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EAN : 9782707300218
186 pages
Editions de Minuit (01/10/1974)
4.23/5   82 notes
Résumé :
"Quand, dans la société primitive, l'économique se laisse repérer comme champ autonome et défini, quand l'activité de production devient travail aliéné, comptabilisé et imposé par ceux qui vont jouir des fruits de ce travail, c'est que la société n'est plus primitive, c'est qu'elle est devenue une société divisée en dominants et dominés, en maîtres et sujets, c'est qu'elle a cessé d'exorciser ce qui est destiné à la tuer : le pouvoir et le respect du pouvoir. La div... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
L'État, la domination et le travail.

Un passionnant ouvrage de l'anthropologue et ethnologue Pierre Clastres qui contredit l'approche habituelle des sociétés dites "primitives" et démontre que nous avons beaucoup à en apprendre en des temps où les raisons sont nombreuses de s'interroger sur la pertinence des formes organisationnelles de nos modernes sociétés. le livre se compose d'une suite d'études documentées sur les moeurs de différentes peuplades du nord-est de l'Amérique du sud.
De cette expérience de plusieurs années sur le terrain, Clastres tente de tirer des conclusions qui ont indéniablement le mérite de bouleverser beaucoup d'a priori et de fausses évidences qui nous ont été inculquées.
Suivent quelques citations choisies dans l'espoir de réveiller l'intérêt pour cet auteur quelque peu occulté.

*"Il s'agit simplement de pointer la vanité "scientifique" du concept d'économie de subsistance qui traduit beaucoup plus les attitudes et habitudes des observateurs occidentaux face aux sociétés primitives que la réalité économique sur quoi reposent ces cultures. Ce n'est en tous cas pas de ce que leur économie était de subsistance que les sociétés archaïques "ont survécu en état d'extrême sous développement jusqu'à nos jours". Il nous semble même qu'à ce compte-là c'est plutôt le prolétariat européen du XIXème siècle, illettré et sous-alimenté, qu'il faudrait qualifier d'archaïque. En réalité, l'idée d'économie de subsistance ressortit au champ idéologique de l'Occident moderne, et nullement à l'arsenal conceptuel d'une science."

"De deux choses l'une : ou bien l'homme des sociétés primitives, américaines et autres, vit en économie de subsistance et passe le plus clair de son temps dans la recherche de nourriture; ou bien il il ne vit pas en économie de subsistance et peut donc se permettre des loisirs prolongés en fumant dans son hamac. C'est ce qui frappa, sans ambiguïté, les premiers observateurs européens des indiens du Brésil. Grande était la réprobation à constater que des gaillards pleins de santé préféraient s'attifer comme des femmes de peintures et de plumes au lieu de transpirer sur leurs jardins.
Gens donc qui ignoraient délibérément qu'il faut gagner son pain à la sueur de son front. C'en était trop, et cela ne dura pas : on mit rapidement les Indiens au travail, et ils en périrent.
Deux axiomes en effet paraissent guider la marche de la civilisation occidentale, dès son aurore : le premier pose que la vraie société se déploie à l'ombre de l'État; le second énonce un impératif catégorique : il faut travailler.
Les indiens ne consacraient effectivement que peu de temps à ce que l'on appelle le travail. Et ils ne mouraient pas de faim néanmoins. Les chroniques de l'époque sont unanimes à décrire la belle apparence des adultes, la bonne santé des nombreux enfants, l'abondance et la variété des ressources alimentaires. Par conséquent, l'économie de subsistance qui était celle des tribus indiennes n'impliquait nullement la recherche angoissée, à temps complet, de la nourriture."

"Un seul bouleversement structurel, abyssal, peut transformer, en la détruisant comme telle, la société primitive : celui qui fait surgir en son sein, ou de l'extérieur, ce dont l'absence même définit cette société, l'autorité de la hiérarchie, la relation du pouvoir, l'assujettissement des hommes, l'État."

"Inachèvement, incomplétude, manque : ce n'est certes point de ce côté-là que se révèle la nature des sociétés primitives. Elle s'impose bien plus comme positivité, comme maîtrise du milieu naturel et maîtrise du projet social, comme volonté libre de ne laisser glisser hors de son être rien de ce qui pourrait l'altérer, le corrompre et le dissoudre. C'est à cela qu'il s'agit de se tenir fermement : les sociétés primitives ne sont pas les embryons retardataires des sociétés ultérieures.
(...) Tout cela se traduit sur le plan de la vie économique, par le refus des sociétés primitives de laisser le travail et la production les engloutir, par la décision de limiter les stocks aux besoins socio-politiques, par l'impossibilité intrinsèque de la concurrence; en un mot, par l'interdiction, non formulée mais dite cependant, de l'inégalité. "



