AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,63

sur 38 notes
5
5 avis
4
6 avis
3
3 avis
2
0 avis
1
0 avis
"Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Et nos amours, faut-il que je m'en souvienne
La joie venait toujours après la peine. "
Guillaume Apollinaire.

Françoise Cloarec est écrivaine et peintre. Elle écrit comme elle peint, par petites touches...

Dans ce tableau, les personnages principaux sont Marie Laurencin et Nicole Groult. Les autres sont des ombres, certains des esquisses, les derniers seulement des repentirs...

Vous vous souvenez de Marie Laurencin ?" L'été indien."
"Avec ta robe longue, tu ressemblais à une aquarelle de Marie Laurencin..."
Guillaume Apollinaire lui a dédié son plus beau poème, au moment de leur rupture:
" le pont Mirabeau ".

Le tableau est prêt, mais Marie n'utilise que quelques couleurs:
" le bleu, le vert et le rose laque de garance. " Et puis le blanc et le noir...
Son style, "le Nymphisme", dépeint dans des camaïeux pastels, des princesses et des adolescentes androgynes à la pâleur irréelle.

Elle est naturelle et sans maquillage. Ironique, gaie et spirituelle, fantasque, mordante et charmante. Elle séduira Apollinaire, Georges Lepape et Georges Braque, Pablo Picasso (mais Fernande, la muse de Pablo, veille!) et d'autres artistes du "Bateau lavoir"...

La rencontre de Marie avec Nicole Groult ( la mère de Benoîte Groult) s'est faite simplement.
" Sans s'être jamais vues, elles se reconnaissent, se sourient et deviennent complices".
Sur la photo, les 2 femmes sont très proches et se sourient, se dévorent du regard.
"Un cliché gai, sensuel et amoureux ! "
Benoîte Groult le sait, elles étaient amoureuses !

Marie et Nicole: deux femmes libres, à une époque où les femmes ne pouvaient l'être...

Marie couchait avec Apollinaire, mais rentrait chez elle, le soir.
Nicole aussi, était libre de toute morale. Libre d'aimer même si elle avait un mari.

Elles ignoraient la mauvaise conscience, se moquaient du chauvinisme et du qu'en dira-t-on!
Même séparées par la Vie et des milliers de kilomètres, elles continuent de s'écrire :
" Tes yeux sont deux oiseaux bleus
Tes seins sont deux oiseaux blancs
Ta lèvre un oiseau de feu
Ton cou, un oiseau palpitant
Facile à effaroucher
Il se cache pour m'aimer."
Commenter  J’apprécie          516
A travers la vie de Marie Laurencin et son amitié amoureuse avec Nicole Groult, mère de Benoîte et de Flora, c'est à la fois une femme libre et toute une époque que décrit ici Françoise Cloarec, au fil des relations que Marie a nouées grâce à sa liaison avec Guillaume Apollinaire. Enfant qui a connu son père mais n'a pas été reconnue par lui, très proche de sa mère dans une intimité quasi fusionnelle, Marie Laurencin se lance dans la peinture sans y avoir été vraiment encouragée. Elle rencontre Picasso, qui à son habitude, ne dira guère de bien d'elle, mais sera soutenue par Apollinaire envers et contre tout. Leur liaison finira par se rompre, Apollinaire mourra, mais entre-temps Marie aura rencontré la soeur du couturier Paul Poiret, mariée au décorateur André Groult, et les deux femmes entameront une longue liaison que le mariage de Marie avec un allemand et par la suite son exil en Espagne pendant la guerre ne briseront pas. Nicole aura d'autres liaisons et de l'une d'elle naîtront ses deux filles, Benoîte et Flora, que son mari reconnaîtra. La relation privilégiée entre Marie et Nicole deviendra plus distante, et Marie, réfugiée dans sa peinture et protégée (un peu trop semble-t-il) par sa camériste , décédera à 72 ans dans un relatif isolement.
J'ai beaucoup aimé ce livre, qui décrit une artiste singulière en la situant sans cesse dans son époque, ses relations avec les grands artistes de cette époque, notamment Picabia, Cocteau, Max Jacob les Delaunay, le douanier Rousseau, sur lesquels on apprend d'ailleurs beaucoup de détails intéressants, ainsi que sur le regard que Gertrude Stein avait de Marie.
Le caractère de Marie Laurencin nous apparaît tout en nuances, avec une volonté de comprendre ce qui a fait d'elle une femme et une artiste si particulière dans le contexte historique et social qui était celui de la Belle Époque, puis de la seconde guerre mondiale. Femme libre, Marie a pu se construire à la fois grâce à son entourage, et aussi malgré lui. Femme seule, artiste vivant dans son monde intérieur, elle n'a pas toujours compris celui dans lequel elle vivait, un peu en porte-à-faux, se brouillant avec un certain nombre de ses proches. Il nous reste ses oeuvres très particulières. "D'où viennent-elles ? Où vont-elles ? Où sont leurs attaches ? Dans leurs rêves dans les couleurs pastels, elles s'évadent du monde vers la lumière."
Un grand merci à Babelio et aux Éditions Stock pour ce livre lu dans le cadre de la Masse Critique.
Commenter  J’apprécie          163
Au delà de la narration de la relation entre la peintre Marie Laurencin et la styliste Nicole Groult, traitée avec beaucoup de pudeur, l'auteure nous livre une description magistrale du Paris des arts entre 1900 et 1960. Tous les grands peintres et poètes sont présents, de même que la révolution dans le milieu de la mode. Françoise Cloarec a un don particulier pour les descriptions morphologiques.
Les vies de Marie Laurencin, amante de Guillaume Apollinaire, et de Nicole Groult, soeur du grand couturier Paul Poiret, qui a délivré les femmes des corsets et épouse de André Groult, designer d'intérieur sont racontées d'une manière enlevée. L'écriture est légère, aérienne.
Les chapitres qui couvrent la guerre 1914-1918 sont très intéressants. ils parlent du lourd tribu que les artistes ont payé à la guerre et pas seulement les plus connus Alain Fournier ou Guillaume Apollinaire.
Commenter  J’apprécie          50
Bonjour les lecteurs ....

