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EAN : 9782707315397
156 pages
Editions de Minuit (21/10/1995)
3.38/5   16 notes
Résumé :
Du plaisir d'écrire à la joie de vivre, et inversement.
Du plaisir des mots au plaisir tout court, et vice versa. Le choix des mots est affaire sérieuse. Il signale toujours une certaine forme d'adoption - ou de refus - des choses, d'intelligence ou de mésintelligence de la réalité.
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Au delà du réel il n'y a rien que le réel. A quoi bon aller chercher une réalité supérieure, une organisation sous-jacente, une harmonie préétablie, un noumène qu'occulterait le phénomène. Si tant est qu'écrire des livres dans quelque genre que ce soit (fictions romanesques miroir d'un réel qui nous échapperait, textes philosophiques s'efforçant d'abstraire du permanent et du stable d'une réalité fuyante, broyant l'opinion sous le pilon de la raison pour en extraire l'Idée, ou écrit poétique travaillant le langage pour le rendre à la réalité) et si tant est qu'écrire vise à retrouver un réel un peu plus vrai, alors la philosophie de Clément Rosset telle qu'elle m'apparut dans le réel et son double devrait bien nous dissuader d'une aussi vaine entreprise que celle qui consiste à écrire des livres. le réel est un, à quoi bon le chercher ailleurs que là où il se présente à nous ici et maintenant.
Or de telles prémisses ne devraient-elle pas enjoindre le philosophe à poser sa plume et se taire (en suivant l'injonction finale du Wittgenstein dans le Tratactus) ? Mais faisant fi de l'ultime conséquence pratique de sa vision du monde Clément Rosset continue d'écrire.
C'est ce que ne manqua pas de lui faire remarquer un de ses lecteurs. Cet essai, le choix des mots est une réponse à ce lecteur. le choix des mots ; il faut l'entendre dans un double sens nous dit-il : le choix des mots, ou du mot, de la langue écrite comme moyen d'expression, d'une part et d'autre part, choisir ses mots non pour exprimer sa pensée, mais pour penser. Pour Clément Rosset, l'acte de penser s'incarne dans l'acte d'écrire (ou de dire par quelque autre moyen), la pensée ne préexiste pas à son expression ; l'expression est la pensée même (« The medium is the message » de Mcluhan ?).
Partant de ce principe, se taire revient à cesser de penser ; ce qui est le comble du paradoxe pour un philosophe qui condamnerait en se taisant toute possibilité de servir autrui.

Tout aussi stimulant est le second essai de ce recueil : la joie et son paradoxe. Il existerait deux sortes de joies : la joie qu'on tire des choses d'une part, et d'autre part la joie qu'on peut éprouver sans aucune cause extérieure, une joie qui serait consubstantielle à notre existence autrement dit la joie de vivre. Ce type de joie, bien particulier devrait être universellement éprouvé, or non seulement, la plupart d'entre nous la ressentent bien rarement, mais elle nous semble fort peu visible chez les autres.
L'argument est une méditation sur le "Credo quia absurdum" (je crois parce que c'est absurde) que le philosophe rapproche d'une analyse sur l'improbable par Aristote dans sa Rhétorique.

Suivent en appendice deux texte la force du comique (appendice I) et l'Espagne des apparences (Appendice II)
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Essai sur la littérature et la philosophie. Celui-ci est structuré comme une réponse à une personne travaillant au ministère des affaires sociales sous Bérégovoy en 1992 :Nicolas Dufourcq.
Ce dernier dans une lettre lui posait la question suivante : Pourquoi écrivez vous ?

Il n'en fallait pas plus pour Clément Rosset, pour rédiger une réponse argumentée et structurée face à cette problématique digne d'un sujet de bac.
Comme tout philosophe, une simple lettre ne suffit pas et l'ouvrage une fois édité atteint quand même 150 pages.
Mais quelles pages ! Un bijou de philosophie et d'analyse littéraire !
Les motivations de celui qui écrit, le choix du récit, la volonté de bien écrire, de peser ses mots, d'exprimer son idée, les sentiments envahissants, les peurs possibles et probables, les anecdotes personnelles, tout appuie un propos fluide et sincère comme toute l'oeuvre du philosophe l'un des plus grands encore en vie.
C'est un cours, mais un cours autour d'un café, sans professeur ni élève, en toute humilité. La prise de notes est inutile, on boit littéralement le flots de mots et on s'imprègne de cette finesse qui fait d'un message a priori simple une parole finalement subtile.
Ce genre d'essai, sans ambition démesurée fait du bien et rapproche la philosophie de ce qu'elle devrait être, la transmission d'une réflexion amenant plus de questions que de réponses, engendrant les nôtres propres mais aussi celles de tout un univers si ce n'est de tout l'univers.
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Nombriliste, prétentieux, sans intérêt. La référence à Nicolas Dufourcq est sidérante. Très surprenant de la part des Editions de Minuit. Des références, faites pour surprendre, un truc de potache.

Je n'ai lu que "le choix des mots" heureusement assez bref, à peine parcouru "La joie et son paradoxe, me suis lassé, ai fermé le bouquin.

