Voici le testament politique d'un grand patriote, qui mourut peu après l'avoir écrit. En fait, il ne souhaitait pas l'écrire : le "Mémorial de Foch", entretiens du maréchal avec
Raymond Recouly, le contraignait en quelque sorte à répliquer, car il estimait ne pouvoir laisser passer certaines assertions du grand soldat, qu'il jugeait injustes à son égard. Cet ouvrage est accablant, non seulement pour les Allemands, qui préparaient la revanche, mais aussi pour les Américains, qu'il accuse d'avoir établi une paix séparée avec les Allemands, les Anglais (dans une moindre mesure) et les Français pacifistes (comme Aristide Briand), ces derniers cherchant et obtenant un compromis à n'importe quel prix avec l'Allemagne (le Traité de Locarno). Clemenceau explique comment le Traité de Versailles a été méthodiquement vidé de sa substance. "L'Allemagne réarme, la France désarme" : en 1930, il avait compris que, sauf miracle, une nouvelle guerre était inévitable...
Commenter  J’apprécie         31