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Original ! Dans un univers mourant, une sonde autonome à la recherche d'anomalie phonique récupère une "black box" contenant 200 "songs" des Beatles. La sonde la considère comme le testament d'une civilisation disparue, John, Paul, George et Ringo en étant les maîtres et ces songs les tables de la loi. Sans en référer à ses créateurs, la sonde entreprend de décortiquer sa trouvaille. C'est original (je l'ai déjà dit ? ), délirant, parfois poétique, en tout cas une écriture très musicale, drôle, truffé de jeux de mots ou de néologismes bien sentis, rempli de citations des Beatles bien entendu...du coup je me suis surpris plusieurs fois à traduire ce texte en anglais pour retrouver la chanson en question. Une précision, je connais bien les chansons des Beatles (comme le rock de ces années là) mais je ne suis pas un fan absolu. Par contre deuxième partie, plus d'inspiration ? on se retrouve devant l'histoire des Beatles et de la musique "rock" de la fin des années 50 jusqu'à Radiohead. L'écriture est toujours la même, mais je l'aimais bien moi cette sonde avec ses états d'âme ! Une troisième partie très courte nous narre la fin des Beatles, le dernier enregistrement, la fameuse "black box" . J'ai considéré ce livre comme un exercice de la part de l'auteur et un jeu pour moi lecteur à la recherche des allusions, des chansons. le postulat de départ était excellent. Dommage pour moi ce livre est inabouti. + Lire la suite |
En partenariat avec le festival Paris en toutes lettres, la BnF accueille chaque année deux écrivains en résidence littéraire. Cette année, Emmanuelle Bayamack-Tam et Arno Bertina proposent une restitution publique de leurs travaux respectifs.
Née en 1966, Emmanuelle Bayamack-Tam a publié aux éditions P.O.L. une douzaine de romans, ainsi qu'une pièce de théâtre, Mon père m'a donné un mari (2013). Elle a reçu le prix Alexandre-Vialatte 2013 pour Si tout n'a pas péri avec mon innocence et le prix du Livre Inter 2019 pour Arcadie (2018), une fable politique et écologique. Sous le pseudonyme de Rebecca Lighieri, elle écrit également des romans plus « noirs », tels Les Garçons de l'été (2017) et Il est des hommes qui se perdront toujours (2020). En 2019, elle publie éden, son premier roman pour la jeunesse.
Pour Emmanuelle Bayamack-Tam, la fonction de la littérature est de déstabiliser. Sa langue volontairement violente et organique aborde des sujets souvent provocants. « J'écris pour déranger. À commencer par moi-même. […] La littérature qui m'intéresse est celle qui fait bouger les lignes, qui déstabilise. Je n'attends pas qu'un livre me conforte dans mes idées reçues, ni qu'il me procure une sérénité factice. Quand j'écris, dès que je sens que le lecteur s'est tranquillement installé dans l'histoire, je le malmène. Je débusque toute position confortable, et je la détruis. », déclarait-elle en 2018.
Né en 1975, Arno Bertina a publié des romans et récits très variés, mais qui ont en commun la forme de l'enquête sur sa propre « identité mobile ». Je suis une aventure (2012) est une sorte de roman picaresque dont un des protagonistes est le tennisman « Rodgeur Fédérère ». Des Châteaux qui brûlent (2017) met en scène un huis clos d'une semaine entre des salariés d'un abattoir breton en grève et le ministre de l'Industrie qu'ils séquestrent. En mars 2020, L'Âge de la première passe, récit documentaire, relate le travail mené durant trois ans auprès de prostituées congolaises mineures.
Arno Bertina se dit également « passionné par les aventures collectives » depuis son année de résidence à la Villa Médicis en 2004-2005, durant laquelle il a coécrit la « farce archéologique » Anastylose (2006). Il a ainsi participé à toutes les aventures de la constellation d'écrivains à géométrie variable (Bruce Bégout, Mathias Énard, Claro, Maylis de Kerangal, Hélène Gaudy, Oliver Rohe…) qui s'est constituée en 2004 autour de la revue et des éditions Inculte.