Je n'ai pas d'argent. Ma richesse, c'est ma vie. Je ne veux pas la perdre.
La mer, on l'aime pour ce qu'il y a au bout. Le reste, c'est des trucs pour les poètes...
Les grands échassiers pataugent. Ils font des efforts désespérés pour se déprendre de cette boue fétide qui leur brûle les pattes. Lorsque, épuisés par tant de mouvements, ils versent sur le côté et qu'une de leurs longues ailes touche le lit gluant, c'en est fait à tout jamais de leurs espoirs de ciel limpide.
La terre découvre soudain qu'elle est une planète menacée par ses propres déjections. Elle sécrète des montagnes énormes d'ordures qui menacent son équilibre et sa santé. Les liquides et les gaz qui s'en dégagent mettent en péril la vie de sa flore et de sa faune. L'humanité se trouve soudain face à ce qu'elle rejette. des monceaux de détritus dont personne ne veut plus. (p.198)
-Evariste,on va tous crever.
-Tous les marins peuvent crever en mer.
-Ta gueule!Tu sais de quoi je parle.C'est toi qui m'as embarqué dans cette putain de galère.Laisser ma peau dans un naufrage,sûr et certain que ça me ferait pas jouir ,mais j'l'ai accepté depuis mon premier embarquement.Crever empoisonné,brûlé ,pourri jusqu'à l'os parce qu'un fumier s'emplit les fouilles de dollars ,j'peux pas ...
Qui connaît à bord du cargo "Gabbiano" la nature exacte du chargement ?
Qui a mesuré le danger de ces fûts hautement toxiques qui transforment le navire en poubelle flottante ?
Jusqu'au jour ou l'un des tonneaux éclate, ou la puanteur monte de la cale, ou un mal sans recours attaque l'équipage.
Et bien entendu, l'armateur a disparu, il a vendu en douce l'entreprise.
Aucun port ne veut plus donner abri au bateau pestiféré.
Abandonnés à leur sort, les marins vont s'obstiner à lutter jusqu'au bout.
Bernard Clavel, l'homme du Jura qui naviguait déjà dans son enfance dans les branches d'un chêne et que la mer ne cessait de fasciner, nous embarque dans un récit au suspense insoutenable.
Un récit qui pourrait être fantastique si l'actualité ne lui donnait hélas ! une forme d'urgence tragique.
(quatrième de couverture de l'édition parue à "J'ai Lu" en 1997)
La mer, on l'aime pour ce qu'il y a au bout. Le reste, c'est des trucs pour les poètes...
La terre découvre soudain qu'elle est une planète menacée par ses propres déjections. Elle sécrète des montagnes énormes d'ordures qui menacent son équilibre et sa santé. Les liquides et les gaz qui s'en dégagent mettent en péril la vie de sa flore et de sa faune. L'humanité se trouve soudain face à ce qu'elle rejette. des monceaux de détritus dont personne ne veut plus.
La terre découvre soudain qu'elle est une planète menacée par ses propres déjections. Elle secrète des montagnes énormes d'ordures qui menacent son équilibre et sa santé. Les liquides et les gaz qui s"en dégagent mettent en péril la vie de sa flore et de sa faune. L'humanité se trouve soudain face à ce qu'elle rejette. Des monceaux de détritus dont personne ne veut.
Je n'ai pas d'argent. Ma richesse, c'est ma vie. Je ne veux pas la perdre.