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EAN : 9782952920032
Editions de la rue Nantaise (01/03/2010)
5/5   1 notes
Résumé :
La Saison des arcs-en-ciel est une pièce de théâtre en quatre actes.

Le corps sans vie de M. Victor Xan, richissime homme d'affaires chinois, a été retrouvé par Jean Dumont, son majordome. Mis en examen, celui-ci nie. La police insiste. Louise, la femme de Jean, et Marie Topaze, sa meilleure amie, architecte d'intérieur, vont dès lors s'employer à prendre sa défense.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
J'ai lu, ces derniers temps, bon nombre de pièces de théâtre sans qu'aucune ne sorte véritablement du lot. de la banale pièce se voulant comique à celle qui se veut philosophique (philo du café du commerce en général ! Au secours ! ), j'ai eu droit à tous les styles, du pompeux au simpliste.

Là, avec Cyrille Cléran, c'est une autre histoire et ce fut un véritable coup de coeur. Enfin un rayon de soleil dans l'univers des dramaturges. Car Cyrille Cléran joue dans une autre catégorie, dans la cour des grands. Sa pièce de théâtre, qui se lit très vite (48 pages) est un pur moment de plaisir. Entre le vaudeville et l'absurde, entre Feydeau et Beckett, elle permet de faire rire le lecteur tout en le rendant actif par la réflexion qu'elle engendre. Critique de la société, des forces de l'ordre, de la politique.... elle se lit à plusieurs degrés et, passé le bon moment que l'on a pris à la lire, on se rend finalement compte que le message n'est pas anodin.

Ce pauvre Jean Dumont paraît pathétique, sans aucun alibi. Pourquoi, après tout, n'aurait-il pas tué son patron chinois ? Les forces de l'ordre, représentées ici par deux femmes, Rosalie Dubal et Viviane Goulu (on admirera les noms !) ne le sont pas moins. Elles se focalisent sur le fait que Jean Dumont a parcouru 16,7 kilomètres à vélo pour prévenir la police. Caricature du détail et de l'exigence hyperbolique dont elles peuvent faire preuve parfois, tout ceci prête à sourire. Quant aux autres femmes, qui vont se faire les avocates de Jean (Louise, sa femme, Marie Topaze, une amie architecte d'intérieur), elles apparaissent comme des gourdasses issues de la moyenne bourgeoisie. Tous les poncifs du genre sont mis en oeuvre pour nous faire rire: cocufiage, Q.I avoisinant les pâquerettes.... Bref, tous les ressorts du vaudeville. Ah ! J'oubliais Véronique, soeur de Marie... qui téléphone pour dire qu'elle s'est faite agresser.. et qui fait une description enjolivée de celui-ci. Et Sabine, l'employée de maison serbe qui intervient toujours quand il ne faut pas. L'absurde dont je parlais au début, est souligné non seulement par ces situations caricaturales mais également par l'apparition d'un squelette qui parle, lors du deuxième acte, celui de l'interrogatoire de jean. On se croirait dans Hamlet.

Certains, ou plutôt certaines, pourront voir dans cette pièce une critique acerbe de la gent féminine. Cependant, je crois qu'il ne faut pas aller jusque-là, le Jean Dumont en prenant aussi pour son grade.

Un petit bémol dans tout ceci: je trouve que la fin arrive trop vite. le lecteur n'est pas préparé. Ceci dit, je conseille vraiment de lire cette pièce.

Un grand merci à Vincent Béghin, du blog Les Agents Littéraires, ainsi qu'aux Editions de la rue nantaise pour ce partenariat.



Ma Note: 5/5
Lien : http://www.lydiabonnaventure..
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Rosalie (hurlant, hystérique): Sornettes, Monsieur Dumont ! Tout ceci n'est qu'un ramassis de sornettes tout droit sorti de la bouche pourrie d'un psychopathe hypocrite et crispant ! Vous n'avez pas d'alibi et vous aviez mille raisons de tuer Monsieur Xan : comment voudriez-vous que l'évidence de votre culpabilité ne nous sautasse pas immédiatement aux yeux ?