Voici le récit de deux femmes exceptionnelles dans le Paris de la belle époque.
Voici le récit de deux femmes amoureuses. et célèbres.
Voici le récit de 45 années de passion que seule la 2° guerre mondiale parviendra à ternir

L'une est peintre, c'est Marie Laurencin, l'autre est créatrice de mode, Nicole Groult.
Toutes deux sont des figures incontournables de ce Paris du début du siècle.
Toutes deux ont leur propre vie, mais resteront fusionnées l'une à l'autre.

Françoise Cloarec nous fait revivre non seulement la passion de ces deux femmes mais nous plonge dans le Paris artistique de l'époque. On y côtoie Picasso, Apollinaire, Paul Poiret, Braque et tant d'autres.
On se retrouve à l'époque du cubisme, du fauvisme, de l'art moderne.
L'époque est à l'insouciance, aux fêtes, à l'amour sans contrainte.

Son récit se base sur la nombreuse correspondance échangée entre les deux femmes ( interdite de publication à ce jour ), sur une étude approfondie des archives de l'époque ainsi que sur le témoignage des descendantes de Nicole ( notamment Benoîte, figure du féminisme ).

On y découvre le caractère sombre et superficiel de Marie.
Marie mal dans sa peau, Marie impulsive ( elle épouse un allemand sur un coup de tête), Marie L égocentrique, Marie contrainte à l'exil pendant les années de guerre.
Nicole est plus stable, c'est le rocher qui empêche Marie de sombrer.
Nicole est une pionnière du féminisme naissant .. Nicole avance, ne recule jamais.

Marie Laurencin meurt en 1956, reclus. Elle sera enterrée avec les lettre d'Apollinaire qui l'a tant aimée.
Nicole disparaîtra 10 ans plus tard.

J'ai été souvent agacée par le caractère capricieux et enfantin de Marie, j'ai admiré Nicole.

Lecture agréable, qui dévoile la vie artistique de l'époque, mais qui n'est pas un coup de coeur.

A lire du même auteur " L'indolente " qui rend hommage à Marthe Bonnard.
Commenter  J’apprécie          50
Les destins croisés de deux femmes exceptionnelles éprises de liberté et féministes avant l'heure : Marie Laurencin et Nicole Groult. Deux femmes issues d'environnements différents qui pourtant vont vivre une immense passion amoureuse.

Marie Laurencin est issue d'un milieu modeste, elle a une jeunesse solitaire à Montmartre auprès de sa mère célibataire, à l'époque on aurait dit « fille mère ». Mais elle va devenir peintre et côtoyer des artistes de renom de la Belle époque, Braque qui lui ouvre des portes du monde artistique, Picasso, Picabia… Pendant cinq ans elle partage la vie du poète Guillaume Apollinaire qui l'encourage dans sa voie, la considère comme sa maîtresse bien sûr mais aussi comme sa domestique dans la vie quotidienne… elle s'en échappera au bout de cinq ans puis sur un coup de tête épousera un baron allemand. Ceci lui vaudra un exil en Espagne pendant la guerre de 14-48.

