Écrire la mort ment…
Écrire la mort ment
du simple fait d’être vivant
Le masque du visage par redoublement de pli efface pli
redoublé de l’effacement chose d’une fin
qui ne connaît pas
le mot de sa fin l’approche il faut en passer il faut en passer
par jusqu’au dernier
matière dernière du recouvrement dernier douce efface
douce mensurable pierre de l’absence incommensurable
du froid de l’absence incommensurable douce
sous les lèvres n’a plus aucun pli maintenant dure et froide
douce sous les lèvres
l’extériorité
seule l’extériorité
de la mort
à ce front
baisée
d’une telle étrangeté sous les lèvres froid d’étrange étrangeté
contamine gerce les lèvres prennent la gerçure sur elles pren-
nent le froid l’étrangeté sur elles l’intimident dans leur bouche
sous leur langue l’incorgèrent l’incorpierrent
inormort
où le chant sans l’organe
extrait 1
Une sonorité hante
Une sonorité sur soi tourne et redouble
Double et retourne
N’articule jamais que son redoublé mutisme
Une sonorité entre dans la danse
Le poème cherche son mouvement dansé
La danse cherche sa voix
La danse du poème ne ressemble pas à la danse
La danse du poème est sans virtuosité
elle envoie un corps au corps et le corps chute
La voix du poème est le corps chuté
Chute du corps du poème
Chute sécante
…
où le chant sans l’organe
extrait 2
L’enfant s’épouvante de n’être que l’avarice d’un maître
Mise en coupe de la langue
Traîtrise d’écrire
Stagnation de la danse
Articulation textuée
Le poème naît à l’enfant avant qu’elle ne sache écrire
La voix du poème naît d’un inajustement
Voix non ajustée, non posée, née dans le non-posé de son
inajustement, fondée par lui
Voix dé/mise, qui échappe au chant, mais pas à la douleur
de l’échappée
Capture vidéo - rencontres au lycée de L'atlantique et lycée de Cordouan à Royan (17) avec Françoise Clédat - poète - dans le cadre du concours "Fabriquez un poème" © Centre du livre et de la lecture en Poitou-Charentes - février 2018 http://www.livre-poitoucharentes.org