AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

John Byrne (Illustrateur)
EAN : 9781401200220
96 pages
DC Comics (01/11/2004)
4/5   1 notes
Résumé :
In a new twist on the legend of Superman, the future superhero is raised in a small English town by adoptive parents who teach him to hide his powers, but his job as a tabloid reporter may be in jeopardy unless he chooses to go public.
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten
Que lire après Superman: True BritVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome contient une histoire complète, indépendante de toute autre, qui s'avère un peu plus savoureuse si le lecteur est familier de Superman. Il comprend 93 pages de bandes dessinées. Il est paru d'un seul tenant, sans prépublication, initialement publié en 2004, écrit par Kim (Howard) Johnson avec la participation de John Cleese, dessiné par John Byrne, encré par Mark Farmer, avec une mise en couleurs réalisée par Alex Bleyaert. Cette histoire présente une origine différente de Superman, une variation alternative, un Elseworld. Ce récit a été réédité dans Elseworlds: Superman Vol. 2.

Alors que la planète Krypton est condamnée, Jor-El envoie son fils vers la planète Terre à bord d'un minuscule vaisseau spatiale, en sachant que là-bas il aura des capacités extraordinaires. Après un long voyage spatial de plusieurs années-lumière, le vaisseau atterrit à Weston-super-Mare, au Royaume Uni, comme l'avait prévu Jor-El. L'atterrissage est vu par le couple Martha et Jonathan Clark qui était sur la route en voiture. Ils recueillent le bébé, déjà assez fort pour tordre le pouce de Jonathan, et ce dernier met sur la tête un casque contenant les explications de Jor-El. Martha emmène Colin dans ses bras, et Jonathan installe le petit vaisseau sur le toit de sa mini Cooper pour rentre à la ferme. le bébé grandit bien, et les époux Clark notent des manifestations de ses pouvoirs, tel que le vol autonome. Après un autre essai désastreux de sa vision calorifique pour réchauffer le thé, Jonathan interdit à son fils de ne plus jamais se servir de ses pouvoirs. En allant cherche dans le vaisseau dans la grange, il parvient à lui fabriquer des lunettes de vue qui bloque sa vision calorifique.

Colin Clark ayant compris ce qu'il y a dans la grange, Jonathan lui met le casque sur la tête, et Colin apprend l'existence de Krypton, son histoire, voit ses parents en image et comprend d'où il vient. Alors qu'il va au collège puis au lycée, il respecte la consigne de son père : ne pas utiliser ses pouvoirs, même s'il pourrait ainsi gagner au sport, voir à travers les vêtements des filles, éviter de se faire piquer par une araignée en laboratoire de science. Un peu plus tard, il ne peut pas résister à l'envie de voler, et cause ainsi la mort du cheval de son père. Puis il déracine les souches du terrain, mais les envoie directement sur la maison des Clark. C'est encore plus traumatisant pour les vaches quand il se met à les traire. Finalement, il est temps pour lui de partir à l'université pour faire des études de journalisme. Il y rencontre Louisa Layne-Ferret, une autre étudiante en journalisme.

La couverture annonce fièrement que l'histoire a été coécrite par John Cleese, l'un des Monthy Python, une caution télévisuelle et cinématographique dont sont toujours friands les éditeurs de comics. La page des crédits rétablit que l'histoire a été écrite par Johnson, avec un peu d'aide de Cleese, certainement quelques gags ou quelques idées de railleries à l'encontre de la culture et de la société britannique. Dans les faits, le scénariste raconte une vraie histoire, une alternative à l'origine bien connue de Superman. le lecteur retrouve donc l'adoption de fait par des parents bien tranquilles, l'apparition des superpouvoirs et les problèmes qui les accompagnent, le costume de superhéros, la rencontre avec les seconds rôles habituels Lois, Olsen et Whyte. L'auteur incorpore d'autres éléments de la mythologie de Superman, dont certains constituent une belle surprise, et d'autres des variations comiques comme celles sur la Forteresse de Solitude ou sur Brainiac. Il introduit des variations significatives, en cohérence avec le milieu dans lequel Clark a atterri. Il ne s'appelle plus Clark Kent, mais Colin Clark. Son costume de superhéros porte le blason du drapeau du Royaume Uni. Johnson se montre facétieux avec la raison pour laquelle il ne doit pas utiliser ses pouvoirs (ses parents sont trop pantouflards et ont peur du qu'en-dira-t-on). Il se montre imaginatif avec la raison pour laquelle Colin porte des lunettes. Il introduit une version inattendue de Lois Lane et une autre surprenante de Perry White.

Pour mettre en images cette version so british de Superman, les responsables éditoriaux ont fait appel à un artiste né en Angleterre et ayant relancé Superman de zéro en 1986. John Byrne a soigné ses planches que ce soit pour la régularité de la présence des décors dans les arrière-plans ou pour l'apparence des personnages. le scénario ne joue pas la carte du tourisme, mais l'artiste donne de la consistance aux décors qu'il s'agisse de la cuisine de Clark (avec casseroles et appareils électroménagers), de leur salon avec le fauteuil de Jonathan, les prises électriques, les rideaux, la commode et son pot de fleurs, leur salle à manger avec sa table et ses chaises, les produits de jardinage dans l'appentis, le pub où se retrouvent les étudiants avec son jeu de fléchettes, la salle de rédaction du Daily Smear, un restaurant haut de gamme où déjeunent Colin et Louisa, Buckingham Palace, et même la Tour Eiffel.