Il a droit à une longue présentation dans Wikipedia, de quoi se faire une idée de son oeuvre philosophique et littéraire.
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Un bon début dans ce livre avec la question : -tomber parfois dans la maladie du siècle et faisait un livre. Ecrire est-elle une maladie du siècle ? Pour trouver un semblant de réponse, il faut passer par Maeterlinck-Lafontaine-Nietzsch-Jesus-Bergson-Kant-Aristote-Molière-Don quichotte-Goethe-Zola- etc..
On reproche donc à l'écrivain sur la première page le fait de mettre en page ces idées ne serait - il pas une forme déguisé de bâillonner les écrivains, les mots, je vous laisse juge !!!. Si nous sommes tous inscrit sur Babélio, c'est que les livres ont été écris libre à chacun de les lire ou pas . Cela s'appelle la liberté d'expression !!!
Les livres sont a tous et toutes, merci pour ceux qui les accompagnes, les feuillettes, chaque livre est unique. Que tout le monde le sache est le dise haut est fort .
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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
On ne s'en avise pas toujours, s'imaginant volontiers qu'on a perdu de vue une idée alors qu'on a simplement oublié les mots qui seuls pourraient la constituer ou plutôt la reconstituer. C'est pourquoi nous avons souvent l'illusion d'être à la recherche d'une idée, alors que nous sommes en réalité à la recherche d'un mot.
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Sans le mot qui seul compte dans l'expression d'une pensée, la pensée en question n'est qu'un pur fantôme en attente de corps. Là où les mots manquent pour le dire, manque aussi la pensée.
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Et j'ajouterai cette considération aggravante, en ce qui regarde l'écriture en général, que celle-ci présente l'inconvénient supplémentaire de constituer un travail à la fois totalement inutile et totalement épuisant , et d'autant plus épuisant qu'il est ressenti comme plus inutile par l'écrivain qui s'y emploie, ou quelque auteur que ce soit, dès lors que celui-ci est bien conscient de ce qu'il fait.
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Je n'ai jamais écrit que pour essayer d'y voir clair sur des sujets qui retenait mon attention mais que je ne parvenais à concevoir que confusément. Une fois que je réussissais, ou croyais réussir, à y voir plus nettement, j'éprouvais le besoin d'en prendre bonne note par écrit, un peu comme on se prépare une anti-colle ou un pense bête, et vous verrez par la suite que c'est seulement dans la mesure ou je réussissais a mettre par écrit la pensée sur la piste de laquelle je me trouvais que je réussissais effectivement à la penser; raison pour laquelle, soit dit en passant, je ne souscris pas pleinement à un arrêt.
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Ainsi, quand nous cherchons nos propres idées, nous ne faisons réellement que chercher les mots qui les expriment, puisque l'idée ne se montre à l'esprit que lorsque le mot est trouvé, et même les mots dont on se sert pour exprimer la correspondance des mots aux idées, rendre, exprimer, représenter, signifient tout seuls que le mot nous rend l'idée que nous cherchons, et qui serait perdue sans l'expression qui la représente oula rend présente à l'esprit.
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Videos de Clément Rosset (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Clément Rosset
"J'entre ici en perdante. Je sais que les mots ne pourront rien. Je sais qu'ils n'auront aucune action sur mon chagrin, comme le reste de la littérature. Je ne dis pas qu'elle est inutile, je dis qu'elle ne console pas." C'est ainsi que débute Inconsolable, le livre que nous explorons au cours de cet épisode.
À travers un récit porté par une narratrice confrontée à la mort de son père et qui scrute, au quotidien, la douleur, la tristesse, le monde qui n'est plus le même et la vie qui revient malgré tout, son autrice, la philosophe Adèle van Reeth, tente de regarder la mort en face et de mettre des mots sur cette réalité de notre condition d'êtres mortels. C'est un livre qui parle de la perte des êtres chers et qui est en même temps rempli de vie.
Adèle van Reeth nous en parle au fil d'un dialogue, où il est question, entre autres, de la difficulté et de la nécessité d'écrire, de la vie avec la tristesse et d'un chat opiniâtre. Et à l'issue de cette conversation, nos libraires Julien et Marion vous proposent de découvrir quelques livres qui explorent la question du deuil.
Bibliographie :
- Inconsolable, d'Adèle van Reeth (éd. Gallimard) https://www.librairiedialogues.fr/livre/21563300-inconsolable-adele-van-reeth-gallimard
- La Vie ordinaire, d'Adèle van Reeth (éd. Folio) https://www.librairiedialogues.fr/livre/20047829-la-vie-ordinaire-adele-van-reeth-folio
- le Réel et son double, de Clément Rosset (éd. Folio) https://www.librairiedialogues.fr/livre/501864-le-reel-et-son-double-essai-sur-l-illusion-e--clement-rosset-folio
- L'Année de la pensée magique, de Joan Didion (éd. le Livre de poche) https://www.librairiedialogues.fr/livre/1177569-l-annee-de-la-pensee-magique-joan-didion-le-livre-de-poche
- Comment j'ai vidé la maison de mes parents, de Lydia Flem (éd. Points) https://www.librairiedialogues.fr/livre/16192372-comment-j-ai-vide-la-maison-de-mes-parents-une--lydia-flem-points
- Rien n'est su, de Sabine Garrigues (éd. le Tripode) https://www.librairiedialogues.fr/livre/22539851-rien-n-est-su-sabine-garrigues-le-tripode
- Vivre avec nos morts, de Delphine Horvilleur (éd. le Livre de poche) https://www.librairiedialogues.fr/livre/21199965-vivre-avec-nos-morts-petit-traite-de-consolati--delphine-horvilleur-le-livre-de-poche
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