Toute guerre accepte la faiblesse humaine et essaye de l’exploiter
La guerre est une manifestation des relations humaines
La guerre est une violence en action, et son usage n'est limité par rien ; chacun des adversaires impose à l'autre sa loi, d'où découle une interaction qui ne peut manquer, conformément à l'essence du sujet, de mener aux extrêmes.
Le concept de guerre n'apparaît pas proprement avec l'attaque, car celle-ci n'a pas tant pour objectif absolu le combat que la prise de possession de quelque chose. Ce concept apparaît d'abord avec la défense, car celle-ci a pour objectif direct le combat, parer et combattre n'étant évidemment qu'une seule et même chose. (p. 424)
La décision par les armes représente pour toute opération de guerre, grande et petite, ce que le paiement en espèces représente dans les transactions financières. Si vagues que soient ces rapports, le règlement ne saurait faire totalement défaut, même s'il est rare.
Il est donc naturel que celui qui met le premier en action le concept de guerre et qui conçoit l'idée de deux partis opposés, soit aussi le premier à dicter ses lois à la guerre, et qu'il soit le défenseur.
Rien d'autre ne peut espérer contrecarrer cette mollesse du tempérament, cette inclination aux sentiments confortables, qui abaissent un peuple quand l'aisance augmente et quand l'activité commerciale s'accroît.
Ce n'est que quand le caractère national et l'habitude de la guerre se soutiennent mutuellement dans une interaction constante, qu'un peuple peut espérer tenir une position solide dans le monde politique.
De ce point de vue, une suspension de l'acte militaire au sens strict est donc en contradiction avec la nature de la guerre. (...) de toute évidence l'arrêt et l'inaction constituent l'état fondamental de l'armée en guerre tandis que l'action est une exception.
La plupart des innovations dans l’art de la guerre sont dues aux nouvelles conditions sociales et non aux inventions et aux nouvelles tendances d’esprit.
En guerre, tout ce qu’on ne fait pas en pleine connaissance de cause, avec une détermination totale, est voué à l’échec ; (…) Par manque d’assurance le général et donc son armée ne vivent que dans l’angoisse et les sombres pressentiments, qui en conséquence ne tardent pas à se vérifier.