Jean : Je savais qu'on avait tous un côté plus ou moins tocard mais là, je suis bluffé. Qu'est-ce qu'on vous apprend dans vos écoles de police ? Vous êtes enquêtrices ou juges ? Ce n'est pas la même chose. Vous me brusquez, vous me molestez, vous enquêtez sur ma vie privée, vous portez des jugements sur mes activités intellectuelles, vous me... vous m'emprisonnez ! Et vous voudriez de surcroît que je me répande en aveux pour un crime que je n'ai pas commis ?

Viviane (redevenue mielleuse): Ne jouez pas les vierges effarouchées, Monsieur Dumont. Nous ne doutons pas une seule seconde de vos talents de dialecticien. Nous avons parcouru vos œuvres révolutionnaires - dignes d'un Cohn-Bendit pré-pubère - où toutes vos saloperies étaient déjà en germe. Visiblement, vous n'avez pas fait que mettre en pratique les savantes théories que votre cerveau échafauda pour créer le désordre sur les bancs de l'université, et plus si affinités. Votre inconscience d'étudiant libertaire s'est muée en une sorte de délire terroriste et criminel. Vous n'êtes pas le premier à évoluer ainsi et c'est d'ailleurs pour freiner les gens de votre espèce qu'ont été conçus les quartiers de haute sécurité.

Jean : Je n'aurai pas le loisir d'y goûter puisque très bientôt, n'est-ce-pas, vous allez me relâcher, faute de preuve qui tienne debout.

Rosalie (un peu essoufflée, à bout, se retenant de hurler): Les lois contre la subversion intellectuelle nous autorisent à vous garder en nos murs tout le temps qu'il nous plaira. Vous finirez bien par avouer.

Jean (tonitruant): Ces lois sont des foutaises !

Le squelette (à voix basse): Ce n'est pas moi qui dirais le contraire.

Rosalie : Vous n'aurez qu'à écrire un livre sur le sujet. Là où vous serez, vous aurez tout le temps d'assembler les chapitres de plusieurs tomes.

Jean : Soyez gentilles avec moi, Mesdames. Vous suivez une fausse piste, je vous assure. Ce n'est pas parce que j'ai commis un ouvrage ou deux qui dénonçaient le scandale des hérissons écrasés sur nos routes, par nos voitures, ou celui du génocide perpétré à l'encontre des pucerons exterminés par des milliers de tonnes d'insecticides répandus sur nos tristes espaces verts, que j'ai tué Monsieur Victor ! Vous n'avez pas le droit de penser une chose pareille ! N'avez-vous donc aucune pitié ? Vous êtes-vous déjà penchées sur mes théories ? Elles sont étayées ; ce qui n'est pas le cas de vos accusations... Savez-vous par exemple qu'à force de réduire la biomasse et qu'avec nos manies de tout nettoyer, de tout "civiliser", toujours plus vite, avec toujours plus de moyens, nous allons à l'encontre de nos intérêts vitaux ?

Viviane : Non seulement vous êtes innocent mais en plus vous êtes pédagogue et prophète ?
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Sabine (immobile comme une statue) : Je crois qu'on a sonné.

Marie : Alors allez ouvrir au lieu de rester plantée là comme une andouille !

Sabine : Comme une quoi ?

Marie : Comme une buse.

Louise : C'est sûrement Jean.

Marie (attrapant son amie par la manche) : Tu sais Louise, entre lui et moi, c'est toujours resté à un niveau entièrement platonique ; nous ne nous sommes toujours rencontrés qu'en tout bien tout honneur.

Louise : Tu n'as pas besoin de me le dire ; j'ai une absolue confiance, en toi comme en lui.

Marie : Dieu merci. Je n'aurais pas aimé qu'une sombre histoire de meurtre sordide ne vienne polluer la belle relation d'amitié que toi et moi entretenons depuis tellement d'années.

Sabine (revenant seule, très embarrassée, un peu apeurée) : Madame ! Elles sont revenues !

Marie : Qui ça ?

Sabine : Les deux hyènes de tout à l'heure, elles sont revenues !
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