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3,75

sur 273 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ma Lorraine, ma terre, mes parfums, je le sais maintenant, je les partage avec d'autres et notamment Philippe Claudel.
J'ai achevé la lecture de cet ouvrage depuis quelques mois déjà mais j'ai attendu pour voir ce qui allait se déposer dans ma mémoire, je ne suis pas déçue.
Hugo le disait, la mémoire olfactive est la plus fidèle de toutes. Quand un parfum est entré dans votre narine et surtout s'il est accompagné d'une charge affective importante, il reste à jamais gravé dans votre tête.
Philippe Claudel égrène les parfums comme un canevas de souvenirs et nous livre un portrait intime très émouvant.
Il parlera encore plus à ceux qui dans l'enfance ont humé dans la cave les parfums de mirabelle. le parfum de ces petites prunes dorées est si puissant qu'il hante encore les lieux alors que nous n'en stockions plus depuis des années!
Il résonnera dans le coeur de ceux qui se souviennent avoir humé les vêtements de l'être cher, trop tôt disparu en cherchant des mois après le parfum et la douce chaleur de son corps.
Le parfum ne rime heureusement pas qu'avec la mélancolie et la recherche d'un paradis perdu: il peut être renaissance du désir,de la sexualité et de la vie.
Les odeurs nous renvoient à tout, à la vie, au plaisir et à la mort.
Merci à Philippe Claudel qui nous donne preuve en est que les hommes ne sont pas que des visuels, ils sont comme les femmes doués d'une grande sensualité!
Un livre que j'aurai plaisir à revisiter!
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C'est un véritable coup de coeur que j'ai eu tout récemment pour l'écriture si particulière de Philippe Claudel en découvrant son roman Les Âmes Grises. C'est donc avec un plaisir non dissimulé que je me suis plongé dans son Parfums.

L'auteur nous livre ici des petits instantanés du passé, couchés sur le papier comme pour mieux les graver à tout jamais. Ces courts textes sont comme un hymne à la mémoire, une célébration intime de petits riens. Qu'y a-t-il de plus doux que de se replonger dans ses pensées et de se laisser emporter par les parfums rassurants du passé ?

Non, ce n'était pas mieux avant mais cet avant porte en lui la patine du temps. le temps qui adoucit et embellie les souvenirs. le temps qui atténue le plus souvent la douleur.

Parfums fleure bon la nostalgie des petits instants d'antan, de leurs souvenirs aux effluves multiples et pluriels. Humer le parfum d'une femme, de son cou, de son sexe, respirer l'odeur d'une pièce humide, d'un vêtement oublié ou s'enivrer des arômes d'épices d'Orient et replonger dans l'avant.

Voir ressurgir des images qu'on croyait oubliées, retrouver nos regrettés disparus, c'est à tout ça et bien plus encore que nous convie l'auteur. Parfums d'autrefois aux délicates saveurs de l'enfance, parfums de vies, parfums de la vie, parfums du passé, parfums d'éternité... Essences et réminiscences…

Pour finir, je ne résiste pas au plaisir de vous faire partager ce passage qui évoque si subtilement le munster, fromage généreux en odeur s'il en est : « le respirer le condamne, le gouter l'amnistie. Derrière ses allures de Quasimodo, de vilain canard ou de galeux, c'est un Prince qui pour apparaitre attend qu'on veuille bien l'apprécier. On se trompe si souvent sur les fromages ou sur les êtres. » Que dire de plus après ça ?

Ouvrez ce livre, caressez-en les mots du regard, humez-les et délectez-vous de ces soixante-trois savoureuses petites madeleines.



Lien : http://bouquins-de-poches-en..
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Ce ne sont pas des nouvelles, plutôt des textes très courts dédiés à l'odorat, aux souvenirs liés aux parfums, quels qu'ils soient : acacia, cannelle, chou, draps frais, église, maison d'enfance, pissotières, sexe féminin, torréfaction, vieillesse... Philippe Claudel nous fait voyager dans ses souvenirs les plus intimes grâce à ces petits textes élégants, ciselés, rédigés de main de maître. Ces textes sont des petits bijoux, des friandises. Cependant, j'ai un faible pour les romans de l'auteur où il s'exprime plus amplement sans être contraint par la longueur du récit. Ainsi, aucun texte de Philippe Claudel, n'a pu égaler jusqu'à présent mes lectures de "Les âmes grises" ou "Le café de l'Excelsior", question de goût, de sensibilité de lectrice... Mais Philippe Claudel reste pour moi Un Maître, un immense auteur contemporain.
Lien : http://araucaria20six.fr/
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Philippe Claudel nous entraîne dans le long labyrinthe de sa mémoire en déroulant un long ruban parfumé. A travers soixante-trois textes ciselés, classés par ordre alphabétique, il restitue les senteurs de son enfance dans sa ville natale, Dombasle près de Nancy.

