Tout jeune, attiré par les lointains voyages et les recherches archéologiques, Pascal avait cru pouvoir se dérober et partir, à la sortie de l’école des Chartes, pour l’Egypte, l’Arabie, et le Tibet. Mais la guerre l’avait pris, et, après la guerre, les exigences de la paix… Et il aimait ce petit groupe d’humbles demeures où palpitaient des cœurs amis ; il l’aimait de tout le sacrifice qu’il lui avait secrètement consenti.
Puis, dans sa solitude, l’art vint à son secours. Tout en suivant les cours de l’école des Chartes, il avait fréquenté les ateliers de Montparnasse ; dans les tranchées, il s’amusait à modeler dans la glaise des types de poilus qui avaient un succès prodigieux auprès de ses camarades.
Il n’avait prévenu personne de son retour ; il détestait les effusions, les condoléances que l’on masquait de mots brillants : « gloire », « sacrifice », « héroïsme »… Ce qu’il voulait surprendre, c’était l’impression spontanée des gens qu’il trouverait sur sa route, et ce brave homme, déjà, lui avait réchauffé le cœur.
J’aime les arbres, voyez-vous, parce qu’ils sont de sûrs amis, chacun avec sa particulière âme… Mais un olivier, c’est une révélation. Pas très grand, pour ne pas nous humilier, avec les bras tendus si affectueusement…
Nous vivons à une époque trop incertaine pour compter sur une fortune qui peut s’évanouir en quelques heures. Les jeunes filles doivent s’armer pour la vie, et j’approuve le projet de la petite.
Pour inspirer confiance aux familles et pénétrer dans leur intimité, un médecin doit être marié, et cette veuve qui avait été jolie et demeurait agréable offrait toutes les garanties.