Tout d'abord, avant de commencer cette critique, je tiens à remercier Babelio et les Editions Salvator pour ce livre et pour cette MC. Sans eux, je n'aurai peut-être jamais lu ce livre.
Un peu avant ses six ans, Luc perd sa maman. Ce fut un terrible choc pour lui qu'il va exprimer d'une étrange manière : entrer dans un mutisme complet, du jour au lendemain.
Ce mutisme est très difficile à accepter par son papa, qui ne sait comment faire pour entrer en contact avec son fils. Malgré de nombreuses tentatives, il ne réussit toujours pas à faire parler son petit Luc, qu'il aime tant.
Mais un évènement vient bouleverser leur quotidien : La nouvelle compagne du père de Luc tombe enceinte. C'est un coup dur pour le futur papa, qui ne veut pas de cet enfant. Il va donc demander à sa compagne d'avorter, chose qu'elle refuse totalement. Elle va donc faire barrage à l'homme qu'elle aime plus que tout et continuer coûte que coûte cette grossesse.
Au fil des mois, le comportement de Luc change, il se met à écrire, se blottit contre le ventre arrondi de sa belle-mère, une main sur son ventre et l'autre sur son sein. Mais que cela signifie-t-il ? Luc va-t-il réussir à briser ce silence ?
C'est une histoire touchante, en premier lieu entre un père et son fils que tout oppose finalement. Ils sont comme deux étrangers l'un pour l'autre. Comment un père peut-il aider son propre fils à retrouver la parole ? Comment faire accepter la mort d'une personne très chère à un enfant de neuf ans maintenant ? Est-il trop tard ? A-t-il trop laissé s'écouler de temps avant de discuter de cela avec son fils ? Ce sont toutes les questions que l'on se pose durant la lecture de ce livre. Des questions auxquelles l'auteur, Sylvain Clément, professeur de Philosophie nous répond à l'intérieur de ce livre.
Puis vient aussi la présence de la nouvelle compagne du père de Luc. Quelles relations va-t-elle avoir avec Luc ? Comment Luc va-t-il accepter la grossesse de sa belle-mère et ce nouveau bébé ? Tout tourne autour de Luc on dirait, et pourtant…
J'ai eu un peu de mal avec l'écriture au début. Je trouvais que trop de questions étaient posées, que l'on ressentait trop le côté philosophe de l'auteur. Mais au fil de ma lecture, j'ai compris toute l'histoire. J'ai compris que les questions au final, étaient celles que je me posais.
Plusieurs thèmes sont abordés dans ce livre : la vie, la mort, l'enfance, le pardon, le langage, l'amour en sont les principaux pour moi. Et j'ai beaucoup appris durant cette lecture. Cela faisait longtemps que je n'avais pas appris de cette manière en lisant.
Je vais terminer cette critique sur un proverbe africain que j'aime beaucoup : « L'espoir est le pilier du monde ».
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Après la mort de sa mère, Luc, âgé de six ans, s'enfonce dans le silence.
A son père qui s'efforce de rentrer en contact avec lui ne répond que la souffrance muette de l'enfant.
Mais lorsque la nouvelle compagne de son père tombe enceinte, un chemin de rédemption s'ouvre pour Luc. Au contraire, l'annonce de la grossesse terrifie le père qui supplie la jeune femme d'avorter.
Dans ce trio malmené par la mort et le silence, une lutte douloureuse se joue pour la vie.
J'ai apprécié ce livre qui parle avec délicatesse de la souffrance lors de la mort d'une personne aimée.
J'ai été très touchée par la manière dont l'auteur décrit l'impuissance que ressent le père face au mutisme et à la douleur de son fils, de la violence qui s'empare de lui lorsque ses tentatives pour relever son fils échouent. Un beau livre qui montre que la renaissance est possible alors qu'on croyait que tout était perdu.
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Comment un père va aider son enfant a retrouver la parole suite à la mort de sa maman...Un texte écrit avec finesse, délicatesse, et une grande maîtrise des sentiments. J'ai beaucoup aimé.
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Comment la parole peut-elle être à ce point ligotée, étouffée, anéantie par le passé, la douleur, les mille et un soucis du quotidien, et par cette terrible négligence qui fait oublier ce qui fait vivre ? Il dit les mots qu'il n'a jamais dits, qu'il aurait fallu dire, qu'il n'a pas eu la force de dire. Ce sont des mots de vérité, des mots de l'intérieur, qu'il porte en lui depuis si longtemps. Mais il ne savait pas qu'ils habitaient en lui, il les découvre en les donnant, comme une révélation. Il enfante ces mots des profondeurs, lentement, comme par secousses, et cela est bon, cela est extraordinairement bon.
Quand il n'y a plus de place pour la lumière, il sait que l'amour doit épouser les ténèbres et les étreindre, jusqu'à ce qu'elles cèdent.
Il y a un silence qui tue la parole et un silence qui la fait naître.
Mais quand l'amour passe en nous, il chamboule tout, il bouleverse tout pour , en réalité, en profondeur, mettre chaque chose à sa juste place.
Comment ne pas voir que ni les mots, ni les cris, ni les coups, ne pourront vaincre le silence ?
Sylvain Clément, Le retournement, du désespoir à la foi.