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Critique de Takalirsa


Lu peu après « California girls » de Simon Liberati (sur le même thème), j'ai trouvé en comparaison ce roman presque poétique ! L'auteur y aborde la secte Manson d'un point de vue extérieur, celui d'Evie qui s'est autrefois laissée séduire par les filles et leur gourou. le récit alterne entre passé et présent, puisque c'est une Evie adulte (« une femme d'un certain âge ») qui revient sur cet épisode marquant de sa jeunesse. Elle raconte l'adolescente solitaire et désoeuvrée qu'elle était, cet été 1969 où, livrée à elle-même parce que son amie de toujours, Connie, l'a lâchée, et que sa mère est trop occupée à reconstruire sa vie depuis le départ de son père pour avoir l'énergie (l'envie?) de s'occuper d'elle. Dès lors, Evie est une proie idéale, et sa fascination mêlée de désir pour « Suzanne » (tous les noms ont été changés), d'autant plus grande. Evie a besoin qu'on s'intéresse à elle, qu'on s'occupe d'elle, et c'est au sein de ce ranch délabré au milieu de ces filles névrosées qu'elle trouve un ersatz de famille (« le sentiment que quelque chose nous unissait »). le style de l'auteur, très personnel, nous plonge dans une certaine torpeur, dans une ambiance lascive qui se marie bien avec la chaude ambiance (au sens propre comme au figuré!) de ces quelques semaines passées au sein du groupe. Finalement arrachée malgré elle à l'emprise de Suzanne et les autres, Evie prendra vaguement conscience de la sordide réalité : « C'est un dépotoir ici. Tu ne le vois pas ? ». Pour autant, les brefs passages concernant la Evie adulte montrent que l'héroïne, malgré les années passées, est toujours aussi seule et désoeuvrée... Même si elle ne fut que la spectatrice passagère de la folie de la petite bande (Evie ne participera d'ailleurs pas aux meurtres), on sent toute l'amertume de ses souvenirs, et peut-être même le regret d'avoir été évincée d'un groupe qu'elle aurait aimé intégrer pleinement (!)...
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