Nicole Groult, de son coté, appartient à une grande famille de créateurs, elle est la soeur cadette de Paul Poiret, grand couturier de l'époque, elle-même est une styliste renommée. Son mari, André Groult est décorateur et dessinateur de meubles raffinés et elle évolue dans un milieu mondain où les festivités sont nombreuses.

Les deux femmes se rencontrent au Salon des Indépendants en 1911 et tout de suite un courant passe… c'est le début d'une liaison très forte qui va transformer leurs vies.

Un roman… plutôt une biographie, mais avant tout le récit d'une relation passionnelle entre deux femmes d'exception. Françoise Cloarec s'est plongée dans leurs vies, documents écrits, rencontres avec les filles et petites filles de Nicole Groult, lecture d'une abondante correspondance en particulier des lettres enflammées de Marie à Nicole. Si au départ elle avait encore quelques doutes sur la nature des relations, platoniques ou homosexuelles, entre les deux femmes, cette phrase trouvée par hasard dans une de ces missives, et dont le début donne le titre au roman, confirme une grande passion au-delà des conventions de l'époque.

J'ai un tel désir de voir ton visage dans le plaisir, je pense souvent à cela » écrivait Marie Laurencin à Nicole Groult.

D'ailleurs la photo utilisée pour la première de couverture du roman de Françoise Cloarec ne fait aucun doute sur les relations unissant les deux femmes : les regards éperdus, la main discrètement posée sur le genou de l'aimée. Une très belle illustration.

Françoise Cloarec, invitée au salon du roman historique de Levallois en mars 2019, avait fait une brillante et enthousiaste présentation de son livre. Elle m'avait donné l'envie de le lire au plus tôt et j'en attendais beaucoup. Même si j'ai apprécié cet ouvrage et que j'ai appris beaucoup sur les deux « héroïnes », je dois avouer une légère déception. le style est agréable mais assez académique, j'aurais aimé peut-être un peu plus de folie. J'ai aussi trouvé que l'autrice se perdait de temps en temps dans des descriptions, répétitions et digressions un peu trop longues qui cassent le rythme du récit. Malgré tout je recommande vivement cette lecture sur ces deux femmes en avance sur leur temps.
Commenter  J’apprécie          40
Dans le Paris de la bande à Picasso, il y a une femme : Marie Laurencin.
Cette femme peintre c'est la compagne, pour un temps, de Guillaume Apollinaire, qui l'intègre dans ce cercle très fermé.
Dans ce même Paris, dans les mêmes rues, la jeune Nicole devient Madame Groult et créer sa maison de couture.
Deux femmes libres qui vont se rencontrer et s'aimer. La guerre va les séparer mais ni la distance ni les horreurs ne vont effacer les sentiments.

Florence Cloarec est une habituée de l'époque, dans son récit L'indolente sortie en 2016, elle narrait la vie de Marthe Bonnard, femme et muse du célèbre peintre. Nous retrouvons ici avec plaisir sa plume, simple et féminine qui décrit avec un réalisme saisissant la vie de bohème. de nombreux extraits de correspondances et de citations d'artistes émaillent le texte, donnant une voix à chaque protagoniste. Benoite et Flora, les deux filles de Nicole, partagent avec l'autrice leurs souvenirs de Marie et de sa relation avec leurs parents. Un livre entre fiction et recherche historique et artistique.

Florence Cloarec fait revivre sous nos yeux les quartiers Montparnasse et Montmartre, les cafés et les ateliers d'artistes. Un doux vent de nostalgie et de liberté flotte entre ses pages.
Lien : https://topobiblioteca.wordp..
Commenter  J’apprécie          40
Nicole Groult, Marie Laurencin : le récit passionnant d'une relation passionnée, récit de l'histoire d'amour de la peintre Marie Laurencin et de la couturière Nicole Groult dans le Paris du début du XXe siècle.

Le destin de deux femmes, incroyablement fortes, indépendantes, talentueuses, qui ne se soucient d'aucune morale. Deux femmes en avance sur leur temps qui vont conquérir leur liberté et leur place.
Entourées d'Apollinaire, Picasso, Braque, Paul Poiret, Cocteau, Max Jacob, Gertrude Stein, elles vivront une histoire hors norme jusqu'au bout.

