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EAN : 9782246653912
338 pages
Grasset (02/02/2005)
3.34/5   40 notes
Résumé :
" Plus tard, tu comprendras " me disait ma mère. Je m'étais toujours demandé ce qu'il y avait à comprendre. Je croyais, orgueilleux, avoir déjà tout compris. Il me restait pourtant l'essentiel : tenter de répondre à la question " Qui est cette femme qui m'a aimé et que j'aime et qui m'a donné la vie ? ". Vivante, c'était ma mère. La source et la clé de ma vie. Morte, c'est une femme qui a vécu, avant moi, une autre vie. Une Parisienne, juive, pharmacienne née de par... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
N°397– Février 2010
PLUS TARD TU COMPRENDRASJérôme CLÉMENT - GRASSET.

Je ne savais rien du film quand j'ai parcouru la 4° de couverture de ce livre pris par hasard sur le rayonnage d'une bibliothèque. Je me suis dit que ce serait encore un énième ouvrage sur la Shoah. Je n'ai pas de sympathie particulière pour les bourreaux nazis, mais je dois dire que cette abondante littérature finit, à la longue, par m'insupporter. le style pourtant m'a accroché dès le départ, l'histoire aussi puisqu'il ne s'agissait pas de ce que j'avais cru dès l'abord, mais d'un itinéraire intime et à rebours, une sorte de volonté de comprendre des choses qui étaient restées en suspens depuis si longtemps. D'ailleurs aux questionnements souvent exprimés, la réponse de Raymonde, la mère, revenait toujours, énigmatique et simple « Plus tard, tu comprendras », remettant à plus tard une explication qu'on cherchait à éviter. C'est que la silhouette de cette mère, maintenant morte, est présente durant toute cette quête « Qui est cette femme qui m'a aimé et que j'aime et qui m'a donné la vie? » . L'auteur, alors qu'il vend ce qui a appartenu à sa mère, choisit donc de faire revivre ses souvenirs, de refaire à l'envers, l'itinéraire de cette femme, Raymonde Clément née Gornick, juive russe, mariée à un Français catholique, que la guerre , le nazisme et la vie ont broyée. C'est un peu comme une photo qui se révèle petit à petit, à travers des lettres jaunies, des objets disparates, un appartement vide, il retrouve par bribes l'histoire de cette famille, son père, l'arrestation sur dénonciation, la déportation et la mort de certains des membres du côté maternel, la vie de cette femme, ses fiançailles, son mariage, son entrée dans une famille hostile, sa vie difficile puis son divorce, son remariage... A travers elle, il retrouve aussi quelques fantômes qui ont peuplés sa vie d'enfant et d'adolescent et qui maintenant ont disparu, happés par la mort dans les camps de concentration...Raymonde avait décidé d'enfouir tout cela dans les placards de l'oubli, éludant les questions de ce fils un peu trop curieux qui maintenant refait le chemin à l'envers.
L'auteur ne cache rien de sa démarche, il écrit à la première personne et indique qu'il s'agit d'une autobiographie, une manière de s'approprier, enfin, sa part de judaïté, lui qui a été élevé comme un français catholique avec la complicité silencieuse de sa mère qui voulait protéger Jérôme par son silence.

Ce livre m'a ému par sa sincérité, par son authenticité, mais ce que je retiens également, c'est la démarche secondaire de l'auteur qui, ayant écrit ce qu'il portait en lui, a dû, par la suite et parce que les sollicitations tendaient à l'écriture d'un film, se réapproprier son histoire et se cacher, en quelque sorte, derrière un autre personnage, à la fois lui-même et différent de lui, accepter d'être incarné par un autre, et que sa mère ait une autre apparence, un autre visage, troquer le « je » par le « il »... Ce travail aussi m'intéresse parce qu'il est différent et semblable à la fois. « Maintenant, je sais » n'est pas seulement la suite de l'évocation, cela en est le complément, une sorte déchirement aussi, sans doute parce que s'il n'est assurément pas facile de se livrer devant une page blanche, il est probablement aussi difficile, après avoir fait cette démarche intime, de charger une autre personne d'incarner celui qu'on est et ceux qu'on a aimés. C'est une chose que de faire vivre un personnage de papier, c'est sûrement une autre chose que de le voir évoluer sur un écran, de le présenter au spectateur pour le lui faire accepter, transmettre à travers lui des émotions, des sentiments, des interrogations, revoir autrement qu'en imagination des scènes difficiles... et surtout ne pas le trahir! Dans la première partie de sa démarche l'auteur à imaginé à partir de documents, maintenant il faut donner à tout cela une apparence, une vérité, une mémoire.
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« Plus tard, tu comprendras » de Jérôme CLEMENT un livre qu'il ne faut pas lire en dilettante, il est précieux, déstabilisant mais sans ce côté sentimentaliste qui peut me faire peur.
Cet homme, adulte, père de famille, va perdre sa mère. Elle ne dit rien sur son passé, sa famille a été tuée dans les camps nazis et… et puis… Et puis elle meurt. C'est alors que tout se délie, tout commence à prendre du sens. Cette mère de famille, parisienne juive, pharmacienne, récupérant des antiquités autant que des cadeaux la redoute va montrer ses différents visages.
Ce style me plait. Pas enfantin, ni geignard, juste pertinent avec un regard d'adulte sur nos manquements d'homme. Un amour filial et des non-dits. Ce livre m'a beaucoup plus dans ce rapport à l'histoire familiale, voilée par certains, en demande pour d'autres et les preuves trouvées quand la génération s'éteint. Preuve des drames de la seconde guerre mondiale par rapport aux juifs. Des horreurs des camps mais plus encore des horreurs de guerre, de lâcheté française.

