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3,66

sur 569 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Une suite de hasards m'a fait lire Philippe Claudel... dans des registres très différents.. Des "Ames grises" à ce texte particulier, en passant tout dernièrement par son avant-dernier texte, recueil facétieux , intitulé "De quelques amoureux des livres", publié par les éditions Finitude...

Ce texte me semble très distinct des autres écrits de Philippe Claudel. La mort prématurée du meilleur ami de l'écrivain provoque chez lui la nécessité de faire une pause, d'aborder une large réflexion sur l'appréhension de la mort au sein de nos quotidiens actifs ,agités ainsi que dans nos sociétés qui ont des réticences pour en parler...

Philippe Claudel part d'un voyage à travers le pays Toraja, en Indonésie, au
printemps 2012. Ainsi commence l'ouvrage:

"Sur l'île de Sulawesi vivent les Toraja. L'existence de ce peuple est obsessionnellement rythmée par la mort. Lorsque l'un deux vient à mourir, l'organisation de ses funérailles occupe des semaines, des mois, parfois des années. (...)Cela peut représenter des milliers de personnes dispersées sur l'ensemble de l'archipel indonésien, voire au-delà. Les faire voyager, les héberger, les nourrir incombe à ses proches. Il n'est pas rare que ceux-ci s'endettent durablement afin de pouvoir respecter la tradition" (p.9)

Cet écrit fait songer à une sorte de journal éclaté, bilan d'un homme au mitan de sa vie... frappé par la disparition prématurée de son producteur et meilleur ami. de très beaux passages sur l'Amitié et celle-ci , en particulier...

"La mort d'Eugène ne m'a pas seulement privé de mon meilleur et seul ami. Elle m'a aussi ôté toute possibilité de dire, d'exprimer ce qui en moi s'agite et tremble. Elle m'a également fait orphelin d'une parole que j'aimais entendre et qui me nourrissait, qui me donnait, à la façon dont opère un radar, la mesure du monde que, seul désormais, je ne parviens à prendre qu'imparfaitement. "(p. 141)


Des parenthèses sur son métier de cinéaste,sur les grandes différences entre l'écriture cinématographique et l'écriture d'un romancier...sur ses rencontres, les femmes aimées...La vie, les séparations passagères ou définitives, l'engagement amoureux, etc.


Loin d'être un texte mortifère, l'auteur rédige un récit multi-facettes, qui est avant tout une ode à la Vie, à l'amitié, à la création... mais aussi à l'amour.



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Il y a plus d'une semaine que j'ai fini mon premier roman de Philippe Claudel " L'arbre du pays Toraja ", et je n'arrivais pas à trouver mes mots, mes idées.
Pas facile de faire un billet sur un sujet comme le temps qui passe, la vieillesse et la mort.
Des Philosophes en ont parlé, des écrivains l'ont écrit bien mieux que moi.
" m'ont toujours hanté les mots de Montaigne sur le fait que philosopher c'est apprendre à mourir".
Il existe en Indonésie, au pays Toraja un peuple qui inhume les enfants en bas-âges d'une façon étrange pour nous occidentaux. ils creusent une niche dans le tronc d'un arbre, et avec le temps l'écorce se referme sur la dépouille.
De retour à Paris le narrateur découvre sur son répondeur un message de son ami Eugene lui annonçant son cancer.
De page en page on suit le cheminement du narrateur face à la maladie de son ami.
" Nous autres vivants sommes emplis par les rumeurs de nos fantômes".
" L'arbre du pays Toraja " est comme un album de souvenir, on tourne les pages, des images ressurgissent. Pendant ce temps la vie continue, notre corps suit le mouvement. le narrateur va se jeter dans les bras d'Elena pensant que la jeunesse de son amoureuse pouvait arrêter le temps.
La mort fait peur et pourtant.
" La mort, qu'est-elle ? un épouvantail. Retourne-le et tu verras; regarde, il ne mord pas".
Epictète
J'ai découvert un écrivain qui a su me parler avec sa belle écriture, merci monsieur Claudel.
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L'arbre du pays Toraja, en Indonésie qui donne son nom au titre du roman de Philippe-Claudel est une sépulture. On y dépose les corps des très jeunes enfants décédés dont on referme les trous avec des branches. le temps passe....." Au fil des ans, lentement, la chair de l'arbre se referme, gardant le corps de l'enfant dans son grand corps à lui, sous son écorce ressoudée".
Le voyage vers l'au- delà peut commencer.....
Ainsi, le héros du roman de Philippe Claudel, cinéaste, entre ses pages recèle dans sa chair lui aussi, la mort prématurée de son meilleur ami, Eugène, producteur disparu aprés un " vilain cancer".
La semaine précédant le décès d'Eugene, le metteur en scène lui avait raconté l'histoire de-Larbre-du-pays Toraja.




