Le Roman de Benares

"Quand on a vu une fois dans sa vie un lever de soleil sur le Gange, on revient" affirme Shiva l'un des trois grands dieux de l'hindouïsme, androgyne "à la mauvaise réputation", "plus vénéneux qu'un cobra",brutal,mal élevé,sauvage et solitaire, mais dieu de la vie et la mort que Catherine Clément, qui a vécu plus de quatre ans en Inde, a choisi comme voix principale et commentateur des autres voix (la vache sacrée "divinité rare" contente de son sort, la veuve indienne qui aurait du brûler avec son époux incinéré, le batelier qui observe les touristes,la déesse Ganga qui souffre lorsque ses eaux transportent un bébé mort,le brodeur musulman qui sait trouver l'extase...) qui s'élèvent, tour à tour, dans le roman de Benares.
Car c'est ça Benares, ville indienne aux multiples facettes et contradictions,la vie et la mort,la méditation et la violence,la beauté et la saleté,la pauvreté et les richesses,le bien et le mal...
Illustré d'aquarelles (paysages et habitants) évocatrices et de dessins (symboliques en rapport avec la mythologie) de Catherine Clément et de photos couleurs dépaysantes et brumeuses de Jacqueline Laporte, le roman de Benares conte l'attirance irrésistible éprouvée par l'auteur pour cette ville haut lieu de pèlerinage, destination touristique incontournable de l'Inde, empreinte de ferveur,tissée de légendes, soumise aux traditions,au riche passé historique. C'est cet amour inconditionnel pour Benares que l'auteur (philosophe et romancière) essaye de communiquer au lecteur.
Alors Shiva, comme un juge suprême, tour à tour vaniteux,ému,compréhensif,énervé,attendri,révolté,apaisé...s'humanise sous nos yeux pour mêler légendes,religion et réalité.