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Wouch ! La claque dans l'aïeule, aller et retour !

Que j'ai craqué aux maintes sollicitations d'un site que je ne nommerai pas qui me conseillait ce livre à chaque ouverture me sera donc pardonné... J'ai d'abord craqué sur la couverture. Vert rappelant les toits de cuivre oxydé de la ville de Québec, rebrodé d'une typographie magnifique de cette couleur (Cuivre) paraissant en relief, très travaillée, elle est magnifique.

Le sujet en plus. Policier steampunk, rien que cela c'était suffisant à me faire craquer. Et pour finir la note ici, qui, si je ne m'y fie pas toujours, a pour le moins éveillé ma curiosité.

Mon craquage était donc triplement motivé. Quadruplement, puisque j'ai vraiment adoré.

Hors les très nombreuses références livresques largement discutées dans la postface et sur lesquelles je ne reviendrai pas, ce qui m'a le plus amusée, plu, frappé, c'est que Ragon, le policier, est un amalgame savant entre Poirot et Holmes, avec une touche de Rouletabille (ne serait-ce que dans le feuillet de la chambre close)(et même si Ragon n'aime pas les journalistes, lol).
Son obésité grandissante au fil des enquêtes et du temps a un sens, qu'on ne découvrira qu'à la fin.

Tout est si finement tissé et intriqué dans ces histoires qu'on ne peut qu'être soufflé par l'énorme travail que cela représente, ainsi que par la facilité de lecture pour tout le monde et n'importe qui. Il n'est pas donné à tous les auteurs de savoir partager une connaissance encyclopédique avec autant de talent, d'humilité et de facilité, c'est juste, bah, waow, quoi...

J'ai pris tout mon temps pour lire ce livre parce que chaque page est un pur bonheur, une glissade lente et savoureuse dans un monde où le fantastique est si bien amené qu'il en paraît naturel, on s'y croirait presque. le steampunk de l'affaire n'est pas non plus omniprésent, ni ostentatoire, c'est subtil, éthéré si j'ose dire, (mouahaha !).

Et la fin, ah mais cette fin, mais quelle fin, le fin du fin de la fin, révélation qui fait "Sbam", type coup de tonnerre et à laquelle je ne m'attendais pas du tout, mais alors, j'en étais à des lieux !

Bref, Je m'en vais aller étudier d'un peu plus près les autres écrits de cet excellentissime auteur français que je ne connaissais pas !
Fabien Clavel, c'est du très bon, lisez-en !

Relu en Janvier 2018. C'est toujours aussi bon. Par contre je n'ai pas pris le temps d'étudier les autres écrits de M. Clavel, et c'est bien dommage...
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Avouons-le, lire du Fabien Clavel était déjà un plaisir renouvelé avant d'attaquer Feuillets de cuivre ; lire du steampunk est un exercice (quand c'est bien écrit, bien sûr) tout aussi agréable. Mais comme vous allez le voir, la préface d'Étienne Barillier, la postface d'Isabelle Perier et l'érudition de l'auteur, notamment sur le romantisme français du XIXe siècle me confirment dans ma demande sans cesse renouvelée de vouloir lire toujours plus de « steampunk romantique », de steampunk « à la française », en somme lire du steampunk qui évolue sans rester vissé sur ses poncifs.


Disons le tout de suite, la lecture de ce véritable roman à énigmes se clôt sur une postface d'une telle qualité qu'Isabelle Perier nous donne quasiment toutes les clés imaginables pour comprendre l'écriture de Fabien Clavel, c'en est même presque frustrant pour écrire une critique, mais dame tant pis ! Dans Feuillets de cuivre, les habitués de l'auteur pourront déjà commencer par voir un premier rapprochement avec une de ses oeuvres de jeunesse, Requiem pour elfe noir. Sous le pseudonyme du hongrois John Gregan, Fabien Clavel y narrait les sombres aventures d'un enquêteur elfe dans un monde fantastique et décalé des attentes du héros : le brusque réveil à la réalité, l'enquête dans le « crade » de la vie, l'aspect « en marge des choses » du personnage principal, il y a un peu de tout cela dans les débuts de l'inspecteur Ragon. Celui-ci est dès le départ campé d'une façon aussi simple que remarquable : son passé le ronge, avec l'amour qui semble le fuir, la passion incommensurable qu'il porte aux livres le soutient dans tous les aspects de sa vie et enfin son poids (impossible de parler d'un simple embonpoint), qui en fait tout bonnement un obèse au sens strict du terme, l'identifie ostensiblement aux yeux de ses contemporains.