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Le plus grand danger de l'observateur des sociétés dites primitives est de les étudier d'après sa propre société. Il en va ainsi par exemple lorsqu'il s'agit d'étudier la notion de pouvoir. Pierre Clastres, s'appuyant sur les chroniques de voyageurs et les travaux de recherches relatifs aux sociétés indiennes d'Amérique latine (à l'exception des hautes cultures du Mexique et des Andes), constate qu'ils concluent très souvent à l'absence de pouvoir politique dans ces sociétés : toutes, […] ou presque, sont dirigées par des leaders, des chefs et […] aucun de ces caciques ne possède de « pouvoir ». En effet, rien ne semble plus étranger aux Indiens que l'idée de donner un ordre ou d'avoir à obéir. de là à conclure qu'ils vivent à un stade prépolitique, il n'y a qu'un pas.
Car la culture occidentale pense le pouvoir comme un rapport de coercition, une relation sociale de commandement-obéissance. de même, ne pouvant concevoir la société sans le pouvoir, les observateurs occidentaux ont eu tôt fait de considérer ces sociétés comme apolitiques, ce qui pour Pierre Clastres revient à les assimiler aux « sociétés animales régies par les relations naturelles de domination-soumission ». Or, pour l'auteur, « il n'y a pas de sociétés sans pouvoir », « le pouvoir politique est universel, immanent au social ». Seulement, selon les sociétés, il peut être coercitif (dans notre société occidentale par exemple), ou non coercitif (dans les sociétés amérindiennes). Et même lorsqu'il n'existe pas d'institution politique, « même là le politique est présent ». Son étude d'une chefferie indienne est riche d'enseignements : la seule fonction politique du chef est d'arbitrer les conflits, par sa parole et son prestige, mais sans aucun pouvoir décisoire ; il est d'autre part redevable au groupe de ses biens et d'un talent oratoire ; qu'il manque à ses devoirs et le groupe l'abandonnera pour un autre. Les indiens appréhendent le pouvoir comme la résurgence même de la nature, et ils ont pressenti le danger, pour leur société (la culture), d'un pouvoir séparé. Ils ont donc confié le pouvoir au chef, tout en l'empêchant de l'exercer autoritairement : « la même opération qui instaure la sphère politique lui interdit son déploiement » ; « le groupe révèle, ce faisant, son refus radical de l'autorité, une négation absolue du pouvoir ».
Ils manifestent ainsi également leur volonté de préserver leur ordre social intact. Qu'est-ce qui fait alors qu'est apparu dans l'histoire de l'humanité cet « instrument qui permet à la classe dominante d'exercer sa domination violente sur les classes dominées » : l'Etat ? Pierre Clastres ne répond pas à la question. La révolution néolithique n'offre pas d'explication satisfaisante. Sans doute est-elle plutôt à chercher du côté des bouleversements démographiques. Toujours est-il que l'apparition de l'Etat constitue pour l'auteur la véritable révolution dans l'histoire de l'humanité, et l'Etat est le critère distinctif entre les sociétés primitives et les sociétés non primitives. Pour que se constitue l'Etat, il faut que l'organisation sociale de la société primitive permette l'émergence d'un pouvoir politique séparé, que le « chef » substitue son intérêt personnel à l'intérêt collectif, que la tribu se mette au service du « chef ». La société primitive est organisée pour que cela n'arrive pas.
Les chapitres qui constituent La société contre l'Etat sont des articles qui avaient déjà paru dans diverses revues, et semblent sans lien apparent entre eux. Ils abordent différents aspects de la culture des sociétés primitives amérindiennes : la division des sexes, l'humour, l'importance de la parole du chef, la religion, la famille et le mariage, etc. Cependant, le chapitre final, éponyme et écrit pour l'ouvrage, réalise une synthèse en lien avec le sujet central. Mais son intérêt réside aussi dans sa dénonciation de l'ethnocentrisme dans les sciences sociales, et de son corollaire, l'évolutionnisme qui considère que toute société est doit nécessairement passer d'une économie de « subsistance » à une économie de marché, d'une organisation socio-politique sans Etat à une autre avec Etat, etc. L'étude des sociétés amérindiennes nous montre que bien au contraire l'histoire n'est pas à sens unique, et que toute société n'est pas pour l'Etat. Un ouvrage primordial.