Bien sûr, John Byrne donne une carrure impressionnante à Colin Clark, et Louisa Layne-Ferret ressemble comme 2 gouttes d'eau à Lois Lane. Il dessine les parents Clark de manière plus comique, rondouillards, avec une bouille irrésistible, ayant dépassé les 60 ans. En fonction de la nature de la scène, il réalise des expressions de visage réalistes ou un peu appuyées, ou bien il force le trait pour un effet comique, à commencer par Colin Clark qui est souvent empoté et maladroit, ou Peregrine Whyte-Badger qui se conduit souvent de manière colérique, comme un petit tyran avec sa rédaction. Mark Badger (l'encreur attitré d'un autre dessinateur britannique Alan Davis) réalise un travail minutieux, très respectueux des traits de Byrne, que ce soit pour les traits de contour un peu gras et arrondis, pour les traits de texture un peu plus secs et cassants, ou pour les détails architecturaux des façades. Alex Bleyaert réalise la mise en couleurs à l'infographie. Il trouve le bon équilibre entre nourrir les dessins avec des dégradés et des effets spéciaux de texture, et conserver une bonne lisibilité aux dessins, sans écraser les traits encrés.

Le nom de John Cleese ayant été mis en avant par les éditeurs, l'horizon d'attente du lecteur comprend la promesse d'une bonne tranche de rigolade. le défi pour les auteurs est complexe car le genre superhéros exige une forte de dose de suspension d'incrédulité consentie, sans laquelle ce genre est déjà une vaste blague. Il peut s'avérer complexe de développer une fibre humoristique dans un genre dont les conventions prêtes déjà à sourire. Kim Johnson met à l'oeuvre plusieurs registres humoristiques. Il s'amuse bien avec le comportement à la fois conservateur et timoré des parents Clark, les conduisant à inciter Colin à cacher ses capacités extraordinaires par peur de ce qu'en diront les voisins, avec le comportement de Colin dont la naïveté est un peu appuyée, ou encore avec la politique éditoriale de Peregrine Whyte-Badger, très presse à scandale, au diable la vérité. La direction d'acteurs de John Byrne permet de voir clairement les intentions comiques de Johnson, de façon parfois trop appuyée. Johnson intègre donc plusieurs éléments socioculturels britanniques qu'il parodie, exagère ou dont il se moque : les dentistes brutaux, les batailles à coup de poisson, la coiffure en toupet (celle de Colin), les valeurs de la presse à scandale, les trains qui arrivent en retard, l'élitisme des programmes de la BBC, les Rutles… Il insère également quelques clins d'oeil malicieux, que ce soit à la propension de Superman de sauver les chats coincés dans un arbre, ou les douze travaux d'Hercule.

La critique la plus acerbe qu'effectue l'auteur est la charge contre la presse à scandale. À l'université, Colin Clark apprend les techniques pour devenir un vrai journaliste, c'est-à-dire un professionnel qui arrive à gagner sa vie, un journaliste pour la presse à scandale. Il lui faut comprendre que les faits n'ont aucune importance et qu'il faut savoir présenter ou imaginer les faits de manière la plus sensationnaliste possible, voire franchement inventer si ça peut faire vendre du papier, sans oublier la demoiselle en page 3. C'est ainsi qu'il se retrouve lui-même en première page du Daily Smear, pris en photo par Olsen, tenant dans ses bras l'actrice Kate Thompson (une contraction de Kate Blanchett et Ema Thompson) dont la serviette vient de tomber, dans sa salle de bain. L'écart entre les idéaux de Colin Clark et la réalité de ce type de journalisme génère de des situations comiques.

Passé le constat de la participation très relative de John Cleese dans ce projet, le lecteur découvre une nouvelle origine de Superman, reprenant les éléments structurants de sa mythologie, dans une version déplacée en Angleterre, et mâtinée d'humour. Au premier degré, cette histoire est racontée par des créateurs très professionnels, que ce soit pour l'intrigue, pour les éléments superhéros ou pour les dessins. Au deuxième degré, le lecteur note la charge contre les tabloïds, et se rend compte que la fibre comique fonctionne de manière épisodique, selon son état d'esprit, et selon les formes d'humour mises en jeu.
Commenter  J’apprécie          50


Videos de John Cleese (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de John Cleese
JOHN CLEESE - LAST TIME TO SEE ME BEFORE I DIE!
autres livres classés : journalismeVoir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten


Lecteurs (1) Voir plus



Quiz Voir plus

Monstres de la mythologie grecque

Je suis une créature hybride, mi-homme mi-cheval.

Le Minotaure
Le Centaure
La Cavale
La Manticore

12 questions
3424 lecteurs ont répondu
Thèmes : monstre , mythologie grecque , créatures mythologiques , mythologie , mythesCréer un quiz sur ce livre

{* *}