Fabien Clavel n'a pas un style ; il a du style. Dans Feuillets de cuivre, il se fond progressivement et alternativement dans quantité de styles très différents les uns des autres, de Jules Verne à Victor Hugo, en passant par Guy de Maupassant et Émile Zola. L'avantage de lire du Fabien Clavel, c'est qu'il y a forcément du divertissement, oui, bien sûr : on peut y voir une lecture de divertissement, et heureusement. Mais il y a tellement d'autres niveaux de lecture qu'on ne peut le résumer ainsi. Nous trouvons ici bon nombre d'allusions à quantité d'universitaires (notamment des spécialistes antiques), de chercheurs, de linguistes et autres écrivains, tous parfaitement reconnus : les latinistes croiseront du Gaffiot, les germanistes du Zehnacker, les hellénistes du Bailly, j'en pense et des meilleurs. Au milieu de ce foisonnement, un bon exemple est le dénommé Carcopino. Nommé comme une référence, certes pas d'un très bon goût, au sein d'une foule de grands auteurs francophones du XIXe siècle, il apparaît bien vite comme l'imposteur qui confirme l'érudition de Fabien Clavel, qui mène peu à peu son lecteur, et de la façon la plus subtile possible, vers une uchronie intelligente. L'uchronie de Feuillets de cuivre ne varie que légèrement à partir de l'année 1870 et nous retrouvons au bon d'un moment un des Présidents de la République française avec un patronyme rappelant étrangement celui d'un journaliste de fiction prompt à gravir les échelons « maupassanites » de la société.

Là où nous ne pouvons jamais dire que ce roman est simple, c'est du côté de sa structure ; là, l'auteur a dû passer plus d'une nuit blanche avant de bien s'accorder sur les différentes intrigues, sur tous les indices liés aux enquêtes et surtout sur la chronologie à respecter. La structure du roman peut être facilement. D'abord, une première partie qui pourra surprendre le lecteur qui s'attendait à un roman à la structure disons classique : ici, pas de point de départ, d'élément déclencheur, non, nous suivons plutôt des petites enquêtes savoureuses, particulières à plus d'un terme et qui pourraient toutes constituées des nouvelles indépendantes. L'idée du feuilleton, de la série à concept se pose tranquillement dans l'esprit du lecteur et les allusions aux feuilletons qui paraissent à cette époque-là dans les journaux sous forme d'épisodes ne sont pas là pour rien. Mais voilà, Feuillets de cuivre est divisé en deux grandes parties et, là non plus, ce n'est pas gratuit. La première partie enchaîne les petites enquêtes, la deuxième va tout redétricoter le peu que nous croyions alors savoir sur la vie de l'inspecteur Ragon. de ce point de vue-là, les allusions aux séries télévisées actuelles et à leur mode opératoire (du « procédural » avec l'affaire de la semaine, puis l'adversaire récurrent qui nous tient toute une saison, etc.) sont nombreuses, et à n'en pas douter, les fans, par exemple, de la série Sherlock s'y retrouveront à bon compte.