Lien : http://plaisirsacultiver.unb..
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Lire aujourd'hui cet ouvrage de référence de l'anthropologue libertaire Pierre Clastres , vient opportunément participer au débat actuel sur le choix d'une société axée sur la sobriété et faisant le choix d'un fonctionnement localisé.
A partir de l'étude et de l'immersion chez les Guayakis et les Guaranis, peuples amérindiens primitifs ou la notion de chefferie ne se confond pas avec l'exercice d'un pouvoir , mais a plutôt pour fonction par son seul prestige d'être le garant du fonctionnement de la société et de veiller à la concorde en désamorçant les conflits, Clastres met en perspective à partir de la , les notions de pouvoir , de régime économique et montre a contrario que dans les sociétés modernes c'est par le biais de l'Etat et la force de coercition qui l'accompagne que peut advenir uns société de classes ou l'oppression politique produit l'exploitation économique.
Claustres réhabilite également la notion d'économie de subsistance, propre au mode de fonctionnement d'un certain nombre de peuples amérindiens , objet d'une considération condescendante et péjorative pour l'opposer au régime d'accumulation propre aux sociétés capitalistes et met en perspective la centralité du travail ou dans cette communauté il n'est entendu que comme temps d'activité quotidienne limité, strictement nécessaire à la satisfaction des besoins du groupe.
Autant de thématiques qui encore une fois donnent à ce livre composé de productions écrites entre 1962 et 1973 , une résonance et une pertinence particulières.
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Cet essai regroupe des textes publiés dans différentes revues par Pierre Clastres, textes d'anthropologie qui traitent des sociétés amérindiennes avec comme point central: le pouvoir politique. On apprend beaucoup de choses concernant leur mode de vie et on évacue nombre de clichés et idées fausses sur ces civilisations méconnues.
L'auteur nous démontre la possibilité d'existence d'un pouvoir sans force ni violence dans une société, c'est passionnant et philosophiquement très "rafraîchissant".
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Une lecture vraiment très intéressante.
L'auteur interroge ce que peut être une société sans Etat, à savoir sans pouvoir politique à partir de l'adage selon lequel toute société primitive est dépourvue d'Etat et donc de pouvoir, en examinant plus précisément l'exemple des tribus indiennes d'Amérique du Sud.
D'après l'auteur, cet adage est profondément ethnocentriste au sens où il ne se positionne que du point de vue du lecteur occidental, pour qui une société avec Etat est le terme nécessaire de toute évolution; il examine donc la structure de ces sociétés et finit par détruire cet adage en démontrant que celles-ci ne sont pas dépourvues d'un Etat ni donc de pouvoir politique, mais qu'elles sont construites de sorte à nier le pouvoir politique, afin que d'éviter l'avènement éventuel d'une société despotique. C'est vraiment intéressant, et lumineux. On regrette toutefois la vision un peu réductrice que donne l'auteur de la notion d'Etat, c'est-à-dire forcément équivalente à un despotisme.
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Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
Rien de plus tenace que cette vision de la société primitive, et rien de plus faux en même temps. Si l'on a pu récemment parler des groupes de chasseurs-collecteurs paléolithiques comme des « premières sociétés d'abondance », que n'en sera-t-il pas des agriculteurs néolithiques ? […] Bon nombre de ces sociétés archaïques « à économie de subsistance », en Amérique du Sud par exemple, produisaient une quantité de SURPLUS alimentaire souvent ÉQUIVALENTE à la masse nécessaire à la consommation annuelle de la communauté : production donc capable de satisfaire doublement les besoins, ou de nourrir une population deux fois plus importante. Cela ne signifie évidemment pas que les sociétés archaïques ne sont pas archaïques ; il s'agit simplement de pointer la vanité " scientifique " du concept d'économie de subsistance qui traduit beaucoup plus les attitudes et habitudes des observateurs occidentaux face aux sociétés primitives que la réalité économique sur quoi repose ces cultures. Ce n'est en tout cas pas de ce que leur économie était de subsistance que les sociétés archaïques « ont vécu en état d'extrême sous-développement jusqu'à nos jours ». Il nous semble même qu'à ce compte-là c'est plutôt le prolétariat européen du XIXe siècle, illettré et sous-alimenté, qu'il faudrait qualifier d'archaïque. En réalité, l'idée d'économie de subsistance ressortit au champ idéologique de l'Occident moderne, et nullement à l'arsenal conceptuel d'une science. Et il est paradoxal de voir l'ethnologie elle-même victime d'une mystification aussi grossière, et d'autant plus redoutable qu'elle a contribué à orienter la stratégie des nations industrielles vis-à-vis du monde dit sous-développé.
[…] La même perspective qui fait parler des primitifs comme « d'hommes vivant péniblement en économie de subsistance, en état de sous-développement technique… » détermine aussi le sens et la valeur du discours familier sur le politique et le pouvoir. Familier en ce que, de tout temps, la rencontre entre l'Occident et les Sauvages fut l'occasion de répéter sur eux le même discours. En témoigne par exemple ce que disaient les premiers découvreurs européens du Brésil des Indiens Tupinamba : « Gens sans foi, sans loi, sans roi. » Leurs mburuvicha, leurs chefs, ne jouissaient en effet d'aucun " pouvoir ". Quoi de plus étrange, pour des gens issus de sociétés où l'autorité culminait dans les monarchies absolues de France, de Portugal ou d'Espagne ?

