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Le jour même de sa naissance, l'astrologue de la famille décrète que la petite Manikarnika sera reine. Impossible! Sa famille appartient à la caste des brahmanes et se serait se déclasser que d'épouser un roi. Mais les astres ne mentent jamais et bien des années plus tard, c'est un autre astrologue qui apporte la solution à ce souci avec son destin. Il lui propose le mariage avec le Maharaja de Jhansi qui cherche une épouse depuis son veuvage. Manikarnika a grandi, elle a 15 ans, on l'appelle Manu, on la surnomme Chabili (la chérie), elle a perdu sa mère et a été élevée comme un garçon parmi les fils du Peshwa Baji Rao. La proposition de l'astrologue séduit son père, elle part donc pour le royaume de Jhansi afin d'y être épouse et rani. Là-bas, elle rencontre son mari, Gangadar Rao, un homme faible et toussif qui aime plus que tout s'habiller en femme. Rien de choquant pour celle qui se nomme désormais Lakshmi Baï. Elle apprivoise son mari, négocie des parcelles de liberté et se fait aimer de son peuple. le vrai problème, ce sont les anglais et leur Compagnie des Indes Orientales. Grâce à leur nouvelle loi dite "de déshérence", ils s'emparent peu à peu de tous les royaumes d'Inde, refusant dorénavant de reconnaître comme légitimes héritiers les fils adoptifs des souverains. La colère gronde chez les indiens et les cipayes, soldats natifs enrôlés dans l'armée anglaise, sont prêts à se soulever contre l'envahisseur trop gourmand. A la mort de Gangadar, Lakshmi est veuve et sans héritier issu de son sang. Menacée par les anglais, elle est contrainte de prendre la tête de la révolte. Combattante et guerrière infatigable et acharnée, elle est respectée par ses soldats et crainte par les anglais.


Une femme magnifique, entière, obstinée, intelligente, au destin flamboyant, qui aurait méritée mieux que le sort que lui a réservée Catherine CLÉMENT. Son récit est plat, sans consistance, il lui manque le souffle épique digne de son héroïne. J'ai lu sa vie, de son enfance jusqu'à sa guerre comme j'aurais lu le journal : des évènements intéressants racontant des combats au bout du monde mais qui ne me touchent pas. Au final, j'ai appris beaucoup de choses, sur l'Inde, sur la colonisation anglaise, sur la société indienne mais j'aurais fait de même si j'avais regardé un documentaire à la télévision. J'aurais aimé ressentir la chaleur, la moiteur de la mousson, j'aurais aimé m'attacher à la rani, la soutenir dans ses combats, pleurer ses morts, vibrer dans ses moments de bonheur, détesté ses ennemis. Au lieu de cela, j'ai emmagasiné des connaissances, c'est bien mais pas suffisant. Une petite déception donc pour un livre dont j'attendais beaucoup.
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Autour de 1850, la colonisation britannique de l'Inde est en train de changer de nature. La politique de division des rois locaux, que la Couronne soutient l'un contre l'autre afin de promouvoir les intérêts commerciaux de Compagnie des Indes se métamorphose en ambition impérialiste d'interférer dans leurs successions dynastiques, à travers une armée d'indigènes – appelés en persan sipâhis (francisés en cipayes) – dont on ne respecte plus les croyances religieuses. le machiavélisme se transforme en prédations, brutalités et humiliations. Une révolte des cipayes éclate par conséquent en 1857 à partir de l'Inde centrale, que l'on définit désormais officiellement : « la première guerre pour l'indépendance de l'Inde », chroniquée en direct depuis Londres par Marx et Engels, qui essayent de parier sur son issue et sa transformation en révolution.
Le plus impressionnant, encore aujourd'hui, c'est que cette révolte qui dura deux ans et se solda par d'immenses massacres et la soumission entière de l'Inde, fut dirigée et guidée par une femme guerrière, jeune veuve d'un roitelet de Jhansi qu'on dirait aujourd'hui transgenre, laquelle n'avait au départ aucune haine pour l'Anglais mais juste la volonté d'assurer la régence du fils adoptif de son incapable de mari, lequel portait le même prénom que le petit garçon qu'elle avait eu tant de mal à enfanter et qui était décédé en bas âge.
Née avec la prémonition d'un destin de reine, Lakshmi Baï dite Chabili, « Chérie » par ses proches, « Rani » par ses sujets, et surnommée Jézabel ou Jeanne d'Arc la sorcière par les Anglais, apparaît dans cette biographie romanesque comme le parangon d'un reine guerrière, aussi déterminée que vertueuse, aussi habile que vaillante. Il est surprenant que, malgré toutes les différences qui existent entre l'idéal moral hindou d'une brahmane du XIXe siècle et celui d'une héroïne occidentale contemporaine qui mène un combat auquel on peut adhérer il puisse y avoir si peu d'incongruences, dans cette sorte d'hagiographie. Peut-être l'aura de l'héroïsme pour la cause juste confère-t-il à la protagoniste une stature qui transcende les divergences superficielles, ou bien est-ce l'amour de l'autrice pour l'Inde et pour une légende que celle-ci a transmise de cette femme extraordinaire qui lui font oublier sa perspective occidentale...
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Manikarnika, surnommée Chabili, fille de Moropan et Bhagirati sera reine ; l'astrologie en a ainsi décidé. Aussi, lorsque Tantia Dikshit, astrologue de grande renommée vient proposer une union entre Manikarnika et Gangadar Rao, Maharadja de Jhansi, la décision fut assez rapide. « Son Altesse Gangadar Rao n'est pas un petit raja ! s'indigna Tantia Dikshit. Les Anglais ont accordé à Ramchandra Rao le titre prestigieux de maharadja, ce qui veut dire « grand roi. »