Arrivé à ce niveau-là, pouvons-nous bien dire que Feuillets de cuivre est un roman steampunk ? Assurément oui. Bien sûr, des engrenages traînent de-ci de-là, avec une insistance notable sur l'utilisation du cuivre à tous les niveaux, mais comme le rappelle Étienne Barillier dans une préface bien costaude, ce n'est pas là que réside l'esprit du steampunk. Certes, l'utilisation à outrance de la machine à vapeur fait venir « le futur plus tôt que prévu », selon la formule consacrée, mais le steampunk ce n'est heureusement pas qu'une esthétique : non seulement c'est aussi une habitude prise du méta-texte, c'est-à-dire multipliant les références à d'autres écrits (petites jouissances littéraires de lire des pastiches de Victor Hugo et consorts, mais aussi de voir s'immiscer dans le récit des allusions à la poursuite du Satyricon et à l'histoire de la Hongrie médiévale… déjà abordés dans d'autres oeuvres de l'auteur), narration qui mêle réalité et fiction d'une manière plus ou moins inextricable. Toutefois, cela est surtout une façon d'interroger les marges d'une société, de creuser ce qui peut venir troubler l'ordre social un peu trop bien établi.


En conclusion, Fabien Clavel a tissé ses Feuillets de cuivre comme une incitation constante à tout découvrir au sein de la littérature qu'il parcourt, mais aussi comme une incitation constante à tout lire de sa vaste bibliographie qu'il tente depuis bien longtemps d'unifier, ou au moins d'harmoniser. En somme, il pose une interrogation simple au lecteur attentif : « oseras-tu, seras-tu capable de me suivre ? ». La réponse tient en deux mots : nous arrivons !

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Steampunk, le terme peut effrayer, et ce serait dommage.
Quelle richesse! Quel soin apporté à la construction et quelle érudition littéraire! Tout cela au service d'un imaginaire entre mythologie et paranormal : c'est du lourd.

Ça commence comme un recueil de nouvelles. Paris, 19è siècle l'inspecteur Ragon mène des enquêtes relativement banales au départ, chacune faisant l'objet d'un chapitre. Son habileté à résoudre les affaires le fait monter en grade (et en poids). Il a tout d'un Sherlock ou d'un Poirot, dont l'arme secrète de déduction est la littérature, ce qui constitue un des points forts du roman, truffé de références littéraires. Même si

« Le commissaire s'était littéralement farci de livres et d'histoires au point d'oublier la vie »

Peu à peu, les crimes se font plus noirs, les intrigues plus complexes jusqu'à ce qu'un lien apparaisse entre elles. C'est quasiment l'oeuvre d'une vie que la poursuite d'un ennemi extrêmement adroit, intelligent et machiavélique, aux pouvoirs diaboliques.

De nombreux fils rouges en filigrane confèrent à l'ensemble une cohérence, au delà de l'intrigue, et l'auteur parvient à petites touches à proposer des tableaux sensoriels en demi-teintes au sein desquels éclatent un reflet (le brillant du cuivre), une couleur, un parfum, et l'on a quasiment la sensation du toucher du papier des innombrables livres qui constituent le décor du roman. Dans cette ville en plein essor industriel, on voit très bien, émergeant d'un fog épais, la lueur fugace des boutons de cuivre des gardiens de la paix.

Les bibliothèques abondent, pas seulement celle de Ragon, car :

«  Une bibliothèque, c'est une âme de cuir et de papier. Il n'y a pas de meilleur moyen pour fouiller dans les tréfonds d'une psyché que de jeter un oeil aux ouvrages qui la composent. »

Le lexique est précis et savant, épicène, sténographie et curule nécessitent un détour vers un bon dictionnaire. Sans cuistrerie, ces termes précis sont irremplaçables dans leur contexte et ne font que donner du corps et de la pertinence au texte.

Dans la post-face, très intéressante, car elle met en lumière des aspects que le lecteur aura pu laisser échapper, pris par l'histoire, Isabelle Perier, établit une analogie avec les séries policières qui fleurissent sur les écrans, et rencontrent un succès grandissant. L'enquêteur récurrent, à la personnalité particulière, fragile et solide à la fois, les intrigues indépendantes mais liées par un fil rouge, qu'il se nomme John ou Moriarty, tout cela contribue à la modernité de ce roman. Et pourtant lu sans référence d'édition, il aurait été très difficile de parier sur la date de sa parution.



Excellente découverte grâce à une critique récente sur le site (merci Dyonisos)!

Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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De 1872 à 1912, la carrière policière de l'atypique Ragon s'envole, grâce à plusieurs affaires criminelles qu'il réussit à résoudre en usant de sa formidable culture littéraire et de sa passion immodérée pour les livres. Il lui faudra toutefois très longtemps avant de se rendre compte que ces différentes enquêtes avaient au final un dénominateur commun…


Dans la mouvance steampunk utilement et clairement présentée dans la préface d'Etienne Barillier, cette histoire discrètement uchronique commence, tels les épisodes d'un feuilleton, par une série de courtes enquêtes policières dans un Paris qui découvre les machines et l'ère industrielle à la fin du XIXe siècle. Y revient avec persistance l'usage du cuivre et de l'éther, mais ce sont surtout les livres qui forment les pierres angulaires de tout l'édifice : peu à peu, comme les rouages d'un mécanisme complexe de haute précision, les différents éléments narratifs s'assemblent pour laisser apparaître un motif général de plus grande envergure qui, par ailleurs profondément machiavélique, s'enroule autour du thème des livres, de la littérature, et de leur impact sur nos vies.


Ainsi, tandis que le lecteur se retrouve suspendu au mystère d'intrigues criminelles qui le renvoient dans un Paris ancien restitué avec la plus précision, les références littéraires et artistiques s'entremêlent dans une combinaison impressionnante de naturel et de simplicité dont la postface d'Isabelle Périer permet de saisir toute la profondeur. Egale justice est faite tant au contenants qu'aux contenus livresques, puisque l'objet-livre lui-même apparaît souvent dans le récit comme un support de création aux possibilités étonnantes.


Ce peu ordinaire roman s'est avéré pour moi une fascinante initiation au steampunk : j'en ressors subjuguée par la maestria et la culture littéraire de Fabien Clavel, qu'il met ici au service d'une authentique inventivité, déconcertante d'aisance, de simplicité et d'accessibilité.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Un roman qui cache bien son jeu et se dévoile petit à petit.


Feuillets de cuivre se présente comme une succession d'enquête sans lien les unes avec les autres. La première partie du livre permet justement de suivre Ragon menant des investigations afin de découvrir des coupables de meurtre. La seconde partie quant à elle se transforme en une grande fresque policière où l'on découvre les liens, les interactions entre les différentes enquêtes grâce notamment au personnage de l'Anagnoste.


Fabien Clavel nous démontre ici un grand talent.
Tout en nous proposant un roman dit « policier » dans la même veine que Sherlock Holmes traquant son professeur Moriarty, nous suivons son personnage de Ragon, inspecteur obèse et féru de littérature tentant par tout les moyens de comprendre qui est l'Anagnoste. Ce roman ne se cantonne pas à un seul univers … au contraire, le lecteur au fil des enquêtes se voit transporter dans divers genres littéraires que cela soit la littérature classique du XIXe siècle (Maupassant, Jules Verne, Victor Hugo, Flaubert...), la science-fiction, la fantasy, le gothique. Le résultat final est divin pour un roman dit steampunk. Les codes trop carrés du genre sont purement et simplement jetés à la poubelle afin de laisser une grande place à l'imaginaire.


La littérature du XIXe siècle trouve grâce à Fabien Clavel une nouvelle jeunesse dans Feuillets de cuivre où toutes les enquêtes ont des liens avec de grands romans de l'époque que cela soit de près ou de loin. Notre héros se retrouve soit en contact, soit dans un lieu fréquenté par une célébrité de l'époque. Lors d'une enquête, de grands extraits d'oeuvres célèbres sont détournées.

De même, Fabien Clavel pousse les codes du roman en nous offrant cette fois-ci non pas un héros beau, dynamique, à la répartie facile mais au contraire, un simple gardien de la paix obèse,discret, posé à la santé déclinante. Mais le lecteur au fil des enquêtes s'attache à cet être.


