Le 1er mars 1810 voit la naissance de Frédéric
Chopin sur le domaine de Zelazowa Wola à quelques kilomètres de Varsovie. Personne ne le sait encore, mais ce nouveau-né va bouleverser la musique classique, la faire entrer dans ère nouvelle, celle des Romantiques – dont il sera le chef de file – et influencer toute une génération de compositeurs au début du 20ème Siècle.
Frédéric
Chopin aurait pu naître en France, dans le Dauphiné, région d'origine de ses ancêtres paternels. L'histoire des Hommes étant ce qu'elle est, et certains ayant l'âme plus aventureuse que d'autres, c'est dans la province de Mazovie – dont dépend Varsovie -, que ce dernier verra le jour. Issu d'un père Français – professeur de langue et de littérature française au lycée de Varsovie qui reçoit les enfants de l'aristocratie et de la haute bourgeoisie polonaises -, et d'une mère venant de la noblesse polonaise, Frédéric
Chopin grandira et s'épanouira dans un milieu privilégié.Dès l'âge de six, le jeune
Chopin écrit déjà des poèmes de qualité. de plus, il est parfaitement bilingue, comme ses trois soeurs. Ce qui lui permettra de toujours se sentir chez lui en France comme en Pologne. A sept ans, il écrit sa première composition musicale, « Polonaise pour piano forte, en si bémol majeur », largement inspirée du folklore local. Un prodige est né, à l'égal de
Wolfgang Amadeus Mozart. A la différence que
Chopin n'est pas Autrichien, mais Polonais, et que son pays natal reconnaîtra toujours son talent. Son entourage perçoit très tôt ses prédispositions pour la musique en général, le piano en particulier. On loue d'ores et déjà son génie, ses dons exceptionnels, ses aptitudes tant dans l'écriture que dans l'interprétation musicales.
A peine jeune homme, tout juste sorti de l'adolescence, Frédéric
Chopin étouffe à Varsovie. le poids de l'empire Russe pèse sur la Pologne qu'il cherche à engloutir, à faire disparaître. Surtout, brillant musicien et compositeur, Frédéric
Chopin veut découvrir l'Europe, rencontrer d'autres grands musiciens et artistes, s'en inspirer. L'Autriche, l'Allemagne, l'Italie, la France. Tel sera l'essentiel de son périple.es parents l'y encouragent vivement, alors que l'année 1830 voit l'Europe s'embraser par des soulèvements sociaux et révolutionnaires.
En France, sa rencontre avec
Franz Liszt sera déterminante pour son avenir de concertiste et de compositeur, de même qu'avec Camille Pleyel, inventeur du piano moderne. Bien que de caractères diamétralement opposés, ces deux là se complèteront au point de devenir les deux facettes d'une même médaille musicale, romantique et novatrice, préfiguration d'une musique classique dépoussiérée de ses anciennes scories.
L'année 2010 voit le bicentenaire de la naissance de Frédéric
Chopin. de fait, il paraissait difficile, voire impossible, de faire l'impasse sur l'ouvrage de
Claude Clément, «
Frédéric Chopin, l'âme du piano », et de rendre un hommage appuyé à celui qui va rénover – par ses apports créatifs, son approche très personnelle de la musique populaire polonaise et juive – les canons de la musique classique. Précoce, imaginatif, génial, tels sont souvent les adjectifs qualifiant Frédéric
Chopin. Enfant éveillé, cultivé, binational, il prendra très vite conscience que pour évoluer dans son art, l'ouverture à d'autres cultures lui sera nécessaire, vital.
Il voyagera donc, souvent et beaucoup. Vienne, Berlin, Dresde, Prague, Breslau, Cracovie sont les villes visitées, partant à la découverte de ses pairs, Berlioz, Schuman, Liszt et Mendelssohn aussi doué que lui. de même, sa rencontre avec le peintre
Eugène Delacroix sera l'amorce d'une solide amitié qui ne se démentira pas avec le temps. Partout où il se produira – de concerts publics en récitals privés – Frédéric
Chopin sera ovationné, admiré. Ses qualités artistiques lui ouvriront les portes des plus grandes familles aristocratiques, les Radziwill, les Rothschild, les Beauvau, les Esterhazy, les Noailles, les d'
Agoult. Les femmes, surtout, seront sensibles à son charme de dandy à l'élégance raffinée, à sa mélancolie, à sa douceur et à sa fragilité.
Cependant, toujours planera sur
Chopin un mystère, celui de son éventuelle homosexualité. En effet, son côté artiste, sa précocité en toutes choses, sa
correspondance ambigüe avec son ami de jeunesse Tytus Woyciechowski, sa fréquentation du marquis de Custine – homosexuel reconnu et affiché -, les écrits post mortem de Liszt, jetteront un doute sur sa réelle orientation sexuelle. Et ce n'est pas un hasard si Frédéric
Chopin et
George Sand se reconnaîtront l'un dans l'autre, même si les débuts de leur relation sont difficiles.
Chopin sera révulsé par l'aspect masculin, hommasse de la romancière ;
George Sand appréciant les hommes cachant leur côté féminin. Très vite, celle-ci le prendra sous son aile protectrice, devenant tout à la fois l'amante, la mère, la soignante, l'amoureuse et l'égérie d'un Frédéric
Chopin de plus en plus fragile moralement et physiquement. Ces deux-là étaient fait l'un pour l'autre. le destin, dans son immense mansuétude, les a réunis pour le meilleur de l'art.
«
Frédéric Chopin, l'âme du piano » est une biographie qui en dit long sur cet artiste romantique, neurasthénique et phtisique qu'était
Chopin. L'auteure le montre tel qu'en lui-même, tantôt doutant de ses capacités artistiques avérées, tantôt faisant preuve d'inconstances et de fantaisies. Dandy précieux, évoluant dans un univers où l'argent coulait à flot, Frédéric
Chopin s'est servi intelligemment de sa notoriété pour vivre dans un monde fastueux, à la richesse ostentatoire.
Cette hagiographie, aisée à lire pour qui ne connaît ni
Chopin, ni la musique classique, se concentre avant tout sur l'homme et sa relation aux autres. Elle aborde le couple atypique, singulier formé avec
George Sand qui a permis l'épanouissement artistique d'un compositeur prolifique et imaginatif.
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