Chapitre 1 : Copernic et les sauvages.
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L'éventail des sociétés considérées est impressionnant ; assez largement ouvert en tout cas pour ôter le lecteur exigeant de tout doute éventuel quant au caractère exhaustif de l'échantillonnage, puisque l'analyse s'exerce sur des exemples pris en Afrique, dans les trois Amériques, en Océanie, Sibérie, etc. Bref, une récollection quasi complète, par sa variété géographique et typologique, de ce que le monde " primitif " pouvait offrir de différences au regard de l'horizon non archaïque, sur fond de quoi se dessine la figure du pouvoir politique en notre culture. […]
On imagine aisément que ces dizaines de sociétés " archaïques " ne possèdent en commun que la seule détermination de leur archaïsme précisément, […] qu'établissent l'absence d'écriture et l'économie dite de subsistance. Les sociétés archaïques peuvent profondément différer entre elles, aucune en fait ne ressemble à une autre et l'on est loin de la morne répétition qui ferait gris tous les Sauvages. Il faut alors introduire un minimum d'ordre en cette multiplicité afin de permettre la comparaison entre les unités qui la composent, et c'est pourquoi M. Lapierre, […] envisage cinq grands types « en partant des sociétés archaïques dans lesquelles le pouvoir politique est le plus développé pour arriver finalement à celles qui présentent… presque pas, voire pas du tout de pouvoir proprement politique ». On ordonne donc les cultures primitives en une typologie fondée en somme sur la plus ou moins grande " quantité " de pouvoir politique que chacune d'entre elles offre à l'observation, cette quantité de pouvoir pouvant tendre vers zéro, « … certains groupements humains, dans des conditions de vie déterminées qui leur permettaient de subsister en petites " sociétés closes ", ont pu se passer de pouvoir politique ».

Chapitre 1 : Copernic et les sauvages.
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De deux choses l'une : ou bien l'homme des sociétés primitives, américaines et autres, vit en économie de subsistance et passe le plus clair de son temps dans la recherche de nourriture; ou bien il il ne vit pas en économie de subsistance et peut donc se permettre des loisirs prolongés en fumant dans son hamac. C'est ce qui frappa, sans ambiguïté, les premiers observateurs européens des indiens du Brésil. Grande était la réprobation à constater que des gaillards pleins de santé préféraient s'attifer comme des femmes de peintures et de plumes au lieu de transpirer sur leurs jardins.
Gens donc qui ignoraient délibérément qu'il faut gagner son pain à la sueur de son front. C'en était trop, et cela ne dura pas : on mit rapidement les Indiens au travail, et ils en périrent.
Deux axiomes en effet paraissent guider la marche de la civilisation occidentale, dès son aurore : le premier pose que la vraie société se déploie à l'ombre de l’État; le second énonce un impératif catégorique : il faut travailler.
Les indiens ne consacraient effectivement que peu de temps à ce que l'on appelle le travail. Et ils ne mouraient pas de faim néanmoins. Les chroniques de l'époque sont unanimes à décrire la belle apparence des adultes, la bonne santé des nombreux enfants, l'abondance et la variété des ressources alimentaires. Par conséquent, l'économie de subsistance qui était celle des tribus indiennes n'impliquait nullement la recherche angoissée, à temps complet, de la nourriture.
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Inachèvement, incomplétude, manque : ce n'est certes point de ce côté-là que se révèle la nature des sociétés primitives. Elle s'impose bien plus comme positivité, comme maîtrise du milieu naturel et maîtrise du projet social, comme volonté libre de ne laisser glisser hors de son être rien de ce qui pourrait l'altérer, le corrompre et le dissoudre. C'est à cela qu'il s'agit de se tenir fermement : les sociétés primitives ne sont pas les embryons retardataires des sociétés ultérieures.
(...) Tout cela se traduit sur le plan de la vie économique, par le refus des sociétés primitives de laisser le travail et la production les engloutir, par la décision de limiter les stocks aux besoins socio-politiques, par l'impossibilité intrinsèque de la concurrence - à quoi servirait, dans une société primitive, d'être un riche parmi des pauvres ? - en un mot, par l'interdiction, non formulée mais dite cependant, de l'inégalité.
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Archaïques, les sociétés amérindiennes le furent, mais si l'on peut dire, négativement et selon nos critères européens. Doit-on pour autant qualifier d'immobiles des cultures dont le devenir ne se conforme pas à nos propres schémas? Faut-il voir en elles des sociétés sans histoire? Pour que la question ait un sens, encore faut-il la poser de telle sorte qu'une réponse soit possible, c'est à dire sans postuler l'universalité du modèle occidental.
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Pierre Clastres - Voix singulière - INA - Document France Culture
Chronique des Indiens Guayaki // 1972 Une société contre l'Etat // 1974
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