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Critique de Foufoubella


« Il s'appelle Werner. Werner Zilch. Ne changez pas son nom. Il est le dernier des Nôtres. »

C'est par cette phrase sibylline que se termine la vie de Luisa, en donnant naissance à son premier né.

Nous sommes en Allemagne, en février 1945. La reddition est proche, la ville de Dresde tombe sous les bombes alliées. Le nourrisson est sauvé in extremis.

Nous voyageons ensuite en 1969, à New York. Werner est jeune, beau, arrogant ; sur le point de devenir quelqu'un, c'est à dire riche. Il tombe les filles comme certains tombent d'une chaise. Il n'est jamais amoureux. Sauf cette fois-ci, dans ce restaurant de Manhattan, en voyant cette jeune femme blonde...

« Une histoire d'amour interdite, à l'époque où tout était permis. »

Voilà, le décor est planté.

Ce roman est ce que l'on appelle un page turner, ses près de 500 pages se lisent à une vitesse vertigineuse. Il n'y a pas de temps-mort, ou si peu.
Je n'ai pas boudé mon plaisir même si ce dernier a chuté à environ la moitié du récit, pas seulement parce que j'avais deviné de quoi il en retournait, mais surtout parce que le personnage de Werner me hérissait au plus haut point. Il est trop caricatural ; trop beau, trop intelligent, trop irrésistible. Sans oublier quelques passages misogynes frôlant les violences conjugales !

De manière générale, il manque beaucoup trop de nuances dans les personnages : les gentils sont vraiment gentils, voire un peu concons ; les méchants sont des vilains méchants pas beaux... Quelques nuances de Grey, euh de gris, ne m'auraient pas déplu ici.

Alors que le livre fait déjà près de 500 pages, et que j'ai trouvé certains passages époque années 60-70 inutiles, j'ai trouvé par contre que l'auteure n'avait pas assez fouillé l'année 1945. Quelques chapitres supplémentaires sur cette période que nous connaissons moins (les camps, oui, on « connaît » ; on oublie par contre que les civils allemands ont aussi beaucoup souffert pendant la guerre) auraient permis selon moi de répondre à certaines zones du roman restées dans l'ombre pour moi.

Adélaïde de Clermont Tonnerre a voulu développer trop de choses (la guerre, les allemands pendant la guerre, les camps, les savants pendant la guerre, leur récupération après la guerre, la traque des nazis, la perversion, la narcolepsie, la vie de bohème...) et s'est laissée déborder selon moi car il y avait matière à faire un excellent roman si elle était restée collée à son intrigue principale.
De même, je déteste ces romans où on croise des célébrités (Andy Wahrol, Woody Allen à ses débuts pour ne citer qu'eux) sans que ça serve le récit. Il y a selon moi beaucoup trop de clichés dans ce roman.

Et que dire de la fin ? Totalement improbable, et je l'ai pour ma part trouvée ridicule. Surtout l'histoire de comment savoir que... Je ne pense pas qu'à la place de ... n'importe qui aurait pris le temps de... (ceux qui ont lu le roman ou le liront me comprendront). Moi, en tout cas, j'aurais sauvé ma peau avant toute autre chose. Mais il s'agit d'un roman, donc laissons-lui sa place de roman.

En résumé, je suis assez embêtée pour juger ce roman que j'ai lu sans déplaisir. Mais je n'ai pas été emportée par le style de l'auteure ; je ne peux même pas me consoler avec quelques tournures bien envoyées. Et le sentiment qui m'anime en rédigeant cette critique est que j'ai eu l'impression que l'auteure s'est dépêchée de le terminer et que ce dernier a finalement été bâclé. Dommage car je crois, encore, qu'il y avait de quoi faire un roman captivant de bout en bout.


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