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Critique de garanemsa


Clavel Bernard
Le seigneur du fleuve
4ème de couverture
J'ai vécu plus de 15 ans sur les rives du Rhône, partageant l'expérience des pirates, des mariniers, des sauveteurs. Avec eux j'ai appris à aimer le fleuve et c'est lui qui m'a le premier donné envie de raconter des histoires.
Je l'ai quitté au moment où commençait les grands travaux qui devaient métamorphoser la vallée mais je sais qu'Alexandre Arnoux à raison d'écrire : le Rhône, voyez-vous, une teigne, on ne s'en débarrasse pas facilement quand il coule dans le sang.
Car le fleuve est en moi, et c'est avant tout pour revivre avec lui que j'ai cédé à l'envie de raconter l'aventure d'un de ces hommes d'un autre âge que la vapeur fait disparaître.
Avec ses patrons, avec ses équipages, c'est tout un monde qui s'est éteint pour faire place à notre monde. le monde de la machine. Certes il serait stupide de nier le progrès, bien plus stupide encore de vouloir l'arrêter, mais tenter de retrouver, en écrivant, le parfum et la couleur de cette vie d'autrefois, est une joie que j'ai voulu m'accorder. S'il m'est arrivé dans ces pages de prendre le parti de mes héros, c'est un peu malgré moi et sans doute parce que j'aurais aimé partager leurs peines aussi bien que leurs joies. En fait, en écrivant ce livre, je me suis souvent surpris à rêver que j'étais l'un de ces hommes. C'est beaucoup d'orgueil mais c'est aussi, par moments, beaucoup de souffrance.
C'est tout cela que je voudrais faire partager aux lecteurs, et ce doit être possible car le combat que mènent Patron Merlin et ses batteurs d'eau est de tous les temps. Ce sont seulement des lieux, la forme et les personnages qui changent, mais chaque époque voit naître des êtres qui lui resteront attachés au point de vouloir à tout prix que leurs propres enfants renoncent à ce que le progrès peut leur apporter. C'est qu'ils ne voient en lui que ce qu'il détruit et et non ce qu'il construit. C'est sans doute aussi que les inventions de l'homme se sont si souvent retournées contre lui, qu'il est naturel que certains s'en méfient. Et ce ne sont pas toujours les plus fous.
J'ai beaucoup aimé ce livre, ces personnages, ces paysages, ces peines et joies et cette dureté de la vie mais partagée par tous tout en gardant leur dignité profonde.

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