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Stanislas Fumet (Préfacier, etc.)Jacques Petit (Éditeur scientifique)
EAN : 9782070101436
1328 pages
Gallimard (01/09/1957)
4.07/5   7 notes
Résumé :
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
"Critiquer" la poésie de Claudel, même pour en dire du bien, demande une audace que je n'ai pas. de l'extérieur pourrais-je dire, je rappellerai que dans notre univers culturel Claudel a une réputation exécrable : la plupart d'entre nous connaît mieux sa soeur Camille et ses malheurs (où il paraît qu'il a eu une part) que lui, et la mauvaise presse du catholicisme dans les cercles cultivés le dessert beaucoup, d'autant qu'il a proclamé son appartenance à la religion romaine avec une gourmandise de la provocation qui agace aujourd'hui. On ne tolère et on n'aime que les provocateurs de son camp, pas ceux d'en face.

Tout ceci fait obstacle à la lecture d'un des plus grands poètes, ou peut-être, du plus grand, en notre langue au XX°s. Que l'on ouvre "Connaissance de l'Est", ou encore son bréviaire, ou sa version des Psaumes, l'évidence éclate partout. Sans lui, on ne comprend même pas ce qu'est la poésie, la jouissance profonde du langage, l'invocation au monde sensible, la belle forme de la pensée. Donc, sautons par-dessus nos préjugés et lisons-le.
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Citations et extraits (35) Voir plus Ajouter une citation
POÉSIES DIVERSES

ŒILLETS


QUARANTAINES, giroflées,
Les œillets, les œillets surtout !
Phlox, pétunias, fumées,
Puissant encens du mois d'août !

Œillets surtout, pointes et poivre
Des jardins de la canicule,
Efforts à travers le cadavre
De l'esprit qui pointe et qui brûle !

Chaleur humaine de la chair,
Bouffée de braise et d'incendie,
Promenade payée cher
Dans la fournaise de midi !

Œillets !... Adieu, la compagnie !
Le grain de poivre est éteint !
C'est comme quelqu'un de parti
Dont sombre le pas lointain.

Alors que me voulez-vous ?
Et pourquoi quand je me réveille
Ceci dans le noir et le trou
Qui dégage du soleil ?

Souvenir, présence, élixir,
Tout à la fois, qu'est ceci
Pour dire ce qu'il veut dire
Qui profite de la nuit ?

Après tant d'orage et de bruit
Remontante vers le seuil
C'est l'âme enfin qui a compris
Et qui parle toute seule !

Tous les sens aux aguets, j'attends,
Je remémore et respire
Le noir œillet intermittent,
Sentinelle du désir !
[10 août 1935]

p.905-906
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POÉSIES DIVERSES/PAYSAGE DE MAI
LE CHANT DU COUCOU

D'après une chanson anglaise du XIIIe siècle :
Summer is incumen in


IL est venu l’été si doux !
Chante, coucou !
Quelqu’un m’appelle, « m’aimez-vous ? »
La forêt m’a sauté au cou.
Chante, coucou !

L’agneau bêle après sa maman
La tourtre fait roucoucou !
Le canard son petit cancan
Chante coucou !

Cou cou ! cou cou ! là-bas ! là-bas ! Chante chante coucou !
Comme il fait bon ! comme il fait doux !
Chante coucou cou ! chante coucou !
Chante coucou ! chante coucou ….cou !

[6 mai 1936]
p.901
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AUTRES POËMES D'APRES LE CHINOIS
IL FAIT BEAU


IL fait beau, pourquoi écrire ?
Regarde l'été mûrir

Laisse le ruisseau courir
Laisse l'eau se taire et sourire

L'arbre s'agite en tous sens
Comme un poëte qui pense

D'un doigt qui hésite et balance
Il commence et recommence

Toi, pourquoi te tracasser ?
Laisse l'ombre à ta place tracer

Un signe vague et somnolent
Sur la feuille de papier blanc

Je propose, elle rature
— C'est ça, la littérature !

TCHANG TSI.

p.950
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 LE SOMMEIL DANS LE CHAGRIN


         IL faut dormir
          Tout dort
        Il faut souffrir
          La mort.
    Il faut souffrir la mort
      Le jour est mort
          Dors
       Le ciel en or
Dort dort dort dort dort dort dort !

        Plus une plainte !
         Plus un souffle
        Plus une crainte
         Que m'étouffe
            Le port
           Dors dors
        — Le port d'or
          Dors dors

          Plus rien
         Mal et bien
        Tout est bien
          Je viens
          je dors
       Tout est mort
          Je dors
       Tout est mort
          Je dors
       Tout est mort
          Je dors
       Tout est mort
          Je dors
                     [1905]

p.431
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POÈMES RETROUVÉS
COMPLAINTE DU SOMMEIL


VIVE le roi Sommeil
Vive le roi Mouton !
Il a sur les oreilles
Un bonnet de coton.
Il boit à la bouteille
Le sirop de Pluton.
Il sombre, il appareille
Sans bateau ni bâton
Sans guide et sans conseil,
Compagne ou compagnon,
Vers un pays pareil
Sans rime et sans raison
A cet étrange miel,
Élixir et poison,
Qu'un sombre mire mêle
Aux eaux de l'Archéron.
Le flot perpétuel
Qui baigne ce canton,
Il n'y met pas la seille,
Il y met le menton.
Il écoute la vieille
Qui lui sert de Gothon
Lui branler sur la vielle
Un air de rigodon.
Tantôt c'est une abeille,
Tantôt un mirliton,
Tantôt la ritournelle
Du cornet à piston,
Tantôt la Pastourelle
Et tantôt « Pantalon ».
Ce refrain maternel
Est-ce qu'il cessera ? non !
Je te vends ma corbeille
Contre ton corbillon !
Mais enfin la corneille
Lasse du tourbillon
Du chantre solennel
A pris le contre-ton.
Je m'élance, m'éveille,
Et me trouve à tâtons,
Je me désengroseille
A longs coups de talon !
Ah voici le soleil !
Que le soleil est bon !
[6 octobre 1943]

p.994-995
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Videos de Paul Claudel (167) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Paul Claudel
https://www.laprocure.com/product/1525906/chevaillier-louis-les-jeux-olympiques-de-litterature-paris-1924
Les Jeux olympiques de littérature Louis Chevaillier Éditions Grasset
« Certains d'entre vous apprendrez que dans les années 1912 à 1948, il y avait aux Jeux olympiques des épreuves d'art et de littérature. C'était Pierre de Coubertin qui tenait beaucoup à ces épreuves et on y avait comme jury, à l'époque, des gens comme Paul Claudel, Jean Giraudoux, Paul Valéry et Edith Wharton. Il y avait aussi des prix Nobel, Selma Lagerlof, Maeterlinck (...). C'était ça à l'époque. C'était ça les années 20. Et c'est raconté dans ce livre qui est vraiment érudit, brillant et un vrai plaisir de lecture que je vous recommande. » Marie-Joseph, libraire à La Procure de Paris
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