L'après-rasage de son père, l'odeur du lard frit, la piscine, les pissotières, les églises, le sexe des femmes, la crème solaire, la terre, l'alambic, ces courts textes ressemblent à un tableau impressionniste odorant, l'imagination galope en les découvrant, les odeurs de notre propre vie viennent nous chatouiller les narines.
J'avais déjà aimé «Les âmes grises », « le rapport de Brodeck », « La petite fille de Monsieur Linh » et « Parfums » permet de connaitre Philippe Claudel de manière plus intime. Ces textes sont crus, sensuels mais jamais impudiques.

Un joli bouquet de mots aux délicieuses sensations….
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Un livre qui ressemble dans sa conception à celui de Delerm et ses plaisirs minuscules. Dans Parfums Philippe Claudel effeuille l'alphabet et décline chaque lettre en une pétale odorante, qui diffuse les tendres senteurs de l'enfance, de mélancoliques effluves du passé et les remugles de la vie.
L'écriture est belle, légère comme les robes des filles levées par les souffles chauds de l'été, elle est riche de mots souvent oubliés, mais glisse dans le gosier littéraire en rafraîchissant la mémoire.
Cette lecture a été un beau moment de poésie, à flâner entre des arômes de souvenirs ou de tableaux familiaux. Les quelques heures à humer la nostalgie de l'auteur m'ont donné très envie de découvrir le reste de son oeuvre...
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"Parfums", édité au Livre de Poche depuis mars n'est à proprement parler pas vraiment un roman, mais plutôt un recueil de très courtes nouvelles autobiographiques dans lesquelles Claudel, pas très éloigné de la démarche d'un autre romancier français prénommé Philippe (Delerm) nous livre de petites chroniques toutes liées aux différentes odeurs de son existence.

Les réminissences du parfum d'autrefois (les odeurs d'une mobylette, d'une pièce humide, d'un vêtement oublié, d'un fromage particulièrement incommodant) reviennent à l'esprit de l'auteur comme des fragments de son existence, afin qu'il se rappelle des moments pas toujours agréables mais toujours précieux de sa vie passée. Et pour moi qui ai pratiquement perdu tout odorat au fil des années, cette démarche de Claudel m'a ému plus de raison, malgré (grâce à?) la modestie de son propos.

Ces souvenirs sont certes parfois minimalistes, mais parviennent souvent, grâce à cette simplicité, à toucher à l'universalité. Ainsi, ces odeurs de gymnase de l'école, lieu où l'auteur découvre ses premiers émois à l'égard des filles, ce lieu permettant aux corps de se dévoiler et aux coeurs de s'embraser.

Les odeurs personnelles de Claudel sont donc à leur façon également les nôtres, faisant également partie de nous, intégralement ou non.

Comme chez Philippe Delerm, Claudel possède cet immense talent de scruter ce qui pourrait paraitre anecdotique, de célébrer ces petits riens qui sont en fait un hymne à la vie qui passe, avec quand même un poil de mélancolie et de nostalgie sur ce temps qui passe et qu'on a tant de mal à retenir .