Ils ont des caractères opposés. Lui, appelé à gouverner ne se rêve qu'en fille et son plus grand plaisir est de se déguiser en danseuse et de danser. Manikarnika, elle, ayant perdu sa mère à sa naissance, est élevée par son père et 3 jeunes garçons. Elle ne rêve que monter à cheval, tenir une épée, se battre ; ce qu'elle fit avec succès. Ainsi, l'astrologue bénit l'union d'un homme-fille et d'une fille-garçon manqué.

Pourquoi ce mariage ? simplement pour éviter que la province ne tombe aux mains des anglais qui font pression pour annexer tout territoire dépourvu d'un héritier légitime et non adopté. le destin de Chabili est incroyable pour une femme née en Inde, surtout dans la caste des Brahmanes. A la mort de Gangadar, Chabili demande à de reconnaître l'enfant adopté comme futur roi de Jhansi en promesse de son attachement à la couronne britannique.

L'étau se resserre, les anglais s'approprie les biens des indiens, les humilie…. et la révolte gronde jusqu'à l'éclatement. Chabili tente de rester fidèle jusqu'à ce que cela devienne impossible. Elle prend la tête des cipayes et sera tuée au combat. Depuis, elle est considérée à l'égal des déesses et ses louanges toujours chantées.

Catherine Clément se fait chantre de Chabili et nous propose un livre à sa gloire. J'ai découvert cette partie de l'histoire indienne. La révolte des cipayes est le prélude, une cinquantaine d'année à de la guerre d'indépendance. « le gouvernement de New Delhi déclara que l'insurrection de 1857 s'appellerait désormais officiellement la « première guerre pour l'indépendance de l'Inde. » »

C'est un livre fort bien documenté comme en témoigne les commentaires bibliographiques de l'auteure. On sent que Catherine Clément aime l'Inde et « la Jeanne d'Arc de l'Inde ». Elle a écrit un roman historique où l'on voit que les anglais deviennent de plus en plus gourmands, de plus en plus autoritaire et autocrates au mépris de la population indienne.

J'ai aimé suivre Chabili vers son destin de pages en pages, la voir progresser, la voir grandir.
Un très bon livre-piège : une fois la première page tournée, il vous faudra aller jusqu'au bout. Rassurez-vous : ce sera un réel plaisir et un vrai moment de lecture.