Profondément choqué par cette disparition, le narrateur entreprend une série de recherches sur l'appréhension de la maladie, la dégradation des corps, la jeunesse, le vivant, le remords, le temps car lui même vieillit.....il plonge en lui- même, éprouve son chagrin, rumine des interrogations, ressaisit ses souvenirs, ceux de ses amis défunts , les souvenirs blessés .....
"Toute beauté s'épanouit à l'ombre du danger dernier". " Ce n'est pas la mort qui est difficile mais le mourir". " La mort fait de nous tous des enfants". " le chaos de la mort bouleverse à chaque phase du jeu".
Le narrateur discutera de la maladie avec un médecin- une jeune femme-Elena dont le parfum le séduira, ils deviendront amants, ce qui ne sera pas facile pour lui, qui, s'il est divorcé de Florence est resté très proche d'elle : deux beaux portraits de ces deux femmes belles et sensibles .....belles au bon sens du terme...
Au coeur de ce livre magnifique à l'écriture touchante, lumineuse, profonde, sublime sur le temps qui passe, la litterature : "Combien la litterature parvient à rendre la vie plus vivante, à la réanimer, à chasser en elle, et pour un temps donné, hélas, ce qui la ronge, la mine et la détruit " p135
"Vivre en quelque sorte c'est savoir survivre et recomposer p47." "Capturer une conversation interrompue....l'amitié des mots ".
L'on côtoie Milan-Kundera/,Marcel-Proust, Mario Rigori Stern, Côté cinéma, Sautet, Leone, Sorrentino.....Côté musical The Rolling Stones, Beth Gibbons...
Cette trame poignante, ces méditations lancinantes, ce désarroi, cette force profonde qui portent l'arbre du pays Toraja



nous donnent à réfléchir intensément, expriment la force miraculeuse de cette volonté de survivre.
Le vieillissement des corps, l'adieu au monde, la création ne sont que les différents masques d'une expérience qui s'appelle La Vie , encore faudrait - il définir ce qu'est vraiment la vie.....Quel est le plus haut degré du vivant?
Un très beau texte profond dont on désirerait citer nombre de passages encore et encore.....dont on se souviendra longtemps .
Une ode pudique et lumineuse à la vie, au vivant , au survivant, à l'amitié , à l'usage de la vie et à l'amour....
Sublime! À lire absolument!
Bravo au Lorrain Philippe Claudel,! Merci à Reine qui se reconnaîtra !

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A mi-chemin entre roman et essai, ce livre riche, profondément humain, sensible, entre en résonance avec les questions existentielles que nous nous posons tous.

La trame romanesque est finalement très mince: un cinéaste cinquantenaire, à la suite de la mort de son ami et producteur, Eugène, s'interroge sur lui même et change son regard sur le monde, évolue aussi intérieurement.

Mais autour de ce petit noyau de vécu individuel, l'auteur enroule en cercles concentriques des réflexions sur des thèmes essentiels, universels : la vie et sa soeur siamoise, la mort, l'amitié, ce lien si fort et indispensable, l'amour, aux multiples facettes...

Quelques phrases m'ont séduite, car elle développent une image humaniste à laquelle j'adhère.

Beaucoup m'ont émue, car chargées de tellement de sentiments que nous partageons tous, et si justement transcrits.

Certaines m'ont transpercée, meurtrie, réveillant en moi des douleurs intimes liées à la perte d'êtres chers.

L'image de l'arbre qui enserre en ses bras les petits corps morts est magnifique, réconfortante...


