AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782226057396
265 pages
Albin Michel (27/02/1992)
3.62/5   70 notes
Résumé :
Quel roman! Fort, cruel, sauvage, tendre, authentique, généreux, mené au canon d'un fleuve de colère dont les eaux noires engloutiront tout de cette révolte aux mains nues, cette révolte à deux sous au pays des canuts et de la soie.
Inoubliable Pataro! Dresseur d'animaux, contrefait, les membres brisés et recollés à l'envers, cerné de chats, d'oiseaux et de rats, il court la ville de la Colline qui prie à la Colline qui travaille, du quartier où vivent ceux q... >Voir plus
Que lire après La Révolte à deux sousVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
3,62

sur 70 notes
5
3 avis
4
7 avis
3
2 avis
2
1 avis
1
1 avis
La révolte gronde dans la cité des canuts, les tisserands lyonnais de la soie. Ils sont exploités et réclament deux sous d'augmentation sur la façon à leurs commanditaires. Aussi décident-ils d'arrêter la production jusqu'à satisfaction de leur revendication ; et de se rassembler sur la plaine des Brotteaux… Ils sont nombreux…
Et là, tout dérape. Sous l'impulsion de Fidel Charrier, le peuple fait mouvement vers le pont à péage du Rhône qui partage la ville en deux. Il ne s'agit plus de deux sous d'augmentation, mais de prise de pouvoir et de proclamation de la République ; rien de moins !
Les autorités ne tarderont pas à réagir : cinq des meneurs présumés seront arrêtés et pendus…

Dans cette révolte à deux sous, et comme à son habitude, Bernard Clavel s'approprie une tranche d'histoire. Ici, la révolte des Canuts de la Croix-Rousse à Lyon du 21 au 24 novembre 1831 pour réclamer une augmentation de deux sous qu'ils n'obtiendront jamais. Nous sommes là dans la réalité historique.

Et puis, il y a Pataro… et Ratanne…
Pataro, c'est le maître de l'intrigue, crée par l'auteur : nain bancal et contrefait qui gagne chichement sa vie comme montreur d'animaux accompagné par Ratanne, elle même estropiée. Il connaît tout le monde. C'est par son entremise que la révolte s'organisera, mais aussi qu'elle se terminera. Agit-il par conviction, ou par cupidité ? Peu importe. Il est toujours là où il y a quelques pièces à gagner ; et alors que le Rhône est en crue, que sauvera-t-il ? La vie de ses animaux ou son gagne pain ?

Un roman vif. Des chapitres courts. Une intrigue rondement menée… du bon Clavel pour les amateurs de l'auteur.
Commenter  J’apprécie          280
A Lyon, les canuts sont épuisés par des heures de travail pour tisser la soie, mal rémunérés et déconsidérés par les fabricants qui eux, maintiennent des salaires qui peinent à nourrir les travailleurs du tissage. C'est décidé, ils vont cesser le travail pour faire pression et obtenir une augmentation de 2 sous pour la façon. C'est dans cette ambiance explosive que Pataro, un infirme qui mendie et gagne sa vie comme montreur d'animaux, est sollicité comme intermédiaire entre les chefs de la révolte - imprimeurs, afficheurs, canuts - pour diffuser le mot d'ordre de grève. Mais Pataro est également sollicité par le juge Combras comme informateur. Bientôt le mouvement de grève dégénère quand Fidel Charrier, un révolutionnaire, profite des mouvements de foule pour organiser l'insurrection de la ville, entraînant arrestations et exécutions à l'aide de la guillotine, dressée sur les quais.

Une déception après la lecture de court roman qui d'après le titre évoquait le révolte des canuts. J'avais lu qu'il y avait eu plusieurs révoltes en 1831, 1834 et 1848. Je pensais lire un roman détaillant l'un de ces mouvements et comprendre les conditions de vie des canuts et la naissance du mouvement. Malheureusement au cours de ma lecture - sans référence dans le temps - je ne comprenais pas ce que faisait dans le récit, l'apparition d'exécutions à la guillotine et l'appel à l'insurrection. Renseignement pris, Bernard Clavel dans ce roman, a mêlé deux évènements historiques, la révolte des canuts et l'insurrection de 1792 / 93 menée par Charrier qui a tenté d'instaurer la Terreur dans la ville de Lyon...
Difficile donc pour moi, de me retrouver dans ce roman qui semblait aborder une revendication ouvrière et qui en fait, traite d'une terreur pendant la révolution - je me suis sentie flouée par cette lecture et le titre du roman, même s'il y a quelques morceaux de bravoure et que la galerie de personnages est bien campée.
Commenter  J’apprécie          232

Quelque part aux alentours de 1830-1840, à Lyon, les Canuts se mettent en grève bien décidés à obtenir deux sous de plus par aune sur les étoffes unies. Sur les bords du fleuve, Pataro, pauvre bougre désarticulé, dresseur de chats, pigeons et autres volatiles, voit là l'occasion de parfaire son rôle d'entremetteur entre la ville riche et la colline du labeur.

Bernard Clavel l'a dit lui-même: "il est romancier, pas historien". Alors si vous cherchez la vérité historique sur la révolte des Canuts, n'ouvrez pas ce roman. Parce que si l'auteur a pris comme toile de fond cet épisode historique lyonnais, il l'a tordu à l'image de Pataro, son bossu à lui, pour offrir une épopée romanesque sur la misère de la classe ouvrière, les revendications qui ouvrent la porte aux espoirs qui seront bien souvent déçus et sur toutes les petites gens qui finalement tissent l'histoire avec un petit h.