Un roman qui propose un meelting-pot de genre (policier, classique, science-fiction…), de style (nouvelles, feuilleton), de situations (mystère, codes, étrange). le tout mettant en avant un élément unique : la littérature. Et pour compléter le tout, l'édition papier est plaisante avec un soin apporté lors de la réalisation. Un vrai régal pour les yeux.😉
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Pourquoi je l'ai choisi:

Alors celui là, il m'a tapé dans l'oeil, rien qu'avec sa couverture. Mais à la réception directement de la hotte du père Noel, je peux vous dire que l'objet livre est juste magnifique! Bravo à la maison d'éditions d'en avoir fait un petit bijou pour les yeux et le toucher, avec sa couverture cartonnée, son style d'écriture et de présentation, le titre en surbrillance cuivre….Merci de nous donner un petit trésor en papier, merci pour cette belle édition qui se distingue sur les étals de librairie.
Les personnages:

Ragon: Quel personnage! Imaginez un policier obèse au service de sa passion et de son métier, qui résolve ses enquêtes grâce à la littérature! D'un esprit fin à l'inverse de ce corps difforme, il a tous les atouts d'un inspecteur qui laissera sa patte d'originalité et d'intelligence!

« Ragon déplaça son grand corps de plus de deux cents livres avec l'impression d'être un albatros dont on aurait rogné les ailes. »p19

Ce que j'ai ressenti:…une Explosion de saveurs de cuivre et de feuillets…

Avant de vous parler du livre en lui même, je voudrais dire que pour une fois, j'ai lu la préface et la postface, et qu'elles aident grandement à comprendre le style Steampunk de manière générale, mais aussi à voir toutes les qualités que ces aventures recèlent. Merci donc à Etienne Barillier et à Isabelle Perrier pour leur éclairage.

« Une bibliothèque, c'est une âme de cuir et de papier. Il n'y a pas meilleur moyen pour fouiller dans les tréfonds d'une psyché que de jeter un oeil aux ouvrages qui la composent. La sélection, le rangement, le contenu, même la qualité de la reliure : tous les détails sont importants. »

2016, nouvelle année et nouvelle découverte pour moi: le Steampunk . Et bien, je ne suis pas déçue du voyage!!!!Entre la découverte de Paris au XIXème siècle, les multiples références aux auteurs de l'époque et la chasse aux criminels retors, je peux vous dire que traverser le temps en valait bien la peine. le style de l'auteur est à tomber, il retranscrit une ambiance feutrée avec une pointe de science fiction, rend hommage aux plus grands écrivains en s'inspirant de leurs personnages tout en y mettant sa touche personnelle, nous embarque dans un le rétro/moderne qui donne un mélange détonnant inclassable. J'en ai été époustouflée, les ombres des plus Grands écrits viennent hanter ses lignes, les plus grandes légendes côtoient les pires atrocités cadavériques, les rues de Paris sont des plus mal famées, mais ça donne une atmosphère riche et délicieusement sombre.

« N'oubliez jamais cela, Fredouille: tout est dans les livres. Notre vie n'est qu'un feuillet détaché de l'ouvrage gigantesque du monde. « p139

Plus que des Feuillets de Cuivre, je trouve que ses Carnets laissent un gout de sang en bouche. J'ai adoré cette forme de représentation, presque un journal intime, mais en même temps, la continuité d'une carrière policière avec un fil rouge conducteur, la Némésis de Ragon, l'Anagnoste. Leur duel littéraire et meurtrier est juste addictif: c'est à qui aura le plus de culture, le plus de mémoire, le plus de références pour résoudre les mystères. Autant Ragon est doué, mais son adversaire d'autant plus, car il l'emmène notre cher enquêteur, chaque fois plus loin. Enfin, un « méchant » intelligent et qu'on peut apprécier aussi, c'est assez rare (bon, je ne dis pas que je cautionne ses actes!!), mais c'était relativement surprenant et instructif les pièges qu'il met en place pour la partie adverse!

Premier livre de l'année, et premier coup de coeur!!!Ça promet pour cette année, si ça continue de la sorte!!!!En tout cas, j'avais déjà repéré Fabien Clavel et avait quelques livres dans ma wish, mais avec ce livre, on voit toute l'ingéniosité de son écriture et je suis impatiente de lire d'autres écrits de cet auteur. Grace à lui, j'ai passé un excellent moment de lecture, comme on imagine pouvoir en lire souvent, mais en mettant en valeur des écrivains tels que Jules Verne, Victor Hugo, Baudelaire,etc…: il me donne bien envie de découvrir ou redécouvrir ces chefs d'oeuvres de la littérature et ainsi se rapprocher un peu de la finesse de Ragon et son appétit littéraire! Soyons friands de savoir et de lecture!!!!Je vous recommande chaudement cette petite merveille!!!!