Vous l'aurez compris, ce livre m'a touchée en profondeur, merci à Philippe Claudel de nous rappeler, avec toute la délicatesse qui le caractérise, que même si la mort est au coeur de la vie, l'instinct vital doit triompher en nous...toujours.
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A partir d'un rite funéraire du pays de Toraja dans les îles Sulawesi et de la perte d'un ami, Philippe Claudel nous convie dans un essai philosophique, à réfléchir sur la fragilité de la vie, à méditer sur l'amitié et la mort.
Ainsi, chez les Toraja la mort est très présente au quotidien, certaines cérémonies funéraires sont très symboliques, les corps des bébés sont déposés dans le tronc d'un arbre qui en grandissant les avale et les porte ainsi vers le ciel. La symbolique est forte, le monde vivant qui se mêle intimement au monde des morts, dans la vie nous pouvons être cet arbre pour ceux que nous avons aimé et qui ont disparu, la vie est fragile certes, mais, nous pouvons abolir les frontières entre vivants et morts. «Nous autres vivants sommes emplis par les rumeurs de nos fantômes».
Même s'il parle de la maladie et de la mort, ce livre est une célébration de la vie il apporte quelques réponses à nos interrogations, comment continuer à vivre après un deuil ? La belle image du rite des Toraja est un sacré trésor !
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Sur l'île de Sulawesi, en Indonésie, le narrateur a rencontré les Toraja. Ce peuple a des rituels funéraires très particuliers, dont un qui consiste à confier la dépouille des enfants à un arbre afin que les jeunes défunts grandissent en étant portés par la végétation. « L'existence de ce peuple est obsessionnellement rythmée par la mort. » (p. 5) La mort, hélas, le narrateur n'est pas préparé à y faire face quand son meilleur ami, Eugène, est foudroyé par un cancer. le temps passe, les proches s'éloignent ou disparaissent. le narrateur s'interroge sur l'apparition des maladies, la dégradation du corps et la jeunesse que l'on voudrait conserver. Lui-même vieillit : il a vu les enfants de ses amis grandir et son amante est bien plus jeune que lui. Comment faire face au temps qui file et aux êtres qui nous quittent ?

Ce beau roman, comme nombre de ceux de Philippe Claudel, pose des questions sur la mort, le deuil et l'existence. Quel souvenir garde-t-on de nos défunts ? Qu'est-ce qui disparaît de nous avec eux ? « Nous autres vivants sommes emplis par les rumeurs de nos fantômes. » (p. 28) À l'instar du narrateur, le lecteur entend résonner une évidence difficile à affronter : il ne faut pas laisser la mort prendre toute la place, mais il ne faut pas l'ignorer pour autant. Finalement, il faut vivre sans oublier la mort, mais sans en faire un horizon. « Quel est le plus haut degré du vivant ? Y aurait-il différents états qui nous permettraient de distinguer si l'on est plus ou moins vivant ? » (p. 60)

Le narrateur est un cinéaste qui travaille sur un scénario La fabrique intérieure. Cette fabrique, c'est celle qui produit et conserve les souvenirs, celle qui continue de faire grandir les êtres que l'on a perdus. de cette fabrique naissent aussi les films du narrateur, comme autant de manifestes de la vie. « J'ai depuis longtemps compris que nous ne faisons pas des films, mais qu'ils naissent de nous et se dessinent comme ils l'entendent, au moment qu'ils ont choisi. » (p. 8)

Le roman est traversé de grandes figures de la culture contemporaine : Beth Gibbons, Milan Kundera, Jean-Luc Godard ou Michel Piccoli. Ces êtres sont autant d'étoiles qui fileront, mais qui brillent encore intensément et qui illuminent l'existence de ceux qu'ils croisent. Cette lumière, chacun de nous la porte, et elle réchauffe ceux que nous n'oublions pas.
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Dans "l'arbre du pays Toraja", son dernier roman à la superbe couverture publié dans les prochains jours, Philippe Claudel nous offre une magistrale leçon de philosophie sur la vie, la mort, le deuil.

"Depuis quelques années, la mort m'encercle. Elle cherche à m'enclore. A s'approcher au plus près de moi. Afin de me tâter un peu. Pour me faire comprendre que je vieillis? Qu'il faut que je m'attende à elle? Que le match a commencé alors que je n'ai pas encore l'impression qu'on m'ait tiré des vestiaires?"

Dès les premières pages, Philippe Claudel nous explique le titre plutôt énigmatique au premier abord de son dernier opus et pose très clairement le sujet de ce dernier. Ce sera sombre, noir, mélancolique comme souvent avec lui.

