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Critique de Kazcook


Paul décide, dans ce roman très dense de 438 pages à la toute petite police et au texte bien serré, de nous offrir une histoire effrayante de survie, celle d'un jeu macabre où les participants ne sont pas choisis par hasard et n'ont d'autre choix que de survivre... ou mourir ! Il exploite ce thème à merveille et possède un vrai talent pour broder autour.

On alterne deux intrigues avec à chaque fin de chapitre un intérêt certain à continuer de lire pour retrouver les autres personnages et ainsi de suite. Un très bon procédé pour en faire un chouette page-turner.
Dans l'un des arcs narratifs on va découvrir deux frères malfrats, Clarence et Leslie, qui viennent de commettre un braquage qui a mal tourné et se retrouvent à fuir. On est littéralement transporté dans leur road-movie, de Salt Lake City au Montana, dans lequel semer des cadavres devient presque une habitude... Dans le second, on va s'attacher à Laurel, une institutrice qui veut laisser sa Californie derrière elle pour se construire une nouvelle vie dans le Montana elle aussi. On plonge littéralement à l'intérieur d'une âme humaine tourmentée dont les nuits ne vont absolument pas être de tout repos... Croyez-moi ! Brrr...

Saupoudré d'angoisse à la louche, bourré d'action, d'horreur et d'hémoglobine bien dosées, alimenté de descriptions précises, et surtout agrémenté d'un surnaturel parfois abracadabrantesque, l'auteur nous tire par les tripes et nous amène là où lui seul le sait pour nous glacer d'effroi ! Certaines scènes demandent vraiment à avoir le coeur bien accroché. La fin vous laissera d'ailleurs sûrement sans voix !

Si la plume est belle et contemporaine, alternant récit prenant et dialogues vivants, j'ai été parfois coupée dans la fluidité à cause de lourdeurs ou de passages un peu trop longs. Je n'ai notamment pas aimé l'utilisation des tirets d'incise à type de parenthèses qui, à mon sens, n'apportait pas toujours une précision très utile et m'empêchait de profiter pleinement de l'histoire en étant stoppée dans mon élan pour des détails. C'est mon seul regret. Une petite découpe par-ci par-là aurait pu sublimer le roman.

Quand les deux intrigues se rejoignent à Lewistown, après l'apparition du "monstre", Elle, et des événements aussi surprenants que délirants (dans le bon sens du terme !), on en vient à vouloir connaître le fin mot de l'histoire, animé par une envie frénétique de tourner les pages encore plus vite.
C'est malin et déroutant. L'histoire tient parfaitement la route, on y retrouve des références agréables au cinéma (avec toute l'ironie des films de série B) ou à des ouvrages littéraires. On y ressent la forte influence cinématographique, dans cette plume on ne peut plus visuelle, et celle du maître du fantastique Stephen King, dans l'ambiance générale du roman ! On sent la totale maîtrise du genre.

J'ai passé un "long" bon moment (presque 10 heures et je lis plutôt vite) dans les mots de Paul Clément et je n'aurai pas d'hésitation quant à le relire de nouveau dans une autre histoire machiavélique où les monstres ne sont pas toujours surnaturels mais habitent aussi notre réalité...
Habile mélange de réalisme et d'imaginaire, je suis plutôt séduite par le cocktail qu'il propose. Merci Paul de m'avoir permis cette charmante découverte.
Amoureux du genre, laissez-vous tenter par ce roman détonant à la couverture magnifiquement diabolique.
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