La mémoire des objets est importante dans cette vie-là (...) Cette dispersion à sa mort, objets sans sens pour les petits-enfants, avec pour les enfants. Un manque en objets, symboliques d'une vie entre parenthèse, des bijoux pour partir avec le plus vite possible un gros montant d'argent au cou, du luxe pour savoir le mener en dérision, et quand l'appartement est vide, tout se comprend. (...) Des objets ou des courriers comme preuves de vie (...)
Et puis cette mémoire, ce devoir de mémoire, prend un nouveau sens à la lecture de ce livre. (...) C'est aussi, et surtout, l'histoire d'un amour filial. de parole, de honte, de non-dits, de leçons de vie qui, après, deviennent de vrais cadeaux de vie. (...)

l'avis complet ici
Lien : http://1pageluechaquesoir.bl..
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A la mort de sa mère, l'auteur part à la recherche de son passé, à travers des lettres, des objets, des oeuvres d'art, afin de comprendre ce que cette femme lui a caché de sa vie, afin aussi de retrouver ce père qu'il n'a pas vraiment aimé. Raymonde, mère du narrateur, est issue d'une famille russe juive, exilée après les pogroms de 1906 en Russie. Se croyant à l'abri en France, cette famille arrive à s'intégrer et à faire fortune. Mais la guerre arrive, et les grands-parents maternels du narrateur, probablement dénoncés comme juifs, sont déportés. Ils ne reviendront jamais dans leur patrie d'adoption. Ecartelé entre son ascendance paternelle, catholique bien-pensante bretonne, et son ascendance russe, juive et un peu fantasque, l'auteur cherche visiblement à valoriser sa mère et sa famille –son versant russe si malmené-. Cette quête d'identité est intéressante et émouvante. A rapprocher de « Mon enfant de Berlin » de Anne Wiazemski
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Je n'irai pas au bout, Si j'ai été emportée par le début du récit, l'accompagnement à la mort de sa mère et de son beau-père, la suite est particulièrement lourd.

En vidant la maison de sa mère, il essaye de nous raconter le parcourt de cette femme qu'il a tant aimée, mais c'est lourd, on fait des sauts dans le temps, on nous parle de personnes qu'on ne connait pas de façon tellement succinctes qu'on ne peut pas arriver à s'y attacher et les rendre vivant.

D'extrait de lettre en extrait de lettre, il essaye de nous faire partager la vie de ses parents, j'aurai réussi à lire un tiers de l'histoire, mais là je ne peux plus.
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Un très beau récit, toute en simplicité, sur la recherche de compréhension de ces grands mystérieux que sont nos parents.
Recherche difficilement envisageable, pour qui n'a pas vécu, aimé et protégé, dans une famille qui lâche discrètement de temps à autres quelques petites bribes d'informations sur son histoire pour mieux en dissimuler les grandes lignes.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
L’agonie des vieillards, ces anciens adultes superbes, dont les visages resplendissants reviennent à l’esprit lorsqu’on les voit, misérables, perdus dans leur chemise de nuit, ombres décharnées et mutiques, cette agonie est intolérable.
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[...] une somme de détails presque insignifiants qui, pour mon œil attentif, sont autant de symptômes d’un désordre profond. Rien ne peut y remédier. L’ordre : quel sens donner à ce mot sans la présence de ceux qui l’ont défini ?
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Ce qui se passe dans les regards, seuls témoins inchangés d'une période révolue, dit toute la vie, les joies, les regrets et la tristesse.
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Il a fallu toutes ces années, du temps, de la réflexion et la découverte de correspondances pour que j'en sache un peu plus. Rien ne remplace ce qui n'a pas été, notamment dans l'enfance.
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