"Près d'un village du pays Toraja, situé dans une clairière, on m'a fait voir un arbre particulier. Remarquable et majestueux, il se dresse dans la forêt à quelques centaines de mètres en contrebas des maisons. C'est une sépulture réservée aux très jeunes enfants venant à mourir au cours des premiers mois. Une cavité est sculpte à même le tronc de l'arbre. On y dépose le petit mort emmailloté d'un linceul. On ferme la tombe ligneuse par un entrelacs de branchages et de tissus. Au fil des ans, lentement, la chair de l'arbre se referme, gardant le corps de l'enfant dans son grand corps à lui, sous son écorce ressoudée. Alors peu à peu, commence le voyage qui le fait monter vers les cieux, au rythme patient de la croissance de l'arbre."

Le narrateur est un cinéaste travaillant sur un scénario de film, la fabrique intérieure. Il est confronté à la mort brutale de son meilleur ami et réalisateur, Eugène, suite à un cancer. Vieillissant lui-même, il se remémore ses souvenirs dans un récit libre dans sa forme, dans son agencement et dans son déroulé comme il le définit lui-même. Il use (et abuse si judicieusement) de métaphores autour de l'arbre du pays Toraja.

En mélangeant tous les temps de conjugaison, il évoque le passé et le présent: les deux magnifiques femmes de sa vie, le temps qui passe, les enfants qui grandissent, des êtres qui nous quittent, le chagrin, les interrogations et autres doutes... Quelques grandes figures sont invitées dans le récit: Milan Kundera, Jean Luc Godard, Michel Piccoli. Ce sont des illuminations, des étoiles qui brillent au milieu de la noirceur, mais également des réponses.

"Poursuivre sa vie quand autour de soi s'effacent les figures et les présences revient à redéfinir constamment un ordre que le chaos de la mort bouleverse à chaque phase du jeu. Vivre, en quelque sorte, c'est savoir survivre et recomposer"

L'écriture est somptueuse, très forte et très évocatrice. Les phrases sont souvent longues mais si fluides à la lecture, si chantantes et puissantes à haute voix. On retrouve avec un plaisir non dissimulé les caractéristiques du style de Philippe Claudel. C'est un vrai régal (j'ai dévoré le livre). Même si les sujets évoqués sont terriblement tristes et durs, la fin (le début du tournage de la fabrique intérieure malgré la disparition de Eugène) et la conclusion (les dernières phrases sont très émouvantes) sont un hymne à la vie, cette volonté miraculeuse de survivre.

"Il me semble désormais que je n'aurai plus d'autre âge que le sien, et qu'oubliant mes maux et mes hésitations, mes erreurs, mes blessures, je serai tout à elle, afin qu'elle puisse vivre, aimer, rire, s'éblouir et grandir jusqu'au ciel"

C'est à nouveau un grand roman que nous propose Philippe Claudel. Je l'ai particulièrement apprécié et ne peux que vous le conseiller. Je ne doute pas qu'il en sera de même pour vous.

4,5 / 5

Lien : http://alombredunoyer.com/20..
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Une merveille d'écriture on se régale. Et pourtant facile à lire. A partir de la mort de son seul ami, un homme vieillissant explore avec justesse et mots justes les thèmes de l'amour, la vie, la vieillesse, la mort et tout ceci au fil de l'eau et avec philosophie.
Très grande réussite A METTRE DE SUITE DANS VOTRE PAL
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Cinquante ans, c'est souvent l'âge auquel on est confronté à la mort. Celle de ses parents mais aussi d'amis, de collègues, emportés par l'une ou l'autre maladie.

Suite au décès de son meilleur ami, le narrateur quinquagénaire s'interroge sur la mort, la représentation qu'on en a dans notre civilisation et l'importance qu'on lui donne ou pas. Dans notre société de métaphores ou le cancer devient une longue et pénible maladie, un cancérologue, un oncologue et la mort, un monde meilleur ou le grand voyage, quelle place lui laissons-nous ? Alors que l'espérance de vie a été multipliée par trois en cent ans, nous en sommes presqu'arrivés à nous croire immortels et sommes choqués de voir la mort emporter ceux qu'on aime.
le narrateur plonge en lui-même pour relater ses expériences de la mort, tout ce dont ses voyages et ses réflexions personnelles lui ont fait prendre conscience. Il aborde des sujets sérieux de manière grave ou plus légère qu'il s'agisse du cancer, de la maladie, du corps, de l'amour après cinquante ans, de la solitude, de l'amitié... Comment vivre avec tout cela ?