Lien : http://zazymut.over-blog.com..
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Les anglais commencèrent à coloniser l'Inde au début du XVIIème siècle, détrônant les rajas, tout en leur accordant une pension afin de ne pas s'en faire des ennemis. Au début du XVIIIème siècle, la Compagnie de l'Inde orientale a étendu son empire et renforcé son armée en engageant des cipayes, ces soldats hindous et musulmans combattant dans l'infanterie. Mais d'années en années, les relations entre ces peuples se dégradent, les anglais abusent de leur pouvoir, dénigrent les religions autres que le christianisme, organisent de violentes répressions en cas d'insubordination, jusqu'à déclencher un mouvement de contestation parmi les soldats engagés dans leurs rangs… Cette colère, depuis longtemps emmagasinée, va s'enflammer comme une traînée de poudre, déclenchant avec elle deux ans de combats durant lesquels les rebelles combattront vaillamment les « Angrez ».
Cette première guerre d'indépendance indienne, qui se jouera en 1857, aura pour figure de proue Lakshmi Baï, surnommée Chabili par les siens et Jeanne d'Arc par les anglais. Cette fille de brahmane, née vers 1830, connaîtra un destin exceptionnel en dépit de sa condition de femme. Garçon manqué, douée pour le combat et l'équitation, elle grandira aux côtés d'un prince indien avant d'épouser Gangadar Rao, le souverain de Jhansi à l'âge de treize ans. de cette union stérile naîtra chez la jeune femme un sens des responsabilités et du devoir qui fera d'elle, à la mort de son époux, une veuve respectée et adulée. Déterminée à protéger son peuple de l'insurrection anglaise la reine de Jhansi prendra les armes et redonnera l'espoir à toute une armée et à tout un peuple.
Catherine Clément dresse le portrait passionnant d'une femme, d'une reine et d'une guerrière à nulle autre pareille. La détermination et l'énergie qui animent Chabili, ainsi que sa simplicité et sa bravoure en font un personnage attachant et remarquable, qui force le respect et l'admiration. Son sens de la justice et l'amour qu'elle porte à ses sujets ont fait d'elle une reine aimée par les siens et respectée par les anglais. Ses rapports avec eux sont décrits au début comme amicaux et montrent toute la complexité de cette guerre qui divisera l'Inde. Les trahisons et la surenchère de violence auront raison de cette entente... L'écriture de l'auteur est simple mais fluide et plaisante. Les pages se tournent toutes seules pour nous plonger au coeur d'une Inde en ébullition, incertaine, en proie à la colère et en quête de changement. On voyage de Jhansi à Londres, où la reine Victoria tente de modérer à distance les dérives de ses compatriotes. En conclusion, un roman intéressant et plutôt bien rythmé, qui vaut pour ce portrait d'une femme d'exception.
Une découverte faite dans le cadre de l'opération Libfly et le prix du salon du livre de Levallois.
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Catherine Clément nous conte le destin exceptionnel de cette jeune fille devenue, par mariage, reine de Jhansi (un royaume indien au XIXè siècle). Veuve, elle prendra la tête du royaume et des combats contre l'autorité anglaise. Formée au maniement des armes et à l'équitation depuis son enfance, Laksmi Baï apprend peu à peu l'art de la guerre où la diplomatie et la ruse comptent autant que la force.
Sorte de Jeanne d'Arc, Laksmi reste aujourd'hui une figure symbolique de la résistance indienne à l'occupation anglaise mais aussi de femme indépendante.
L'approche volontairement romanesque du sujet ne signifie pas pour autant des écarts avec la vérité historique ou des envolées lyriques excessives, bien au contraire l'écriture de Catherine Clément reste très contenue, resserrée sur les événements … à tel point qu'on peut regretter un certain manque d'émotion.
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C'est un roman historique fascinant, inspiré d'événements réels, qui retrace l'histoire extraordinaire d'une princesse indienne au destin hors du commun.
L'auteure, philosophe et romancière nous donne là un véritable chef d'oeuvre !
Moi qui n'aime pas particulièrement les romans historiques mais qui adore lire les destins de femme peu communs, j'ai été littéralement happée par la lecture de ce roman que j'ai lu de bout en bout sans m'arrêter. Il est difficile en effet de le quitter avant la dernière page.
Depuis j'ai revisité l'histoire de l'Inde pour constater que par le roman on en apprend souvent "plus" que dans les livres d'histoire.
Elevée par un père veuf au milieu de garçons, Lakshmi Baï, que ses proches appellent Chabili ("la chérie"), n'est pas comme les autres filles : elle n'a peur de rien, joue avec des garçons, apprend à manier l'épée et est prête à faire voler en éclat la tradition pour devenir une jeune femme libre.
Elle, dont le destin tout tracé par les astrologues, est de devenir reine, devient veuve à 30 ans, et deviendra guerrière pour sauver sa cité lors de la révolte des Cipayes.