La plume de Clavel est formidable pour décrire aussi bien les paysages que les gens. Très vite une idée de son Lyon apparaît telle une toile qui se révèle sous les coups de pinceaux. Les mots sont bien choisis, l'ensemble est poétique et tellement ancré dans la réalité qu'on s'y voit dans les traboules, à hauteur de chien. Parce qu'on y accompagne tout le long Pataro, qui rampe plus qu'il ne marche, qui tire les ficelles dans l'ombre au nez et à la barbe de tous. Malin comme un singe, opportuniste, il sait se fondre dans le décor pour toujours tirer son épingle du jeu. J'ai vraiment bien aimé ce personnage, une sorte d'anti-héros sorti tout droit de la cour des miracles, ami des bêtes et de Ratanne, petite fille défigurée.

Un joli moment de lecture.


Commenter  J’apprécie          210
quatrième de couverture :

"Inspirée par la première sédition des canuts qui, sous Louis XVI, trempa les pavés du Vieux Lyon, cette "révolte à deux sous" nous conte le soulèvement d'un prolétariat de tisserands contre les exploiteurs capitalistes qui l'oppriment...."

Je pensais découvrir une première révolte des Canuts à Lyon au XVIIIe siècle qui réclament deux sous d'augmentation pour leur travail !

On suit plutôt les "pas" Pataro, un mendiant professionnel estropié qui circule entre tous les intervenants (tisserands, imprimeurs, notables) histoire de se faire quelques écus !

Le roman évolue alors vers une troisième partie intitulée "La République" et l'on assiste à une révolte et des exécutions à la guillotine !

Si je n'avais pas lu la chronique d'une autre lectrice que je remercie (Mimeko) je n'aurais rien compris...

En fait, l'auteur a voulu mélanger deux époques : la révolte des canuts au XIXe siècle et la rébellion de la ville de Lyon au XVIIIe siècle contre la Convention Nationale !

Deux époques, deux révoltes aboutissant à deux échecs.

Un style sec, détaché, une histoire complexe à laquelle je n'ai absolument pas adhéré !

Des personnages survolés, une histoire non convaincante !

Le personnage de Charrier s'inspire de la vie de Chalier, maire de Lyon en 1793, exécuté le 17 juillet 1793 par des opposants.

Dénonciation de la politique "dite de la terreur" et des révoltes justes des travailleurs exploités ?

De belles descriptions du Rhône , c'est tout ce que je retiens de ce roman !
Commenter  J’apprécie          172
La révolte des deux sous a historiquement eu lieu à Lyon en 1786, mais l'auteur semble s'attacher davantage à restituer un paysage et une atmosphère qu'à relater des événements historiques. Il nomme donc son roman d'après ce moment, mais s'inspire tout autant de la révolte des canuts de 1831. D'ailleurs, dans le roman, la" ville des Soies" n'est pas explicitement nommée mais elle est nettement identifiable avec sa "colline qui prie", sa "colline qui travaille" et le fleuve qui coule entre les deux.
Pataro, le difforme personnage principal, par sa connaissance de la ville et de ses habitants, fait le lien entre eux pour fomenter cette révolte sur laquelle descend l'ombre de la guillotine, et c'est davantage sur eux, sur leurs motivations et leurs différentes conditions sociales, ainsi que sur la ville elle-même,que repose l'intrigue de ce roman, plus que sur des faits historiques.
Commenter  J’apprécie          81

Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Les hommes qui arrivent sont trois, dans la trentaine. Ils parlent haut. Ce sont des chapeliers. Ceux qu'on nomme approprieurs. Ils prennent les peaux de castor quand elles arrivent du Canada, les lavent à grande eau, les pétrissent et les brossent jusqu'à les rendre aussi souples que du velours. Besogne très dure.
Commenter  J’apprécie          100
L'odeur ici est particulière. Les ateliers, qu'on évite d'aérer pour préserver les soieries des variations de température et d'humidité, puent un mélange d'huile mécanique, de cire, de teinture, de soie, de cuisine pauvre et de sueur.
Commenter  J’apprécie          100
—Tu ne vas pas te plaindre de l’avarice des gens, tu vis de ce qu’ils te donnent.
—Tu n’es pas d’ici, toi. Tu les connais pas. Ce sont surtout les pauvres qui donnent. Mais les grands bourgeois, c’est pas de la radinerie, c’est de la rapiasserie. Ça m’écœure…Tu peux me croire, chef: le pire ne se trouve pas derrière les portes des cellules!
—Toi, tu as toujours de ces trouvailles! Venir chercher la purification près de la prison, ça ferait rire bien du monde.
—Le monde rira moins quand les pauvres se révolteront.
—C’est pas pour demain. Qui sait?
Un silence passe. Puis Pataro ajoute:
—Regarde le fleuve, il lave même la nuit.
Commenter  J’apprécie          20
Ils ne cessent de répéter qu'ils se crèvent à tisser le mieux possible une soie qui sort à flots chatoyants des métiers, alors qu'en échange l'argent n'arrive chez eux que goutte à goutte.
Commenter  J’apprécie          80
- Les tisserands demandent une augmentation de deux sous sur la façon. Ils cessent le travail et ne le reprendront qu'après satisfaction. Ils se réuniront sur la plaine des Brotteaux dès huit heures pour en délibérer.
Commenter  J’apprécie          60

Videos de Bernard Clavel (26) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Bernard Clavel
Bernard Clavel
autres livres classés : canutsVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (210) Voir plus



Quiz Voir plus

Bernard Clavel

Né dans le Jura en ...

1903
1913
1923
1933

12 questions
50 lecteurs ont répondu
Thème : Bernard ClavelCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..