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Critique de 5Arabella


Cette pièce a été écrite et créée en 1913 ; Claudel l'a conçue pour la scène avant tout. Darius Mihaud va contribuer à la pièce en composant une musique de scène à la demande de l'auteur.

L'oeuvre est très différente des précédentes pièces de Claudel. Il s'agissait pour lui d'écrire un drame satyrique, cette quatrième pièce qui accompagnait les trois tragédies proposées par les auteurs grecs au cours des Dionysies. Claudel est en pleine traduction de l'Orestie d'Eschyle, du drame satyrique qui complétait la trilogie, il ne restait qu'un titre, Protée . L'auteur de l'Annonce faite à Marie va l'imaginer. Ce n'est pas une tentative de récréer une oeuvre antique, plutôt une sorte de farce facétieuse et au second degré, sans doute plus proche dans l'esprit des opérettes d'Offenbach à sujet mythologique que d'une imitation de l'antique.

Nous somme à Naxos, régit par Protée, dieu mineur qui a la capacité de se transformer à volonté. Il retient à son service, une nymphe, Brindosier et une troupe de satyres, tout ce petit monde n'a qu'une seule envie : s'enfuir de l'île. Voilà qu'un bateau est en vue, il s'agit de Ménélas ramenant Hélène à l'issue de la guerre de Troie. Brindosier va tenter de le persuader de l'amener, elle et les satyres, et lui explique en échange comment vaincre Protée et récupérer les objets nécessaires aux réparations des bateaux grecs. Mais Ménélas n'est pas le premier à promettre et à ne pas tenir ses promesses : Brindosier persuade donc Protée de pourvoir Ménélas de lunettes magiques, qui lui feront voir la nymphe avec l'apparence d'Hélène, et on racontera à Ménélas, que l'Hélène qu'il ramène de Troie n'était qu'une image trompeuse forgée par les dieux, pendant que sa véritable épouse, sage et amoureuse, l'attendait à Naxos. Brindosier et les satyres y gagneront leur liberté, et Protée la belle Hélène. Cela marche jusqu'à un certain point, le dénouement déjoue quelque peu les espérances du dieu…

Il est assez surprenant de voir Claudel écrire une pièce si loufoque, et tellement différente du reste de son oeuvre. Il paraît qu'il avait en réalité beaucoup d'humour, ce qui est difficile à imaginer au vue de la plus grand partie de sa production. C'est certes mineur, mais il est intéressant de découvrir une autre facette, plus inattendue, du grand dramaturge.
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