« Poursuivre sa vie quand autour de soi s'effacent les figures et les présences revient à redéfinir constamment un ordre que le chaos de la mort bouleverse à chaque phase du jeu. Vivre, en quelque sorte, c'est savoir survivre et recomposer ».

L'arbre du pays Toraja qui donne le titre au roman est un tombeau où les Indonésiens enferment les enfants morts prématurément. Un peu comme ce livre où Philippe Claudel renferme le nom de ceux qui comptaient et qui sont partis. Mais l'auteur se défend d'être le narrateur. Il l'a expliqué longuement lors des deux rencontres auxquelles j'ai assisté. Il aime écrire en « je » car le plaisir du jeu c'est d'entrer dans un personnage l'espace d'un moment. Mais il s'agit bien d'une fiction.

Une fois de plus, Philippe Claudel nous offre un récit d'une grande finesse psychologique. En conteur d'exception, il parvient à rendre l'histoire passionnante tout en soignant la profondeur des analyses. « L'arbre du pays Toraja », un roman du coeur à corps.

A découvrir absolument.
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Dans ce roman philosophique très évocateur, l'auteur donne la parole, à un quinquagénaire qui, arrivé au mitan de sa vie, a peur de vieillir... Il a un beau métier : il est cinéaste et écrivain, mais il est inquiet pour l'avenir.
Sa vie va être bouleversée lorsqu'il apprend que son meilleur et unique ami a une maladie grave. Il laisse alors libre cours à ses peurs, à ses regrets et à ses pensées.
Son ami Eugène est producteur de cinéma et il aime la vie. Il a eu cinq enfants avec cinq femmes différentes, parce qu'il n'a jamais pu s'empêcher de tomber amoureux.
Sa maladie est plus grave qu'il n'y paraît, mais il va tenter de prendre ça avec légèreté et de continuer à vivre.
Comment le narrateur, pourra-t-il accepter de vieillir, d'être moins aimé , de ne pas réussir tout ce qu'il entreprend dans la vie et surtout de perdre aussi rapidement, en tout juste un an, son ami de toujours ?
"Pourquoi tombe-t-on malade", se demande-t-il ?
Qu'est-ce qu'être vivant ?" Respirer ? Etre amoureux ?
C'est qu'avant, il y a déjà eu Agathe, l'enfant mort-né qu'il a eu avec Florence, sa femme. Malgré l'amour immense qu'ils avaient l'un pour l'autre, leur couple n'a pas résisté.
Et maintenant, qu'en sera-t-il de celui qu'il forme avec sa jeune voisine Elena...
En Indonésie, il existe une île où les habitants, le peuple Toraja, perpétuent une tradition séculaire : ils enfouissent au coeur d'un tronc d'arbre les petits corps des enfants trop tôt décédés et qui n'ont pas vécu au delà de quelques mois. Ainsi, ils continuent à grandir en même temps que l'arbre...
Cette pratique est le point de départ de ce dernier roman de Philippe Claudel, un auteur que j'apprécie beaucoup qui a écrit des livres très forts et qui encore une fois, bouscule les idées reçues, ici sur la mort..et la vie.
Philippe Claudel nous offre-là une longue méditation philosophique sur la place que la mort occupe dans notre vie, ou comment sa présence modifie notre perception des choses.
Au fil du récit, le lecteur comprend qu'Eugène accompagne le narrateur, aux côtés des autres disparus et qu'ensemble, ils l'aident à accomplir son oeuvre...
Au-delà des sujets douloureux qu'il aborde, c'est un roman très positif qui parle surtout de la vie, de l'amour, de l'amitié, de l'attachement aux êtres qui nous entourent...et aussi de ce que nous sommes pour les autres et ce que les autres sont pour nous, mais aussi de que nous garderons de nos proches et qu'ils garderont de nous...
Écrit avec une belle plume, pudique, facile et même souvent légère et poétique, ce roman est lui aussi une sorte d'arbre du pays Toraja, un hommage à ceux qui ont disparu mais surtout un hymne à la vie, très différent et beaucoup moins noir que les précédents romans de l'auteur...

Lien : http://www.bulledemanou.com/..
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