Il s'agit d'un roman très pénible à lire. Il y a de beaux passages très poétiques de description de la nature, mais pour l'ensemble de ce livre le texte est très déprimant. Les phrases sont longues. le style est complexe et le lecteur risque de s'y perdre un peu car le narrateur n'est pas toujours le même. La chronologie n'est pas non plus respectée. Il y a peu d'actions mais beaucoup d'introspections. Ce livre très porté sur la psychologie provoque un malaise. Et aucun des protagonistes ne provoque la moindre sympathie.
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C'est certainement LE livre dont j'ai le plus détesté la lecture de toute ma vie ! Je n'en ai pas compris le but et l'aigreur qui suintait de ses pages m'a plusieurs fois donné envie de le refermer à jamais. Mais, la tante de Xa m'avait demandé de le lire et de lui dire ce que j'en pensais, donc je me suis accrochée [je me suis demandé pourquoi durant toute ma lecture].
De plus, il y a différentes narratrices dans ce roman [la mère et la fille ?] mais jamais elles ne sont nommées. C'est très déconcertant et il faut parfois un long moment avant de, peut-être, comprendre qui parle. Bref, je vous le déconseille !
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Ils avaient quitté la maisonnette qui bordait le village pour cette maison bourgeoise hérissée d'ardoises qu'on appelait le Château, qu'eux-mêmes appelaient ainsi et avaient continué à appeler ainsi lorsqu'ils avaient pris possession des lieux, une réussite qui dans les années suivant leur installation avait donné au grand-père d'Edith le droit de figurer au conseil municipal puis celui de le présider. Cette promotion leur tenait lieu de revanche, celle des épiciers économes et tenaces qu'avaient été les arrière-grands-parents d'Edith...
Ta grand-mère me soufflant le jour du mariage, il fallait oser, mais c'est qu'elle avait un sacré culot cette vieille cinglée, les saletés qu'elle m'a dites ce jour-là tout de même, ratatinée dans sa robe à frous-frous qui laissait voir les bretelles de sa combinaison, il faisait si froid, on n'avait pas idée, on peut dire que j'en ai eu pour mon compte, pas du tout ce qu'on pouvait imaginer pourtant car elle y a mis les formes, ce qu'elle disait très calme, très doux, un filet de voix, pas de scandale ou quoi que ce soit de ce genre, les cris, les hurlements, le tralala habituel, je n'ai d'ailleurs pas compris tout de suite ce qu'elle me disait, il fallait la voir se frotter contre moi comme une chatte, elle avait dû répéter ça des dizaines de fois, se réjouissant de ce qu'elle me glisserait bientôt à l'oreille, (...)
Je dis que je me suis trouvée jolie dans la glace cet après-midi mais ce n'est pas vrai, parce que je ne sais pas ce que c'est qu'être jolie ou laide. Je sais que mon corps vieillit mais je ne sais pas si ce corps est aimable, si on peut le trouver beau, si on peut vouloir le caresser, le prendre dans ses bras.
Il y a des souris dans le grenier. Je les ai entendues la nuit dernière s'agiter et trotter au-dessus de ma tête, caracoler dans la poussière, les papiers déchiquetés, les vieilles toiles d'araignées tombées du plafond, petits paquets grisâtres moelleux comme du coton contenant encore le cadavre d'une mouche, d'un moustique, d'une abeille ou d'une guêpe.
J'avais appris à reconnaître les arbres, les fleurs et les champignons qui poussaient à des kilomètres autour de la maison, dans les champs, les sous-bois, au bord des ruisseaux. Leurs formes, leurs couleurs, leurs odeurs m'étaient devenues familières. J'en connaissais même le nom latin.
Il est le lieu qui prend le pouls de nos vies, dont il tient les deux extrémités. Il est aussi le reflet de nos sociétés et de leurs territoires désunis, où nous nous rencontrons, nous regardons, un peu. C'est dans cet hôpital du sud de la Loire que passent Hélène, Ilan, Claire, Samir et quelques autres. C'est à l'endroit où nos existences se révèlent les plus fragiles, mais les plus vibrantes aussi, qu'ils vont se retrouver. Frédérique Clémençon raconte leurs itinéraires croisés dans une langue à la hauteur de ses personnages, d'une beauté grave et enchanteresse.
En librairie le 15 janvier 2020.
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