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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Matthieu vit ses jours d'aigri arrogant colérique paranoïaque et cracheur (dans tous les sens du terme), paisiblement dans son HEPAD. Il déteste tout le monde, de ses compagnons de chambrée aux infirmiers, de sa fille qui ne lui rend jamais visite et de ses deux ex-femmes. Donc non, sa vie n'est pas si paisible.
Un jour Maglia, une autre pensionnaire, a une vision et informe ses potes du 3ème âge qu'il faut accumuler des vivres avant de se barricader quelques semaines. Ils parviennent à foutre à la porte le personnel, c'est la mutinerie.
Ils sont un peu surpris que les grand moyens ne soient pas utilisés pour que les autorités locales reprennent l'HEPAD d'assaut. Nous saurons pourquoi, ils avaient d'autres chats à fouetter.
Mais bon, tout va bien au royaume des vieux, jusqu'à ce qu'ils manquent de victuailles, et décident de sortir, les uns en fauteuil roulant, Maglia en lit roulant poussé par ses copains en couches pour certains, en cathéter pour d'autres et absolument pas armés pour affronter l'apocalypse,

quoi que…

**Dans ma recherche philosophique sur, Sommes-nous toujours vivants ? le club du troisième âge se verra parfois en reflet miroir devant ses êtres décharnés, qui cherchent à survivre et qu'on aura enfermé entre des murs pour les fuir, comme on enferme nos vieux dans les HEPAD.

**Mais ce symbole bien simpliste, ne sera que la partie immergée de l'iceberg. Rajoutons une couche de glaces pour refroidir l'ambiance, donnant ainsi, une vision bien plus pessimiste de ce roman, considéré à la base comme fendard. On apprend un peu plus tard, que les gens sont devenus des zombies en ingurgitant un médicament rajeunissant. Médicament fabriqué peut-être à base de cellules souches venues de bébés africains… Cette quête désespérée pour s'accrocher à sa jeunesse a eu raison de notre santé mentale et physique… Elle sera concrète (les foetus et le placenta, ou le sang des vierges à une époque, quoi que peut-être encore) ou métaphorique. « Depuis le début, le monde entier se dirigeait vers une société qui dévore ses enfants pour survivre. » Matthieu y voit régulièrement le tableau de de Goya, Saturne dévorant un de ses fils.
Nous n'avons pas construit le monde pour le bien commun, mais pour nos besoins individuels, avec compétitivité, arrogance et mépris pour la vie des autres espèces et même la nôtre. Sauf, que ce ne sont pas nos vieux qui subiront la défaite finale, mais bien nos enfants.
Alors, nos vioques sont ravis, ils ne pourront pas devenir des zombies car aucun d'eux, n'a jamais avalé ce médicament. Mais est-ce bien soulageant de vivre ses derniers jours de vie dans un monde chaotique ?
Ce passage maladroit et irréfléchie avec la jeune Manon, lorsqu'ils pensent repeupler la planète, est juste incroyable. On y voit toute la bêtise humaine, entre l'humour et le malaise très profond.

**Peut-on en vouloir aux gens de s'accrocher à la jeunesse lorsque la société montre la vieillesse de la même manière qu'un zombie? Une personne qui n'est plus rentable dans ce collectif consumériste et qui en plus continue de manger, de chier et de prier (pardon). " Soit le petit dévorait le ventre de sa mère pour sortir de là... Soit, il avait échappé à la métamorphose et c'était Manon qui allait le réingurgiter par la voie digestive." Ne nous dévorons-nous pas tous en réalité les uns et les autres?
" Mangez un zombie, est-ce qu'on peut imaginer une vengeance plus ironique?"

**L'immortalité. La quête pour rester jeune, n'est-ce pas en réalité une quête pour l'immortalité ? Et quoi de plus immortel qu'un zombie? Mais il faut bien choisir. L'auteur dit " On meurt de se faire beau." Et Matthieu raconte le mythe d'Eos qui a demandé la vie éternelle mais oublié de demander de garder la beauté. Elle va vivre éternellement, le corps pourrissant comme un zombie. Nous vivons de plus en plus vieux, mais à quel prix? Les recherches cosmétiques mettent tout en oeuvre pour préserver notre beauté en y mettant des produits dangereux. Peut-on avoir la jeunesse et la vie éternelle? Ce sera un des deux? Lequel préférez-vous ? N'est-il pas plus acceptable d'accepter notre mortalité et la vieillesse qui va avec ?

**Quel espoir pour l'humanité s'il ne reste que des vieux mâles ? Peuvent-ils repeupler la planète ? A-t-on envie de repeupler la planète ?


L'apocalypse zombie est souvent riches en réflexion. Ici on en aura un bon exemple.
Merci à Luria pour cette découverte.
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Attention les yeux, cette critique va être dithyrambique !
Le pitch de base est très original, un groupe de vieux échappés d'un hospice se retrouve face à des zombies, c'est du jamais lu !
En vrac, et pour ne pas trop en dévoiler, il y a dans ce livre beaucoup d'humour, un personnage principal très réussi (il a 90 ans, on est dans un futur proche, en fait, c'est nous dans 50 ou 60 ans!), des questions sur ce que c'est qu'être vieux (notamment par rapport à être zombie), une densité rare, un vrai regard sur notre société (la vidéosurveillance, la religion, bravo pour l'Oïkoumène!, la course pour rester jeune, ...), un travail d'écriture exceptionnel (avec des vrais choix typographiques au service de l'histoire), plein de clins d'oeil à la Hongrie...
Bref : un roman génial !
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J'avais envie de lecture rapide et divertissante. Et justement la dernière parution des éditons ActuSF avait tous les ingrédients pour plaire, le thème proposé était tellement énorme que j'avais envie de me jeter sur cet ouvrage, Zombie Vs vieux en fauteuil roulant, il y a de quoi intriguer. Et surtout une énorme curiosité : comment l'auteur a réussi à développer un tel roman !!

