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EAN : 9782234073371
160 pages
Stock (02/01/2019)
3.63/5   63 notes
Résumé :
Deux amis de trente ans dans un appartement vide. L’un est un comédien médiocre, l’autre un dramaturge raté. Le premier vend l’appartement et a demandé au second d’être présent lors de la signature du compromis, pour rassurer l’acheteur. Car s’il écrit de très mauvaises pièces, il a tout de même un visage rassurant. C’est sa grande qualité. La seule ? On attend l’acheteur. D’ailleurs, acheteur ou pigeon ? En l’attendant on parle. On se flatte. On se caresse. On se m... >Voir plus
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Denis, comédien raté vend un vieil appartement. Pour la signature du compromis de vente, il fait appelle à la présence de son ami Martin, dramaturge jamais joué, jamais publié, sous prétexte qu'il a une gueule rassurante qui rassurera l'acheteur plus que sa " belle tête d'assassin". Martin n'en est pas convaincu et cherche la petite bête dans la vente.....quand à rassurer l'acheteur, il va vraiment le RASSURER......
Normalement je ne lis pas de théâtre, je vais en voir, et j'adore. Mais parfois je fais des exceptions si le texte ou l'auteur m'attire, et c'en est une, l'attirance étant bien sûr dû à Philippe Claudel.
Eh bien le temps de la signature d'un banal compromis de vente, le dramaturge et le comédien ratés vont jouer la comédie de leur Vie, avec l'acheteur, totalement déboussolé, en plein dans leur jeu, malgré lui ("Je ne sais même pas si vous jouez avec moi, ou si vous vous jouez de moi, ou si vous jouez entre vous." ) !
C'est une histoire d'amitié à la sauce Claudel. L'écrivain nous signe une comédie noire sur l'Amitié qui se nourrit aussi bien de vérités que de mensonges ( pas méchants) et ne peut survivre qu'avec des compromis.
J'aurais voulu voir la pièce sans l'avoir lu, car bien qu'intéressant comme texte, une fois lu et en en connaissant la dynamique narrative qui est assez simple, je n'en vois plus l'intérêt de la voir jouée. Donc je conseillerais de la voir en premier sur scène si vous en en avez l'occasion et l'envie.

"L'amitié se nourrit de compromis. Et ces compromis ne sont pas des reniements, ni des trahisons comme tu le penses. Ce sont des preuves d'amour."


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Nous sommes au soir du 10 mai 1981, à quelques heures de l'élection de François Mitterrand… Dans un appartement sur le point d'être vendu, deux amis, Denis et Martin – un comédien et un dramaturge sans beaucoup de talent – attendent un troisième homme, le futur acheteur de l'appartement qui doit signer le compromis de vente.

Il est un peu en retard, les deux amis tuent le temps, bavardent, parlent de tout, de rien, de politique, de théâtre et de mise en scène, du futur acheteur… Et de l'appartement, avec ses vices cachés qui révèlent chez le vendeur de bien vilains accommodements avec la vérité : des petits compromis, comme dans la vie, comme dans leurs vies, comme au théâtre – surtout quand on court le cachet – comme en amitié, comme en amour. Des comptes seront réglés, des rivalités mises à jour, de vieilles rancoeurs enfin avouées - sous les yeux médusés d'un acheteur transformé bien malgré lui en témoin, en arbitre, puis en exutoire et en bouc émissaire…

Avec « Compromis », sa troisième pièce de théâtre, Philippe Claudel nous offre une variation tragi-comique sur les sentiments inavoués, les petits arrangements avec la vie et avec soi-même, les compromis et les compromissions, les ambiguïtés de sentiments, les amitiés fragiles… C'est drôle, c'est enlevé, c'est bien rythmé, c'est vivant et, comme toujours avec Philippe Claudel, c'est sensible, subtil et très bien écrit. Un bon moment de lecture qui demande certainement à être prolongé au théâtre !

[Challenge MULTI-DÉFIS 2019]
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"L'amitié se nourrit de compromis. Et ces compromis ne sont pas des reniements, ni des trahisons comme tu le penses. Ce sont des preuves d'amour."

Et quel compromis !
Lorsque l'amitié se fait acerbe, nourrie de mauvaise foi, de sous-entendus odieux, de propos cinglants et de paroles assassines...Cela donne une pièce de théâtre de haute volée ! le spectateur doit en ressortir réjoui d'avoir tant ri, mal à l'aise d'avoir assisté à ce règlement de comptes malsain, étourdi d'avoir penché pour l'un puis pour l'autre mais heureux tout de même !

