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Critique de gouelan


Je suis une vache, je suis capable de résoudre un problème et d'en être contente, je peux anticiper un évènement en fonction de mon expérience, je peux mettre en place des stratégies pour protéger mes petits avec qui j'ai un lien très fort, comme toutes les mamans, je peux reconnaître les humains gentils et ceux qui me font du mal.
Tu me sépares de mes petits à la naissance, m'envoies à l'abattoir dès que je ne remplis plus assez tes pots de yaourt.

Je suis un cochon, je comprends que l'image que me renvoie un miroir est un reflet, mes capacités cognitives sont très développées, je fais preuve d'empathie envers les humains qui me traitent comme un animal de compagnie, je peux élaborer des stratégies pour manipuler et tromper mes congénères. Mon espérance de vie est de 15 à 20 ans.
Tu me tues entre 120 et 180 jours, sans que j'aie eu le temps de voir une tranche de ciel. Je suis aussi intelligent, sinon plus que ton chien que tu emmènes au toilettage ou chez le psy.

Je suis un poulet, j'éprouve des émotions, comme le deuil, la peur ou la joie. Je maîtrise les bases de la physique ou de la géométrie dès la naissance, plus rapidement que les bébés humains. Je peux mémoriser jusqu'à cent visages de mes congénères et m'en souvenir même après une longue séparation. Je dispose d'un langage sophistiqué me permettant d'échanger de nombreuses informations. Je peux vivre jusqu'à 10 ans.
Tu me tues avant 40 jours, tu m'étouffes dans tes hangars, dans tes cages, bien avant de me suspendre par une patte et de me trancher la tête pour finir en nuggets dans ton assiette.

Je suis un mouton, je ne suis pas bêtement le troupeau, ma mémoire est excellente. Je peux me réconcilier après une dispute, reconnaître et mémoriser des visages humains.
Tu ne prends pas toujours le temps de m'étourdir avant de me saigner. J'ai si peur dans ton couloir de la mort.

Je suis un poisson, je ressens la douleur de l'hameçon, je dispose d'une impressionnante mémoire à long terme, je peux collaborer avec d'autres espèces et utiliser des outils.
Tu assassines tout ce qui vit dans l'océan pour me mettre en boîte ou faire de la farine pour tes poulets et poissons d'élevage.

Nous sommes des personnes, nous ressentons des émotions, nous avons besoin de vivre autant que toi, nos vies sont uniques, nous ne sommes pas de la viande et du poisson. Tu ne manges pas de la viande, tu manges un poulet, un cochon, une vache… tu ne manges pas du poisson, tu manges un thon, une dorade… et bien plus encore à cause des prises accessoires ; tortues, dauphins, requins…

Maintenant que tu le sais…

« Si tous les habitants de la planète devenaient végétariens, il ne faudrait conserver que 20% de la surface agricole actuellement consacrée à l'élevage pour nourrir l'humanité… »

Tu pourrais nourrir la planète si tu te passais de ton steak.
Tu pourrais économiser l'eau si précieuse à la vie sur Terre.
Tu pourrais sauver l'Amazonie, les océans, et prendre un bon bol d'air, si tu ne mangeais pas les animaux.

Maintenant que tu le sais…

Tu pourrais être en meilleure santé, il y aurait moins d'obésité, moins de cancers…

Tu es omnivore, comme l'ours et le singe. Tu as le choix entre les végétaux et la chair animale.
Tu as un immense pouvoir, il est dans ton assiette.

Maintenant que tu le sais…

Vas-tu encore faire l'autruche, te moquer des mangeurs de végétaux, des amoureux des bêtes, ou simplement de ceux qui pensent que toute vie est essentielle à l'équilibre de la planète, que chacun a sa place, son espace de liberté, de joie, de pensée, aussi petite soit-elle ?


« Que mangent les animaux les plus imposants de la planète, comme les éléphants, les rhinocéros, les girafes ou les bisons ? Vous connaissez la réponse : des plantes »

Maintenant que tu le sais, ça vaudrait vraiment le coup de tenter de nouvelles recettes, de changer tes habitudes carnivores. Sauf si tu as plus peur des plantes que de ce qui se passe derrière les murs des abattoirs sans vidéosurveillance, ou dans les hangars où piétinent des vivants sur les cadavres de leurs congénères, ou derrière les barreaux des box qui meurtrissent les corps, ou dans les filets qui font suffoquer les océans…

Tu as le choix.

Il y a des lectures qui sèment des graines. L'essai d'Hugo Clément est de celles-là, tout comme Carnage de jean-Marc Gancille.
Pourvu qu'elles poussent.


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