Les zombies ne débarquent pas tout de suite et c'est tant mieux. Fabien Clavel a fait un remarquable travail d'introduction. le roman débute sur « Je suis un Salopard. Oui un sale enfoiré, une grosse enflure » le ton est donné, le roman sera narré par Matt Cirois, un vieux saligaud, qui ne manque pas une occasion de faire chier son monde !! On va donc suivre les tribulations d'un groupe du 4ème âge en manque de liberté découvrir un monde qui leur étaient jusqu'ici dissimuler. Chausser vos fauteuils roulants, recharger vos batteries et c'est partie pour une aventure à deux roues moteurs à 2 à l'heure...
La suite sur le blog ...
Lien : http://laprophetiedesanes.bl..
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Encore un roman de zombies , allez - vous me dire , oui mais là c'est quelque chose ...
Un post - apocalyptique qui sort des sentiers battus , ou un groupe de vieux séniles , bancales et incontinents , va être au prise à un monde peuplé de zombies ....
Parfois drôle , mais surtout horrible et satyrique , un roman à ne pas manquer ; vraiment divertissant ..
Un coup de coeur ....
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J'ai découvert Fabien Clavel avec "Feuillets de cuivre" (un coup de coeur !) et c'est sans hésiter que j'ai acheté "L'évangile cannibale". La quatrième de couverture m'a tout de suite convaincue ; bien que je ne sois pas une aficionada des histoires de zombies, j'aime les histoires de zombies un peu décalée et déjantée.
C'est ce que Fabien Clavel nous propose dans ce roman en choisissant comme héros... une bande de petits vieux, isolés dans une maison de retraite, au coeur d'un Paris dévasté par un virus zombie. Quand les canons du genre mettent en avant des héros jeunes et bien portants, capables de se sauver à toutes jambes devant une horde de mort-vivants, l'auteur prend ici le contre-pied en y opposant des personnages âgées, armés de leurs seuls fauteuils roulants. L'image a de quoi faire rire. Et pourtant... Inutile de penser que nos petits retraités vont être épargnés pour autant lors de leur traversée d'un Paris macabre et ravagé. L'auteur joue avec les codes du genre : atmosphère lourde, menace latente, attaques subites... le tout saupoudré d'un humour noir et incisif. L'auteur semble également essayer de nous déstabiliser en tant que lecteur et instille le doute. le récit, raconté du point de vue d'un des protagonistes de la maison de retraite, s'en retrouve irrémédiablement brouillé par sa paranoïa. Et l'horreur n'émane pas toujours de là où on le pense...
A chacun de ses romans, Fabien Clavel montre à quel point il sait s'illustrer dans des sous-genres différents en matière de littérature de l'imaginaire. Celui-ci ne fait pas exception. Un roman que je recommanderai définitivement, que vous soyez fans de zombies... ou pas.
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Dans la maison de retraite Les Muriers, l'ambiance n'est pas à la fête. Un véritable mouroir où Matt crache dans son journal sa haine du monde entier, sa femme et sa fille en premier lieu, tout en menant une guerre sourde faite de manipulations et de combines avec le personnel médical, les “z-soignants” comme il les appelle. Lorsque Maglia, la doyenne, qui ne quitte jamais son lit, voit défiler devant ses grands yeux bleus une vision terrible de l'avenir, tous les petits vieux en sont convaincus: il faut s'armer. Ils préparent soigneusement l'opération: stocks de nourritures, de soin, étude du système des portes… et ils s'enferment pour 40 jours d'isolement. A leur sortie, ils découvrent avec stupeur le monde transformé et envahi par des créatures encore plus mortes qu'eux…

Attention, ovni littéraire complètement déjanté en approche. Parce que ce qu'on vous propose avec ce livre, c'est ni plus ni moins qu'une bande de petits vieux grabataires affrontant une apocalypse zombie. le pari a de quoi dérouter et pourtant, on se prend complètement au jeu. D'abord parce que Matt et ses petits camarades sont de sacrés emmerdeurs, bien décidés à cracher sur le mouroir dans lequel on les a parqués. Et on ne peut s'empêcher de sourire en les voyant s'attaquer à la ville dévastée à grands coups de déambulateur.
Cependant, ce serait mal connaitre Fabien Clavel que de croire qu'il s'agit là seulement d'un gros délire à la sauce Walking Dead. Proposer une version complètement barrée de l'apocalypse, oui, mais avec rigueur. Tout commence d'ailleurs par la “révélation” de Maglia, prophétesse immobilisée dans son lit mais dont tous vont suivre les directives avec assiduité, même si on se demande souvent si elle est réellement celle qui voit ou juste une démente sénile. Après le déluge qui a pour but de purger le monde et de sauver l'équipe de fidèles, c'est la découverte d'un ordre nouveau. de trahisons intestines à la recherche d'un nouvel Adam et d'une nouvelle Eve pour repeupler le monde comme comme ils estiment que c'est de leur devoir, l'épopée des survivants est jalonné d'épreuves vers le Salut. le tout bien sûr en glanant nourriture, médicaments et abris pour espérer prolonger une vie déjà bien fragile.
Lien : http://mabouquinerie.canalbl..
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