Mais justement pour les immortaliser ces courts instantanés du passé, quoi de plus émouvant et de plus efficace que de les coucher sur le papier? C'est à quoi s'échine Claudel, aidé par cette plume à la fois simple et poétique, en faisant montre de son merveilleux talent de conteur qui lui permet d'enchanter le quotidien et de faire un sort au temps qui emporte tout avec lui.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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On rentre dans chaque chapitre par une odeur mais en laissant son esprit divaguer on découvre vite des sensations et des souvenirs. Philippe Claudel a des souvenirs lorrains ... mais on partage souvent les mêmes à des centaines de kilomètres de là.
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Sentir à nouveau les effluves de l'enfance, de l'adolescence, de nos premiers pas dans le monde des adultes, les bousculer un peu pour qu'apparaissent enfin l'image souhaitée, celle qui revient aisément à l'esprit parce qu'elle nous rappelle un instant précieux ; doux, violent, cocasse, triste, déconcertant, insouciant, amer, tendre, fantastique, honteux, douloureux, angoissant... Chaque image est la pièce d'un puzzle qui s'encastre dans d'autres mettant en lumière une scène marquante, un paysage, une sensation, un parent, un ami, un voisin, une étape, un apprentissage...
Certains parfums ne s'oublient pas, comme s'ils étaient inscrits en nous, comme s'ils constituaient en une multitude de fragments un pan de notre personnalité. Philippe Claudel dresse ainsi dans ce recueil l'inventaire alphabétique des parfums qui l'ont accompagné, qui l'ont construit durant les premières années passées auprès de sa famille du côté de la Lorraine, région chère à son coeur et à son corps, là où se trouvent ses racines.
Evocations de moments lointains et pourtant si proches affectivement, traversées par des odeurs qu'il met en mots avec sincérité, authenticité et poésie. Les images révélées par les parfums défilent alors devant les yeux du lecteur tel un film tourné en « Super huit ».
Emanations corporelles, végétales, animales, odeurs de renfermé, de cave, de vieillesse, de mort, effluves exotiques venant de contrées lointaines, manifestations olfactives de la nature, liées aux saisons, le parfum de la crème solaire, du cigare, des draps frais, des pissotières, des ombellifères, du foin, de l'église, du Munster, de l'éther, du goudron... qu'il soit familier ou extraordinaire, agréable ou détestable, il surgit incontrôlable, du plus profonde de la mémoire.
En filigrane, Claudel évoque le temps qui passe, la mort des êtres aimés, une époque révolue, d'autres mentalités. Ses mots sont une ouverture sur le passé, pour qu'il ne s'efface pas, pour le préserver. En partageant ses souvenirs, ceux du lecteurs s'enchevêtrent aux siens dans une sorte d'universalité.
Lien : http://lesmotsdelafin.wordpr..
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Il est désormais établi que la mémoire des parfums est d'une grande fiabilité. Ainsi, il suffit d'une odeur pour remonter à la surface de notre conscience des moments vécus dans notre plus tendre enfance avec une acuité parfaite !
C'est le fil conducteur de Philippe Claudel dans ce délicieux petit livre où il exhume les uns après les autres les souvenirs évoqués par une odeur particulière. Les parfums y sont parfois capiteux, élégants ou soyeux. A d'autres moments, ils se montrent nauséabonds, repoussants. Agréables ou pas, ces parfums amènent toujours des évocations d'une grande sensibilité, des moments de vie intenses voire fondateurs.
La plume de Philippe Claudel flotte dans un univers olfactif fait de poésie et de vérité. On recueille ses évocations comme autant de bijoux délicatement ciselés par un orfèvre de l'écriture. On se plait à reconnaître des parfums qui nous ont nous-mêmes, à un moment donné, touchés au plus profond de notre être. Chaque évocation est comme un bonbon que l'on déguste avec bonheur, alors même que le goût de certains est plus amer que sucré…
De mon point de vue, Philippe Claudel signe un ouvrage d'une grande valeur littéraire. Il conforte la grande estime que je porte à toute son oeuvre. Sa grande force, outre son style brillant, est de savoir parler à son lecteur et faire de celui-ci l'intime témoin de ses écrits romanesques ou autobiographiques.

Michelangelo 2014

Lien : http://jaimelireetecrire.ove..
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Un livre à picorer, où chaque souvenir fait appel à notre sens olfactif.Une errance dans l'enfance ,l'adolescence un voyage où chacun peut se retrouver,libre cours à nos souvenirs .Pour moi,ce fut entre autres ,"la sauce tomate"l'art de la stérilisation avec les légumes du jardin,les bocaux "le parfait" qui trônent encore sur les étagères de ma cave,mais les enfants ont grandi et quitté le nid....
A lire en écoutant du Claude Debussy et le temps n'existe plus.⭐⭐⭐⭐
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