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Critiques filtrées sur 2 étoiles  
A la suite d'un concours de circonstances, Maxime dit Max Nedelec, un chef d'entreprise en faillite, est condamné à deux ans de prison pour des faits sans grande gravité dont il est en partie innocent. Le roman raconte sa détention et les nombreuses épreuves qu'elle lui réserve. ● On voit une prison fonctionner de l'intérieur, avec ses gardiens sous pression, ses clans, ses caïds, ses passe-droits, la drogue, la religion : pour cela le livre est intéressant et aussi terrifiant. On se dit : pourvu que jamais je ne connaisse cela, je ne tiendrais pas une minute là-dedans avec ces gens. Max est condamné surtout parce qu'il a perdu le bordereau de paiement d'une amende judiciaire de trente mille euros qu'il a effectué quatorze ans auparavant mais dont il n'a aucune preuve. On se dit que pour une broutille pareille on pourrait soi-même aussi être condamné et vivre le même cauchemar que lui ! Ça fait froid dans le dos. ● Mais le livre de Pauline Clavière ne me paraît ni bien écrit ni bien construit. On se dit au début que la confusion des propos reflète sans doute la désorientation du personnage principal, confronté pour la première fois au milieu carcéral alors que rien ne l'y préparait. Mais cette confusion perdure tout au long du roman, avec en outre de petits paragraphes peu agréables à lire, et des passages en italiques dont on se demande bien la fonction. Côté construction, l'auteur fait le strict minimum, le récit est très linéaire et finit par être ennuyeux. On se demande ce qu'ont fait l'éditeur et les correcteurs, car le livre me paraît beaucoup trop long et j'ai vu passer des fautes de français énormes, indignes d'un livre publié chez Grasset. ● Si on est bien évidemment à des années-lumière des romans carcéraux de Jean Genet ou du Journal et des livres d'Albertine Sarrazin, on est aussi très loin de romans plus populaires comme Meurtres pour rédemption de Karine Giebel où l'on trouve une réelle tension narrative. ● Pour moi, une déception.
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Imaginez qu'un jour, la police vienne vous cueillir en bas de votre immeuble – immeuble résidentiel dans lequel vous louez le plus beau des appartements. Sous les yeux de votre voisine, une commère que vous soupçonnez de vous voir comme un parvenu, on vous passe les menottes aux poignets, veuillez nous suivre, monsieur, baissez la tête, montez dans le véhicule. Max Nedelec ne comprend pas. Qu'est-ce qui justifie de telles mesures, une telle humiliation ? Il n'est après tout qu'un chef d'entreprise en faillite, est-ce à ce point répréhensible ? Après l'affront de la garde à vue, c'est au tribunal, parqué derrière une vitre, qu'il apprend la raison de son enfermement : une erreur administrative. Un papier, un putain de papier qui n'a jamais été transmis à son destinataire : le bordereau d'une amende judiciaire qu'il est convaincu d'avoir envoyé, pour régler son dû de 30 000 euros… il y a 14 ans ! Un fait presque anodin. Il crie à l'injustice, il n'a rien à faire là, entouré de malfrats qui se crachent au visage. Mais le procureur ne veut rien entendre, c'est la loi, monsieur, on vous avait prévenu. On va vous conduire en prison pour vingt-quatre mois. le vie de Max s'effondre. Il a 56 ans, a essuyé un divorce et la dépression qui va avec, il n'a pas été préparé à ça – qui l'est, d'ailleurs ?

Le milieu carcéral est violent, délétère, un monde à part qui fonctionne selon ses propres codes, et il est très bien rendu ici. Mais la lenteur de ce roman, sa platitude (certains paragraphes, à quelques pages d'intervalle, sont sensiblement les mêmes) m'a rapidement lassée. Je le regrette, car la transparence avec laquelle l'auteur traite le sujet et l'histoire en elle-même sont intéressantes, une histoire malheureusement crédible. Victime des failles de l'administration, Max Nedelec se voit traité comme un moins que rien, sans avoir la possibilité de prouver sa bonne foi. On ne sait plus, du personnel – geôliers et magistrats – ou des caïds qui l'entourent, qui sont les plus dangereux. Ai-je tremblé pour lui ? Ai-je eu la larme à l'oeil, le sentant sans défense, livré à l'horrible machine judiciaire ? Non, et je le regrette. le discours est parfois décousu, les réflexions du personnage, trop fréquentes, tombent à plat, et l'ennui qui s'installe passé les premiers chapitres de « découverte » persiste et signe jusqu'au bout. le malheureux Nedelec m'a semblé absent, ailleurs, tout du long. Son rôle d'observateur m'a tenue à distance. Où sont les émotions qui auraient dû me tordre les tripes en m'imaginant à sa place ? L'empathie qu'il aurait dû susciter ? C'est ce qui manque cruellement à ce roman, que j'avais hâte de terminer. Je n'ai pas toujours compris où l'auteur voulait m'emmener, et j'ai fini par rester sur le bord du chemin.

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