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Citations sur Le Royaume du Nord, tome 2 : L'or de la terre (22)

Restons silencieux parmi la paix nocturne : il n'est pas bon d'aller troubler dans son sommeil la nature, ce dieux féroce et taciturne.

Verlaine
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Les nuits terribles écrasaient le pays dans leurs serres de rapace. Le soleil de midi n'apportait point de vraie chaleur. Le vent venu directement du pôle allait sa route de claire musique. Il passait sur la mort comme sur la vie, avec les mêmes refrains. Souvent pareils au nordet, les gens allaient sans savoir où, à la recherche de Dieu sait quoi. Certains peut-être qui ne cherchaient plus rien finissaient pourtant par rencontrer la mort.
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Au fil des saisons, sur tout le Royaume du Nord, des mondes se faisaient puis se défaisaient aussi vite que peuvent naître et mourir les oiseaux, mais à Bourg-Le-Rouge comme à Saint Georges d'd'Harricana, les racines semblaient s'enfoncer et trouver ce bon terreau qui fait grandir les arbres et leur donne la force de résister au vent.
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Durant des siècles, le Nord avait attisé la convoitise comme un fruit hors de portée. Depuis des décennies les financiers du Sud lorgnaient de ce côté. Plus personne ne doutait des richesses de ces immensités. Cependant, nul n'osait risquer un dollar sur des terres inaccessibles.
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Chaque hiver des pilotes mouraient dans la neige. Ces hommes-là, venus pour la plupart de la guerre, tiraient fierté de leur mépris du danger. Rien ne les effrayait. Celui qui eût refusé de prendre l'air par crainte d'intempéries se serait cru déshonoré à jamais.
Pour de l'argent, pour sauver un blessé, transporter d'urgence un enfant malade vers un hôpital, pour la gloire ou même pour rien, le plaisir, ceux qu'on appelait les bush pilots, pilotes de brousse, jouaient leur vie.
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Un milieu de journée sombre comme un crépuscule. D'un ciel torturé, appuyant sur la forêt, tombait une pluie glaciale, lourde de vent, çà et là blanchie de grésil. A droite, vers le sud-ouest, comme à gauche en direction du fleuve Harricana, la rive du lac se perdait, dévorée par les grisailles en mouvement. Droit devant, le corps allongé d'une île flottait sur son reflet vaporeux. L'étrange lueur glauque de la glace recouverte par quelques pouces d'eau suivait la courbe zigzagante de l'averse. Des risées s'affolaient, cherchant leur passage entre des restes de congères. Des arbres avançaient jusqu'à soulever la croûte de leurs racines. Une boue sombre gagnait sur la neige gorgée d'eau, marquant le lieu où deux hommes venaient de piétiner pour abattre et ébrancher un mince épicéa.
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Un instant, il fut habité par la certitude que s'il se retournait, il allait voir le trapu derrière lui, tirant sa traîne chargée de matériel et de vivres. La vision s'imposa si intensément qu'il finit par se retourner.
Une trace dans la neige. Son pas d'homme seul.
Quelque chose de tranquille l'accompagna un moment : la certitude de sa fin et le sentiment profond, serein, que rien n'avait d'importance. Il était venu dans ce pays pour mourir et tous les autres avec lui. La mort était fatalement au terme de l'aventure. Nul ne pouvait rien y changer.
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L'Abbé Mermet prit l'habitude de célébrer, chaque dimanche à neuf heures, une messe dans la maison de René Jonquet. Invariablement, dans son sermon, il s'élevait contre le vice, insistant sur la nécessité, pour les travailleurs isolés du reste du monde, de vivre hors du péché.
- Je crois savoir, disait-il parfois, qu'au cours des réunions que vous tenez ici même, il vous arrive de vous livrer au jeu. De parier de l'argent. Pensez à vos familles lointaines. Construisez. Profitez de vos loisirs pour bâtir des campes solides où vos femmes et vos enfants pourront vous rejoindre. Un univers sans femmes n'est pas un vrai monde.
Il y avait toujours, dans l'assistance, des toux et des éternuements cachant les rires.
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La terre s'ouvrait pour cracher son or, les forêts s'ouvraient pour que naissent des villages;
A mesure que les villes grandissaient l'état expédiait des policiers , des juges . Des avocats suivaient . Des médecins courageux ouvraient des cabinets. Des religieuses soignantes ou des infirmières civiles arrivaient . Il semblait que le monde entier repoussait ses limites vers le Nord comme si la terre, soudain , eût manqué sous les pas des hommes .
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Les bêtes, c'est comme les gens, faut que ça souffle.
Faut que ça boive et que ça mange, sinon ça tombe.
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