas tenu bien longtemps.
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Susanna Clarke est de ces autrices qui écrivent peu, mais superbement bien. On lui doit le pavé qu'est Jonathan Strange & Mr Norell (que je n'ai pas encore lu) et le recueil Les Dames de Grâce Adieu que j'ai adoré. Même si Piranesi n'est pas encore disponible en français, ça ne saurait tardé. Les droits de traduction ayant été pris par Robert Laffont.

Elle nous propose ici une histoire très étrange et atmosphérique comme je les adore. L'histoire est racontée du point de vue de Piranesi qui vit tout seul dans la Maison. Cette dernière est un lieu emprunt de silence et d'éternité où le ciel et la mer se rencontrent à travers des salles qui se succèdent à l'infini, hautes, majestueuses et peuplées de statues de marbre. Piranesi vit en harmonie avec la Maison qui veille sur lui et le nourrit. Son quotidien est simple et rythmé par son exploration du lieu dont il fait un compte rendu détaillé dans ses carnets. Il n'a d'interaction qu'avec l'Autre, un homme étrange à la recherche de quelque chose que seul Piranesi semble pouvoir trouver.
Cependant, la petite vie bien huilée de notre ami va très vite être bouleversée par l'arrivée d'une troisième personne. Cette rencontre le pousse à remettre en question ce qu'il croit savoir sur la Maison, sa présence dans ce lieu et sur les motivations de l'Autre. Y aurait-il un autre monde, là, dehors ?

Ce roman bénéficie de trois grandes forces. Tout d'abord, la plume de Susanna Clarke est magnifique, sans en faire trop. le rythme est bon et l'autrice a su quand s'arrêter. Je ne compte plus le nombre de bouquins avec une centaines de pages en trop (si ce n'est plus). Là, on a juste ce qu'il faut et ce n'est que du bonheur.
Ensuite, il y a la Maison. Vu à travers les yeux de Piranesi, elle est majestueuse, bienfaitrice et non dénuée de dangers. L'atmosphère très particulière de ce lieu est ce qui donne tout son intérêt au livre. Sa patte et sa couleur.
Et enfin, la plus importante, Piranesi. C'est un personnage extrêmement touchant auquel on s'attache très vite. Il est évident qu'il y a quelque chose qui cloche dans sa présence dans ce lieu, mais il ne semble pas le réaliser. C'est un enfant de la Maison au même titre que les statues de marbre et les oiseaux. Un Vendredi en quelque sorte. Sa vision du monde simple et bienveillante, son osmose avec ce qui l'entoure ainsi que sa candeur m'ont tout de suite conquise.

Vous l'aurez compris, cette lecture est un véritable coup de coeur. J'ai adoré Piranesi, son amour de la Maison et son optimisme à toute épreuve. Et puis, ce n'est pas souvent que j'ai l'occasion de lire un tirage de Petit Lenormand effectué par des oiseaux ! 😂

Au final, je recommanderai cette lecture à tous les contemplatifs, amoureux du temps suspendu, des questionnements philosophiques et, surtout, des grands silences. 😊
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J'avais beaucoup aimé le premier roman de Susanna Clarke, Jonathan Strange et Mr Norrell. Je me suis procurée Piranèse dès sa sortie en VO, d'autant plus que le résumé est très intrigant. J'apprécie les récits étranges à la construction originale, et c'est vraiment le cas avec ce roman.

Susanna Clarke met en scène un narrateur nommé Piranèse. Explorateur d'un monde étrange qui semble uniquement peuplé de statues, il rédige un journal dans lequel il note ses découvertes. Il écrit également ses pensées, ses aventures, son respect profond pour ce qu'il nomme la Maison. Nous sommes pleinement immergés dans sa perception, nous lecteurs, et tentons de comprendre l'univers dans lequel il évolue. C'est un procédé très ludique, car certains indices qu'il ne comprend pas, nous avons la clé en tant que lecteurs. Mais l'intelligence de la narration donne l'impression de jouer à une chasse au trésor, car Piranèse et l'autre personne qui errent dans la Maison cherchent la connaissance, une sorte de Pouvoir Suprême.

Tous les indices que nous avons viennent d'écrits. Ceux de Piranèse bien sûr, qui découvre que certains de ses journaux sont plus anciens que ce qu'il pensait. Ces extraits permettent d'avoir des informations sur les halls infinis et leurs spécificités. Petit à petit, nous en découvrons un peu plus sur l'Autre. Mais aussi sur son entourage. Les informations que nous avons sont les mêmes que Piranèse, parcellaires, mais aussi celles d'un esprit naïf qui se prête à un exercice scientifique, mais qui reste avec une connaissance limitée des interactions humaines.

La narration est renforcée par l'onirisme du récit. le premier tiers du récit consiste à décrire l'étrange lieu dans lequel évolue Piranèse. Il s'agit d'une série de halls peuplée de statues variées. Minotaures, enfants, jardiniers… Autant d'éléments étranges qui imitent la vie. Un lieu dangereux aussi, car il y a régulièrement des inondations. La preuve, les seuls compagnons du personnage principal sont quelques squelettes anciens. Qui étaient ces gens ? Pourquoi étaient-ils dans ce lieu vide de vie ? Les mystères sont nombreux, à commencer par ce qu'est La Maison exactement. Mais lorsque de nouvelles personnes font leur apparition dans les halls, Piranèse remet en question son existence.

Susanna Clarke a construit un labyrinthe littéraire au sein d'un labyrinthe physique. le centre du récit met en scène l'emprise mentale et intellectuelle qu'ont certaines personnes sur d'autres. le roman décrit ces phénomènes avec une certaine acuité. Piranèse était un graveur italien dessinant des prisons imaginaires, ce qui donne un indice clair sur certains dénouements du récit, certaines prisons sont littérales, d'autres mentales, et parfois on se laisse emprisonner volontairement, parfois son se laisse piéger malgré soi, mais nous ne sommes plus jamais les mêmes après coup.

Récit intelligent et plein de poésie, j'ai beaucoup apprécié ma lecture. le roman nous plonge dans un récit à la première personne onirique. Piranèse, notre narrateur, écrit un journal dans lequel il note toutes ses découvertes dans des halls infinis, peuplés d'eau et de statues étranges. Mais le roman va plus loin en révélant une histoire d'ésotérisme et d'emprise, le tout dans une narration originale qui permet de nous immerger totalement dans cette ambiance envoûtante.
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Vous aimez les livres étranges ? foncez sur celui-ci ! Un palais qui s'étend sur des km ... Certaines pièces sont submergées par les océans et les mers ! Deux personnes habitent ce palais étrange : Piranèse et l'"Autre" ... Qu'est ce que ce palais-labyrinthe ? A qui appartiennent les squelettes retrouvés dans certains alcôves ? Tous lecteurs trouvera son compte en lisant ce livre ! Si vous aimez le fantastique, vous trouverez une explication phantasmagorique et si au contraire vous êtes très terre à terre, vous trouverez une explication psychologique ! ce qui est certain c'est qu'une fois fini, vous continuez à penser à cette histoire et surtout à cette ambiance, cette atmosphère onirique ... J'ai beaucoup aimez !
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