J'ai découvert il y a peu de temps Philippe Claudel romancier, je le découvre maintenant dramaturge. Cet auteur a décidément bien du talent !
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À quelques jours de la victoire présidentielle de François Mitterrand en 1981, Denis, comédien raté, vend son appartement. Il attend l'acheteur en présence de son ami Martin, dramaturge que personne ne joue. Entre eux, 34 ans d'amitié. Denis trouve Martin rassurant : ça pourrait aider pour le compromis. « Tu ne crois pas que, au contraire, deux hommes pour en accueillir un troisième quand il s'agit simplement de signer un compromis de vente, ça a de quoi inquiéter ? À sa place, je serais sur mes gardes. » (p. 19) En attendant l'acheteur, ou le pigeon vu l'état de l'appartement, ça parle théâtre, mises en scène, rôles perdus ou gâchés, opportunités manquées. La franchise devient brutale et chacun renvoie à l'autre ses échecs et ses défauts, d'abord avec finesse, puis de plus en plus méchamment. « Tu caches remarquablement ton intelligence. » (p. 20) Voilà qu'arrive Duval, l'acheteur un peu niais : il assiste à un règlement de compte dont il fera aussi les frais.

Brillant et jubilatoire ! Au gré d'un humour noir, acide, grinçant, le rapport de forces entre les protagonistes ne cesse de changer, l'avantage passe d'un camp à l'autre à la faveur d'un mot de trop ou d'un mot de travers. « Martin, aie un peu confiance en toi ! Tu n'es pas un génie, mais tu n'es pas sans talent. » (p. 60) le comédien et l'écrivain vident leur sac, crèvent un abcès vieux de 30 ans. Bref, on assiste à des épanchements de choses douteuses et dégoûtantes. Et c'est tout à fait réjouissant ! Et de tout cela, un conseil à retenir : quand vous êtes agacés, pensez à Mitterrand !

La pièce est créée en janvier 2019 au Théâtre des Nouveautés à Paris. Si seulement j'avais le temps de la voir... Évidemment, une nouvelle fois et comme toujours, je vous recommande de lire toute l'oeuvre de Philippe Claudel.
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La Feuille Volante n° 1349 – Mai 2019.

CompromisPhilippe Claudel – Stock.

Denis, la trentaine, comédien raté à tête patibulaire, veut vendre son vieil appartement et pour signer le compromis de vente, a demandé à son ami Martin, dramaturge sans succès, d'être présent pour rassurer l'acheteur. La conversation débute entre eux au sujet du débat Giscard-Mitterand avant les élections présidentielles de 1981 et les espoirs qu'elles suscitent, se poursuit sur eux-mêmes, sur leur métier, leurs petits travers, leurs difficultés et bien sûr leurs échecs. Avant l'arrivée de Duval, l'acquéreur, Martin passe l'appartement au peigne fin et donne son avis à Denis, sans lui faire beaucoup de cadeaux. En réalité, avant même que commence la visite des lieux, c'est à un véritable duel entre les deux « amis » auquel nous assistons, un de ces règlements de compte entre deux authentiques losers, deux « bobos » de gauche, où l'on déterre des vengeances accumulées et des haines recuites, et quand Duval arrive cela ne fait qu'empirer au point que ce dernier se demande ce qu'il est venu faire là. Quant à être rassuré, c'est autre chose ! Duval semble, au début, entrer dans ce jeu un peu bizarre et même prendre plaisir à cet étrange échange, mais cela ne dure qu'un temps et le lecteur n'est pas au bout de ses surprises  …

