Le but ultime de toute autorité en droit de légiférer et omnipotente, sur un territoire délimité est d'organiser la communauté des êtres vivants sur ce territoire dans la cohésion, le travail et l'échange constructif. Ces entités, comme vous les appelez, sont à l'origine du vivant sur notre planète. Il est légitime qu'il leur revienne le droit, et le devoir, de gouverner le vivant qu'elles ont elles mêmes créé.
La connaissance suprême ne connait d'autre loi qu'elle même et punira par la mort le profane.
Les carences industrielles causées par la guerre n’avaient pas été un mal. L’homme était sorti du cocon des technologies multi médiatiques, de l’illusion d’un bonheur artificiel qui l’empoisonnait sournoisement, qui en faisait l’esclave des plaisirs virtuels. L’homme se réappropriait son corps, et son esprit.
Et il se réappropriait sa terre.
Ces insensés étaient aveuglés par le pouvoir qu'ils pensaient détenir et leur avidité à en avoir davantage. Argent, suprématie politique, tout cela parvenait à corrompre les esprits les plus déterminés. Le monde n'était finalement gouverné que par son ignorance. Le chaos s'installait peu à peu. Et rien de positif pour l'Homme ne pourrait en émerger.
Le jour s'était effacé pour laisser place au crépuscule et rendait peu à peu ce qui revenait de droit à la nuit souveraine. La nuit qui, chaque soir, revêtait lentement les bois de son habit somptueux de noirceur. Maintenant, les choses obscures et grouillantes pouvaient errer librement, et toutes les peurs trouvaient leurs raisons d'être. Hommes et bêtes pouvaient se tapir dans leur antre, se blottir les uns contre les autres, pour préserver fébrilement la pâle lueur de leur vie.
La lune faisait de brèves apparitions entre les énormes masses de nuages qui filaient rapidement. Sa lueur blafarde couvrait les bois pendant quelques secondes puis disparaissait à nouveau dans les ténèbres qui s'installaient.
« Cooper était devenu un orfèvre à ce jeu. Il maîtrisait parfaitement l’art de la trame dissimulée. Cette réalité souterraine sentait si fort la terreur et la mort qu’elle finissait tôt ou tard mal remontée à la surface, comme un cadavre bleui et boursouflé. Le temps pouvait réaliser cela. Le temps pouvait résoudre tout les mystères. Mais l’enquêteur était justement là pour devancer le temps . »
Car le mal, tôt ou tard, serait le levier du sursaut de l’Homme.
Nous sommes Eliott Cooper.
...Là, ils avaient fusionné complètement, leurs deux corps comme une seule rivière de lave, ombres lumineuses, leurs haleines et leurs râles entremêlés dans un seul souffle, l'odeur ambrée de leur étreinte, la fragrance de la chair qui appelait la chair, encore et encore...L'abandon et l'emprise, la mort et la vie...Toutes les forces du cosmos étaient dans leurs hanches...Un dieu et une déesse, à des années-lumière au-dessus de la voûte céleste, copulant dans l'espace infini. Extase suprême..." (P. 105).