Lien : https://fairystelphique.word..
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Découvrir le monde du steampunk avec les Feuillets de cuivre de Fabien Clavel est un véritable cadeau ! Donc tout d'abord un très grand merci aux éditions ActuSF et à Babélio pour cette superbe découverte.
N'étant pas, loin de là ,une spécialiste de ce genre de littérature je ne peux que vous retransmettre mes impressions de profane. Deux parties.La première une succession d'affaires résolues par le colossal Ragon.Nous le suivons donc dans une succession d'enquêtes et le voyons monter progressivement les échelons hiérarchiques. ( Il gravit plus vite les échelons que les marches d'escalier vu son obésité!) Sa passion: les livres, la littérature, son amour charnel Lise . Bien vite il devient veuf et seuls les livres et ses enquêtes lui permettent de survivre.'
Dans la deuxième partie les faits s'enchainent le passé ressurgit....
Le décor :Paris en cette fin du XIX ème , début du XXème siècle et surtout toujours et encore la littérature française , ils sont tous là Verne, Zola, Dumas Hugo bien sûr et beaucoup d'autres. Quelle richesse !
Pour un avis plus éclairé sur ce roman magique je vous propose d'aller lire les critique déjà publiées surtout celle de Dionysos qui m'a incitée à faire ce choix merci pour le cadeau et bravo Monsieur Clavel
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Nous sommes dans ce Paris du 19ème siècle finissant. Celui des becs de gaz et des bruits de sabots sur les pavés glissants. Celui des hauts de forme, des cols empesés et des froufrous. Celui des mansardes et des escaliers sombres et interminables. On se remet à grand-peine du désastre de Sedan. Dreyfusards et antidreyfusards s'étripent. Les royalistes revanchards menacent la République bonhomme et bourgeoise qui tourne au grand Vaudeville quand le Président Félix Faure meurt subitement en « galante compagnie ».
Ragon, héros désabusé de ce roman sombre et ébouriffant, est un flic peu banal. A lui sont échues toutes les enquêtes un peu tordues, tous les meurtres sanglants, moitié sacrificiels, moitié cabalistiques qui marivaudent avec le surnaturel. Elles s'enchainent dans le chaos, les unes après les autres, avec leurs lots de doutes, de souffrance et de confusion. Je vois Ragon vieillir, perdre ses dernières illusions, obtenir un peu d'avancement, et prendre du poids. Enormément de poids. Au point de devenir gros comme trois hommes. Il a une manière bien à lui de résoudre ces enquêtes tortueuses en allant chercher des indices dans les livres. Car pour Ragon, encyclopédie vivante et fou de cette littérature qui lui permet d'oublier les misères de sa propre existence, tout est dans les livres. Nous voyons ainsi apparaître quelques monstres sacrés comme Jules Verne, Maupassant, Flaubert, Baudelaire , quelques autres, devenir acteurs dans les investigations menées par notre éléphantesque Ragon.
Arrivé au milieu du roman et à la troisième ou quatrième enquête, la lassitude commence pourtant à s'installer chez moi. J'ai peur que ce feuilleton dramatique se poursuive ainsi jusqu'à la fin : une suite d'enquêtes bizarroïdes sans lien entre elles sinon leur baroquerie et le fait qu'elles soient toutes élucidées grâce aux livres.
Apparaît alors l'anagnoste, un surnom tellement dans le ton de l'histoire, qui convoque Ragon à un duel d'esprit. Tout s'éclaire soudainement, et toutes ces enquêtes menées depuis le début, toutes ces citations d'écrivains qui émaillent le livre, prennent un sens.
Le roman verse brutalement dans l'uchronie ; je me rends compte que l'histoire racontée depuis le début n'est qu'un vaste trompe-l'oeil, une illusion cachant une autre réalité.
Finalement, je ne suis pas si mécontent d'avoir achevé ce livre qui fait partie de cette mouvance littéraire répondant au doux vocable de « steampunck » (traduction littérale : punk à vapeur !!!).
Une réserve, si je peux me permettre ! J'aurai préféré que ce livre soit moins « très brillant exercice de style » pour gagner en supplément d'âme.