Entre amitié et amour, « j'ai un tel désir » est la biographie de deux créatrices, de deux féministes, de deux personnalités singulières.
Commenter  J’apprécie          40
Livre lu dans le cadre de la masse critique. j'ai été attiré par le synopsis, une relation forte, amoureuse, entre deux femmes au début du xx ème siècle.
je ne m'attendais pas du tout à lire une biographie. Une première pour moi. Un début chaotique, beaucoup de personnages, de cercles familiaux, amicaux à assimiler pour bien situer les personnages, qui sont majoritairement des artistes peintres ou dans le milieu de la couture.
plus ma lecture avance, plus je me rend compte du travail de l'auteur, c'est très précis, bien construit, et beaucoup de références y sont annotées.
On suit le parcours de Marie Laurencin, son histoire avec Apollinaire, son mariage avec un allemand, puis son exil en Espagne lors de la grande guerre. Et, Nicole Groult, qu'elle rencontrera, et qui vivront une histoire intense et hors du commun.
le destin de deux femmes, fortes, indépendantes, talentueuses, qui ne se soucie d'aucune morale sauf la leur.
Pour les amateurs de biographie et d'art, c'est un super ouvrage.
Commenter  J’apprécie          40
Après avoir dressé le portrait de Marthe, la muse de Bonnard, dans « L'Indolente » (disponible chez J'ai Lu), Françoise Cloarec nous raconte ici la relation tendre et particulière entre la peintre Marie Laurencin et la couturière Nicole Groult.
Je connaissais déjà un peu l'oeuvre de Marie Laurencin, son style immédiatement reconnaissable, vaporeux et fluide, aux tons roses et gris très doux, ces portraits de femmes gracieuses aux yeux de biche ; je ne connaissais en revanche pas du tout Nicole, styliste et soeur du couturier Paul Poiret, en dehors du fait qu'elle soit la mère des deux écrivaines Benoîte et Flora Groult.

Lorsque ces deux femmes se rencontrent, elles ont déjà un certain vécu sentimental et professionnel – Marie en particulier fut longtemps la maîtresse de Guillaume Apollinaire à qui elle inspira de nombreux textes ; elle fréquenta le fameux Bateau-Lavoir de la belle époque montmartroise et ses non moins fameux occupants, Picasso, Derain, Braque… Toutes deux se reconnaissent : originales et non conventionnelles, sensibles et gracieuses, elles resteront liées jusqu'à la fin.
L'auteure raconte avec précision comment des femmes en avance sur leur temps conquirent leur liberté, leur indépendance et leur place dans des milieux et à une époque où cela n'allait pas de soi. Elle n'occulte pas non plus les quelques nuages assombrissant la vie de Marie Laurencin (l'exil forcé en Espagne avec son époux allemand durant la guerre, des opinions discutables) et livre un portrait très documenté (grâce notamment aux souvenirs de la féministe Benoîte Groult et aux centaines de lettres échangées) de la « dame du cubisme ».
Lien : https://cestquoicebazar.word..
Commenter  J’apprécie          40
▶️1911 : Marie Laurencin, 28 ans, jeune peintre prometteuse, amie de Picasso, de Braque et des autres locataires du Bateau Lavoir, vient de rompre avec Apollinaire quand elle rencontre Nicole Groult, soeur de Paul Poiret et jeune épouse d'André Groult, décorateur et créateur de meubles d'art : «sans s'être jamais vues, elles se reconnaissent... »
▶️Dans le Paris de la belle époque, les deux jeunes femmes entament une liaison amoureuse, une amitié sensuelle qui durera (presque) toute leur vie...
▶️1914 : Marie, qui vient d'épouser un authentique baron allemand est contrainte de s'exiler durant les 4 années de guerre : elle peint moins, et seule la pensée de Nicole et leur correspondance soutenue l'empêchent de sombrer dans la dépression - ces pages sont tout simplement magnifiques...
▶️1920 : Nicole écrit à Marie: «je suis enceinte, il est de toi, viens vite! » - ce sera Benoîte Groult !, l'écrivaine, et essayiste féministe, auteure notamment du futur "Ainsi soit-elle"...
▶️C'est ici le portrait croisé de deux femmes follement modernes pour leur époque, avant-gardistes même, talentueuses et indépendantes, affranchies des conventions sociales de l'époque et de leur milieu : «j'ai un tel désir de voir ton visage dans le plaisir.. » - quel titre!..
▶️L'auteur, avec une écriture légère d'aquarelle, sensuelle aussi, brosse le tableau d'une relation hors normes, lumineuse, portée par un désir farouche de liberté - d'une époque révolue aussi....
▶️Un roman biographique drôle, poétique, sensible et «impressionniste », sensuel et passionnant !!.. A LIRE!
Commenter  J’apprécie          20




Lecteurs (95) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1704 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}