Les Enfants du plastique

Thomas Clément signe ici un premier roman qui "tient la route". Franck Matalo devient ce compagnon de route qui souhaite mettre en échec sa vie, se suicider professionnellement, mais à qui tout réussit. Même lorsqu'il lance le groupe Instestin, qui cumule les "pires" et qui transpire la nullité. Rien n'y fait, tout ce que touche Franck -vie de couple mise à part- se transforme en or.

Critique assez intéressante d'un futur proche toutefois peu probable, notament sur le plan des méthodes de production des années 2010, Les enfants du plastique nous amène à une reflexion qui n'est pas inutile sur nos valeurs morales et les évolutions de la société qui consomme la culture comme n'importe quel autre bien. Il y est même question de l'éradication du peer-to-peer, partage illégal de fichier sur internet, qui aurait, en 2010, été stoppé ! C'est dire le style SF de l'ouvrage.

Le livre est bien écrit, le style est fluide et le ton pertinent. J'ai beaucoup aimé, même les passages les plus trashs qui pourront, j'en suis sûr, vous perturber. Je vous le conseillerais, ça se lit vite, c'est un roman sympa et agréable. Suffisamment bien pour m'avoir donné envie d'écrire un billet pour vous le dire !

2010. La musique est devenue complètement artificielle, les artistes ont été remplacé par des logiciels et des réunions marketing. Franck Matalo est le PDG de Unique Musique France. Il est en pleine dépression, il ne se remet pas de la mort de sa fille, et son boulot lui pose un problème de conscience. Il décide alors de tout faire pour couler sa boîte avant de se suicider. Pour cela, il va chercher le pire groupe qu'il peut trouver pour le lancer auprès du grand public. Mais les choses ne tournent pas comme prévues.
L'auteur nous dépeint ici un avenir musical très sombre, une société de moutons de panurge, les gens aiment ce qu'on leur dit d'aimer. Lors de cette lecture, je me suis souvent dit que finalement, on n'était pas si éloigné que ça de cette caricature. le personnage principal, qui nous raconte son histoire, se dégoûte lui-même, son métier le révulse et il veut soigner le mal par le mal. le vocabulaire est cru, parfois vulgaire et violent, mais il faut bien ça pour exprimer tout le dégoût et le désespoir de Franck. J'ai apprécié cette histoire, mais n'ayant pas l'habitude de ce style d'écriture, j'ai trouvé la dernière partie assez pesante et la fin difficile à "digérer".

Après une rencontre avec un jeune homme dans son propre bureau, pour lui expliquer le concept d'Union Musique, l'humilier et le traiter comme un moins que rien, Franck Matalo, puissant PDG du groupe, détruit devant lui la cassette démo que le jeune avait entre ses mains. Une fois le jeune homme parti, la secrétaire interpelle le puissant pdg et lui tend une lettre que le jeune homme lui a laissée. C'est celle de son ancien ami qui lui signifie qu'il a monté un business qui se porte bien, qu'il a un fils et qu'il est temps que Franck possède à son tour la seule et unique cassette de leur ancien groupe Game Over. Cassette qu'il vient donc de détruire lamentablement... Cet évènement va le bouleverser et il se donne 3 mois pour se suicider. Ce sera un suicide professionnel en voulant produire le pire rock groupe de rock du monde et en voulant couler son propre empire qu'il a créé de ses mains… Sauf que contre toute attente, le groupe de rock cartonne…
Ce livre c'est une critique du monde de l'industrialisation en masse de la culture, de la télé, du pouvoir des médias sur nos cerveaux et ceux de nos enfants, c'est dénoncer en très peu de pages à quel point la « masse » est malléable du moment où c'est un produit marketing.
Les enfants du plastique se lit très bien, il faut prendre au second degré les paroles des chansons du groupe Intestin assez « indigestes » ( !)

Je garde un très bon souvenir de ce livre à la fois amusant, ludique et décapant. L'auteur y traite, de façon très décalée, de l'industrie de la musique face à ses problématiques, des artistes prêts à tout pour vendre leurs singles, et enfin, dans une moindre mesure, de la parentalité... Un véritable ovni littéraire que je vous conseille !!!

Un roman à la fois étonnant et décapant sur l'avenir de l'industrie musicale et ses dérives. Un ton décalé mais avec un soupçon de vérité que le lecteur sera à même de déceler. On s'amuse, on rit (parfois jaune) et on se prend au jeu. Assez immersif et facile à lire, il ne faut pas pour autant s'attendre à de la grande littérature, mais à une oeuvre fraiche et au franc parler assumé. A lire au coin du feu.