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A la fois enquête policière classique feuilletonesque du 19ème siècle et ensemble de références littéraires très nombreuses, Feuillets de cuivre nous mène à travers les enquêtes du commissaire Ragon à travers le Paris de la fin 19ème au début 20ème. Celui-ci se sert de la littérature pour résoudre ses enquêtes. C'est un vrai puits de sciences ou plutôt de lettres, il lit tout, il connaît tout des auteurs.
Celles-ci s'agrémentent de référence à un univers Steampunk, Clavel nous convie à de multiples enquêtes au coeur d'un Paris uchronique où la magie, l'éther, les hélices et autres démons existent pour de vrai.
Pioche du mois de décembre je remercie Jamik pour ce choix, ce livre aurait attendu dans ma PAL, et cela aurait été dommage. J'ai beaucoup aimé cette succession d'enquêtes, que l'on pourrait qualifier de nouvelles, s'il n'y avait finalement un fil rouge qui mène à une solution globale. Il faut attendre la toute fin pour en découvrir les tenants et les aboutissants.
Très agréable lecture.

Challenge Atout-Prix : avec le Prix Elbakin.net 2016 du meilleur roman de fantasy francophone et V&S Award 2015 du meilleur roman catégorie SF
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Quand je vois toutes les critiques positives écrites sur ce livre, je vais faire figure de vilain petit canard avec la mienne, qui va être nettement moins enthousiaste.

Je me suis accrochée pour finir Feuillets de cuivre, car, comme beaucoup, je voulais savoir le fin mot de l'histoire et ce qui reliait entre elles toutes ces enquêtes comme autant de nouvelles…

L'histoire est simple : nous suivons les investigations de Ragon, agent de la police criminelle – et sa montée en grade – à travers la lecture de ses carnets où il a pris soin de consigner chacune. Ce n'est pas la résolution des meurtres en elle-même qui est le moteur de ce livre, mais un savant jeu de piste littéraire organisé par un criminel dont on peine à identifier et l'identité et les motivations.

"Confession, tu touches à ta fin. Je n'ajoute plus rien, même si subsiste en moi la question : qui suis-je ?"

Franchement, même si je trouve cette idée superbe et originale, la lecture fut laborieuse pour moi et je ne vous cache pas que sans toutes ces critiques dithyrambiques, j'aurai abandonné bien avant la fin.

J'ai regretté aussi que l'univers steampunk soit si peu développé, à mon sens. Par contre, j'ai été séduite par Ragon : c'est un personnage rare. Se nourrissant tant de littérature qu'il finit par ressembler à sa bibliothèque : large et imposant mais tout autant subtile et précieux. Fabien Clavel a créé là, une personnalité atypique et complètement en accord avec l'histoire qu'il nous présente.

"Pouvait-on vivre uniquement dans des livres, à travers livres ? Oui, pour assourdir la rumeur ignoble du monde, ce cri vulgaire et souffrant qui lui vrillait le crâne à la manière des portes de prison qui grincent. Et puis oublier son tumulte intérieur aussi, cette noire marmite bouillonnant au rythme des souvenirs."

Certes, on ne peut que saluer l'ingéniosité de l'auteur qui fait un sans faute dans le dessein qui semble le sien : emmener par ricochet le lecteur d'oeuvre en oeuvre, d'auteur en auteur, en semant tout au long du récit, des références aux piliers de notre littérature. Mais cela ne m'a pas suffit pour m'approprier ses feuillets de cuivre. J'en suis la première navrée. Je me faisais une joie de découvrir ce livre…

Mais que cela ne vous décourage pas de le lire. Statistiquement, vous avez plus de chance de vous fondre avec bonheur dans l'univers de Fabien Clavel que pas…
Lien : http://page39.eklablog.com/f..
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