L'auteure nous plonge en plein XIX° siècle, lorsque les Cipayes firent la guerre à leurs maîtres blancs, les anglais de la Compagnie des Indes orientales ( "John Company"). Les Cipayes alors soldats indigènes, faisant partie de la compagnie, se révoltent devant trop de brimades, d'exploitation et d'humiliations.
A cette époque, la Compagnie des Indes n'hésitait pas à détrôner les rajas pour annexer leur Etat. Les administrateurs, dont certains ne cherchent pas à comprendre les coutumes locales, commettent de graves erreurs.
Ce qui déclenche la révolte est simplement lié à un interdit alimentaire incompris. En effet le bruit court que les nouveaux fusils vont être alimentés de cartouches contenant de la graisse de porc (interdit aux musulmans) et/ ou de boeuf (animal sacré en Inde), impossible pour les soldats de porter à leurs lèvres ces cartouches sans devenir impurs.
Or, il faut obligatoirement les décapsuler avec les dents pour pouvoir les utiliser...
En 1857, cinquante cipayes sont condamnés aux travaux forcés pour avoir refusé d'utiliser ces fusils ! le lendemain, le régiment entier se mutine et les révoltés marchent sur Dehli, puis sur Lucknow. La répression est terrible, les prisonniers sont massacrés à coups de canons...
Au début, opposée à la guerre et horrifiée par les massacres survenant des deux côtés, la reine de Jhansi, pour sauver son royaume, finit par prendre le commandement. Elle devient le chef militaire des Cipayes.
Pendant deux ans, la guerre qui fut qualifiée depuis de première guerre d'indépendance de l'Inde, mit le pays à feu et à sang car les paysans rejoignent rapidement les soldats.
Cette révolte a fait trembler l'empire britannique, car il était très implanté commercialement là-bas. Les évènements sont d'ailleurs largement commentés dans le roman par deux correspondants de presse, Karl Marx et Friedrich Engels.
Suite à cette révolte, même si la rébellion a fini par être écrasée, la Compagnie cesse de dominer les Indes et le pays devient officiellement une colonie de l'empire britannique.
Celle que les anglais appelaient "Jeanne d'arc" mourut à cheval, habillée en garçon, une épée dans chaque main, en femme libre !
La reine des Cipayes est toujours vénérée en Inde et les enfants apprennent à l'école la chanson qui célèbre sa gloire, car elle est morte en héroïne...
Lien : https://www.bulledemanou.com..
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Lu dans le cadre du mois "biographie romancée" de notre club de lecture de février 2023.
J'avais un bon souvenir de la plume de Catherine Clément et donc en sortant ce roman de ma PAL (achat d'un vide grenier), j'espérais une belle fresque historique dépaysante. je suis hélas restée sur ma faim avec ce roman extrêmement sobre dans l'écriture et le récit. L'ensemble est très factuel : les événements se succèdent, plus comme dans un documentaire que dans un roman. Il me semble que le seul domaine dans lequel l'autrice a pris des libertés est la vie privée/intime de l'héroïne, lors de la conception de son enfant ou son ultime amour avant la mort.
Pour le reste, c'est surtout le récit de la première révolte indépendantiste indienne contre la Compagnie des Indes orientales et l'Angleterre. C'est très intéressant et la bibliographie -assez consistante- en fin de volume témoigne tant des recherches de l'autrice que pour le lecteur curieux qui voudrait approfondir ses connaissances sur le sujet.
un roman sur l'Inde à travers le personnage d'une rani reconnue en Inde et relativement méconnue en France.
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On est plongé dans la 1ère guerre d'indépendance de l'Inde, et une femme va prendre la tête de la révolte des Cipayes, elle est déterminée et prête à conduire les indiens à la victoire, cette femme est un fin stratège, et le texte devient de plus en plus palpitant, on veut y croire...ON découvre en partie le rôle de la reine d'Angleterre,Victoria, durant cette période ou elle recevra le célèbre diamant le KOH-I-NOOR....
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Cette histoire de la révolte indienne et le portrait de cette femme sont marquants, presque fascinants notamment parce qu'on les connait mal. Il manque une carte et/ou une chronologie en annexe du roman. C'est une géographie que je ne connais pas précisément et j'ai un peu de mal à voir les lieux concernés par les combats.
Je ne comprends pas bien l'intérêt des très rares chapitres européens, qu'ils concernent Marx ou Victoria.
Et je regrette que Chabili reste si mystérieuse, si froide. Un roman qui laisse un petit goût de fadeur. Dommage
Lien : http://pralinerie.blogspot.f..
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Lorsque le récit se resserre sur l'héroïne principale, il n'y aucun doute à cela, il est passionnant et captivant! Mais, quand les chapitres se perdent dans le contexte historique, quel ennui! Et pourtant l'auteur s'est beaucoup documentée (pour preuve, voir la bibliographie à la fin de son livre). Malheureusement, pour ma part, la mayonnaise n'a pas pris.
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