Ici, Phillipe Claudel abandonne la poésie et l'émotion que j'ai tant appréciées dans certains de ses différents romans mais ne se départit pas d'un certain regard critique jeté autour de lui sur la société des hommes. Dans cette sorte de mise en abyme, c'est l'amitié, même vieille, qui en prend pour son grade et l'auteur, du moins en apparences, donne un coup de grâce à ces liens qu'on prétend artificiellement indestructibles. On se dit des vérités, on s'accuse mutuellement. A cette occasion il ne manque pas de dénoncer l'hypocrisie en général qui habille beaucoup de nos actes et pendant qu'il y est, le mariage, l'amour, y passent aussi sans oublier la solitude, le mensonge, l'imaginaire, le monde des écrivains, celui de l'édition (« Beaucoup d'immenses génies ont d'ailleurs un jour renoncé à publier. Toute publication engendre d'insupportables malentendus ») et même celui du public pourtant indispensable à qui fait profession d'écrire et qu'il traite bizarrement(« Le public, de roman ou de théâtre, est généralement idiot. »). Il n'oublie personne et logiquement ce pauvre Duval, franchement déstabilisé, a droit lui aussi aux critiques. Au long de cette histoire, d'ailleurs brève mais intensément électrique, le terme « compromis », d'emblée dédié à une vente immobilière, prend un tout autre sens et on se demande si tout cela ne parle pas tout simplement du quotidien, de la vie et surtout de la politique, de celle de Mitterrand en particulier.

C'est jubilatoire , humoristique mais aussi grinçant tant les protagonistes sont changeants et il n'y a pas que ce pauvre Duval qui est malmené, le lecteur-spectateur l'est également, les romans de Claudel ont toujours un petit côté dérangeant.

D'ordinaire, je suis peu friand de la lecture de pièces de théâtre, préférant de loin les voir mises en scène. Ici, les détails notés entre les phases du dialogue donnent une petite idée du jeu des acteurs et on imagine Pierre Arditi, Michel Leeb et Stéphane Pézerat se donnant la réplique avec gourmandise. Cette pièce a été créée en Janvier 2019 au « Théâtre des Nouveautés » dans une mise en scène de Bernard Murat.


©Hervé Gautier.

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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Voyez-vous Duval, ce qui affaiblit le monde, le pourrit, ce qui finira par le tuer si nous n’y prenons garde, ce sont des propos comme les vôtres, ce sont des êtres comme vous. C’est la magnifique bêtise réactionnaire qui suinte de toutes vos phrases, de votre insupportable gentillesse, de votre dégoulinante compassion, de ce ridicule espoir qui est le vôtre que les hommes puissent être heureux ensemble par catégories, s’aimer sans se connaître, se connaître et se respecter sans s’aimer, tout simplement parce qu’ils ont la même taille, ou la même langue, ou les mêmes pratiques amoureuses. Vous rêvez d’un monde de catégories parce que les catégories vous rassurent. Vous dormez dans le classement. Vous êtes un être piteusement taxinomique, Duval. Vous vivez dans un univers de nuisibles et de non nuisibles, de blancs et de noirs, de chrétiens, de juifs, de musulmans, de bouddhistes, d’homosexuels et d’hétérosexuels. Vous avez le goût de la frontière. Vous évoluez dans un microscopique quadrillage et cela vous apaise. Vous survivez dans un espace clos.
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Tu te trompes. Tu t'aveugles. Je veux que tu restes toi-même. Justement. Que tu restes celui qui est mon ami, et dont je suis l'ami. Celui qui place ce sentiment d'amitié au-dessus de tout le reste. C'est au nom de l'amitié que je te demande de te taire. L'amitié se nourrit de compromis. Et ces compromis ne sont pas des reniements, ni des trahisons comme tu le penses. Ce sont des preuves d'amour.
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Mais non ! Seul, je l’aurais inquiété ! J’ai une tête inquiétante, on me l’a souvent dit, et d’ailleurs, plus d’une fois, ça m’a joué des tours, tu le sais bien. Çombien de rôle manqués à cause de mon physique ! Mais parents auraient pu s’améliorer : ils avaient déjà raté ma sœur, eh bien non, ils m’ont fabriqué une belle tête d’assassin.
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Tu te trompes. Tu t'aveugles. Je veux que tu restes toi-même. Justement. Que tu restes celui qui est mon ami. Celui qui place ce sentiment d'amitié au-dessus de tout le reste. C'est au nom de l'amitié que je te demande de te taire. L'amitié se nourrit de compromis. Et ces compromis ne sont pas des reniements, ni des trahisons comme tu le penses. Ce sont des preuves d'amour.
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Tu es mon meilleur ami, Martin. Je peux te l'assurer. Oh je ne suis pas parfait! Je le sais. J'ai tous les défauts du monde, en plus des miens. Et je suis comédien. C'est ainsi.
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« le rapport de Brodeck » de Philippe Claudel, c'est à lire au Livre de poche.
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