La Suisse ne lui apprit rien, et je ne trouve dans ses premières lithographies que quelques traces assez insignifiantes du séjour qu'il y fit. L'Italie ne répondit pas non plus d'une manière complète à ses aptitudes et à ses goûts. Cette terre classique de la beauté ne convient pas aux natures excessives, et ce qu'il y avait d'entier, de violent, d'exclusif dans l'esprit de Decamps ne devait pas s'arranger du calme, de l'harmonie, de la proportion qui distinguent l'Italie. Le pittoresque ne lui manque cependant pas, et Decamps y a trouvé, outre quelques-uns des motifs de ses plus beaux paysages, de nombreux sujets anecdotiques qu"il a traités avec son talent habituel.
Ce n'est du reste pas à ses compositions peintes, mais à ses lithographies et à ses caricatures que Decamps dut d'abord sa popularité. La caricature était en grande vogue à la fin de la Restauration et pendant les années qui suivirent immédiatement la révolution de 1830.